Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 273
moindre que dans de semblables opérations en Europe.
Le capital de la Compagnie est de 8 millions sterling,
et la dépense, — y compris les ouvrages d'art à Suez
et à Port-Saïd, le canal d'eau douce auxiliaire, les
phares, un télégraphe électrique, l'établissement d'un
touage à vapeur, les remorqueurs pour les lacs, les
docks de carénage à Timsah,— est estimée à 6 millions
sterling et demi. Une considération sur toutes les
perspectives qu'offre cet ouvrage étonnant excéderait
les limites d'un seul article, et nous y reviendrons pro-
chainement. Voyons ce qui a été jusqu'ici accompli.
» Sur les 92 milles, longueur totale du canal mari-
time, la Méditerranée a été actuellement amenée dans
le désert jusqu'à une distance de 44 milles (67 kilo-
mètre-) Différents groupes de voyageurs ont été trans-
portés sur cette ligne, de l'embouchure à Port-Saïd jus-
qu'à Ferdane, ce qui forme la distance ci-dessus men-
tionnée. Entre Ferdane et le lac Menzaleh, se trouve
El-Guisr ou le Seuil. Vingt mille ouvriers étaient oc-
cupés, en mars dernier, à couper ce point. Cet ouvrage
est exécuté par le travail manuel jusqu'au point où
l'eau se montre. Le reste est accompli par des dragues
à vapeur. De Timsah, les voyageurs s'embarquent jus-
qu'à Zagazig sur le canal d'eau douce. Le chemin de
fer du Caire à Alexandrie s'embranche sur cette ville.
Ainsi, les villes les plus importantes d'Egypte sont
presque en communication directe avec le canal mari-
time. Dans une autre colonne, nous publions un extrait
d'un journal français consacré à la poursuite de cette
grande œuvre, et contenant quelques détails intéres-
sants.
» L'importance d'une connexion plus étroite entre
l'Europe et l'Orient ne peut pas être estimée trop haut.
L'Inde, la Chine et l'Australie recueilleront les plus
grands avantages commerciaux de la facilité dans le
transport de leurs exportations sur les marchés con-
sommateurs, et aussi en recevant leurs articles d'im-
portation dans un espace de temps environ moitié
moindre de celui qu'occupe aujourd'hui le voyage par
la voie du cap de Bonne-Espérance. L'économie seule
de l'intérêt sur le capital, au moyen du plus court
passage, ne sera pas par elle-même une mince source
de profit. Déjà ces perspectives ont suscité la spécula-
tion dans un pays où l'on ne devait pas trop l'attendre.
L'Italie a publié le projet d'une compagnie de naviga-
tion à vapeur, au capital de 300 millions de francs. La
grande compagnie Italo-Orientale se propose d'em-
ployer ses navires dans les mers de l'Inde. Dans son
prospectus, la prochaine ouverture du canal de Suez est
considérée comme un fait infaillible, et c'est un des
points sur lesquels elle insiste, comme étant destinée
à donner une grande valeur à son entreprise.
» Le gouvernement anglais s'est opposé au projet du
canal de Suez ; non point tant parce qu'il croyait à son
impraticabilité que par la crainte de l'influence fran-
çaise sur les conseils du vice-roi d'Egypte. L'isthme de
Suez est, dans une grande mesure, la clef des posses-
sions orientales de la Grande-Bretagne. Un article sur
l'état et l'avenir de la Turquie, dans le dernier numéro
de la Quaterly Review, nous montre que cette opinion
est encore subsistante ; mais l'extrait suivant de cette
revue implique la reconnaissance anglaise des progrès
du canal de Suez.
