Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1862 01 octobre 1862
Description : 1862/10/01 (A7,N151). 1862/10/01 (A7,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203305q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2012
lm L'ISTHME DE SUEZ,
et qui y-demeure depuis dix-sept ans, il n'y a eu qu'une
seule fois une espèce d'ouragan, dont l'effet a été, sous
l'impulsion d'un vent violent du midi, de faire remon-
ter l'eau de la mer Rouge sur les basses terres. de
l'isthme, élevant le niveau de cette extraordinaire ma-
rée à 1 mètre au-dessus des marées habituelles, sans
cependant porter aucun dommage aux navires ancrés
au large. Des désastres seront encore beaucoup moins
à craindre pour l'avenir, alors que la mer Rouge sera
sillonnée de navires mixtes qu'on devra adopter dans
l'intérêt général, et particulièrement dans celui de
Trieste, pour pouvoir lutter avec les nations qui au-
ront pris l'initiative de passer par l'isthme et de navi-
guer dans la mer Rouge comme dans la Méditerranée,
en tout temps de l'année, malgré les vents contraires.
» Le même M. Pessi nous a appris aussi que Suez souffre
d'une sécheresse continuelle, et que, sans l'approvision-
nement d'eau douce qui s'effectue chaque jour à l'aide du
chemin de fer, ce qui coûte au vice-roi la somme énorme
de 80,000 francs par an, on ne pourrait séjourner dans
la ville. Comme on est obligé de payer bien cher l'eau
transportée avec de tels moyens, la Compagnie a limité
jusqu'à ce jour les travaux dans le cercle restreint que
j'ai indiqué, et leur commencement dépend absolument
de la construction d'un aqueduc entre Timsah et Suez.
Elle devrait immédiatement concentrer toute son éner-
gie sur ce travail, pour commencer aussi les travaux
de ce côté (1).
» Dans le premier parcours du canal maritime de Suez aux
lacs Amers, sur une longueur de 20 kilomètres, la Compagnie
n'a encore entrepris aucun ouvrage autre que des études
préliminaires de nivellement et des relevés locaux,
pour connaître la qualité des terrains, au moyen d'une
série de puits distants les uns des autres d'environ
2,000 mètres. Le tracé du canal est définitivement éta-
bli par des jalons et des piquets que l'on rencontre en
parcourant ce terrain entièrement désert, et dont la
nature a Jbeaucoup d'analogie avec celui du golfe de
Suez. La superficie est composée d'une couche de sable
imprégnée de sel marin, suivi d'une couche de la même
composition, avec addition d'argile en plus ou moins
grande quantité, et entrecoupée de schiste cristallisé de
sélenite gros de 4 à 6 millimètres. Aux plus grandes
profondeurs qui touchent le lit, on trouve principale-
ment des argiles de quartz marneuses et plastiques.
Ces terrains pourront être creusés très-facilement à sec
jusqu'au point où l'on retrouve le niveau d'eau douce,
qui est à quelques pieds de profondeur, et avec plus de
facilité encore on pourra les creuser à l'aide de ma-
chines dans la partie sous-marine.
» Dans les puits d'essai séjourne une eau de mer
recouverte d'une cristallisation blanche de sel marin
que les Arabes considèrent comme une panacée contre
leurs maladies.
» La suite du canal maritime, sur une longueur de
40 kilomètres, traverse le vaste bassin des lacs Amers,
où la Société n'a encore fait que des études prélimi-
naires.
(1) C'est, comme nous l'avons annoncé, ce qui est sur le point
de se faire en ce moment. E. D.
» On dit lacs Amers, parce qu'ils sont précisément con-
stitués en deux bassins. Le premier est de 6 mètres envi-
ron au-dessous du niveau de la Méditerranée. Il, a
15 kilomètres de longueur. Le second est à 9 mètres
au-dessous du même niveau, et a 25 kilomètres de lon-
gueur. Les essais pratiqués dans le plus petit des bas-
sins ont donné à la surface, du sable et du sulfate de
chaux, avec argile plus ou moins mélangée de quartz.
Ceux pratiqués dans le plus grand ont donné, outre les
mêmes éléments, un banc de sel d'une épaisseur con-
sidérable, au fond du creusement.
» Dans les deux bassins, on voit très-distinctement
les lignes isométriques de la marée haute et de la ma-
rée basse, comme un témoignage irréfragable de l'action
de la mer à une époque reculée. On y rencontre égale-
ment les sédiments d'un gravier mis en mouvement
par le flot, ainsi qu'un banc horizontal de coquillages
agglomérés, de 20 centimètres d'épaisseur, reconnu
pour être le Cardium Edule, commun dans la Méditer-
ranée.
