Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1862 15 août 1862
Description : 1862/08/15 (A7,N148). 1862/08/15 (A7,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203302g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 257
cours, que ses sentiments pour lui se réglaient sur
le peu de souci qu'il témoignait lui même pour les
intérêts les plus grands et les plus chers de l'Angle-
terre.
L'épreuve est faite. Que nous a-t-elle appris ? Peut-
être dans les premiers moments a-t-on pu remarquer
quelque gêne, quelque réserve dans l'attitude des
régions officielles ; mais cette glace a été prompte-
ment rompue par les manifestations de la presse et
le mouvement de l'opinion publique. Nous avons cité
nous-mêmes plusieurs des articles par lesquels les
journaux ont appelé le peuple britannique à recon-
naître et à fêter l'auteur de tant de services rendus
à l'Angleterre et à la civilisation ; ces services ont
été retracés en termes aussi francs et aussi honora-
bles qu'auraient pu le faire eux-mêmes les plus
fidèles amis du vice-roi. On a dit l'affranchissement
des fellahs, la suppression des monopoles, la liberté
rendue au commerce, l'ordre et la justice rétablis
dans l'administration, l'Egypte sillonnée de chemins
de fer, l'agriculture encouragée, le commerce favo-
risé, et le contentement des populations répondant
aux efforts de celui qui avait réalisé tant d'amélio-
rations.
Les hommages les plus brillants ont été rendus à
la générosité, au caractère, à l'humanité et aux lu-
mières de Mohammed-Saïd.
L'opinion, dans toutes ses expressions diverses, a
hautement sanctionné tous ces éloges. Toutes les
classes de la population se sont associées pour mon-
trer au prince toutes leurs sympathies, et l'on peut
dire que tous les honneurs publics que décerne aux
étrangers la libre Angleterre lui ont été amplement
décernés. Des députations religieuses sont venues de
l'Ecosse le remercier de sa tolérance ; d'es députations
commerciales et industrielles lui ont porté l'hom-
mage de leur reconnaissance pour la protection qu'il
leur avait accordée dans son pays. Le lord-maire de
Londres lui a offert les splendeurs populaires d'un
banquet dans ce vieux palais municipal, berceau et
monument des libertés britanniques. Les grandes
villes manufacturières et commerciales de Liverpool,
de Manchester, ont sollicité le privilége de le rece-
voir dans leur sein, et partout les acclamations et
l'enthousiasme de la foule ont accompagné les mani..
festations cordiales des classes élevées et des autori-
tés locales. A la distribution des récompenses de
l'Exposition universelle, par un rapprochement assez
piquant, les deux personnages les plus applaudis par
le peuple ont été Mohammed.-Saïd et lord Palmers-
ton. C'est le Times lui-même qui constate ce fait cu-
rieux. L'un des corps savants les plus illustres de
l'Europe et qui a rendu à la science les plus éminents
services, la Société royale de géographie de Londres,
a voulu, parmi d'autres souverains, admettre Moham-
med-Saïd au nombre de ses membres honoraires.
D'autres compagnies distinguées ont imité cet exem-
ple, et enfin le gouvernement anglais lui-même, ne
voulant pas rester en arrière de son peuple, a décoré
son hôte de la grand'croix de l'ordre du Bain.
Mais c'est surtout dans les discours adressés au
prince à propos de toutes ces manifestations affectueu-
ses, que nous avons recherché et étudié le sentiment
vrai de l'Angleterre. Or voici ce que nous y avons lu
et trouvé. C'est avant tout à cette politique libérale se
prêtant à développer par tous les moyens possibles
les communications et les relations entre l'Orient et
l'Occident; c'est par dessus tout à cette pensée ten-
dant à faciliter les rapports, à multiplier les échanges
entre les deux parties du monde les plus opulentes
et les plus peuplées, que l'opinion anglaise a adressé
tous ses encouragements et ses plus ardentes félici-
tations. C'est là ce qui caractérise le toast du lord-
maire de Londres, les solennités de Manchester et de
Liverpool. C'est là ce qu'a clairement constaté la dé-
putation de la compagnie télégraphique de la mer
Rouge, offrant au prince sa coopération sans réserve
pour toutes les entreprises conformes à cette poli-
tique, et c'est enfin ce qu'achève de déterminer dans
son sens le plus étendu un article du Daily News que
nous citons plus bas, dans lequel ce journal place au
rang des grands services rendus par le vice-roi à la
civilisation, le projet d'exécution du canal de Suez.
