Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1862 15 juillet 1862
Description : 1862/07/15 (A7,N146). 1862/07/15 (A7,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203300n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 225
car la France y est bien pour quelque chose, est
grand ; la pensée, l'initiative, la main de la France
sont là par M. de Lesseps, par ses ingénieurs, par tous
les hommes résolus qui se sont associés à son œuvre.
Elles y sont aussi par l'influence qu'exerce de près
comme de loin le gouvernement de l'Empereur, par la
force morale que, sans être officielle, sa sympathie qu'on
connaissait a prêtée à l'entreprise.
» M. de Lesseps a eu souvent l'occasion de signaler
la grande part du vice-roi d'Egypte dans l'œuvre qui
s'accomplit ; sa volonté souveraine, son argent, il lui a
tout donné ; il a consenti à devenir son premier et son
plus fort actionnaire; il a aplani toutes les difficultés ;
et il a fait de cette terre égyptienne une seconde patrie
pour la colonie laborieuse campée un moment, aujour-
d'hui établie sur ce sol où se rencontrent partout les
lumineux sillons laissés par la Bible.
» Cette question de la construction et de l'ouverture
du canal de Suez se rattache à tous nos intérêts mari-
times ; ce n'est plus un projet battu par des courants
contraires, c'est une œuvre que l'étude a mûrie, que
les difficultés ont popularisée, que les courageux efforts
de son promoteur ont illustrée, et qui est en pleine voie
d'exécution. Elle excite partout de vives sympathies, et
nos lecteurs nous sauront gré de placer sous leurs yeux,
après ce rapide préambule, quelques fragments de la
conférence dans laquelle M. F. de Lesseps a fait, si nous
pouvons nous exprimer ainsi, la carte des travaux du
canal de Suez.
» On verra ce que l'isthme de Suez était avant, ce
qu'il est aujourd'hui, et on ne doutera plus, si en France
on a douté.
» PAUL CHALAIS. »
ASSOCIATION POLYTECHNIQUE.
Présidence de M. Perdonnet.
Séance du 22 juin 1862.
Troisième conférence sur les travaux et l'organisa-
tion de la Compagnie.
PAR
M. FERDINAND DE LESSEPS.
Cinq minutes après la conférence dont nous avons
donné la relation sténographiée dans notre dernier
numéro, les portes sont ouvertes de nouveau, et la
salle est immédiatement envahie. M. de Lesseps est ac-
cueilli avec le même enthousiasme que la première fois.
Il prend ainsi la parole :
(, Je vous remercie, Messieurs. Je sens qu'il me
sera difficile de répondre à votre bienveillante sym-
pathie. J'ai besoin de réclamer toute votre indul-
gence.
Une voix.- C'est nous qui vous remercions d'avoir
bien voulu accéder à notre demande. (Assentiment
général.)
M. de Lesseps. - Messieurs, la conférence qui vient
d'avoir lieu a été sténographiée, vous pourrez plus
tard en prendre connaissance. Je ne vous répéterai
pas ce que j'y ai dit; je m'efforcerai de vous intéres-
ser d'une autre manière. Je vous parlerai des travaux
entrepris depuis 1860, époque à laquelle la Compa-
gnie a été formée, après la réalisation de son
capital.
Vous avez devant vous le plan détaillé et bien
apparent de l'isthme de Suez. Les montagnes qui
sont figurées sur ce tableau sont celles de l'Attaka.
Elles bordent à l'ouest la rade de Suez , et sont
célèbres par le séjour et la tentation de saint Antoine.
Voici, au nord, les lacs Amers, qui ont 12 lieues de
longueur et 25 lieues de tour. Ils forment un bassin
naturel dont le fond est à 25 ou 30 pieds au-dessous
du niveau de la mer et qui, autrefois, faisait partie
de la mer Rouge. Nous n'aurons pas besoin de
les approfondir, car 8 mètres de profondeur dans le
canal suffiront pour le passage des plus grands bâti-
ments.
