Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1862 01 octobre 1862
Description : 1862/10/01 (A7,N151). 1862/10/01 (A7,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203305q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 303
l'importation de cette denrée parmi ces peuples ne
puisse devenir par un traité un nouveau monopole
placé entre les mains d'une seule nation européenne,
tous les pavillons devant être admis à exercer les
mêmes droits. Sans pousser aussi loin que l'honorable
correspondant du Liverpool-Albion la prétention phi-
lanthropique et sans nous jeter dans cette senti-
mentalité sous laquelle les Anglais recouvrent trop
souvent leurs aspirations les plus matérielles, nous
pensons que, en effet, l'abolition de ce monopole
en Chine , l'importation d'un sel européen mieux
fabriqué, plus pur, dégagé de toute mixture étran-
gère, serait un bien sensible pour les populations
indigènes Le gouvernement serait amplement dé-
dommagé, par l'établissement d'une taxe modérée à
l'entrée et par le grand accroissement de consom-
mation, conséquence infaillible de ces mesures, du
sacrifice apparent que s'imposerait peut-être au dé-
but le trésor public. Nous croyons aussi, avec le
correspondant, que ce serait là une excellente opé-
ration pour tous les armateurs ayant ou voulant
nouer des relations avec la Chine, auxquels manque
la matière du fret pour les voyages d'aller de leurs
navires, et sans aucun doute, après les services
rendus récemment à la dynastie de Pékin par les
armes de la France et de l'Angleterre, ces deux gou-
vernements ne pourraient trouver une occasion plus
favorable de déterminer le Fils du ciel à une sem-
blable concession, également avantageuse à son
peuple, à son trésor et à ses alliés.
Pour notre part, nous attachons d'autant plus d'in-
térêt au succès de ces négociations que non-seule-
ment il ajouterait encore au développement de la
navigation entre l'Occident et l'Orient par le canal
de Suez, mais aussi à la facilité de l'exploitation des
richesses naturelles de l'isthme. N'oublions point, en
effet, que, dans plusieurs de ses parties, l'isthme
présente de nombreux et magnifiques bancs de sel ;
que la fabrication de cette denrée sera, en outre, des
plus aisées lorsque les lacs Amers formeront une mer
salée intérieure, et que de là ses produits pourront
s'embarquer à la fois sur les navires qui d'Europe
cingleront vers l'extrême Orient, et sur les jonques
chinoises qui, lorsque le canal sera ouvert, viendront,
de leur côté, se mettre en communication avec le
commerce et le mouvement de la civilisation euro-
péenne.
ERNEST DESPLACES.
MORT ET FUNÉRAILLES DE M. JOMARD.
La science et l'Institut impérial ont perdu la
semaine dernière un de leurs plus vénérables doyens.
M. Jomard, que nos lecteurs connaissent et honorent
à tant de titres, vient de mourir d'une attaque d'a-
poplexie à quatre-vingt-cinq ans. Malgré ce grand
âge, rien ne faisait prévoir cette fin soudaine, et la
veille encore du jour où il était frappé mortelle-
ment, il élait resté jusqu'à une heure avancée de la
soirée dans son cabinet, au dépôt général de géo-
graphie de la Bibliothèque impériale, dont il était
conservateur.
Sa longue carrière a été constamment pure,
utile, laborieuse, toute remplie de services rendus au
progrès et à l'humanité. Une courte esquisse de sa
biographie nous suffira pour le faire apprécier. En
1793, M. Jomard entrait à l'École des ponts et chaus-
sées. L'année suivante l'École polytechnique fut
fondée, et il était admis au nombre de ses élèves,
d'où il passait à l'École d'application du génie géo-
graphe. En 1798, il était désigné pour faire partie de
l'armée d'Orient, sous les ordres du général Bona-
parte, avec le grade de capitaine de première classe au
même corps. Rentré en France, le gouvernement du
premier consul lui confiait une mission dans le Haut-
Palatinat pour diriger une brigade d'ingénieurs
chargés de dresser la carte de la Bavière. Lorsque
Napoléon Ier institua ce comité célèbre auquel nous
devons la publication de l'immortel ouvrage sur l'É-
gypte, conquête intellectuelle qui survécut aux mal-
heurs de l'expédition, M. Jomard s'était déjà assez
distingué dans les travaux de l'Institut égyptien
pour être investi des fonctions de secrétaire de la
commission. Deux ans plus tard (1807), il était
commissaire du gouvernement pour la direction de
ces mêmes travaux. Il recevait, en 1815, une mission
en Angleterre pour des recherches dans le même
objet. En 1818, il était élu membre de l'Institut.
En 1828, le gouvernement de Charles X, après l'a-
chèvement de la grande publication sur l'Égypte, le
récompensait en lui confiant la garde du dépôt gé-
néral de géographie créé à cette époque à la Bi-
bliothèque impériale, fonction qu'il a occupée jusqu'à
ses derniers moments. Il avait été nommé encore
membre du comité d'instruction primaire en 1815 ;
membre et secrétaire du comité d'instruction pri-
maire près le préfet de la Seine en 1816, et nos
lecteurs se rappellent que, dans la dernière année
de sa vie, il [avait été élevé par l'empereur actuel
des Français au grade de commandeur de la Légion
d'honneur.
