Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1862 15 septembre 1862
Description : 1862/09/15 (A7,N150). 1862/09/15 (A7,N150).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033049
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
284 L'ISTHME DE SUEZ,
nous avons précédemment signalées, nos lecteurs
n'ont pas oublié celle qui fut officiellement ordonnée
par le conseil municipal de Trieste, et qui fut confiée à
une commission composée de M. Revoltella, banquier;
de M. l'ingénieur Sforzy, et de M. Nicolich, capitaine
inspecteur du Lloyd autrichien. Nous avons faitsavoir
les résultats très-satisfaisants de cette vérification,
et nous avons sommairement parlé des conclusions
toutes favorables du rapport présenté par la com-
mission à la municipalité de Trieste. Nous possédons
aujourd'hui ce document lui-même. Indépendam-
ment de la réalité de son mérite intrinsèque, il tire
sans doute une haute autorité du mandat public et
officiel dont il est le résultat. L'abondance des ma-
tières nous oblige à remettre à notre prochain nu-
méro les larges extraits que nous nous proposons
d'en faire. On y trouvera la confirmation savante et
raisonnée de tout ce qu'ont dit avant et après cette
commission les voyageurs ayant visité les travaux
du canal.
Aujourd'hui nous avons à produire d'autres nar-
rations qui ont aussi leur cachet, et qui combattent
les préjugés de ceux qui ne veulent pas voir
par la conviction de ceux qui ont vu. La pre-
mière de ces pièces est une lettre de l'un du très-
petit nombre de nos actionnaires qui étaient tombés
dans le piège tendu par la malveillance, et qui, dans
ses incertitudes, a eu le bon sens d'aller vérifier ce qu'il
y avait de vrai ou de faux dans ses doutes. L'autre
est la dernière partie du travail publié par un des
édacteurs du Spectateur égyptien, dont nous avons
déjà reproduit la première partie, et qui, l'on s'en
souvient, a voulu consciencieusement aller former par
lui-même son opinion sur le terrain.
Ces deux écrits contiennent sans doute beaucoup
de faits avec lesquels nos lecteurs sont déjà familia-
risés, et qu'ils peuvent retrouver dans d'autres rela-
tions analogues ; mais c'est pour nous une raison de
plus de les répéter. Car il s'agit d'une sorte d'enquête
qui se poursuit à la face du monde, et c'est la con-
cordance des témoignages qui forme le caractère de
leur exactitude et de leur vérité. Nous allons donc
commencer par la publication de la lettre que nous
adresse l'actionnaire dont nous venons de parler, et
nous reproduirons ensuite l'article du Spectateur
égyptien, en faisant observer que les deux écrivains,
l'un d'Alexandrie, l'autre de Paris, crient aux incré-
dules ce que nous leur avons si souvent répété nous-
mêmes : « Vous qui ne croyez pas, allez voir et vous
croirez.»
ERNEST DESPLACES.
VISITE D'UN ACTIONNAIRE INCRÉDULE AUX TRAVAUX DE SUEZ.
A Monsieur le Rédacteur en chef du Journal
L'ISTIIME DE SUEZ.
« Monsieur le Rédacteur,
» A peine arrivé à Paris, je m'empresse de vous
adresser cette lettre pour vous témoigner toute ma
satisfaction et tout le plaisir que j'ai éprouvé lors de
la tournée que je viens de faire en Egypte, sur le
terrain de l'isthme de Suez. Je ne pouvais me faire
une idée exacte de ces travaux gigantesques qui ont
fait trembler le parlement anglais, et aujourd'hui je
m'explique parfaitement comment il se fait que lord
Palmerston n'ait pas encore voulu croire à la possi-
bilité d'un canal unissant les deux mers. On ne sait,
en effet, ce que l'on doit le plus admirer oudel'homme
qui a conçu une telle idée, ou de celui qui fait exé-
cuter ces travaux de géants déplaçant je dirai pres-
que des montagnes.
» Permettez-moi, monsieur le rédacteur, de vous
transmettre ici la relation de mon voyage; puissent
ces quelques lignes écrites sous l'impression que m'a
causée la grandeur de cette entreprise, ouvrir les
yeux de ceux qui comme moi, il y a deux mois, ne
croyaient ni à la Compagnie, ni à l'entreprise, ni
même au canal de Suez, et qui gémissaient sur leur
argent enfoui, pensaient-ils, dans le sable. J'ai voulu
me rendre compte par moi-même de ce qui se passait
à 800 lieues de nous ; j'ai voulu approfondir cette
question, et je désire que ceux qui liront cette lettre
disent comme je le dis maintenant : Il n'y a plus
d'isthme de Suez ; le canal de Suez n'est pas à faire,
il est fait.
» Parti de Paris le 11 août, je débarquai à Alexan-
drie le 19 du même mois; dès le lendemain, impa-
tient de commencer ma visite, je prenais le chemin
de fer du Caire qui me déposait à Béna, d'où je partis
pour Zagazig : j'y arrivais à 6 heures du soir. Une
barque mise à ma disposition par M. l'agent des
transports de l'entreprise devait me conduire à Tim-
sah par le canal d'eau douce. C'est ici surtout que je
dois m'arrêter plus longuement, car, je vous l'assure,
j'étais loin de m'attendre à tout l'étonnement que de-
vait me causer ce voyage par eau. Le canal d'eau
douce débouche dans le canal de Moës ou Moïse, à
Zagazig : deux écluses construites en cet endroit
laissent entrer les eaux quand le Moës est plus élevé
que le canal d'eau douce, et, au contraire, les retien-
nent quand le niveau de « notre » canal est plus
élevé que celui du Moës.