Beaucoup de personnes s'imaginent que 7 ou 8
mètres sont peu de chose; mais les plus grands bâti-
ments de la Compagnie péninsulaire et orientale, qui
font quatre fois par mois la navigation entre la Chine,
les Indes et Suez, ne calent pas plus de 6 à 7 mètres;
c'est la profondeur de la plupart des ports du monde,
et comme les bâtiments ne sont pas seulement destinés
à naviguer, mais qu'ils doivent stationner dans les
ports pour y opérer leurs chargements et leurs déchar-
gements, il était inutile de donner au canal maritime
une profondeur plus grande que celle des ports qui
sont destinés à recevoir la navigation.
Le canal aura 56 mètres de large. Les plus grands
steamers à roues, avec leurs tambours, ne deman-
dant pas plus de 15 à 17 mètres, les bâtiments à hé -
lice beaucoup moins, deux bâtiments du plus fort
tonnage pourront donc facilement se croiser, en lais-
sant entre eux un intervalle au moins égal à leur
largeur. Lorsque le canal sera construit, nous avons
l'intention d'y établir un système de chaînes de
touage.
Dans douze ou quinze mois le canal maritime sera
entièrement ouvert à la navigation des barques, et
nous espérons que trois ans après il sera ouvert à la
grande navigation.
On a dit que les navires à voiles ne passeront pas
par le canal à causa des difficultés que présente la
mer Rouge. Cette question a déjà été examinée dans
la première conférence, qui a été imprimée et vous a
été distribuée.
Les anciens ne s'exposaient pas à une navigation
uniquement voilière ; ils employaient toujours sur le
même navire la rame et la voile. Jamais ils n'ont
songé à faire des expéditions maritimes en les con-
fiant à un moyen unique de navigation. En mer,
vous le savez, il y a des calmes et des tempêtes; je
suis quelquefois resté en mer, avant la navigation à
vapeur, jusqu'à quinze ou vingt jours dans le même
car la France y est bien pour quelque chose, est
grand ; la pensée, l'initiative, la main de la France
sont là par M. de Lesseps, par ses ingénieurs, par tous
les hommes résolus qui se sont associés à son œuvre.
Elles y sont aussi par l'influence qu'exerce de près
comme de loin le gouvernement de l'Empereur, par la
force morale que, sans être officielle, sa sympathie qu'on
connaissait a prêtée à l'entreprise.
» M. de Lesseps a eu souvent l'occasion de signaler
la grande part du vice-roi d'Egypte dans l'œuvre qui
s'accomplit ; sa volonté souveraine, son argent, il lui a
tout donné ; il a consenti à devenir son premier et son
plus fort actionnaire; il a aplani toutes les difficultés ;
et il a fait de cette terre égyptienne une seconde patrie
pour la colonie laborieuse campée un moment, aujour-
d'hui établie sur ce sol où se rencontrent partout les
lumineux sillons laissés par la Bible.
» Cette question de la construction et de l'ouverture
du canal de Suez se rattache à tous nos intérêts mari-
times ; ce n'est plus un projet battu par des courants
contraires, c'est une œuvre que l'étude a mûrie, que
les difficultés ont popularisée, que les courageux efforts
de son promoteur ont illustrée, et qui est en pleine voie
d'exécution. Elle excite partout de vives sympathies, et
nos lecteurs nous sauront gré de placer sous leurs yeux,
après ce rapide préambule, quelques fragments de la
conférence dans laquelle M. F. de Lesseps a fait, si nous
pouvons nous exprimer ainsi, la carte des travaux du
canal de Suez.
» On verra ce que l'isthme de Suez était avant, ce
qu'il est aujourd'hui, et on ne doutera plus, si en France
on a douté.
» PAUL CHALAIS. »
ASSOCIATION POLYTECHNIQUE.
Présidence de M. Perdonnet.
