Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
272 L'ISTHME DE SUEZ,
autour du cap au lieu de traverser l'Egypte pour
aller s'embarquer à Suez. Oui, c'est ce que le général
a fait ; mais c'est ce que les troupes anglaises n'ont
pu faire qu'en très-petit nombre, et, arrivé à Calcutta,
sir Colin Campbell s'est trouvé être un général pres-
que sans soldats. Que se fût-il passé, au contraire,
si au moment de la révolte le canal avait été ouvert?
Les renforts expédiés d'Angleterre fussent arrivés
trois mois plus tôt, et beaucoup de désastres, beau-
coup de ruines, une grande effusion de sang anglais
auraient pu être évités. Ce qui était vrai il y a quel-
ques années est encore vrai aujourd'hui. Les nou-
velles de l'Inde nous apprennent que ces vastes popu-
lations sont encore loin d'être résignées au joug. Les
symptômes d'agitation se manifestent, et s'ils venaient
à éclater, nous demandons à la Quaterly Review, nous
demandons aussi au rédacteur de l'Age, si l'Angle-
terre, une seconde fois, n'aurait pas à regretter que
l'isthme ne fût pas ouvert au passage de ses na-
vires ?
Le bien naît du bien ; le mal sort du mal. Le canal
de Suez est incontestablement une œuvre de civili-
sation et de progrès. C'est le titre que lui ont re-
connu et par lequel l'ont salué avec joie toutes les
nations du globe. Si, comme il le proclame, le gou-
vernement anglais aspire à être le civilisateur de
l'Orient, le canal de Suez doit être pour lui un aide,
non un obstacle ou un danger. Il est l'intérêt de
l'Orient, l'intérêt de l'Inde, l'intérêt de l'Australie,
c'est-à-dire l'intérêt des colonies anglaises. Comment
ne serait-il pas l'intérêt de leur métropole ?
ERNEST DESPLACËS.
PRESSE AUSTRALIENNE.
On lit dans l'Age, de Melbourne, sous la date du
24 juin : ,
« Tandis que nous étions en train de discuter une
combinaison pour un service de poste et d'immigration
par la voie du cap de Bonne-Espérance ; tandis que nous
nous déclarions prêts à faire des sacrifices pour con-
server la rapide transmission actuelle de nos malles
par l'Egypte, dans le but d'assurer à l'immigrant un
mode de transport détruisant l'obstacle du fastidieux
passage par le Cap, une solution de la difficulté s'est
lentement, mais sûrement développée d'elle-n ème. Nos
malles pourront arriver aussi rapidement qu'à présent,
et nos visiteurs et nos marchandises jouiront d'une
rapidité égale à la transmission de nos dépêches. Pour
ce résultat, nous n'aurons pas à remercier le gouver-
nement de Londres, et il ne sera du à aucun de nos
mels : c'est à l'esprit d'entreprise, à l'in-
rsévéranoe de M. Ferdinand de Lesseps, et
res du canal maritime de Suez, que nous
b * ation de ce bienfait presque incalculable.
M. de Lesseps a été autrefois considéré
comme chimérique, mais le succès et le progrès de
l'ouvrage nous fournissent maintenant la meilleure ga-
rantie de sa praticabilité. Comme nous pensons que la
grandeur de l'entreprise et l'état avancé où elle est
déjà parvenue, sont peu connus en Australie, nous al-
lons esquisser aussi brièvement que possible les princi-
paux traits du projet.
» Le canal maritime est destiné à réunir la Méditer-
ranée à la mer Rouge. Son cours entier mesure 92 milles
sans une seule écluse. Le canal part de la côte nord-
est du golfe de Suez, prenant sa direction à peu près
en droite ligne vers le nord, et traverse les 12 milles
et demi qui séparent Suez des lacs Amers. Il traverse
ces lacs sans digues sur un espace de 11 milles un
quart, et, à leur extrémité septentrionale, il coupe le
plateau du Sérapéum en marchant vers le lac Timsah.
Il traverse aussi ce lac et, perçant le plateau d'El-Guisr,
il borde la rive orientale du lac Menzaleh pour tomber
dans la baie de Péluse, à Port-Saïd, entre les ruines de
l'ancienne Péluse et le château de Tineh.
