Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
326 L'ISTHME DE SUEZ,
» La navigation du canal entre Suez et Port-Saïd sera
réglée de manière à ce que, dans ce parcours, il n'y
ait ni interruption ni avarie. Pour cet effet, la Compa-
gnie, conformément aux propositions de la commission
internationale, projette d'établir un service de remor-
queurs de chaque côté du canal, avec des chaînes de
fer fixées à leurs extrémités au fond du canal. Ces
chaînes seront soulevées près de la proue; elles s'im-
mergeront de nouveau du côté de la poupe, au fur et
à mesure qu'elles auront été parcourues par le remor-
queur traînant à sa-suite les navires du convoi.
» Ce service sera particulièrement utile pour les na-
vires qui, des lacs Amers, devront se rendre à Suez ,
attendu que pendant ce trajet de 20 kilomètres domi-
nera, à l'époque de l'équinoxe, coïncidant avec l'époque
où peuvent se produire les ouragans de la mer Rouge,
un fort courant de 1.16 à la seconde; si l'on ajoute à
cela l'obstacle qu'opposera à la navigation un vent
violent, il faudra employer tous les moyens possibles
pour régulariser la marche des navires à la remorque,
pour qu'ils ne puissent venir se heurter sur les berges,
et cela particulièrement aux endroits où les bords du
canal devront être protégés par des revêtements en
pierre, et particulièrement dans le cas où serait adop-
tée la moindre largeur.
» Dans le parcours du canal du lac Timsah à Port-
Saïd, comme les marées extraordinaires de la Méditer-
ranée diffèrent seulement des marées les plus basses
de lra,10, la rapidité du courant ne dépassera pas 000,35,
et les difficultés mentionnées plus haut ne pourront se
produire sur ce trajet que dans fdes proportions mi-
nimes.
» La diversité des courants dans ces deux sections
partielles du canal, et cela seulement dans les cas ex-
trêmes, provient du grand bassin des lacs Amers quand
les eaux de la mer Rouge et de la Méditerranée y se-
ront introduites. Ces lacs serviront d'excellent régula-
teur et seront peu ou point sujets à varier de niveau.
C'est pour ces motifs que la commission internationale
a donné 100 mètres de largeur à la section du canal
située du côté de Suez, et 80 à celle située du côté de
Port-Saïd.
» Ces compensateurs des courants serviront [surtout
pour les premiers temps de l'ouverture de la commu-
nication entre les deux mers.
» Plusieurs mois seront nécessaires pour remplir les
lacs Amers et Timsah, car cette opération devra s'effec-
,tuer avec toutes les précautions exigées; mais, après
un laps de temps indéterminé, les mers devront se mettre
en équilibre, de sorte qu'il y aura une très-petite diffé-
rence dans la rapidité des eaux, sur toute la lon-
gueur du canal, sauf les cas exceptionnels.
» Enfin, je dois parler des envahissements des sables qui,
suivant quelques personnes, pourront occasionner des
difficultés, sinon interrompre complètement la naviga-
tion du canal. Pour élucider cette question, j'exposerai
le résultat de mes propres observations.
» La plus grande partie du désert de l'isthme est se-
mée de cailloux de forme ovoïde, bruns, noirâtres, en-
châssés dans un sable granitique et brillant, qui don-
nent un certain lustre à la superficie du sol et le ren-
dent parfaitement uni.
» Les sables soulevés par les grands vents sont dis-
persés sur toute la vaste surface de l'Egypte, et alors
des amas de sable se forment partout où un obstacle
s'oppose à leur libre parcours, de sorte que les molé-
cules de sable s'accumulent du côté du vent, au pied
de l'obstacle, à peu près de la même façon qu'il arrive
pour la neige soulevée par les vents dans divers pays
de l'Europe. Toutefois, les tourbillons de sable ne met-
tent pas en mouvement des quantités assez grandes
pour envahir ou obstruer les canaux, ainsi qu'on pour-
rait le supposer.
