Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1862 15 septembre 1862
Description : 1862/09/15 (A7,N150). 1862/09/15 (A7,N150).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033049
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
282 L'ISTHME DE SUEZ,
presque instantané avec Alexandrie, siège de l'agence
générale ; avec le Caire, qui est déjà et va devenir
encore plus l'entrepôt des approvisionnements néces-
saires à'l'armée des travailleurs, et enfin avec Suez
qui, dans un temps donné, devra être aussi le foyer
d'une grande activité pour les opérations projetées
dans sa rade. Désormais le désert entre dans le mou-
vement, non-seulement du reste de l'Egypte, mais
encore du reste du monde, et c'est là un progrès
assez considérable pour être remarqué.
Quant à la marche des travaux, notre correspon-
dance nous fournit divers détails que nous allons ré-
sumer.
Aux carrières du Mex, l'exploitation se poursuit
avec une très-grande activité. Dans l'espace d'un
mois il y a été extrait plus de 4,000 mètres cubes de
blocs pour les jetée3 de Port-Saïd, indépendamment
de plusieurs fournitures de chaux.
A Port-Saïd, l'îlot fonctionne d'une manière satis-
faisante. Les déchargements des blocs n'ont pas dis-
continué. Le mouvement de la rade est assez vif
pour avoir démontré la nécessité d'une seconde grue
sur la plate-forme. Cette grue était déjà à la dispo-
sition des ingénieurs le 24 août. Elle doit être
montée à l'heure qu'il est.
A Port-Saïd, on travaille sans relâche aux cons-
tructions destinées à multiplier ou améliorer les ha-
bitations, à la formation des quais et au creusement
du grand bassin.
Dans les atelierq, on nous signale l'achèvement à
peu près terminé des charpentes commandées pour
les maisons de Timsah. Un premier convoi de ces
matériaux avait été mis en route pour sa destination
le 15 août.
Dans le lac Menzaleh, qui se divise en deux sec-
tions, l'une de Port-Saïd à Raz-el-Ech, la seconde,
de ce dernier point à Kantara, les dragues éche-
lonnées ont effectué diverses opérations. Leur travail
est satisfaisant, quoiqu'elles aient rencontré quel-
ques difficultés inattendues qui, si elles ont eu quel-
ques inconvénients actuels, servent, d'un autre côté,
h démontrer la fermeté de fond du lac et la solidité
des terrains que le canal doit parcourir dans ces
localités. Les dragues ont, de Port-Saïd à El-Ech,
trouvé des bancs de 7 à 8 centimètres de profondeur,
formés de sable et de coquillages agglomérés, qu'elles
n'ont pas pu vaincre sans résistance et même sans
quelques avaries dans leurs appareils. Des bancs
analogues se retrouvent jusqu'au-delà d'El-Ech. C'est
une preuve de plus que le sol du lac n'est point
formé par ces vases qui, selon les pessimistes, de-
vaient opposer un obstacle presque insurmontable
aux efforts des ingénieurs.
De Port-Saïd à Kantara, les dragues sont em-
ployées à élever, du côté de l'Egypte, le bourrelet
qui doit mettre le canal à l'abri de l'invasion des
hautes eaux. Entre Port-Saïd et El-Ech, les terres,
au 15 août, étaient relevées sur une longueur de
3,500 mètres. Entre Raz-el-Ech et Kantara, le bour-
relet, à la même époque, existait sans solution de
continuité. Nous avons fait connaître dans nos pré-
cédents numéros que, parallèlement à la rigole pri-
mitive servant actuellement à la navigation, une
autre rigole de 12 mètres de large, vers la berge op-
posée, était en train de se creuser. Cette seconde ri-
gole était terminée le 24 août entre Raz-el-Ech et le
chantier no 3, c'est-à-dire jusqu'au pied septentrional
du seuil d'El-Guisr. Une digue qui avait été élevée
en avant de cette tranchée pour arrêter les eaux, a
été rompue par l'ordre des ingénieurs, et i'intendant
général chargé des approvisionnements a été informé
qu'il pouvait désormais diriger ses transports par
cette voie.