Séance du 22 juin 1862.
Troisième conférence sur les travaux et l'organisa-
tion de la Compagnie.
PAR
M. FERDINAND DE LESSEPS.
Cinq minutes après la conférence dont nous avons
donné la relation sténographiée dans notre dernier
numéro, les portes sont ouvertes de nouveau, et la
salle est immédiatement envahie. M. de Lesseps est ac-
cueilli avec le même enthousiasme que la première fois.
Il prend ainsi la parole :
(, Je vous remercie, Messieurs. Je sens qu'il me
sera difficile de répondre à votre bienveillante sym-
pathie. J'ai besoin de réclamer toute votre indul-
gence.
Une voix.- C'est nous qui vous remercions d'avoir
bien voulu accéder à notre demande. (Assentiment
général.)
M. de Lesseps. - Messieurs, la conférence qui vient
d'avoir lieu a été sténographiée, vous pourrez plus
tard en prendre connaissance. Je ne vous répéterai
pas ce que j'y ai dit; je m'efforcerai de vous intéres-
ser d'une autre manière. Je vous parlerai des travaux
entrepris depuis 1860, époque à laquelle la Compa-
gnie a été formée, après la réalisation de son
capital.
Vous avez devant vous le plan détaillé et bien
apparent de l'isthme de Suez. Les montagnes qui
sont figurées sur ce tableau sont celles de l'Attaka.
Elles bordent à l'ouest la rade de Suez , et sont
célèbres par le séjour et la tentation de saint Antoine.
Voici, au nord, les lacs Amers, qui ont 12 lieues de
longueur et 25 lieues de tour. Ils forment un bassin
naturel dont le fond est à 25 ou 30 pieds au-dessous
du niveau de la mer et qui, autrefois, faisait partie
de la mer Rouge. Nous n'aurons pas besoin de
les approfondir, car 8 mètres de profondeur dans le
canal suffiront pour le passage des plus grands bâti-
ments.
Beaucoup de personnes s'imaginent que 7 ou 8
mètres sont peu de chose; mais les plus grands bâti-
ments de la Compagnie péninsulaire et orientale, qui
font quatre fois par mois la navigation entre la Chine,
les Indes et Suez, ne calent pas plus de 6 à 7 mètres;
c'est la profondeur de la plupart des ports du monde,
et comme les bâtiments ne sont pas seulement destinés
à naviguer, mais qu'ils doivent stationner dans les
ports pour y opérer leurs chargements et leurs déchar-
gements, il était inutile de donner au canal maritime
une profondeur plus grande que celle des ports qui
sont destinés à recevoir la navigation.
Le canal aura 56 mètres de large. Les plus grands
steamers à roues, avec leurs tambours, ne deman-
dant pas plus de 15 à 17 mètres, les bâtiments à hé -
lice beaucoup moins, deux bâtiments du plus fort
tonnage pourront donc facilement se croiser, en lais-
sant entre eux un intervalle au moins égal à leur
largeur. Lorsque le canal sera construit, nous avons
l'intention d'y établir un système de chaînes de
touage.
Dans douze ou quinze mois le canal maritime sera
entièrement ouvert à la navigation des barques, et
nous espérons que trois ans après il sera ouvert à la
grande navigation.
On a dit que les navires à voiles ne passeront pas
par le canal à causa des difficultés que présente la
mer Rouge. Cette question a déjà été examinée dans
la première conférence, qui a été imprimée et vous a
été distribuée.
Les anciens ne s'exposaient pas à une navigation
uniquement voilière ; ils employaient toujours sur le
même navire la rame et la voile. Jamais ils n'ont
songé à faire des expéditions maritimes en les con-
fiant à un moyen unique de navigation. En mer,
vous le savez, il y a des calmes et des tempêtes; je
suis quelquefois resté en mer, avant la navigation à
vapeur, jusqu'à quinze ou vingt jours dans le même
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