Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1862 01 août 1862
Description : 1862/08/01 (A7,N147). 1862/08/01 (A7,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 241
pourquoi, au lieu de creuser le canal, elle exerce
toute son influence à obtenir du gouvernement égyp-
tien une communication par terre, et non une com-
munication maritime entre la Méditerranée et la
mer Rouge. En conséquence, elle obtient d'Abbas-
Pacha la construction du chemin de fer d'Alexandrie
au Caire, et de Mohammed-Saïd sa prolongation jus-
qu'à Suez. L'Angleterre est satisfaite ; mais le monde
ne l'est pas. Dans cette situation intervient le projet
du percement de l'isthme et la concession faite à
M. Ferdinand de Lesseps. L'Angleterre, immédiate-
ment, reprend sa vieille opposition. Comme elle a
combattu le plan de Waghorn, elle combat le plan
de M. de Lesseps, et par les mêmes armes. Au projet
du canal de Suez, elle veut opposer l'établissement
d'une communication ferrée entre le golfe Persique
et la Méditerranée, à travers la Syrie et la vallée de
l'Euphrate. La diplomatie anglaise agit à Constan-
tinople avec la plus grande énergie. Elle enlève la
concession de cette entreprise à une Compagnie bri-
tannique, aux conditions les plus onéreuses pour le tré-
sor turc. Une souscription est ouverte à la Bourse de
Londres. Les ingénieurs se mettent à l'œuvre. Ils
commencent l'installation des travaux; mais bientôt
ils reculent devant les difficultés qu'ils rencontrent.
Ils se rembarquent avec leur matériel, et il est cons-
taté que le chemin de fer de l'Euphrate est condamné
à céder la place au canal de Suez, comme le projet
primitif du général Chesney a dû être abandonné
pour celui de Waghorn.
La Gazette de Cologne peut apprécier maintenant
les motifs qui, dans toutes les phases de cette.affaire,
ont inspiré « l'esprit pratique » des Anglais, pour
nous servir des expressions de son correspondant.
Cet « esprit pratique, * comme l'a franchement dé-
claré le général Chesney, désirait constituer à son
profit l'absorption de tout le commerce de l'Orient.
Il ne se contentait pas pour l'Angleterre de sa part
de bénéfice, il voulait le bénéfice tout entier. En con-
séquence, entre les deux routes par l'Euphrate ou
par l'Egypte il choisit d'abord la route de l'Euphrate
comme étant celle que les Anglais seuls puissent
exploiter. La route par l'Euphrate n'étant pas pra-
ticable, entre le canal maritime à travers l'isthme
et un chemin de fer à travers l'Egypte, ils préfèrent
encore cette dernière voie, quoique la plus coûteuse
et la moins continue parce qu'ils comprennent que
c'est, des deux moyens de communication, le plus
difficile pour le reste de l'Europe ; et enfin, lorsque
l'intérêt général détermine l'établissement de la
communication entre les deux mers, lord Palmerston,
mu par la même pensée et obéissant à des idées qui
ne sont plus de notre siècle, n'épargne rien pour
entraver l'exécution du canal, et spécialement pour
empêcher l'Angleterre de s'y associer.
On voit donc dans quel sens (d'esprit pratique » des
Anglais a pu si longtemps s'opposer à l'exécution
du canal, quoique au fond il crût à sa possibilité
pourquoi il a pu s'abstenir d'y prendre part. Nous
pensons, quant à nous, qu'encore ici, cet a esprit pra-
tique » se trompait, et que les temps sont passés où
un projet utile au monde entier, comme le proclame
l'enquête, pouvait succomber sous les attaques d'un
égoïsme national ou d'une préoccupation de mono*
pôle. Nous pensons, et nous l'avons dit souvent, que
le canal de Suez, après son achèvement, sera, en
Angleterre, aussi populaire que l'est à l'heure pré-
sente la route établie par Waghorn. Mais, nous ne
cesserons de nous étonner de voir un journal placé
comme l'est la Gazette de Cologne, dénigrer une entre-
prise à laquelle l'Angleterre elle-même n'a répugné un
instant que parce qu'elle la croyait plus favorable
aux intérêts du continent qu'aux siens propres. Nous
rappelons à la Gazette ces paroles du général Ches-
ney, dans l'enquête de 1834: « La France, l'Espagne,
» l'Italie et l'ALLEMAGNE retireront de cette route le
» premier bénéfice.. Etait-ce donc le rôle d'un jour-
nal allemand de se montrer plus Anglais que l'An-
gleterre, et de reprendre l'opposition éteinte de
l'Angleterre dans une question où cette opposition
avoue qu'elle combat un intérêt allemand?