On sait que le lac Ballah est couvert de vastes cou-
ches de plâtre. On organise les ateliers d'une plàtre-
rie à Ferdane. Cet établissement est en cours d'exécu-
tion. Mais, dès à présent, on cuit une certaine quan-
tité de cette matière, qui, d'après ce que l'on nous
écrit, devait être dans dix jours expédiée à Timsah
pour servir aux constructions qui s'effectuent sur ce
point.
L'excavation du seuil n'a rien perdu de son éner-
gie. Comme nous l'avions prévu, les déblais du mois
d'août, dont nous n'avons pas encore les chiffres
exacts, nous sont cependant indiqués comme devant
se monter à 400,000 mètres cubes. C'est un résultat
qui atteste le zèle et l'ardeur des fellahs. Car, à me-
sure que la tranchée se creuse, le transport des ter-
res devient plus laborieux et plus lent. Le simple bon
sens suffit à l'expliquer. Le dépôt des terres à trans-
porter s'éloigne davantage du point où elles sont
chargées, et les berges atteignent une dimension de
plus en plus considérable. Ajoutons que la saison
des chaleurs, quoique peu sensibles pour l'indigène,
doit pourtant produire quelque effet sur lui. En ou-
tre, une partie du contingent avait dû être détour-
née pour exécuter quelques travaux d'urgence au
canal d'eau douce et vers le lac Menzaleh. Toutes
ces considérations réunies nous semblent attester que
cet ouvrage si important marche avec une vigueur
que rien ne ralentit. Nos appréciations nous portent
à compter qu'il n'y a pas aujourd'hui plus de 5 à
600,000 mètres cubes à enlever pour que l'introduction
des eaux de la Méditerranée dans le lac Timsah soit
un fait accompli. C'est là un but que l'on se propose
d'atteindre par l'agglomération de presque toutes les
forces sur ce point. A la date du 31 août, le nou-
veau contingent était en très-grande majorité réuni
sur les lieux. A cette époque, seize mille hommes
presque instantané avec Alexandrie, siège de l'agence
générale ; avec le Caire, qui est déjà et va devenir
encore plus l'entrepôt des approvisionnements néces-
saires à'l'armée des travailleurs, et enfin avec Suez
qui, dans un temps donné, devra être aussi le foyer
d'une grande activité pour les opérations projetées
dans sa rade. Désormais le désert entre dans le mou-
vement, non-seulement du reste de l'Egypte, mais
encore du reste du monde, et c'est là un progrès
assez considérable pour être remarqué.
Quant à la marche des travaux, notre correspon-
dance nous fournit divers détails que nous allons ré-
sumer.
Aux carrières du Mex, l'exploitation se poursuit
avec une très-grande activité. Dans l'espace d'un
mois il y a été extrait plus de 4,000 mètres cubes de
blocs pour les jetée3 de Port-Saïd, indépendamment
de plusieurs fournitures de chaux.
A Port-Saïd, l'îlot fonctionne d'une manière satis-
faisante. Les déchargements des blocs n'ont pas dis-
continué. Le mouvement de la rade est assez vif
pour avoir démontré la nécessité d'une seconde grue
sur la plate-forme. Cette grue était déjà à la dispo-
sition des ingénieurs le 24 août. Elle doit être
montée à l'heure qu'il est.
A Port-Saïd, on travaille sans relâche aux cons-
tructions destinées à multiplier ou améliorer les ha-
bitations, à la formation des quais et au creusement
du grand bassin.
Dans les atelierq, on nous signale l'achèvement à
peu près terminé des charpentes commandées pour
les maisons de Timsah. Un premier convoi de ces
matériaux avait été mis en route pour sa destination
le 15 août.
