Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 267
sentait les plus sérieuses difficultés. Ces difficultés
sont aujourd'hui en partie vaincues.
Les principaux points de cette section sont : Port-
Saïd, sur la Méditerranée ; Ras-el-Eche, Kantara, Fer-
dane, le seuil d'El-Guisr. Elle forme un parcours de
66 kilomètres.
Port-Saïd est dès aujourd'hui une ville importante.
Il y a trois ans, c'était la plage unie, nue, déserte,
battue par les flots de la mer. Les premiers travail-
leurs durent camper sous la tente. En premier lieu, on
s'occupa de faciliter les abords du côté de la mer.
C'est par Port-Saïd que l'isthme tout entier devait
s'approvisionner d'Europe de ses machines, de ses
instruments de travail, de ses matériaux. En 1860,
on y établit un phare et un appontement qui s'a-
vance maintenant en mer de 450 mètres environ par
des fonds de 3m,50. Bientôt et successivement tous
les ateliers nécessaires à une grande entreprise y fu-
rent installés. On trouve à Port-Saïd une scierie à
vapeur, une fonderie, un atelier d'ajustage, une
chaudronnerie, des forges, une menuiserie, un ate-
lier de charpente, des machines distillatoires, des
boulangeries, etc., etc. Des voies ferrées pour le
transport des matériaux après le débarquement, ve-
nant de l'appontement vers la terre et se dirigeant
vers les divers chantiers, ont été établies. Dès le
mois de janvier 1861, on comptait à Port-Saïd treize
voies de fer d'un parcours total de 4,500 mètres.
Port-Saïd est le trait d'union entre l'isthme et
l'Europe ; il reçoit en entrepôt les objets de toute
sorte nécessaires aux travaux et aux ouvriers ; les
charpentes y sont débitées pour être de là diri-
gées sur les divers points de l'isthme ; les machines
y sont montées ou réparées ; les denrées alimentaires,
les effets d'habillement, les outils, ces mille objets
variés qu'entraîne une forte agglomération d'hommes
y transitent.
Le développement maritime qu'avait pris Port-
Saïd dès le commencement de 1861 rendit bientôt
insuffisant pour un bon et rapide service l'apponte-
ment s'avançant en mer dont nous venons de par-
ler. Du 1er mars 1861 au 1er mars 1862, deux cent
soixante navires y avaient débarqué plus de 40,000
tonneaux de matériaux de toute espèce. L'apponte-
ment ne suffisant pius aux besoins et à l'activité de
ce mouvement, on résolut d'établir en mer, à 1,500
mètres de la rive, par un fond de 5 mètres, un point
fixe propre au déchargement des navires d'un fort ton-
nage. Dans ce but, un îlot de 60 mètres de long sur
20 mètres de large fut construit, formé de pieux en
fer vissés dans le sol et recouverts d'un tillac. Une
première grue à vapeur y fut installée ; on se pré-
pare à en monter une seconde. Les bateaux y vien-
nent accoster et y sont promptement déchargés. Les
pierres qui y sont apportées sont aussitôt immergées.
Les pieux en fer sont déjà intégralement masqués ;
les blocs vont être jetés maintenant de façon à rejoin-
dre l'appontement partant de terre. Dès qu'on l'aura
atteint, l'une des jetées de Port-Saïd, la jetée occi-
dentale, sera exécutée sur une longueur de 1,500*
mètres.
Le port proprement dit a été l'objet de travaux
importants. Plusieurs bassins ont été creusés. L'un
d'eux, appelé bassin de l'Arsenal, a un développement
d'au moins 150 mètres de longueur sur 125 de lar-
geur, avec une profondeur de près de 2 mètres. Un
canal de service relie les divers ateliers de Port-Saïd
et facilite entre eux, de concert avec les voies ferrées,
l'échange des matériaux. C'est dans le bassin de l'Ar-
senal que se fait le montage des dragues.
Quant à la ville elle-même, elle a pris et prend
chaque jour des développements considérables. Elle
est bâtie sur un étroit lido qui sépare le lac Menza-
leh de la mer, sur une sorte de terre-plein, établi
sur pilotis à 2m,50 au-dessus du niveau de la mer. On
a en grande partie opéré les remblais avec le pro-
duit des dragages. Les ingénieurs estiment la super-
ficie ainsi remblayée à près de 55,000 mètres carrés.