ERNEST DESPLACES.
UNE REPONSE ALLEMANDE A LA GAZETTE DE COLOGNE.
Le correspondant de la Gazette de Cologne reconnaît,
dans son attaque contre le canal de Suez, qu'il n'est
pas allé sur les lieux. «Personne de notre petite ex-
» pédition, dit-il en propres termes, n'a pu malheu-
» reusement visiter le canal. » Ses allégations, ses
affirmations, ses appréciations s'appuient sur des on
dit, sur des autorités qu'il se garde de nommer. En
Autriche, dans le sein de la Chambre des députés,
un homme politique placé dans une haute position,
S. Exc. M. le baron de Burger, gouverneur de la
province de Trieste, moins confiant sans doute dans
l'esprit pratique des Anglais, plus soucieux des inté-
rêts allemands, et sur des renseignements un peu
plus sérieux, pense tout autrement que le journal de
Cologne.
Nous extrayons le passage suivant du discours
prononcé le 18 juin par M. le baron de Burger :
« Si nous considérons que le percement de l'isthme
de Suez est passé de l'état vague de projet à la phase
de l'exécution ; si nous considérons que les ingénieurs
et les experts envoyés de Trieste, il n'y a pas longtemps,
pour vérifier l'état des travaux, ont rendu un compte
favorable au prochain établissement du canal; si nous
considérons que la voie la plus courte de la Méditer-
ranée vers les pays au-delà de l'Afrique, une fois ob-
tenue , la mer Adriatique, comme au temps de la plus
pourquoi, au lieu de creuser le canal, elle exerce
toute son influence à obtenir du gouvernement égyp-
tien une communication par terre, et non une com-
munication maritime entre la Méditerranée et la
mer Rouge. En conséquence, elle obtient d'Abbas-
Pacha la construction du chemin de fer d'Alexandrie
au Caire, et de Mohammed-Saïd sa prolongation jus-
qu'à Suez. L'Angleterre est satisfaite ; mais le monde
ne l'est pas. Dans cette situation intervient le projet
du percement de l'isthme et la concession faite à
M. Ferdinand de Lesseps. L'Angleterre, immédiate-
ment, reprend sa vieille opposition. Comme elle a
combattu le plan de Waghorn, elle combat le plan
de M. de Lesseps, et par les mêmes armes. Au projet
du canal de Suez, elle veut opposer l'établissement
d'une communication ferrée entre le golfe Persique
et la Méditerranée, à travers la Syrie et la vallée de
l'Euphrate. La diplomatie anglaise agit à Constan-
tinople avec la plus grande énergie. Elle enlève la
concession de cette entreprise à une Compagnie bri-
tannique, aux conditions les plus onéreuses pour le tré-
sor turc. Une souscription est ouverte à la Bourse de
Londres. Les ingénieurs se mettent à l'œuvre. Ils
commencent l'installation des travaux; mais bientôt
ils reculent devant les difficultés qu'ils rencontrent.
Ils se rembarquent avec leur matériel, et il est cons-
taté que le chemin de fer de l'Euphrate est condamné
à céder la place au canal de Suez, comme le projet
primitif du général Chesney a dû être abandonné
pour celui de Waghorn.
La Gazette de Cologne peut apprécier maintenant
les motifs qui, dans toutes les phases de cette.affaire,
ont inspiré « l'esprit pratique » des Anglais, pour
nous servir des expressions de son correspondant.