D La principale difficulté, c'est-à-dire la grande dif-
férence de niveau entre les deux mers, a été prouvée
n'être qu'une erreur traditionnelle, et le canal, en fait,
sera un long détroit d'eau salée. De Suez aux lacs
Amers, sa largeur à la ligne d'eau sera de 339 pieds
anglais. De ce point à la Méditerranée, sa largeur mi-
nimum aura 263 pieds, ce qui permet à deux steamers
à aubes du plus grand tonnage jusqu'ici construit de
se croiser avec aisance. Nous devons noter en passant
que le grand canal Calédonien n'a que 56 pieds de
large. La profondeur d'eau au minimum sera de 26 pieds
3 pouces. Huit nivellements différents ont constaté que
la plus grande différence du niveau entre les deux mers
à toute - époque des marées ne monte qu'à 3 pieds.
De Suez aux lacs Amers, le canal court sur l'argile, et
ensuite, jusqu'à Port-Saïd, sur un sable solide. Les
sables coulants qu'on disait devoir compromettre l'exis-
tence du canal ne sont, assure-t-on, qu'une fiction. Il
y a sur le terrain une dépression naturelle que le ca-
nal traverse à l'exception de deux points. Le seuil
d'El-Guisr s'élève à une hauteur de 49 pieds, et le pla-
teau du Sérapéum à 39 pieds. Tous les deux sont de
peu d'étendue. Le lac Timsah, placé à une égale dis-
tance des deux extrémités du canal, sera, après avoir
été rempli par les eaux de la mer, un port intérieur
important. Il aura des docks et servira généralement
comme station de ravitaillement pour le charbon. Son
lit naturel est à 23 pieds au-dessous du niveau de la
Méditerranée, à basse mer. Une des grandes et premières
difficultés dans la construction du canal de Suez, était
l'absence complète d'eau douce le long de son parcours.
11 y a été pourvu par le creusement d'un beau canal
d'eau douce, de 40 pieds de large, conduisant les eaux
du Nil au lac Timsah. Partant de Zagazig, ce canal
d'eau douce, de 32 milles de long, traverse l'Ouady-
Toumilah, l'ancienne vallée de Gessen, et doit se pro-
longer encore parallèlement au grand canal maritime.
» Dans l'acte de concession, le vice-roi d'Egypte as-
sure à la Compagnie tous les ouvriers, quel qu'en soit
le nombre, qui seront nécessaires à l'exécution de l'en-
treprise. Le taux moyen des salaires est des deux tiers
autour du cap au lieu de traverser l'Egypte pour
aller s'embarquer à Suez. Oui, c'est ce que le général
a fait ; mais c'est ce que les troupes anglaises n'ont
pu faire qu'en très-petit nombre, et, arrivé à Calcutta,
sir Colin Campbell s'est trouvé être un général pres-
que sans soldats. Que se fût-il passé, au contraire,
si au moment de la révolte le canal avait été ouvert?
Les renforts expédiés d'Angleterre fussent arrivés
trois mois plus tôt, et beaucoup de désastres, beau-
coup de ruines, une grande effusion de sang anglais
auraient pu être évités. Ce qui était vrai il y a quel-
ques années est encore vrai aujourd'hui. Les nou-
velles de l'Inde nous apprennent que ces vastes popu-
lations sont encore loin d'être résignées au joug. Les
symptômes d'agitation se manifestent, et s'ils venaient
à éclater, nous demandons à la Quaterly Review, nous
demandons aussi au rédacteur de l'Age, si l'Angle-
terre, une seconde fois, n'aurait pas à regretter que
l'isthme ne fût pas ouvert au passage de ses na-
vires ?
Le bien naît du bien ; le mal sort du mal. Le canal
de Suez est incontestablement une œuvre de civili-
sation et de progrès. C'est le titre que lui ont re-
connu et par lequel l'ont salué avec joie toutes les
nations du globe. Si, comme il le proclame, le gou-
vernement anglais aspire à être le civilisateur de
l'Orient, le canal de Suez doit être pour lui un aide,
non un obstacle ou un danger. Il est l'intérêt de
l'Orient, l'intérêt de l'Inde, l'intérêt de l'Australie,
c'est-à-dire l'intérêt des colonies anglaises. Comment
ne serait-il pas l'intérêt de leur métropole ?
ERNEST DESPLACËS.
PRESSE AUSTRALIENNE.