« Imaginons l'Egypte dans les mains d'une puissance
D ilont la population active, belliqueuse, intelligente et
o ambitieuse, est toujours portée à nourrir des senti-
» ments jaloux et assez souvent hostiles à l'égard de
» l'Angleterre. Les rivages méditerranéens de l'Egypte
» sont si bien fortifiés, grâce à l'habileté des ingénieurs
» français, que, soit que le vice-roi voulût lever le
» drapeau de l'indépendance, ou qu'il fût dominé par
» les stratagèmes étrangers, que nous aurions peu de
» chance, et la Porte encore moins, ou de le ramener à
» l'ordre, ou de l'affranchir de ses dominateurs excepté
» peut-être du côté de la Syrie, et pas même là si le
» fameux canal avec son système projeté de défenses et
» sa magnifique largeur d'eau était complètement exé-
» cuté. Pendant la terrible révolte de l'Inde, notre
» action aurait eu des effets beaucoup plus immédiats
» si nous avions eu à notre disposition une ligne couti-
» nue de fils électriques, et nos difficultés eussent été
» bien plus grandes si le passage par Suez eût été fer-
» mé à nos dépêches 'et à nos officiers, et si sir Colin
» Campbell, par exemple, eût été obligé d'atteindre la
» scène de ses futurs triomphes par un voyage autour
» du Cap. Ces suppositions peuvent être improbables,
» elles peuvent même être injustes, mais lorsque des
» intérêts si graves sont en jeu, notre affaire est d'y
» regarder de près, et notre devoir impérieux est de
» prendre de bonne heure nos précautions contre le pire
» de tout ce qui peut arriver dans l'avenir. »
» Tout semble donner une forte probabilité au pro-
chain achèvement du grand canal maritime. Un des
correspondants du Siècle écrit à ce journal que, compa-
rant ce qui reste à faire avec ce qui est déjà fait, il ne
doute pas que l'année prochaine ne voie l'union des
eaux de la Méditerranée avec celles de la mer Rouge.»
L'AUSTRALIE ET LE COTON.
La question du coton est, au point de vue indus-
triel, et nous pourrions dire social, l'une des plus
intéressantes et peut-être la plus pressante parmi
toutes celles qui aujourd'hui s'agitent en Europe.
Les événements qui se succèdent en Amérique
donnent lieu d'appréhender que cette source princi-
pale du travail des manufactures ne leur soit fermée
pour long-temps, et que même la production dans le
sud des États-Unis ne reçoive des suites de la guerre
un irréparable amoindrissement. C'est ce que désor-
mais comprend l'industrie européenne, et de toutes
parts en France, en Angleterre, en Italie, on re-
cherche les moyens de parer au déficit du présent
et surtout au déficit de l'avenir. C'est principalement
vers l'Orient que les hommes pratiques ont jeté les
yeux afin de remplacer le coton des États-Unis. Cette
préoccupation est en ce moment spécialement la
moindre que dans de semblables opérations en Europe.
Le capital de la Compagnie est de 8 millions sterling,
et la dépense, — y compris les ouvrages d'art à Suez
et à Port-Saïd, le canal d'eau douce auxiliaire, les
phares, un télégraphe électrique, l'établissement d'un
touage à vapeur, les remorqueurs pour les lacs, les
docks de carénage à Timsah,— est estimée à 6 millions
sterling et demi. Une considération sur toutes les
perspectives qu'offre cet ouvrage étonnant excéderait
les limites d'un seul article, et nous y reviendrons pro-
chainement. Voyons ce qui a été jusqu'ici accompli.
» Sur les 92 milles, longueur totale du canal mari-
time, la Méditerranée a été actuellement amenée dans
le désert jusqu'à une distance de 44 milles (67 kilo-
mètre-) Différents groupes de voyageurs ont été trans-
portés sur cette ligne, de l'embouchure à Port-Saïd jus-
qu'à Ferdane, ce qui forme la distance ci-dessus men-
tionnée. Entre Ferdane et le lac Menzaleh, se trouve
El-Guisr ou le Seuil. Vingt mille ouvriers étaient oc-
cupés, en mars dernier, à couper ce point. Cet ouvrage
est exécuté par le travail manuel jusqu'au point où
l'eau se montre. Le reste est accompli par des dragues
à vapeur. De Timsah, les voyageurs s'embarquent jus-
qu'à Zagazig sur le canal d'eau douce. Le chemin de
fer du Caire à Alexandrie s'embranche sur cette ville.
Ainsi, les villes les plus importantes d'Egypte sont
presque en communication directe avec le canal mari-
time. Dans une autre colonne, nous publions un extrait
d'un journal français consacré à la poursuite de cette
grande œuvre, et contenant quelques détails intéres-
sants.
» L'importance d'une connexion plus étroite entre
l'Europe et l'Orient ne peut pas être estimée trop haut.