» Le banc de coquillages est revêtu d'une espèce
d'efflorescence de 4 centimètres, privée de toute cohésion,
formée d'une matière blanche très-légère dépourvue de
toute espèce de saveur, ressemblant complétement à de.
la magnésie. Les lacs Amers sont presque entièrement
desséchés, à l'exception des plus bas points qui con-
servent un peu d'humidité rendant le sol mou et
marécageux. L'aspect du terrain, accidenté de vallons,
de dépressions et d'ondulations acquiert un intérêt
particulier par les plantes qui s'enracinent facilement
au contact de l'eau salée, et que rafraîchissent d'ailleurs
des rosées très-abondantes.
» L'exécution du premier tracé du canal maritime
de Suez aux lacs Amers a été déclarée facile. Le travail
dans les lacs Amers mêmes sera encore plus facile
et plus rapide par suite de la dépression naturelle.
» La troisième section du canal maritime des lacs
Amers au lac Timsah traverse le seuil du Sérapéum sur
un parcours de 11 kilomètres. C'est sur cette ligne que
l'on aperçoit les premiers travaux que la société ait
fait exécuter, depuis que les premiers ingénieurs, char-
gés de l'étude du projet, ont trouvé convenable de
s'établir à Toussoum.
» Toussoum est situé à peu près au centre de l'isthme,
à peu de distance du tracé du canal et dans un lieu
élevé, d'où les ingénieurs, dominant sur une vaste éten-
due, pouvaient surveiller les mouvements des tribus
nomades qui, dans les premiers temps, montraient des
dispositions turbulentes. Quelques édifices destinés à
servir d'habitation, de magasins, de dépôts de vivres et de
fourrages, ont été construits. Il y a en outre un puits
avec un moulin à vent pour faire monter l'eau et la
verser dans un réservoir, où s'abreuvent les animaux.
D Toussoum a servi de chantier pendant deux ans et
demi, c'est-à-dire durant tout le temps consacré aux
études préliminaires et jusqu'au moment où la Compa-
gnie a passé de l'étude à l'exécution. Il a été ensuite
abandonné temporairement et confié à la garde d'un
très-petit nombre d'hommes, pour le reprendre et lui
donner un nouveau développement, le jour où le perce-
et qui y-demeure depuis dix-sept ans, il n'y a eu qu'une
seule fois une espèce d'ouragan, dont l'effet a été, sous
l'impulsion d'un vent violent du midi, de faire remon-
ter l'eau de la mer Rouge sur les basses terres. de
l'isthme, élevant le niveau de cette extraordinaire ma-
rée à 1 mètre au-dessus des marées habituelles, sans
cependant porter aucun dommage aux navires ancrés
au large. Des désastres seront encore beaucoup moins
à craindre pour l'avenir, alors que la mer Rouge sera
sillonnée de navires mixtes qu'on devra adopter dans
l'intérêt général, et particulièrement dans celui de
Trieste, pour pouvoir lutter avec les nations qui au-
ront pris l'initiative de passer par l'isthme et de navi-
guer dans la mer Rouge comme dans la Méditerranée,
en tout temps de l'année, malgré les vents contraires.
» Le même M. Pessi nous a appris aussi que Suez souffre
d'une sécheresse continuelle, et que, sans l'approvision-
nement d'eau douce qui s'effectue chaque jour à l'aide du
chemin de fer, ce qui coûte au vice-roi la somme énorme
de 80,000 francs par an, on ne pourrait séjourner dans
la ville. Comme on est obligé de payer bien cher l'eau
transportée avec de tels moyens, la Compagnie a limité
jusqu'à ce jour les travaux dans le cercle restreint que
j'ai indiqué, et leur commencement dépend absolument
de la construction d'un aqueduc entre Timsah et Suez.
Elle devrait immédiatement concentrer toute son éner-
gie sur ce travail, pour commencer aussi les travaux
de ce côté (1).
