Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 269
barques et bateaux. Il a sa flotte et ses marins, et
ses grandes voiles latines que l'on voit de loin comme
se creusant un sillon au travers des terres.
De sa prise d'eau, à Ras-el-Ouady jusqu'au lac
Timsah, où il aboutit actuellement, le canal d'eau
douce a 35 kilomètres de long, avec une pente de
0m,478. Sa largeur au plafond est de 7m,70, et de
12m,50 à la ligne d'eau, avec lm,20 de profondeur.
Il a occasionné un déblai de plus de 1 million de
mètres cubes. Il a été creusé dans l'espace de neuf
mois par 6 à 7,000 fellahs.
A sa prise d'eau de Ras-el-Ouady, il se relie au
canal de Zagazig, traversant le beau domaine de
l'Ouady acheté récemment par la Compagnie, et se
reliant lui-même au canal de Moës, ou ancienne
branche tanitique, qui se greffe sur l'une des bran-
ches principales du Nil.
Le canal d'eau douce remplit plusieurs services.
D'abord, il porte au centre de l'isthme les vivres et
les approvisionnements nécessaires à la masse des
travailleurs, et il se combine en quelque sorte avec
le canal maritime aboutissant de l'autre côté aux du-
nes de Ferdane. Ensuite il assure aux travailleurs
toute l'eau douce dont ils ont besoin , en quelque
quantité que ce soit ; et enfin il sert à arroser les
terres proverbialement fertiles dont se compose la
vallée de Gessen, entre Ras-el-Ouady et le lac Tim-
sah. Dans la prochaine campagne, ce canal sera
continué jusqu'à Suez, préalablement ou parallèle-
ment avec les travaux de la deuxième section du
canal maritime; et alors il rendra encore plus de
services qu'il n'en a rendu dans l'assistance qu'il
a fournie pour le percement du seuil.
D'après un rapport officiel, et qui a été rendu pu-
blic, du directeur général des travaux, les bâtiments
et abris érigés sur la ligne des opérations se réca-
pitulaient au 20 mars dernier de la manière sui-
vante :
Mètres carrés.
209 maisons d'habitation formant une
surface de 21,761
45 bâtiments d'ateliers ou magasins. 9,287
22 hangars à divers usages. 1,923
122 barraques ou gourbis. 4,278
Les bâtiments construits occupaient
donc une superficie de. 37,249
Il y avait en outre 7 villages arabes
en pisé ou gourbis, d'une surface de. 12,335
Au total. 49,584
Les installations de la Compagnie en dehors de
l'isthme ont aussi leur importance.
A Damiette, de vastes magasins qui lui appartien-
nent occupent une superficie de 10 hectares sur les
bords du Nil. A Boulac, port du Caire, elle possède
d'autres magasins d'une superficie de 10,000 mètres
carrés. Les approvisionnements de Port-Saïd et de la
ligne jusqu'à Ferdane viennent de Damiette par le
lac Menzaleh. Ceux du seuil et des stations environ-
nantes viennent de Boulac par le Nil et le canal
d'eau douce.
Enfin, près d'Alexandrie, au Mex, l'entreprise ex-
ploite une magnifique carrière de pierres, qui, trans-
portées par mer à Poit-Saïd servent, principalement
à l'établissement des jetées. Au Mex, l'on pourrait
se croire au sein d'une exploitation européenne. La
disposition des habitations réservées aux employés
et ouvriers, l'organisation des magasins, le maté-
riel, tout y est européen. Pour l'embarquement des
pierres, la Compagnie a créé un port pouvant rece-
voir vingt à vingt-cinq navires. Les bâtiments sont
ancrés avec sécurité derrière une jetée construite
tout entière depuis l'ouverture des carrières, avec
des blocs d'une dimension à défier les mers les plus
violentes. Des grues chargent chaque jour et en
même temps trois navires d'une jauge de 150 à 200
tonneaux. Les chargements terminés, les navires
prennent la mer et se dirigent sur Port-Saïd. La je-
tée est constamment sillonnée par les wagons qui
vont et viennent des carrières aux grues d'embar-
quement. Les procédés les plus perfectionnés sont
mis en œuvre. Des mines forcées à l'aide de l'acide
muriatique, chargées d'une poudre au nitrate de
soude fabriquée sur les lieux, et allumées par l'é-
tincelle électrique, détachent des flancs du coteau
des masses énormes de rocher, et il n'est pas rare
d'obtenir 7 et 8 mètres cubes de pierres par chaque
kilogramme de poudre.
Tel est l'ensemble des travaux qui ont été exécu-
tés ou s'exécutent. Nous ne parlons pas des décou-
vertes de toute espèce qui ont été faites dans l'is-
thme : abondance de combustible , de plâtre, de
chaux, de moellons destinés à faciliter les construc-
tions de tous genres dans des conditions d'économie
sur lesquelles on ne comptait pas. Nous ne parlons
point des magnifiques carrières de Gebel-Geneffé,
près des lacs Amers, qui, lorsque le canal d'eau
douce s'avancera jusqu'à ce point, fourniront sur
toute la ligne des pierres de taille de la plus grande
beauté et en quantité indéfinie.
Les employés et ouvriers européens travaillent
sous l'impulsion de leurs chefs de service respectifs.
Les fellahs sont guidés par leurs cheiks, qui reçoi-
vent leurs instructions du représentant de S. A. le
vice-roi sur l'isthme, Ismaïl-Bey, mudir des travaux
de l'isthme.
