Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
270 L'ISTHME DE SUEZ,
Du mois de mars 1861 au mois de mars 1862, la
population européenne dans l'isthme a été de 1,250
habitants environ. La mortalité a été de 20 per-
sonnes, ce qui donne une proportion de 1.60 0/0.
En France, la proportion est de 2.43 0/0. La popu-
lation arabe, qui a passé sur les travaux dans la
même période de temps, a été de 120,933 hommes.
La mortalité a été de 23 individus. Ce sont là des
chiffres officiels.
On a les meilleures espérances pour la prochaine
campagne. La haute intelligence de S. A. le vice-
roi d'Egypte, aujourd'hui l'hôte de la France, ses
encouragements prodigués à tout ce qui est propre
à introduire la civilisation dans son pays, à tout ce
qui facilite les relations industrielles et commercia-
les, font entrevoir, dans un avenir prochain, l'exé-
cution complète d'une grande pensée, d'une grande
œuvre, qui sera l'une des gloires du xixe siècle. »
L'AUSTRALIE ET LE CANAL DE SUEZ.
Lorsque le projet de rapprocher les deux mers
d'Orient et d'Occident par le percement de l'isthme
de Suez, et l'étude des moyens par lesquels il devait
être réalisé, furent communiqués au monde, ils furent
accueillis par une approbation, nous pourrions dire
par une acclamation universelle. Dans ce premier
élan, pas une opposition ne se manifesta. L'opinion
anglaise, livrée à elle-même, ne fut pas des dernières
à s'associer à ce mouvement. Nous venons de relire
encore les comptes rendus des meetings dans lesquels
M. F. de Lesseps exposa et discuta son projet à tons
les points de vue, dans toutes les principales cités
commerciales, industrielles et maritimes du Royaume-
Uni, et nous sommes resté frappé plus que jamais
de la sympathie chaleureuse et raisonnée qu'expri-
mèrent pour cette œuvre, par leurs votes unanimes,
ces assemblées composées de manufacturiers, de né-
gociants, d'armateurs, d'écrivains et même d'ecclé-
siastiques. La presse anglaise, à cette première
heure, ne demeura point étrangère à cet élan. Nous
avons reproduit dans leur temps les extraits de
presque tous les journaux de Londres et des comtés
encourageant l'entreprise, lui promettant leur con-
cours sans réserve, à la seule condition que la pos-
sibilité en serait démontrée. Nous eùmes aussi plus
d'une occasion de citer les vives adhésions de la
presse coloniale dans les possessions britanniques, et
spécialement dans les Indes et dans l'Australie, qui, à
notre avis, devaient retirer de si grands avantages
d'une abréviation de moitié dans la distance qui les
sépare de leur métropole et des grands marchés de
l'Europe.
On sait comment et pourquoi ce mouvement, sans
s'éteindre, fut toutefois amorti dans le monde britan-
nique, quoiqu'on en vît encore parfois jaillir quel-
ques signes dans le Parlement et dans la presse. Des
préjugés politiques s'étaient mis en travers des aspi-
rations du commerce et de l'industrie. On sema des
alarmes en Angleterre. On lui montra sa puissance
comme menacée par une œuvre dont elle devait pro-
fiter plus que personne. On essaya de peser sur le
gouvernement du sultan. Plusieurs des journaux qui
s'étaient d'abord montrés si favorables, travaillèrent
l'opinion dans un sens opposé, et enfin, tout cela
ne suffisant pas, on s'efforça de persuader et de dé-
montrer au public que l'entreprise était chimérique et
le canal impraticable.
Si cette tactique obtint quelque succès en Angle-
terre, elle dut agir plus puissamment encore sur ses
colonies lointaines où la presse anglaise arrive et est
lue presque seule. Aussi, depuis quelque temps, les
journaux des Indes et de l'Australie, incertains et
déconcertés, malgré l'immense intérêt qu'ils avaient
à l'exécution du grand ouvrage, gardaient-ils le si-
lence en attendant peut-être l'épreuve de l'événement.
Aujourd'hui, Dieu merci, tous ces symptômes se sont
à peu près évanouis. L'opinion dans la Grande-Bre-
tagne revient peu à peu à ses premières impressions.
Les objections politiques se taisent devant la discus-
sion et les garanties offertes. Les objections techni-
ques perdent toute leur valeur en présence des pro-
grès actuellement accomplis dans la marche des
travaux.
Du côté de l'Orient britannique, les mêmes causes
commencent à produire les mêmes effets, mais avec
plus d'activité. On commence à être convaincu que
le canal maritime est une œuvre très-sérieuse qui
procède à pas rapides vers son achèvement; et comme
dans ces contrées on n'a jamais eu le moindre doute
sur les bienfaits qu'elles devaient recueillir de cette
route abrégée, l'attention se réveille sur sa réalisa-
tion et sur son importance avec une sollicitude nou-
velle.
C'est ainsi qu'un des principaux journaux de l'Aus-
tralie, the Age, de Melbourne, vient de consacrer un
article des plus remarquables à la question du canal
de Suez. Nous devons avant tout remercier son ré-
dacteur de l'envoi spontané qu'il a bien voulu nous
en faire. Dans cet article, dont d'ailleurs nous don-
nons plus bas le texte tout entier, notre honorable
confrère, avec une précision pleine de clarté et un
véritable talent d'exposition, met le public australien
au courant de tout ce qui concerne l'œuvre, de son
organisation financière , de ses moyens d'exécution,
de son état d'avancement. Pour compléter ses expli-
cations, qui pourtant n'en avaient pas besoin, il cite,
à la suite de son article, notre chronique du 1er avril
sur la marche des travaux, et, de cet ensemble de
faits, il n'a pas de peine à conclure et à faire con-
Du mois de mars 1861 au mois de mars 1862, la
population européenne dans l'isthme a été de 1,250
habitants environ. La mortalité a été de 20 per-
sonnes, ce qui donne une proportion de 1.60 0/0.