Ce sont là quelques-uns des titres officiels de
M. Jomard à la considération publique; mais il en
avait encore d'autres qui, pour être moins éclatants,
n'en étaient pas moins solides. C'est ainsi qu'on doit
à ses efforts : l'établissement de l'École égyptienne à
Paris, créée en 1826, et qui a rendu tant de services
à la civilisation de l'Egypte ; la fondation de la So.
ciété pour l'éducation élémentaire en 1815 ; en 1821,
l'importation de cette denrée parmi ces peuples ne
puisse devenir par un traité un nouveau monopole
placé entre les mains d'une seule nation européenne,
tous les pavillons devant être admis à exercer les
mêmes droits. Sans pousser aussi loin que l'honorable
correspondant du Liverpool-Albion la prétention phi-
lanthropique et sans nous jeter dans cette senti-
mentalité sous laquelle les Anglais recouvrent trop
souvent leurs aspirations les plus matérielles, nous
pensons que, en effet, l'abolition de ce monopole
en Chine , l'importation d'un sel européen mieux
fabriqué, plus pur, dégagé de toute mixture étran-
gère, serait un bien sensible pour les populations
indigènes Le gouvernement serait amplement dé-
dommagé, par l'établissement d'une taxe modérée à
l'entrée et par le grand accroissement de consom-
mation, conséquence infaillible de ces mesures, du
sacrifice apparent que s'imposerait peut-être au dé-
but le trésor public. Nous croyons aussi, avec le
correspondant, que ce serait là une excellente opé-
ration pour tous les armateurs ayant ou voulant
nouer des relations avec la Chine, auxquels manque
la matière du fret pour les voyages d'aller de leurs
navires, et sans aucun doute, après les services
rendus récemment à la dynastie de Pékin par les
armes de la France et de l'Angleterre, ces deux gou-
vernements ne pourraient trouver une occasion plus
favorable de déterminer le Fils du ciel à une sem-
blable concession, également avantageuse à son
peuple, à son trésor et à ses alliés.
Pour notre part, nous attachons d'autant plus d'in-
térêt au succès de ces négociations que non-seule-
ment il ajouterait encore au développement de la
navigation entre l'Occident et l'Orient par le canal
de Suez, mais aussi à la facilité de l'exploitation des
richesses naturelles de l'isthme. N'oublions point, en
effet, que, dans plusieurs de ses parties, l'isthme
présente de nombreux et magnifiques bancs de sel ;
que la fabrication de cette denrée sera, en outre, des
plus aisées lorsque les lacs Amers formeront une mer
salée intérieure, et que de là ses produits pourront
s'embarquer à la fois sur les navires qui d'Europe
cingleront vers l'extrême Orient, et sur les jonques
chinoises qui, lorsque le canal sera ouvert, viendront,
de leur côté, se mettre en communication avec le
commerce et le mouvement de la civilisation euro-
péenne.
ERNEST DESPLACES.
MORT ET FUNÉRAILLES DE M. JOMARD.
La science et l'Institut impérial ont perdu la
semaine dernière un de leurs plus vénérables doyens.
M. Jomard, que nos lecteurs connaissent et honorent
à tant de titres, vient de mourir d'une attaque d'a-
poplexie à quatre-vingt-cinq ans. Malgré ce grand
âge, rien ne faisait prévoir cette fin soudaine, et la
veille encore du jour où il était frappé mortelle-
ment, il élait resté jusqu'à une heure avancée de la
soirée dans son cabinet, au dépôt général de géo-
graphie de la Bibliothèque impériale, dont il était
conservateur.
Sa longue carrière a été constamment pure,
utile, laborieuse, toute remplie de services rendus au
progrès et à l'humanité. Une courte esquisse de sa
biographie nous suffira pour le faire apprécier. En
1793, M. Jomard entrait à l'École des ponts et chaus-
sées. L'année suivante l'École polytechnique fut
fondée, et il était admis au nombre de ses élèves,
d'où il passait à l'École d'application du génie géo-
graphe. En 1798, il était désigné pour faire partie de
l'armée d'Orient, sous les ordres du général Bona-
parte, avec le grade de capitaine de première classe au
même corps. Rentré en France, le gouvernement du
premier consul lui confiait une mission dans le Haut-
Palatinat pour diriger une brigade d'ingénieurs
chargés de dresser la carte de la Bavière. Lorsque
Napoléon Ier institua ce comité célèbre auquel nous
devons la publication de l'immortel ouvrage sur l'É-
gypte, conquête intellectuelle qui survécut aux mal-
heurs de l'expédition, M. Jomard s'était déjà assez
distingué dans les travaux de l'Institut égyptien
pour être investi des fonctions de secrétaire de la
commission. Deux ans plus tard (1807), il était
commissaire du gouvernement pour la direction de
ces mêmes travaux. Il recevait, en 1815, une mission
en Angleterre pour des recherches dans le même
objet. En 1818, il était élu membre de l'Institut.
En 1828, le gouvernement de Charles X, après l'a-
chèvement de la grande publication sur l'Égypte, le
récompensait en lui confiant la garde du dépôt gé-
néral de géographie créé à cette époque à la Bi-
bliothèque impériale, fonction qu'il a occupée jusqu'à
ses derniers moments. Il avait été nommé encore
membre du comité d'instruction primaire en 1815 ;
membre et secrétaire du comité d'instruction pri-
maire près le préfet de la Seine en 1816, et nos
lecteurs se rappellent que, dans la dernière année
de sa vie, il [avait été élevé par l'empereur actuel
des Français au grade de commandeur de la Légion
d'honneur.
Ce sont là quelques-uns des titres officiels de
M. Jomard à la considération publique; mais il en
avait encore d'autres qui, pour être moins éclatants,
n'en étaient pas moins solides. C'est ainsi qu'on doit
à ses efforts : l'établissement de l'École égyptienne à
Paris, créée en 1826, et qui a rendu tant de services
à la civilisation de l'Egypte ; la fondation de la So.
ciété pour l'éducation élémentaire en 1815 ; en 1821,
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