Depuis le commencement des travaux, la salu-
brité de l'isthme n'a cessé d'être constatée par les
faits. Le service des médecins, constitué par la ^"m-
pagnie, a grandement contribué au maintien cl la
santé générale par ses soins dévoués et journalk rs.
barques et bateaux. Il a sa flotte et ses marins, et
ses grandes voiles latines que l'on voit de loin comme
se creusant un sillon au travers des terres.
De sa prise d'eau, à Ras-el-Ouady jusqu'au lac
Timsah, où il aboutit actuellement, le canal d'eau
douce a 35 kilomètres de long, avec une pente de
0m,478. Sa largeur au plafond est de 7m,70, et de
12m,50 à la ligne d'eau, avec lm,20 de profondeur.
Il a occasionné un déblai de plus de 1 million de
mètres cubes. Il a été creusé dans l'espace de neuf
mois par 6 à 7,000 fellahs.
A sa prise d'eau de Ras-el-Ouady, il se relie au
canal de Zagazig, traversant le beau domaine de
l'Ouady acheté récemment par la Compagnie, et se
reliant lui-même au canal de Moës, ou ancienne
branche tanitique, qui se greffe sur l'une des bran-
ches principales du Nil.
Le canal d'eau douce remplit plusieurs services.
D'abord, il porte au centre de l'isthme les vivres et
les approvisionnements nécessaires à la masse des
travailleurs, et il se combine en quelque sorte avec
le canal maritime aboutissant de l'autre côté aux du-
nes de Ferdane. Ensuite il assure aux travailleurs
toute l'eau douce dont ils ont besoin , en quelque
quantité que ce soit ; et enfin il sert à arroser les
terres proverbialement fertiles dont se compose la
vallée de Gessen, entre Ras-el-Ouady et le lac Tim-
sah. Dans la prochaine campagne, ce canal sera
continué jusqu'à Suez, préalablement ou parallèle-
ment avec les travaux de la deuxième section du
canal maritime; et alors il rendra encore plus de
services qu'il n'en a rendu dans l'assistance qu'il
a fournie pour le percement du seuil.
D'après un rapport officiel, et qui a été rendu pu-
blic, du directeur général des travaux, les bâtiments
et abris érigés sur la ligne des opérations se réca-
pitulaient au 20 mars dernier de la manière sui-
vante :
Mètres carrés.
209 maisons d'habitation formant une
surface de 21,761
45 bâtiments d'ateliers ou magasins. 9,287
22 hangars à divers usages. 1,923
122 barraques ou gourbis. 4,278
Les bâtiments construits occupaient
donc une superficie de. 37,249
Il y avait en outre 7 villages arabes
en pisé ou gourbis, d'une surface de. 12,335
Au total. 49,584
Les installations de la Compagnie en dehors de
l'isthme ont aussi leur importance.
A Damiette, de vastes magasins qui lui appartien-
nent occupent une superficie de 10 hectares sur les
bords du Nil. A Boulac, port du Caire, elle possède
d'autres magasins d'une superficie de 10,000 mètres
carrés. Les approvisionnements de Port-Saïd et de la
ligne jusqu'à Ferdane viennent de Damiette par le
lac Menzaleh. Ceux du seuil et des stations environ-
nantes viennent de Boulac par le Nil et le canal
d'eau douce.
Enfin, près d'Alexandrie, au Mex, l'entreprise ex-
ploite une magnifique carrière de pierres, qui, trans-
portées par mer à Poit-Saïd servent, principalement
à l'établissement des jetées. Au Mex, l'on pourrait
se croire au sein d'une exploitation européenne. La
disposition des habitations réservées aux employés
et ouvriers, l'organisation des magasins, le maté-
riel, tout y est européen. Pour l'embarquement des
pierres, la Compagnie a créé un port pouvant rece-
voir vingt à vingt-cinq navires. Les bâtiments sont
ancrés avec sécurité derrière une jetée construite
tout entière depuis l'ouverture des carrières, avec
des blocs d'une dimension à défier les mers les plus
violentes. Des grues chargent chaque jour et en
même temps trois navires d'une jauge de 150 à 200
tonneaux. Les chargements terminés, les navires
prennent la mer et se dirigent sur Port-Saïd. La je-
tée est constamment sillonnée par les wagons qui
vont et viennent des carrières aux grues d'embar-
quement. Les procédés les plus perfectionnés sont
mis en œuvre. Des mines forcées à l'aide de l'acide
muriatique, chargées d'une poudre au nitrate de
soude fabriquée sur les lieux, et allumées par l'é-
tincelle électrique, détachent des flancs du coteau
des masses énormes de rocher, et il n'est pas rare
d'obtenir 7 et 8 mètres cubes de pierres par chaque
kilogramme de poudre.
Tel est l'ensemble des travaux qui ont été exécu-
tés ou s'exécutent. Nous ne parlons pas des décou-
vertes de toute espèce qui ont été faites dans l'is-
thme : abondance de combustible , de plâtre, de
chaux, de moellons destinés à faciliter les construc-
tions de tous genres dans des conditions d'économie
sur lesquelles on ne comptait pas. Nous ne parlons
point des magnifiques carrières de Gebel-Geneffé,
près des lacs Amers, qui, lorsque le canal d'eau
douce s'avancera jusqu'à ce point, fourniront sur
toute la ligne des pierres de taille de la plus grande
beauté et en quantité indéfinie.
Les employés et ouvriers européens travaillent
sous l'impulsion de leurs chefs de service respectifs.
Les fellahs sont guidés par leurs cheiks, qui reçoi-
vent leurs instructions du représentant de S. A. le
vice-roi sur l'isthme, Ismaïl-Bey, mudir des travaux
de l'isthme.
Depuis le commencement des travaux, la salu-
brité de l'isthme n'a cessé d'être constatée par les
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