Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
268 L'ISTHME DE SUEZ,
était indispensable pour le ravitaillement incessant
des campements du désert. C'était une voie de trans-
port économique, donnant passage aux embarcations
et aux chalands. Dès le mois de mai 1861, Port-
Saïd et Kantara communiquaient entre eux par cette
voie; au mois de décembre suivant la prolongation
jusqu'à Ferdane a été livrée à cette circulation. De-
puis cette époque, plusieurs points ont été approfon-
dis et élargis. Aujourd'hui, quatorze dragues, aux-
quelles dix autres doivent se joindre sous peu, sont
échelonnées dans le parcours à travers le lac Menza-
leh. Leurs déblais, transportés par les chalands ou
versés directement sur les bords, forment, sur ce
parcours, une berge de chaque côté du canal de
2 mètres d'élévation. L'écartement entre chacune de
ces berges est de 56 mètres à la ligne d'eau; et quand
elles seront terminées, elles dessineront le chenal
dans toute sa largeur. On croit que ce travail sera
fini dans le courant de septembre, et qu'il sera porté
jusqu'à Ferdane vers la fin de l'année. Alors, de ce
dernier point à Port-Saïd, l'œil pourra embrasser le
développement du canal dans ses proportions défini-
tives. — L'établissement des berges a un autre
avantage immédiat. Il isole le canal dans sa traver-
sée des lacs Menzaleh et Ballah, et le met à l'abri
des crues qu'y causent l'inondation périodique du
Nil ou les invasions de la mer.
Le campement d'El-Ferdane est situé au pied des
dunes de ce nom, auxquelles fait suite le seuil d'El-
Guisr.
Ce dernier seuil est un plateau ondulé d'environ 8
à 9 kilomètres d'étendue. Sa plus grande hauteur
s'élève à un seul point à 19 mètres au-dessus du
niveau de la mer ; elle descend, dans sa partie la
plus basse, jusqu'à 1111,47. La hauteur moyenne est
de 10m,50. La hauteur moyenne des dunes de Fer-
dane est de 4 mètres. On peut, par ces chiffres, ap-
précier l'importance du nombre des mètres cubes
enlevés ou à enlever sur ce point, pour établir un
canal de 56 mètres de largeur à la ligne d'eau, et
de 8 mètres de profondeur.
On a commencé à attaquer les dunes et le seuil
dès la campagne de 1860-1861; mais ce n'est que
pendant la campagne de 1861-1862 que le travail a
pris tous ses développements : 10,000 hommes, puis
15,000, puis 20 et 25,000, furent concentrés sur ce
point de l'isthme. Avec la pioche égyptienne et la
couffe (sorte de panier), dans laquelle ils transpor-
tent la terre, les fellahs ont, dans l'espace de quel-
ques mois, percé le seuil presque entier. Il s'agis-
sait d'ouvrir une première voie navigable sur une
largeur à la ligne d'eau de 15 mètres sur une pro-
fondeur de 2 mètres. Le seuil fut divisé en six chan-
tiers : le premier commençant aux dunes de Fer-
dane, le sixième arrivant au lac Timsah. Le travail
est terminé, aujourd'hui, jusqu'au chantier n', 4. La
section navigable test ouverte sur ce point. Pour
aboutir au lac Timsah, il ne reste plus que le creuse-
ment entre les chantiers 4 et 6, c'est-à-dire un es.
pace de 4 kilomètres environ, dont les déblais sont
déjà avancés.
Dans ces derniers temps, la moyenne mensuelle
des déblais s'est élevée entre 500,000 et 550,000 mè-
tres cubes. Dans les mêmes conditions de travail,
on peut compter, pour le mois d'octobre, sur la
jonction de la Méditerranée au lac Timsah.
Les fellahs ne restent pas, en général, plus de
vingt à trente jours sur le théâtre des travaux.
Quand un contingent arrive, on lui fixe la tâche qu'il a
à accomplir. Dès que cette tâche est terminée, il peut
retourner dans ses foyers. Il est immédiatement
remplacé par un autre contingent, et ainsi de suite.
C'est un mouvement de va-et-vient continuel. Les
arrivées compensent les départs.