» Dans le premier parcours du canal maritime de Suez aux
lacs Amers, sur une longueur de 20 kilomètres, la Compagnie
n'a encore entrepris aucun ouvrage autre que des études
préliminaires de nivellement et des relevés locaux,
pour connaître la qualité des terrains, au moyen d'une
série de puits distants les uns des autres d'environ
2,000 mètres. Le tracé du canal est définitivement éta-
bli par des jalons et des piquets que l'on rencontre en
parcourant ce terrain entièrement désert, et dont la
nature a Jbeaucoup d'analogie avec celui du golfe de
Suez. La superficie est composée d'une couche de sable
imprégnée de sel marin, suivi d'une couche de la même
composition, avec addition d'argile en plus ou moins
grande quantité, et entrecoupée de schiste cristallisé de
sélenite gros de 4 à 6 millimètres. Aux plus grandes
profondeurs qui touchent le lit, on trouve principale-
ment des argiles de quartz marneuses et plastiques.
Ces terrains pourront être creusés très-facilement à sec
jusqu'au point où l'on retrouve le niveau d'eau douce,
qui est à quelques pieds de profondeur, et avec plus de
facilité encore on pourra les creuser à l'aide de ma-
chines dans la partie sous-marine.
» Dans les puits d'essai séjourne une eau de mer
recouverte d'une cristallisation blanche de sel marin
que les Arabes considèrent comme une panacée contre
leurs maladies.
» La suite du canal maritime, sur une longueur de
40 kilomètres, traverse le vaste bassin des lacs Amers,
où la Société n'a encore fait que des études prélimi-
naires.
(1) C'est, comme nous l'avons annoncé, ce qui est sur le point
de se faire en ce moment. E. D.
» On dit lacs Amers, parce qu'ils sont précisément con-
stitués en deux bassins. Le premier est de 6 mètres envi-
ron au-dessous du niveau de la Méditerranée. Il, a
15 kilomètres de longueur. Le second est à 9 mètres
au-dessous du même niveau, et a 25 kilomètres de lon-
gueur. Les essais pratiqués dans le plus petit des bas-
sins ont donné à la surface, du sable et du sulfate de
chaux, avec argile plus ou moins mélangée de quartz.
Ceux pratiqués dans le plus grand ont donné, outre les
mêmes éléments, un banc de sel d'une épaisseur con-
sidérable, au fond du creusement.
» Dans les deux bassins, on voit très-distinctement
les lignes isométriques de la marée haute et de la ma-
rée basse, comme un témoignage irréfragable de l'action
de la mer à une époque reculée. On y rencontre égale-
ment les sédiments d'un gravier mis en mouvement
par le flot, ainsi qu'un banc horizontal de coquillages
agglomérés, de 20 centimètres d'épaisseur, reconnu
pour être le Cardium Edule, commun dans la Méditer-
ranée.
» Le banc de coquillages est revêtu d'une espèce
d'efflorescence de 4 centimètres, privée de toute cohésion,
formée d'une matière blanche très-légère dépourvue de
toute espèce de saveur, ressemblant complétement à de.
la magnésie. Les lacs Amers sont presque entièrement
desséchés, à l'exception des plus bas points qui con-
servent un peu d'humidité rendant le sol mou et
marécageux. L'aspect du terrain, accidenté de vallons,
de dépressions et d'ondulations acquiert un intérêt
particulier par les plantes qui s'enracinent facilement
au contact de l'eau salée, et que rafraîchissent d'ailleurs
des rosées très-abondantes.
» L'exécution du premier tracé du canal maritime
de Suez aux lacs Amers a été déclarée facile. Le travail
dans les lacs Amers mêmes sera encore plus facile
et plus rapide par suite de la dépression naturelle.
» La troisième section du canal maritime des lacs
Amers au lac Timsah traverse le seuil du Sérapéum sur
un parcours de 11 kilomètres. C'est sur cette ligne que
l'on aperçoit les premiers travaux que la société ait
fait exécuter, depuis que les premiers ingénieurs, char-
gés de l'étude du projet, ont trouvé convenable de
s'établir à Toussoum.
» Toussoum est situé à peu près au centre de l'isthme,
à peu de distance du tracé du canal et dans un lieu
élevé, d'où les ingénieurs, dominant sur une vaste éten-
due, pouvaient surveiller les mouvements des tribus
nomades qui, dans les premiers temps, montraient des
dispositions turbulentes. Quelques édifices destinés à
servir d'habitation, de magasins, de dépôts de vivres et de
fourrages, ont été construits. Il y a en outre un puits
avec un moulin à vent pour faire monter l'eau et la
verser dans un réservoir, où s'abreuvent les animaux.
D Toussoum a servi de chantier pendant deux ans et
demi, c'est-à-dire durant tout le temps consacré aux
études préliminaires et jusqu'au moment où la Compa-
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abandonné temporairement et confié à la garde d'un
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