L'Inde, la Chine et l'Australie recueilleront les plus
grands avantages commerciaux de la facilité dans le
transport de leurs exportations sur les marchés con-
sommateurs, et aussi en recevant leurs articles d'im-
portation dans un espace de temps environ moitié
moindre de celui qu'occupe aujourd'hui le voyage par
la voie du cap de Bonne-Espérance. L'économie seule
de l'intérêt sur le capital, au moyen du plus court
passage, ne sera pas par elle-même une mince source
de profit. Déjà ces perspectives ont suscité la spécula-
tion dans un pays où l'on ne devait pas trop l'attendre.
L'Italie a publié le projet d'une compagnie de naviga-
tion à vapeur, au capital de 300 millions de francs. La
grande compagnie Italo-Orientale se propose d'em-
ployer ses navires dans les mers de l'Inde. Dans son
prospectus, la prochaine ouverture du canal de Suez est
considérée comme un fait infaillible, et c'est un des
points sur lesquels elle insiste, comme étant destinée
à donner une grande valeur à son entreprise.
» Le gouvernement anglais s'est opposé au projet du
canal de Suez ; non point tant parce qu'il croyait à son
impraticabilité que par la crainte de l'influence fran-
çaise sur les conseils du vice-roi d'Egypte. L'isthme de
Suez est, dans une grande mesure, la clef des posses-
sions orientales de la Grande-Bretagne. Un article sur
l'état et l'avenir de la Turquie, dans le dernier numéro
de la Quaterly Review, nous montre que cette opinion
est encore subsistante ; mais l'extrait suivant de cette
revue implique la reconnaissance anglaise des progrès
du canal de Suez.
« Imaginons l'Egypte dans les mains d'une puissance
D ilont la population active, belliqueuse, intelligente et
o ambitieuse, est toujours portée à nourrir des senti-
» ments jaloux et assez souvent hostiles à l'égard de
» l'Angleterre. Les rivages méditerranéens de l'Egypte
» sont si bien fortifiés, grâce à l'habileté des ingénieurs
» français, que, soit que le vice-roi voulût lever le
» drapeau de l'indépendance, ou qu'il fût dominé par
» les stratagèmes étrangers, que nous aurions peu de
» chance, et la Porte encore moins, ou de le ramener à
» l'ordre, ou de l'affranchir de ses dominateurs excepté
» peut-être du côté de la Syrie, et pas même là si le
» fameux canal avec son système projeté de défenses et
» sa magnifique largeur d'eau était complètement exé-
» cuté. Pendant la terrible révolte de l'Inde, notre
» action aurait eu des effets beaucoup plus immédiats
» si nous avions eu à notre disposition une ligne couti-
» nue de fils électriques, et nos difficultés eussent été
» bien plus grandes si le passage par Suez eût été fer-
» mé à nos dépêches 'et à nos officiers, et si sir Colin
» Campbell, par exemple, eût été obligé d'atteindre la
» scène de ses futurs triomphes par un voyage autour
» du Cap. Ces suppositions peuvent être improbables,
» elles peuvent même être injustes, mais lorsque des
» intérêts si graves sont en jeu, notre affaire est d'y
» regarder de près, et notre devoir impérieux est de
» prendre de bonne heure nos précautions contre le pire
» de tout ce qui peut arriver dans l'avenir. »
» Tout semble donner une forte probabilité au pro-
chain achèvement du grand canal maritime. Un des
correspondants du Siècle écrit à ce journal que, compa-
rant ce qui reste à faire avec ce qui est déjà fait, il ne
doute pas que l'année prochaine ne voie l'union des
eaux de la Méditerranée avec celles de la mer Rouge.»
L'AUSTRALIE ET LE COTON.
La question du coton est, au point de vue indus-
triel, et nous pourrions dire social, l'une des plus
intéressantes et peut-être la plus pressante parmi
toutes celles qui aujourd'hui s'agitent en Europe.
Les événements qui se succèdent en Amérique
donnent lieu d'appréhender que cette source princi-
pale du travail des manufactures ne leur soit fermée
pour long-temps, et que même la production dans le
sud des États-Unis ne reçoive des suites de la guerre
un irréparable amoindrissement. C'est ce que désor-
mais comprend l'industrie européenne, et de toutes
parts en France, en Angleterre, en Italie, on re-
cherche les moyens de parer au déficit du présent
et surtout au déficit de l'avenir. C'est principalement
vers l'Orient que les hommes pratiques ont jeté les
yeux afin de remplacer le coton des États-Unis. Cette
préoccupation est en ce moment spécialement la
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