» En partant de Zagazig, le canal traverse de super-
bes contrées plantées de coton ; à droite et à gauche,
des villages arabes habités par des fellahs vivant de
nous avons précédemment signalées, nos lecteurs
n'ont pas oublié celle qui fut officiellement ordonnée
par le conseil municipal de Trieste, et qui fut confiée à
une commission composée de M. Revoltella, banquier;
de M. l'ingénieur Sforzy, et de M. Nicolich, capitaine
inspecteur du Lloyd autrichien. Nous avons faitsavoir
les résultats très-satisfaisants de cette vérification,
et nous avons sommairement parlé des conclusions
toutes favorables du rapport présenté par la com-
mission à la municipalité de Trieste. Nous possédons
aujourd'hui ce document lui-même. Indépendam-
ment de la réalité de son mérite intrinsèque, il tire
sans doute une haute autorité du mandat public et
officiel dont il est le résultat. L'abondance des ma-
tières nous oblige à remettre à notre prochain nu-
méro les larges extraits que nous nous proposons
d'en faire. On y trouvera la confirmation savante et
raisonnée de tout ce qu'ont dit avant et après cette
commission les voyageurs ayant visité les travaux
du canal.
Aujourd'hui nous avons à produire d'autres nar-
rations qui ont aussi leur cachet, et qui combattent
les préjugés de ceux qui ne veulent pas voir
par la conviction de ceux qui ont vu. La pre-
mière de ces pièces est une lettre de l'un du très-
petit nombre de nos actionnaires qui étaient tombés
dans le piège tendu par la malveillance, et qui, dans
ses incertitudes, a eu le bon sens d'aller vérifier ce qu'il
y avait de vrai ou de faux dans ses doutes. L'autre
est la dernière partie du travail publié par un des
édacteurs du Spectateur égyptien, dont nous avons
déjà reproduit la première partie, et qui, l'on s'en
souvient, a voulu consciencieusement aller former par
lui-même son opinion sur le terrain.
Ces deux écrits contiennent sans doute beaucoup
de faits avec lesquels nos lecteurs sont déjà familia-
risés, et qu'ils peuvent retrouver dans d'autres rela-
tions analogues ; mais c'est pour nous une raison de
plus de les répéter. Car il s'agit d'une sorte d'enquête
qui se poursuit à la face du monde, et c'est la con-
cordance des témoignages qui forme le caractère de
leur exactitude et de leur vérité. Nous allons donc
commencer par la publication de la lettre que nous
adresse l'actionnaire dont nous venons de parler, et
nous reproduirons ensuite l'article du Spectateur
égyptien, en faisant observer que les deux écrivains,
l'un d'Alexandrie, l'autre de Paris, crient aux incré-
dules ce que nous leur avons si souvent répété nous-
mêmes : « Vous qui ne croyez pas, allez voir et vous
croirez.»
ERNEST DESPLACES.
VISITE D'UN ACTIONNAIRE INCRÉDULE AUX TRAVAUX DE SUEZ.
A Monsieur le Rédacteur en chef du Journal
L'ISTIIME DE SUEZ.
« Monsieur le Rédacteur,
» A peine arrivé à Paris, je m'empresse de vous
adresser cette lettre pour vous témoigner toute ma
satisfaction et tout le plaisir que j'ai éprouvé lors de
la tournée que je viens de faire en Egypte, sur le
terrain de l'isthme de Suez. Je ne pouvais me faire
une idée exacte de ces travaux gigantesques qui ont
fait trembler le parlement anglais, et aujourd'hui je
m'explique parfaitement comment il se fait que lord
Palmerston n'ait pas encore voulu croire à la possi-
bilité d'un canal unissant les deux mers. On ne sait,
en effet, ce que l'on doit le plus admirer oudel'homme
qui a conçu une telle idée, ou de celui qui fait exé-
cuter ces travaux de géants déplaçant je dirai pres-
que des montagnes.
» Permettez-moi, monsieur le rédacteur, de vous
transmettre ici la relation de mon voyage; puissent
ces quelques lignes écrites sous l'impression que m'a
causée la grandeur de cette entreprise, ouvrir les
yeux de ceux qui comme moi, il y a deux mois, ne
croyaient ni à la Compagnie, ni à l'entreprise, ni
même au canal de Suez, et qui gémissaient sur leur
argent enfoui, pensaient-ils, dans le sable. J'ai voulu
me rendre compte par moi-même de ce qui se passait
à 800 lieues de nous ; j'ai voulu approfondir cette
question, et je désire que ceux qui liront cette lettre
disent comme je le dis maintenant : Il n'y a plus
d'isthme de Suez ; le canal de Suez n'est pas à faire,
il est fait.
» Parti de Paris le 11 août, je débarquai à Alexan-
drie le 19 du même mois; dès le lendemain, impa-
tient de commencer ma visite, je prenais le chemin
de fer du Caire qui me déposait à Béna, d'où je partis
pour Zagazig : j'y arrivais à 6 heures du soir. Une
barque mise à ma disposition par M. l'agent des
transports de l'entreprise devait me conduire à Tim-
sah par le canal d'eau douce. C'est ici surtout que je
dois m'arrêter plus longuement, car, je vous l'assure,
j'étais loin de m'attendre à tout l'étonnement que de-
vait me causer ce voyage par eau. Le canal d'eau
douce débouche dans le canal de Moës ou Moïse, à
Zagazig : deux écluses construites en cet endroit
laissent entrer les eaux quand le Moës est plus élevé
que le canal d'eau douce, et, au contraire, les retien-
nent quand le niveau de « notre » canal est plus
élevé que celui du Moës.
» En partant de Zagazig, le canal traverse de super-
bes contrées plantées de coton ; à droite et à gauche,
des villages arabes habités par des fellahs vivant de
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