La population de Port-Saïd a suivi une progres-
sion remarquable. Au fur et à mesure que les habi-
tations s'élèvent, des travailleurs les occupent. A
côté, les gourbis arabes se multiplient. Au mois d'a-
vril 1861, il y avait à .Port-Saïd environ 1,000 habi-
tants, dont 300 à 350 Européens, le reste indigène.
Au mois d'avril 1862, on y comptait 1,000 Euro-
péens et 2 à 3,000 Arabes. Aujourd'hui, on évalue
la population entière de Port-Saïd seul, à 5,000 âmes,
dont 1,200 Européens. Les femmes et les enfants
sont à peu près pour un dixième dans cette popu-
lation.
De Port-Saïd jusqu'à El-Ferdane, c'est-à-dire sur
une longueur de 52 kilomètres, le parcours du ca-
nal maritime est couvert d'eau, d'une manière per-
manente dans le lac Men/aleh, et dans le lac Ballah
pendant une faible partie de l'année seulement, à la
fin de la crue du Nil. Dans le lac Menzaleh, le creu-
sement a rencontré certains obstacles sérieux. Les
déblais à sec étaient difficiles; les déblais au moyen
de dragues ne l'étaient pas moins par suite du trop
peu de profondeur des eaux. On établit à 16 kilo-
mètres de Port-Saïd un premier campement, à Ras-
el-Eche; un autre à Kantara, entre les lacs Men-
zaleh et Ballah ; un troisième à Ferdane, au pied du
seuil d'El-Guisr. A Ras-el-Eche, les ouvriers furent
forcés de creuser le chenal, ayant de l'eau jusqu'à la
ceinture. De petites dragues à la main furent em-
ployées. Une première rigole maritime, d'une lar-
geur de 8 mètres à la ligne d'eau, d'une profondeur
de lm,20, fut successivement pratiquée entre Port-
Saïd et Ras-el-Eche, et continuée jusqu'à Kantara,
puis jusqu'à Ferdane. Cette rigole maritime, outre
qu'elle était en réalité le commencement du canal,
sentait les plus sérieuses difficultés. Ces difficultés
sont aujourd'hui en partie vaincues.
Les principaux points de cette section sont : Port-
Saïd, sur la Méditerranée ; Ras-el-Eche, Kantara, Fer-
dane, le seuil d'El-Guisr. Elle forme un parcours de
66 kilomètres.
Port-Saïd est dès aujourd'hui une ville importante.
Il y a trois ans, c'était la plage unie, nue, déserte,
battue par les flots de la mer. Les premiers travail-
leurs durent camper sous la tente. En premier lieu, on
s'occupa de faciliter les abords du côté de la mer.
C'est par Port-Saïd que l'isthme tout entier devait
s'approvisionner d'Europe de ses machines, de ses
instruments de travail, de ses matériaux. En 1860,
on y établit un phare et un appontement qui s'a-
vance maintenant en mer de 450 mètres environ par
des fonds de 3m,50. Bientôt et successivement tous
les ateliers nécessaires à une grande entreprise y fu-
rent installés. On trouve à Port-Saïd une scierie à
vapeur, une fonderie, un atelier d'ajustage, une
chaudronnerie, des forges, une menuiserie, un ate-
lier de charpente, des machines distillatoires, des
boulangeries, etc., etc. Des voies ferrées pour le
transport des matériaux après le débarquement, ve-
nant de l'appontement vers la terre et se dirigeant
vers les divers chantiers, ont été établies. Dès le
mois de janvier 1861, on comptait à Port-Saïd treize
voies de fer d'un parcours total de 4,500 mètres.
Port-Saïd est le trait d'union entre l'isthme et
l'Europe ; il reçoit en entrepôt les objets de toute
sorte nécessaires aux travaux et aux ouvriers ; les
charpentes y sont débitées pour être de là diri-
gées sur les divers points de l'isthme ; les machines
y sont montées ou réparées ; les denrées alimentaires,
les effets d'habillement, les outils, ces mille objets
variés qu'entraîne une forte agglomération d'hommes
y transitent.