» La preuve matérielle de ce fait peut se trouver dans
les dépressions fréquentes de terrain, le long de l'isthme,
dans les lacs Amers, dans le lac de Timsah, situés au-
dessous du niveau de la mer, où l'on n'aperçoit que
des couches de sable extrêmement minces, ressemblant
à une sorte de saupoudrement uniformément fait. Le
canal de Nécos, qui est très-ancien, nous en fournit en-
core une preuve dans la section dont le vice-roi a effec-
tué le curage, et si, sur la plus grande partie de son
parcours, les marques visibles des berges qui ont
existé ont disparu, on doit en attribuer la cause à la
diminution seule du mouvement commercial, à la ces-
sation de tout entretien, aux invasions, aux guerres, à
un instinct barbare de destruction, et à l'opinion qu'on
a eue qu'on faisait ainsi cesser entièrement les irrup-
tions ultérieures des peuples lointains.
» Le peu de sable précipité dans le canal ne saurait
ici apporter aucune altération sensible, et même l'ingé-
nieur-directeur a démontré que, dans un calcul préala-
ble des dépenses, on avait réservé une certaine somme
pour réduire autant que possible les ensablements, en
faisant des plantations adoptées au sol, en établissant
des haies faisant saillie et ayant la forme de l'escarpe-
ment des berges, et en mettant en usage tous les
moyens que l'expérience pourra suggérer.
» On doit prendre aussi en considération cette opi-
nion des indigènes, que les dunes mobiles de sable, au
lieu de changer de place, ne font que changer de forme,
s'adaptant d'une manière toute précaire à la direction
des vents qui n'entraînent que les parties les plus lé-
gères.
» On doit plutôt craindre les obstructions sablon-
neuses du canal, occasionnées par les courants de la mer
Rouge et de la Méditerranée.
» Néanmoins, je pense que ceux-ci ne seront jamais
assez forts pour entraver la navigation et encore moins
pour obstruer le canal. Je conviens que dans les pre-
miers temps du percement effectué dans la mer Rouge,
des parties de sable seront entraînées des bas-fonds du
canal ; que le courant lui-même attaquera les bords, et
en poussera les débris jusque dans les lacs Amers ; c'est
pour ce motif que l'introduction des eaux de la mer
Rouge dans le canal maritime donnera lieu d'appliquer
les études des ingénieurs distingués qui dirigent les
travaux, afin d'ouvrir aux eaux un débouché suivant
» La navigation du canal entre Suez et Port-Saïd sera
réglée de manière à ce que, dans ce parcours, il n'y
ait ni interruption ni avarie. Pour cet effet, la Compa-
gnie, conformément aux propositions de la commission
internationale, projette d'établir un service de remor-
queurs de chaque côté du canal, avec des chaînes de
fer fixées à leurs extrémités au fond du canal. Ces
chaînes seront soulevées près de la proue; elles s'im-
mergeront de nouveau du côté de la poupe, au fur et
à mesure qu'elles auront été parcourues par le remor-
queur traînant à sa-suite les navires du convoi.
» Ce service sera particulièrement utile pour les na-
vires qui, des lacs Amers, devront se rendre à Suez ,
attendu que pendant ce trajet de 20 kilomètres domi-
nera, à l'époque de l'équinoxe, coïncidant avec l'époque
où peuvent se produire les ouragans de la mer Rouge,
un fort courant de 1.16 à la seconde; si l'on ajoute à
cela l'obstacle qu'opposera à la navigation un vent
violent, il faudra employer tous les moyens possibles
pour régulariser la marche des navires à la remorque,
pour qu'ils ne puissent venir se heurter sur les berges,
et cela particulièrement aux endroits où les bords du
canal devront être protégés par des revêtements en
pierre, et particulièrement dans le cas où serait adop-
tée la moindre largeur.
» Dans le parcours du canal du lac Timsah à Port-
Saïd, comme les marées extraordinaires de la Méditer-
ranée diffèrent seulement des marées les plus basses
de lra,10, la rapidité du courant ne dépassera pas 000,35,
et les difficultés mentionnées plus haut ne pourront se
produire sur ce trajet que dans fdes proportions mi-
nimes.
» La diversité des courants dans ces deux sections
partielles du canal, et cela seulement dans les cas ex-
trêmes, provient du grand bassin des lacs Amers quand
les eaux de la mer Rouge et de la Méditerranée y se-
ront introduites. Ces lacs serviront d'excellent régula-
teur et seront peu ou point sujets à varier de niveau.