Ce projet, cependant, le Daily News l'avait plus d'une
fois combattu, à notre grand regret, à notre grande
surprise, car cette opposition n'était point d'accord
avec son libéralisme habituel; et si maintenant il nous
revient en termes si explicites, c'est qu'à coup sûr il
comprend comme nous la comprenons, la significa-
tion de l'accueil fait par l'Agleterre entière au pro-
moteur du canal de Suez, au prince qui veut ouvrir
au monde, dans son pays, toutes les voies possibles de
communication internationale.
Le voyage de Son Altesse en Angleterre a donc
pour nous désormais une portée considérable. Il nous
fournit l'appréciation véritable et impartiale de l'An-
gleterre sur le gouvernement du vice-roi, sur la
loyauté de ses intentions, sur ses bons sentiments à
l'égard du peuple britannique, sur la générosité et
l'efficacité de ses efforts pour le bien-être de son pro-
pre peuple. Il nous fournit aussi la preuve que l'opi-
nion anglaise est restée fidèle au verdict que, dans
vingt-deux meetings, ont prononcé après discussion et
délibération contradictoires à l'égard du canal de
Suez, les principales villes manufacturières, commer-
ciales et maritimes du Royaume-Uni, Londres, Man-
chester, Liverpool et Birmingham en tête. Il nous
prouve que le moment approche où l'opinion univer-
selle sera unanime sur ce grand projet. Il nous
prouve que dès à présent il est au-dessus des petits
égoïsmes, des petits préjugés et des prétentions iso-
lées qui n'ont pu prévaloir même en Angleterre con*
cours, que ses sentiments pour lui se réglaient sur
le peu de souci qu'il témoignait lui même pour les
intérêts les plus grands et les plus chers de l'Angle-
terre.
L'épreuve est faite. Que nous a-t-elle appris ? Peut-
être dans les premiers moments a-t-on pu remarquer
quelque gêne, quelque réserve dans l'attitude des
régions officielles ; mais cette glace a été prompte-
ment rompue par les manifestations de la presse et
le mouvement de l'opinion publique. Nous avons cité
nous-mêmes plusieurs des articles par lesquels les
journaux ont appelé le peuple britannique à recon-
naître et à fêter l'auteur de tant de services rendus
à l'Angleterre et à la civilisation ; ces services ont
été retracés en termes aussi francs et aussi honora-
bles qu'auraient pu le faire eux-mêmes les plus
fidèles amis du vice-roi. On a dit l'affranchissement
des fellahs, la suppression des monopoles, la liberté
rendue au commerce, l'ordre et la justice rétablis
dans l'administration, l'Egypte sillonnée de chemins
de fer, l'agriculture encouragée, le commerce favo-
risé, et le contentement des populations répondant
aux efforts de celui qui avait réalisé tant d'amélio-
rations.
Les hommages les plus brillants ont été rendus à
la générosité, au caractère, à l'humanité et aux lu-
mières de Mohammed-Saïd.
L'opinion, dans toutes ses expressions diverses, a
hautement sanctionné tous ces éloges. Toutes les
classes de la population se sont associées pour mon-
trer au prince toutes leurs sympathies, et l'on peut
dire que tous les honneurs publics que décerne aux
étrangers la libre Angleterre lui ont été amplement
décernés. Des députations religieuses sont venues de
l'Ecosse le remercier de sa tolérance ; d'es députations
commerciales et industrielles lui ont porté l'hom-
mage de leur reconnaissance pour la protection qu'il
leur avait accordée dans son pays. Le lord-maire de
Londres lui a offert les splendeurs populaires d'un
banquet dans ce vieux palais municipal, berceau et
monument des libertés britanniques. Les grandes
villes manufacturières et commerciales de Liverpool,
de Manchester, ont sollicité le privilége de le rece-
voir dans leur sein, et partout les acclamations et
l'enthousiasme de la foule ont accompagné les mani..