Dans le lac Menzaleh, qui se divise en deux sec-
tions, l'une de Port-Saïd à Raz-el-Ech, la seconde,
de ce dernier point à Kantara, les dragues éche-
lonnées ont effectué diverses opérations. Leur travail
est satisfaisant, quoiqu'elles aient rencontré quel-
ques difficultés inattendues qui, si elles ont eu quel-
ques inconvénients actuels, servent, d'un autre côté,
h démontrer la fermeté de fond du lac et la solidité
des terrains que le canal doit parcourir dans ces
localités. Les dragues ont, de Port-Saïd à El-Ech,
trouvé des bancs de 7 à 8 centimètres de profondeur,
formés de sable et de coquillages agglomérés, qu'elles
n'ont pas pu vaincre sans résistance et même sans
quelques avaries dans leurs appareils. Des bancs
analogues se retrouvent jusqu'au-delà d'El-Ech. C'est
une preuve de plus que le sol du lac n'est point
formé par ces vases qui, selon les pessimistes, de-
vaient opposer un obstacle presque insurmontable
aux efforts des ingénieurs.
De Port-Saïd à Kantara, les dragues sont em-
ployées à élever, du côté de l'Egypte, le bourrelet
qui doit mettre le canal à l'abri de l'invasion des
hautes eaux. Entre Port-Saïd et El-Ech, les terres,
au 15 août, étaient relevées sur une longueur de
3,500 mètres. Entre Raz-el-Ech et Kantara, le bour-
relet, à la même époque, existait sans solution de
continuité. Nous avons fait connaître dans nos pré-
cédents numéros que, parallèlement à la rigole pri-
mitive servant actuellement à la navigation, une
autre rigole de 12 mètres de large, vers la berge op-
posée, était en train de se creuser. Cette seconde ri-
gole était terminée le 24 août entre Raz-el-Ech et le
chantier no 3, c'est-à-dire jusqu'au pied septentrional
du seuil d'El-Guisr. Une digue qui avait été élevée
en avant de cette tranchée pour arrêter les eaux, a
été rompue par l'ordre des ingénieurs, et i'intendant
général chargé des approvisionnements a été informé
qu'il pouvait désormais diriger ses transports par
cette voie.
On sait que le lac Ballah est couvert de vastes cou-
ches de plâtre. On organise les ateliers d'une plàtre-
rie à Ferdane. Cet établissement est en cours d'exécu-
tion. Mais, dès à présent, on cuit une certaine quan-
tité de cette matière, qui, d'après ce que l'on nous
écrit, devait être dans dix jours expédiée à Timsah
pour servir aux constructions qui s'effectuent sur ce
point.
L'excavation du seuil n'a rien perdu de son éner-
gie. Comme nous l'avions prévu, les déblais du mois
d'août, dont nous n'avons pas encore les chiffres
exacts, nous sont cependant indiqués comme devant
se monter à 400,000 mètres cubes. C'est un résultat
qui atteste le zèle et l'ardeur des fellahs. Car, à me-
sure que la tranchée se creuse, le transport des ter-
res devient plus laborieux et plus lent. Le simple bon
sens suffit à l'expliquer. Le dépôt des terres à trans-
porter s'éloigne davantage du point où elles sont
chargées, et les berges atteignent une dimension de
plus en plus considérable. Ajoutons que la saison
des chaleurs, quoique peu sensibles pour l'indigène,
doit pourtant produire quelque effet sur lui. En ou-
tre, une partie du contingent avait dû être détour-
née pour exécuter quelques travaux d'urgence au
canal d'eau douce et vers le lac Menzaleh. Toutes
ces considérations réunies nous semblent attester que
cet ouvrage si important marche avec une vigueur
que rien ne ralentit. Nos appréciations nous portent
à compter qu'il n'y a pas aujourd'hui plus de 5 à
600,000 mètres cubes à enlever pour que l'introduction
des eaux de la Méditerranée dans le lac Timsah soit
un fait accompli. C'est là un but que l'on se propose
d'atteindre par l'agglomération de presque toutes les
forces sur ce point. A la date du 31 août, le nou-
veau contingent était en très-grande majorité réuni
sur les lieux. A cette époque, seize mille hommes
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