Le développement maritime qu'avait pris Port-
Saïd dès le commencement de 1861 rendit bientôt
insuffisant pour un bon et rapide service l'apponte-
ment s'avançant en mer dont nous venons de par-
ler. Du 1er mars 1861 au 1er mars 1862, deux cent
soixante navires y avaient débarqué plus de 40,000
tonneaux de matériaux de toute espèce. L'apponte-
ment ne suffisant pius aux besoins et à l'activité de
ce mouvement, on résolut d'établir en mer, à 1,500
mètres de la rive, par un fond de 5 mètres, un point
fixe propre au déchargement des navires d'un fort ton-
nage. Dans ce but, un îlot de 60 mètres de long sur
20 mètres de large fut construit, formé de pieux en
fer vissés dans le sol et recouverts d'un tillac. Une
première grue à vapeur y fut installée ; on se pré-
pare à en monter une seconde. Les bateaux y vien-
nent accoster et y sont promptement déchargés. Les
pierres qui y sont apportées sont aussitôt immergées.
Les pieux en fer sont déjà intégralement masqués ;
les blocs vont être jetés maintenant de façon à rejoin-
dre l'appontement partant de terre. Dès qu'on l'aura
atteint, l'une des jetées de Port-Saïd, la jetée occi-
dentale, sera exécutée sur une longueur de 1,500*
mètres.
Le port proprement dit a été l'objet de travaux
importants. Plusieurs bassins ont été creusés. L'un
d'eux, appelé bassin de l'Arsenal, a un développement
d'au moins 150 mètres de longueur sur 125 de lar-
geur, avec une profondeur de près de 2 mètres. Un
canal de service relie les divers ateliers de Port-Saïd
et facilite entre eux, de concert avec les voies ferrées,
l'échange des matériaux. C'est dans le bassin de l'Ar-
senal que se fait le montage des dragues.
Quant à la ville elle-même, elle a pris et prend
chaque jour des développements considérables. Elle
est bâtie sur un étroit lido qui sépare le lac Menza-
leh de la mer, sur une sorte de terre-plein, établi
sur pilotis à 2m,50 au-dessus du niveau de la mer. On
a en grande partie opéré les remblais avec le pro-
duit des dragages. Les ingénieurs estiment la super-
ficie ainsi remblayée à près de 55,000 mètres carrés.
La population de Port-Saïd a suivi une progres-
sion remarquable. Au fur et à mesure que les habi-
tations s'élèvent, des travailleurs les occupent. A
côté, les gourbis arabes se multiplient. Au mois d'a-
vril 1861, il y avait à .Port-Saïd environ 1,000 habi-
tants, dont 300 à 350 Européens, le reste indigène.
Au mois d'avril 1862, on y comptait 1,000 Euro-
péens et 2 à 3,000 Arabes. Aujourd'hui, on évalue
la population entière de Port-Saïd seul, à 5,000 âmes,
dont 1,200 Européens. Les femmes et les enfants
sont à peu près pour un dixième dans cette popu-
lation.
De Port-Saïd jusqu'à El-Ferdane, c'est-à-dire sur
une longueur de 52 kilomètres, le parcours du ca-
nal maritime est couvert d'eau, d'une manière per-
manente dans le lac Men/aleh, et dans le lac Ballah
pendant une faible partie de l'année seulement, à la
fin de la crue du Nil. Dans le lac Menzaleh, le creu-
sement a rencontré certains obstacles sérieux. Les
déblais à sec étaient difficiles; les déblais au moyen
de dragues ne l'étaient pas moins par suite du trop
peu de profondeur des eaux. On établit à 16 kilo-
mètres de Port-Saïd un premier campement, à Ras-
el-Eche; un autre à Kantara, entre les lacs Men-
zaleh et Ballah ; un troisième à Ferdane, au pied du
seuil d'El-Guisr. A Ras-el-Eche, les ouvriers furent
forcés de creuser le chenal, ayant de l'eau jusqu'à la
ceinture. De petites dragues à la main furent em-
ployées. Une première rigole maritime, d'une lar-
geur de 8 mètres à la ligne d'eau, d'une profondeur
de lm,20, fut successivement pratiquée entre Port-
Saïd et Ras-el-Eche, et continuée jusqu'à Kantara,
puis jusqu'à Ferdane. Cette rigole maritime, outre
qu'elle était en réalité le commencement du canal,
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