En France, la proportion est de 2.43 0/0. La popu-
lation arabe, qui a passé sur les travaux dans la
même période de temps, a été de 120,933 hommes.
La mortalité a été de 23 individus. Ce sont là des
chiffres officiels.
On a les meilleures espérances pour la prochaine
campagne. La haute intelligence de S. A. le vice-
roi d'Egypte, aujourd'hui l'hôte de la France, ses
encouragements prodigués à tout ce qui est propre
à introduire la civilisation dans son pays, à tout ce
qui facilite les relations industrielles et commercia-
les, font entrevoir, dans un avenir prochain, l'exé-
cution complète d'une grande pensée, d'une grande
œuvre, qui sera l'une des gloires du xixe siècle. »
L'AUSTRALIE ET LE CANAL DE SUEZ.
Lorsque le projet de rapprocher les deux mers
d'Orient et d'Occident par le percement de l'isthme
de Suez, et l'étude des moyens par lesquels il devait
être réalisé, furent communiqués au monde, ils furent
accueillis par une approbation, nous pourrions dire
par une acclamation universelle. Dans ce premier
élan, pas une opposition ne se manifesta. L'opinion
anglaise, livrée à elle-même, ne fut pas des dernières
à s'associer à ce mouvement. Nous venons de relire
encore les comptes rendus des meetings dans lesquels
M. F. de Lesseps exposa et discuta son projet à tons
les points de vue, dans toutes les principales cités
commerciales, industrielles et maritimes du Royaume-
Uni, et nous sommes resté frappé plus que jamais
de la sympathie chaleureuse et raisonnée qu'expri-
mèrent pour cette œuvre, par leurs votes unanimes,
ces assemblées composées de manufacturiers, de né-
gociants, d'armateurs, d'écrivains et même d'ecclé-
siastiques. La presse anglaise, à cette première
heure, ne demeura point étrangère à cet élan. Nous
avons reproduit dans leur temps les extraits de
presque tous les journaux de Londres et des comtés
encourageant l'entreprise, lui promettant leur con-
cours sans réserve, à la seule condition que la pos-
sibilité en serait démontrée. Nous eùmes aussi plus
d'une occasion de citer les vives adhésions de la
presse coloniale dans les possessions britanniques, et
spécialement dans les Indes et dans l'Australie, qui, à
notre avis, devaient retirer de si grands avantages
d'une abréviation de moitié dans la distance qui les
sépare de leur métropole et des grands marchés de
l'Europe.
On sait comment et pourquoi ce mouvement, sans
s'éteindre, fut toutefois amorti dans le monde britan-
nique, quoiqu'on en vît encore parfois jaillir quel-
ques signes dans le Parlement et dans la presse. Des
préjugés politiques s'étaient mis en travers des aspi-
rations du commerce et de l'industrie. On sema des
alarmes en Angleterre. On lui montra sa puissance
comme menacée par une œuvre dont elle devait pro-
fiter plus que personne. On essaya de peser sur le
gouvernement du sultan. Plusieurs des journaux qui
s'étaient d'abord montrés si favorables, travaillèrent
l'opinion dans un sens opposé, et enfin, tout cela
ne suffisant pas, on s'efforça de persuader et de dé-
montrer au public que l'entreprise était chimérique et
le canal impraticable.
Si cette tactique obtint quelque succès en Angle-
terre, elle dut agir plus puissamment encore sur ses
colonies lointaines où la presse anglaise arrive et est
lue presque seule. Aussi, depuis quelque temps, les
journaux des Indes et de l'Australie, incertains et
déconcertés, malgré l'immense intérêt qu'ils avaient
à l'exécution du grand ouvrage, gardaient-ils le si-
lence en attendant peut-être l'épreuve de l'événement.
Aujourd'hui, Dieu merci, tous ces symptômes se sont
à peu près évanouis. L'opinion dans la Grande-Bre-
tagne revient peu à peu à ses premières impressions.
Les objections politiques se taisent devant la discus-
sion et les garanties offertes. Les objections techni-
ques perdent toute leur valeur en présence des pro-
grès actuellement accomplis dans la marche des
travaux.
Du côté de l'Orient britannique, les mêmes causes
commencent à produire les mêmes effets, mais avec
plus d'activité. On commence à être convaincu que
le canal maritime est une œuvre très-sérieuse qui
procède à pas rapides vers son achèvement; et comme
dans ces contrées on n'a jamais eu le moindre doute
sur les bienfaits qu'elles devaient recueillir de cette
route abrégée, l'attention se réveille sur sa réalisa-
tion et sur son importance avec une sollicitude nou-
velle.
C'est ainsi qu'un des principaux journaux de l'Aus-
tralie, the Age, de Melbourne, vient de consacrer un
article des plus remarquables à la question du canal
de Suez. Nous devons avant tout remercier son ré-
dacteur de l'envoi spontané qu'il a bien voulu nous
en faire. Dans cet article, dont d'ailleurs nous don-
nons plus bas le texte tout entier, notre honorable
confrère, avec une précision pleine de clarté et un
véritable talent d'exposition, met le public australien
au courant de tout ce qui concerne l'œuvre, de son
organisation financière , de ses moyens d'exécution,
de son état d'avancement. Pour compléter ses expli-
cations, qui pourtant n'en avaient pas besoin, il cite,
à la suite de son article, notre chronique du 1er avril
sur la marche des travaux, et, de cet ensemble de
faits, il n'a pas de peine à conclure et à faire con-
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