festations cordiales des classes élevées et des autori-
tés locales. A la distribution des récompenses de
l'Exposition universelle, par un rapprochement assez
piquant, les deux personnages les plus applaudis par
le peuple ont été Mohammed.-Saïd et lord Palmers-
ton. C'est le Times lui-même qui constate ce fait cu-
rieux. L'un des corps savants les plus illustres de
l'Europe et qui a rendu à la science les plus éminents
services, la Société royale de géographie de Londres,
a voulu, parmi d'autres souverains, admettre Moham-
med-Saïd au nombre de ses membres honoraires.
D'autres compagnies distinguées ont imité cet exem-
ple, et enfin le gouvernement anglais lui-même, ne
voulant pas rester en arrière de son peuple, a décoré
son hôte de la grand'croix de l'ordre du Bain.
Mais c'est surtout dans les discours adressés au
prince à propos de toutes ces manifestations affectueu-
ses, que nous avons recherché et étudié le sentiment
vrai de l'Angleterre. Or voici ce que nous y avons lu
et trouvé. C'est avant tout à cette politique libérale se
prêtant à développer par tous les moyens possibles
les communications et les relations entre l'Orient et
l'Occident; c'est par dessus tout à cette pensée ten-
dant à faciliter les rapports, à multiplier les échanges
entre les deux parties du monde les plus opulentes
et les plus peuplées, que l'opinion anglaise a adressé
tous ses encouragements et ses plus ardentes félici-
tations. C'est là ce qui caractérise le toast du lord-
maire de Londres, les solennités de Manchester et de
Liverpool. C'est là ce qu'a clairement constaté la dé-
putation de la compagnie télégraphique de la mer
Rouge, offrant au prince sa coopération sans réserve
pour toutes les entreprises conformes à cette poli-
tique, et c'est enfin ce qu'achève de déterminer dans
son sens le plus étendu un article du Daily News que
nous citons plus bas, dans lequel ce journal place au
rang des grands services rendus par le vice-roi à la
civilisation, le projet d'exécution du canal de Suez.
Ce projet, cependant, le Daily News l'avait plus d'une
fois combattu, à notre grand regret, à notre grande
surprise, car cette opposition n'était point d'accord
avec son libéralisme habituel; et si maintenant il nous
revient en termes si explicites, c'est qu'à coup sûr il
comprend comme nous la comprenons, la significa-
tion de l'accueil fait par l'Agleterre entière au pro-
moteur du canal de Suez, au prince qui veut ouvrir
au monde, dans son pays, toutes les voies possibles de
communication internationale.
Le voyage de Son Altesse en Angleterre a donc
pour nous désormais une portée considérable. Il nous
fournit l'appréciation véritable et impartiale de l'An-
gleterre sur le gouvernement du vice-roi, sur la
loyauté de ses intentions, sur ses bons sentiments à
l'égard du peuple britannique, sur la générosité et
l'efficacité de ses efforts pour le bien-être de son pro-
pre peuple. Il nous fournit aussi la preuve que l'opi-
nion anglaise est restée fidèle au verdict que, dans
vingt-deux meetings, ont prononcé après discussion et
délibération contradictoires à l'égard du canal de
Suez, les principales villes manufacturières, commer-
ciales et maritimes du Royaume-Uni, Londres, Man-
chester, Liverpool et Birmingham en tête. Il nous
prouve que le moment approche où l'opinion univer-
selle sera unanime sur ce grand projet. Il nous
prouve que dès à présent il est au-dessus des petits
égoïsmes, des petits préjugés et des prétentions iso-
lées qui n'ont pu prévaloir même en Angleterre con*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 9/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203302g/f9.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203302g/f9.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203302g/f9.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203302g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203302g
Facebook
Twitter