C'est pour ces motifs que la commission internationale
a donné 100 mètres de largeur à la section du canal
située du côté de Suez, et 80 à celle située du côté de
Port-Saïd.
» Ces compensateurs des courants serviront [surtout
pour les premiers temps de l'ouverture de la commu-
nication entre les deux mers.
» Plusieurs mois seront nécessaires pour remplir les
lacs Amers et Timsah, car cette opération devra s'effec-
,tuer avec toutes les précautions exigées; mais, après
un laps de temps indéterminé, les mers devront se mettre
en équilibre, de sorte qu'il y aura une très-petite diffé-
rence dans la rapidité des eaux, sur toute la lon-
gueur du canal, sauf les cas exceptionnels.
» Enfin, je dois parler des envahissements des sables qui,
suivant quelques personnes, pourront occasionner des
difficultés, sinon interrompre complètement la naviga-
tion du canal. Pour élucider cette question, j'exposerai
le résultat de mes propres observations.
» La plus grande partie du désert de l'isthme est se-
mée de cailloux de forme ovoïde, bruns, noirâtres, en-
châssés dans un sable granitique et brillant, qui don-
nent un certain lustre à la superficie du sol et le ren-
dent parfaitement uni.
» Les sables soulevés par les grands vents sont dis-
persés sur toute la vaste surface de l'Egypte, et alors
des amas de sable se forment partout où un obstacle
s'oppose à leur libre parcours, de sorte que les molé-
cules de sable s'accumulent du côté du vent, au pied
de l'obstacle, à peu près de la même façon qu'il arrive
pour la neige soulevée par les vents dans divers pays
de l'Europe. Toutefois, les tourbillons de sable ne met-
tent pas en mouvement des quantités assez grandes
pour envahir ou obstruer les canaux, ainsi qu'on pour-
rait le supposer.
» La preuve matérielle de ce fait peut se trouver dans
les dépressions fréquentes de terrain, le long de l'isthme,
dans les lacs Amers, dans le lac de Timsah, situés au-
dessous du niveau de la mer, où l'on n'aperçoit que
des couches de sable extrêmement minces, ressemblant
à une sorte de saupoudrement uniformément fait. Le
canal de Nécos, qui est très-ancien, nous en fournit en-
core une preuve dans la section dont le vice-roi a effec-
tué le curage, et si, sur la plus grande partie de son
parcours, les marques visibles des berges qui ont
existé ont disparu, on doit en attribuer la cause à la
diminution seule du mouvement commercial, à la ces-
sation de tout entretien, aux invasions, aux guerres, à
un instinct barbare de destruction, et à l'opinion qu'on
a eue qu'on faisait ainsi cesser entièrement les irrup-
tions ultérieures des peuples lointains.
» Le peu de sable précipité dans le canal ne saurait
ici apporter aucune altération sensible, et même l'ingé-
nieur-directeur a démontré que, dans un calcul préala-
ble des dépenses, on avait réservé une certaine somme
pour réduire autant que possible les ensablements, en
faisant des plantations adoptées au sol, en établissant
des haies faisant saillie et ayant la forme de l'escarpe-
ment des berges, et en mettant en usage tous les
moyens que l'expérience pourra suggérer.
» On doit prendre aussi en considération cette opi-
nion des indigènes, que les dunes mobiles de sable, au
lieu de changer de place, ne font que changer de forme,
s'adaptant d'une manière toute précaire à la direction
des vents qui n'entraînent que les parties les plus lé-
gères.
» On doit plutôt craindre les obstructions sablon-
neuses du canal, occasionnées par les courants de la mer
Rouge et de la Méditerranée.
» Néanmoins, je pense que ceux-ci ne seront jamais
assez forts pour entraver la navigation et encore moins
pour obstruer le canal. Je conviens que dans les pre-
miers temps du percement effectué dans la mer Rouge,
des parties de sable seront entraînées des bas-fonds du
canal ; que le courant lui-même attaquera les bords, et
en poussera les débris jusque dans les lacs Amers ; c'est
pour ce motif que l'introduction des eaux de la mer
Rouge dans le canal maritime donnera lieu d'appliquer
les études des ingénieurs distingués qui dirigent les
travaux, afin d'ouvrir aux eaux un débouché suivant
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