La Compagnie paye ses travailleurs directement
et en espèces. De plus, c'est elle qui les approvisionne
des vivres de toute nature. On compte par centaines
de mille de kilos les biscuits dirigés chaque mois
sur le seuil. C'est un service d'intendance spécial,
organisé sur le modèle des services de l'armée, di-
rigé par un ancien intendant militaire français, qui
est chargé de veiller à l'approvisionnement de tous
les chantiers. Les malades sont soignés par un
corps médical nommé et payé par la Compagnie.
Le parcours de la rigole maritime et navigable
est donc établi actuellement sur les soixante-deux
premiers kilomètres. En fait, l'entreprise, parvenue
au lac Timsah, n'aura plus devant elle qu'un par-
cours de 36 kilomètres : 12 du lac Timsah aux lacs
Amers ; 24 des lacs Amers à Suez. Ces 24 kilomè-
tres sont presque partout au niveau même de la
mer. Ce dernier travail sera l'objet de la prochaine
campagne de 1862-1863.
Le lac Timsah est destiné à servir de port inté-
rieur. Une ville s'élève déjà sur ses bords. On y
compte aujourd'hui vingt îlots de maisons. Il y a
lieu de penser que les développements de la ville ne
seront pas inférieurs à ceux de Port-Saïd. A quel-
ques kilomètres de Timsah, se trouve le village
arabe du Seuil. Il a une population de 2,000 âmes.
On y trouve une église catholique et une mosquée.
Des constructions importantes ont été élevées éga-
lement à Kantara et à Ferdane. Sur la première sec-
tion des travaux, le voyageur rencontre donc cinq
villes ou villages : Port-Saïd, Kantara, Ferdane, El-
Guisr et Timsah.
La ville de Timsah se bâtit sur des plans arrêtés
à l'avance. De larges boulevards plantés d'arbres,
des rues longées de vérandas continues, en feront
une ville à la fois européenne et orientale.
Il reste à parler du canal d'eau douce. Il est de-
puis plusieurs mois ouvert jusqu'à Timsah. Il porte
était indispensable pour le ravitaillement incessant
des campements du désert. C'était une voie de trans-
port économique, donnant passage aux embarcations
et aux chalands. Dès le mois de mai 1861, Port-
Saïd et Kantara communiquaient entre eux par cette
voie; au mois de décembre suivant la prolongation
jusqu'à Ferdane a été livrée à cette circulation. De-
puis cette époque, plusieurs points ont été approfon-
dis et élargis. Aujourd'hui, quatorze dragues, aux-
quelles dix autres doivent se joindre sous peu, sont
échelonnées dans le parcours à travers le lac Menza-
leh. Leurs déblais, transportés par les chalands ou
versés directement sur les bords, forment, sur ce
parcours, une berge de chaque côté du canal de
2 mètres d'élévation. L'écartement entre chacune de
ces berges est de 56 mètres à la ligne d'eau; et quand
elles seront terminées, elles dessineront le chenal
dans toute sa largeur. On croit que ce travail sera
fini dans le courant de septembre, et qu'il sera porté
jusqu'à Ferdane vers la fin de l'année. Alors, de ce
dernier point à Port-Saïd, l'œil pourra embrasser le
développement du canal dans ses proportions défini-
tives. — L'établissement des berges a un autre
avantage immédiat. Il isole le canal dans sa traver-
sée des lacs Menzaleh et Ballah, et le met à l'abri
des crues qu'y causent l'inondation périodique du
Nil ou les invasions de la mer.
Le campement d'El-Ferdane est situé au pied des
dunes de ce nom, auxquelles fait suite le seuil d'El-
Guisr.
Ce dernier seuil est un plateau ondulé d'environ 8
à 9 kilomètres d'étendue. Sa plus grande hauteur
s'élève à un seul point à 19 mètres au-dessus du
niveau de la mer ; elle descend, dans sa partie la
plus basse, jusqu'à 1111,47. La hauteur moyenne est
de 10m,50. La hauteur moyenne des dunes de Fer-
dane est de 4 mètres. On peut, par ces chiffres, ap-
précier l'importance du nombre des mètres cubes
enlevés ou à enlever sur ce point, pour établir un
canal de 56 mètres de largeur à la ligne d'eau, et
de 8 mètres de profondeur.