On lit dans l'Age, de Melbourne, sous la date du
24 juin : ,
« Tandis que nous étions en train de discuter une
combinaison pour un service de poste et d'immigration
par la voie du cap de Bonne-Espérance ; tandis que nous
nous déclarions prêts à faire des sacrifices pour con-
server la rapide transmission actuelle de nos malles
par l'Egypte, dans le but d'assurer à l'immigrant un
mode de transport détruisant l'obstacle du fastidieux
passage par le Cap, une solution de la difficulté s'est
lentement, mais sûrement développée d'elle-n ème. Nos
malles pourront arriver aussi rapidement qu'à présent,
et nos visiteurs et nos marchandises jouiront d'une
rapidité égale à la transmission de nos dépêches. Pour
ce résultat, nous n'aurons pas à remercier le gouver-
nement de Londres, et il ne sera du à aucun de nos
mels : c'est à l'esprit d'entreprise, à l'in-
rsévéranoe de M. Ferdinand de Lesseps, et
res du canal maritime de Suez, que nous
b * ation de ce bienfait presque incalculable.
M. de Lesseps a été autrefois considéré
comme chimérique, mais le succès et le progrès de
l'ouvrage nous fournissent maintenant la meilleure ga-
rantie de sa praticabilité. Comme nous pensons que la
grandeur de l'entreprise et l'état avancé où elle est
déjà parvenue, sont peu connus en Australie, nous al-
lons esquisser aussi brièvement que possible les princi-
paux traits du projet.
» Le canal maritime est destiné à réunir la Méditer-
ranée à la mer Rouge. Son cours entier mesure 92 milles
sans une seule écluse. Le canal part de la côte nord-
est du golfe de Suez, prenant sa direction à peu près
en droite ligne vers le nord, et traverse les 12 milles
et demi qui séparent Suez des lacs Amers. Il traverse
ces lacs sans digues sur un espace de 11 milles un
quart, et, à leur extrémité septentrionale, il coupe le
plateau du Sérapéum en marchant vers le lac Timsah.
Il traverse aussi ce lac et, perçant le plateau d'El-Guisr,
il borde la rive orientale du lac Menzaleh pour tomber
dans la baie de Péluse, à Port-Saïd, entre les ruines de
l'ancienne Péluse et le château de Tineh.
D La principale difficulté, c'est-à-dire la grande dif-
férence de niveau entre les deux mers, a été prouvée
n'être qu'une erreur traditionnelle, et le canal, en fait,
sera un long détroit d'eau salée. De Suez aux lacs
Amers, sa largeur à la ligne d'eau sera de 339 pieds
anglais. De ce point à la Méditerranée, sa largeur mi-
nimum aura 263 pieds, ce qui permet à deux steamers
à aubes du plus grand tonnage jusqu'ici construit de
se croiser avec aisance. Nous devons noter en passant
que le grand canal Calédonien n'a que 56 pieds de
large. La profondeur d'eau au minimum sera de 26 pieds
3 pouces. Huit nivellements différents ont constaté que
la plus grande différence du niveau entre les deux mers
à toute - époque des marées ne monte qu'à 3 pieds.
De Suez aux lacs Amers, le canal court sur l'argile, et
ensuite, jusqu'à Port-Saïd, sur un sable solide. Les
sables coulants qu'on disait devoir compromettre l'exis-
tence du canal ne sont, assure-t-on, qu'une fiction. Il
y a sur le terrain une dépression naturelle que le ca-
nal traverse à l'exception de deux points. Le seuil
d'El-Guisr s'élève à une hauteur de 49 pieds, et le pla-
teau du Sérapéum à 39 pieds. Tous les deux sont de
peu d'étendue. Le lac Timsah, placé à une égale dis-
tance des deux extrémités du canal, sera, après avoir
été rempli par les eaux de la mer, un port intérieur
important. Il aura des docks et servira généralement
comme station de ravitaillement pour le charbon. Son
lit naturel est à 23 pieds au-dessous du niveau de la
Méditerranée, à basse mer. Une des grandes et premières
difficultés dans la construction du canal de Suez, était
l'absence complète d'eau douce le long de son parcours.
11 y a été pourvu par le creusement d'un beau canal
d'eau douce, de 40 pieds de large, conduisant les eaux
du Nil au lac Timsah. Partant de Zagazig, ce canal
d'eau douce, de 32 milles de long, traverse l'Ouady-
Toumilah, l'ancienne vallée de Gessen, et doit se pro-
longer encore parallèlement au grand canal maritime.
» Dans l'acte de concession, le vice-roi d'Egypte as-
sure à la Compagnie tous les ouvriers, quel qu'en soit
le nombre, qui seront nécessaires à l'exécution de l'en-
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