Cet « esprit pratique, * comme l'a franchement dé-
claré le général Chesney, désirait constituer à son
profit l'absorption de tout le commerce de l'Orient.
Il ne se contentait pas pour l'Angleterre de sa part
de bénéfice, il voulait le bénéfice tout entier. En con-
séquence, entre les deux routes par l'Euphrate ou
par l'Egypte il choisit d'abord la route de l'Euphrate
comme étant celle que les Anglais seuls puissent
exploiter. La route par l'Euphrate n'étant pas pra-
ticable, entre le canal maritime à travers l'isthme
et un chemin de fer à travers l'Egypte, ils préfèrent
encore cette dernière voie, quoique la plus coûteuse
et la moins continue parce qu'ils comprennent que
c'est, des deux moyens de communication, le plus
difficile pour le reste de l'Europe ; et enfin, lorsque
l'intérêt général détermine l'établissement de la
communication entre les deux mers, lord Palmerston,
mu par la même pensée et obéissant à des idées qui
ne sont plus de notre siècle, n'épargne rien pour
entraver l'exécution du canal, et spécialement pour
empêcher l'Angleterre de s'y associer.
On voit donc dans quel sens (d'esprit pratique » des
Anglais a pu si longtemps s'opposer à l'exécution
du canal, quoique au fond il crût à sa possibilité
pourquoi il a pu s'abstenir d'y prendre part. Nous
pensons, quant à nous, qu'encore ici, cet a esprit pra-
tique » se trompait, et que les temps sont passés où
un projet utile au monde entier, comme le proclame
l'enquête, pouvait succomber sous les attaques d'un
égoïsme national ou d'une préoccupation de mono*
pôle. Nous pensons, et nous l'avons dit souvent, que
le canal de Suez, après son achèvement, sera, en
Angleterre, aussi populaire que l'est à l'heure pré-
sente la route établie par Waghorn. Mais, nous ne
cesserons de nous étonner de voir un journal placé
comme l'est la Gazette de Cologne, dénigrer une entre-
prise à laquelle l'Angleterre elle-même n'a répugné un
instant que parce qu'elle la croyait plus favorable
aux intérêts du continent qu'aux siens propres. Nous
rappelons à la Gazette ces paroles du général Ches-
ney, dans l'enquête de 1834: « La France, l'Espagne,
» l'Italie et l'ALLEMAGNE retireront de cette route le
» premier bénéfice.. Etait-ce donc le rôle d'un jour-
nal allemand de se montrer plus Anglais que l'An-
gleterre, et de reprendre l'opposition éteinte de
l'Angleterre dans une question où cette opposition
avoue qu'elle combat un intérêt allemand?
ERNEST DESPLACES.
UNE REPONSE ALLEMANDE A LA GAZETTE DE COLOGNE.
Le correspondant de la Gazette de Cologne reconnaît,
dans son attaque contre le canal de Suez, qu'il n'est
pas allé sur les lieux. «Personne de notre petite ex-
» pédition, dit-il en propres termes, n'a pu malheu-
» reusement visiter le canal. » Ses allégations, ses
affirmations, ses appréciations s'appuient sur des on
dit, sur des autorités qu'il se garde de nommer. En
Autriche, dans le sein de la Chambre des députés,
un homme politique placé dans une haute position,
S. Exc. M. le baron de Burger, gouverneur de la
province de Trieste, moins confiant sans doute dans
l'esprit pratique des Anglais, plus soucieux des inté-
rêts allemands, et sur des renseignements un peu
plus sérieux, pense tout autrement que le journal de
Cologne.
Nous extrayons le passage suivant du discours
prononcé le 18 juin par M. le baron de Burger :
« Si nous considérons que le percement de l'isthme
de Suez est passé de l'état vague de projet à la phase
de l'exécution ; si nous considérons que les ingénieurs
et les experts envoyés de Trieste, il n'y a pas longtemps,
pour vérifier l'état des travaux, ont rendu un compte
favorable au prochain établissement du canal; si nous
considérons que la voie la plus courte de la Méditer-
ranée vers les pays au-delà de l'Afrique, une fois ob-
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