On a commencé à attaquer les dunes et le seuil
dès la campagne de 1860-1861; mais ce n'est que
pendant la campagne de 1861-1862 que le travail a
pris tous ses développements : 10,000 hommes, puis
15,000, puis 20 et 25,000, furent concentrés sur ce
point de l'isthme. Avec la pioche égyptienne et la
couffe (sorte de panier), dans laquelle ils transpor-
tent la terre, les fellahs ont, dans l'espace de quel-
ques mois, percé le seuil presque entier. Il s'agis-
sait d'ouvrir une première voie navigable sur une
largeur à la ligne d'eau de 15 mètres sur une pro-
fondeur de 2 mètres. Le seuil fut divisé en six chan-
tiers : le premier commençant aux dunes de Fer-
dane, le sixième arrivant au lac Timsah. Le travail
est terminé, aujourd'hui, jusqu'au chantier n', 4. La
section navigable test ouverte sur ce point. Pour
aboutir au lac Timsah, il ne reste plus que le creuse-
ment entre les chantiers 4 et 6, c'est-à-dire un es.
pace de 4 kilomètres environ, dont les déblais sont
déjà avancés.
Dans ces derniers temps, la moyenne mensuelle
des déblais s'est élevée entre 500,000 et 550,000 mè-
tres cubes. Dans les mêmes conditions de travail,
on peut compter, pour le mois d'octobre, sur la
jonction de la Méditerranée au lac Timsah.
Les fellahs ne restent pas, en général, plus de
vingt à trente jours sur le théâtre des travaux.
Quand un contingent arrive, on lui fixe la tâche qu'il a
à accomplir. Dès que cette tâche est terminée, il peut
retourner dans ses foyers. Il est immédiatement
remplacé par un autre contingent, et ainsi de suite.
C'est un mouvement de va-et-vient continuel. Les
arrivées compensent les départs.
La Compagnie paye ses travailleurs directement
et en espèces. De plus, c'est elle qui les approvisionne
des vivres de toute nature. On compte par centaines
de mille de kilos les biscuits dirigés chaque mois
sur le seuil. C'est un service d'intendance spécial,
organisé sur le modèle des services de l'armée, di-
rigé par un ancien intendant militaire français, qui
est chargé de veiller à l'approvisionnement de tous
les chantiers. Les malades sont soignés par un
corps médical nommé et payé par la Compagnie.
Le parcours de la rigole maritime et navigable
est donc établi actuellement sur les soixante-deux
premiers kilomètres. En fait, l'entreprise, parvenue
au lac Timsah, n'aura plus devant elle qu'un par-
cours de 36 kilomètres : 12 du lac Timsah aux lacs
Amers ; 24 des lacs Amers à Suez. Ces 24 kilomè-
tres sont presque partout au niveau même de la
mer. Ce dernier travail sera l'objet de la prochaine
campagne de 1862-1863.
Le lac Timsah est destiné à servir de port inté-
rieur. Une ville s'élève déjà sur ses bords. On y
compte aujourd'hui vingt îlots de maisons. Il y a
lieu de penser que les développements de la ville ne
seront pas inférieurs à ceux de Port-Saïd. A quel-
ques kilomètres de Timsah, se trouve le village
arabe du Seuil. Il a une population de 2,000 âmes.
On y trouve une église catholique et une mosquée.
Des constructions importantes ont été élevées éga-
lement à Kantara et à Ferdane. Sur la première sec-
tion des travaux, le voyageur rencontre donc cinq
villes ou villages : Port-Saïd, Kantara, Ferdane, El-
Guisr et Timsah.
La ville de Timsah se bâtit sur des plans arrêtés
à l'avance. De larges boulevards plantés d'arbres,
des rues longées de vérandas continues, en feront
une ville à la fois européenne et orientale.
Il reste à parler du canal d'eau douce. Il est de-
puis plusieurs mois ouvert jusqu'à Timsah. Il porte
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