Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1862 15 août 1862
Description : 1862/08/15 (A7,N148). 1862/08/15 (A7,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203302g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 251
les Arabes. L'exécution de la musique égyptienne est
supérieure, et c'est à peu près là la seule différence. »
A ces détails la Vigie ajoute ses réflexions per-
sonnelles :
« il ne faut pas oublier que nous avons l'honneur de
posséder à Cherbourg un des souverains les plus éclai-
rés, auquel nous devrons le percement de l'isthme de
Suez.
» M. Ferdinand de Lesseps, ministre plénipoten-
tiaire, est le promoteur de cette gigantesque entre-
prise, encouragée par Mohammed-Saïd, qui, a peine in-
vesti du gouvernement de l'Egypte, reconnut tout d'a-
bord les résultats grandioses du percement de l'isthme,
tant sous le rapport politique qu'en ce qui touche aux
progrès du commerce et de la civilisation.
» Si l'idée de créer un canal de communication entre
la mer Rouge et la Méditerranée remonte jusqu'aux
premiers temps historiques, et a préoccupé, à juste
titre, tous les grands souverains qui ont régné sur
l'Egypte, la réalisation définitive est digne à tous
égards du vice-roi qui la gouverne aujourd'hui. Moham-
met-Saïd, a dit avec raison M. de Lesseps, a compris
qu'iï n'y a pas d'œuvre qui, par sa grandeur et l'uti-
lité de ses résultats, puisse entrer en parallèle avec
celle dont l'idée est aujourd'hui mise à exécution.
» Le vice-roi d'Egypte connait non-seulement les
besoins de son peuple, mais encore ceux des autres
nations. Il sait que nulle entreprise n'est plus favora-
ble au développement de la civilisation que le perce-
ment d'un isthme destiné à abréger par milliers de
lieues la route d'un monde à l'autre. Il ambitionne
pour la vieille terre des Pharaons un avenir meilleur
qui puisse, grâce à ses efforts, mitiger les traditions
du passé, et lui assurer, avec les biens matériels, les
progrès moraux sans lesquels nulle société n'est soli-
dement et définitivement constituée.
» Pour le règne de Saïd-Pacha, quel beau titre de
gloire Pour l'Egypte, quelle source intarissable de ri-
chesses ! Les noms des souverains égyptiens qui ont
élevé les pyramides, ces monuments inutiles de l'or-
gueil humain, restent ignorés. Le nom du prince qui
aura ouvert le grand canal maritime de Suez sera
béni de siècle en siècle.
» E. GLORIEUX. »
De son côté le Moniteur du Calvados s'exprime
ainsi sur l'arrivée du prince à Caen :
» S. A. le vice-roi d'Egypte, parti ce matin de Cher-
bourg par un train spécial, est arrivé à Caen vers
2 heures de l'après-midi.
D M. le préfet du Calvados est allé à la gare rece-
voir S. A. Mohammed-Saïd-Pacha, qui est mouté dans
la voiture de M. de Launay, et s'est rendu directement
à la préfecture où des appartements lui ont été pré-
parés. La réception n'a rien d'officiel ; le prince, qui est
souffrant, voyage incognito.
» Une foule énorme s'était portée à la gare et sur le
parcours que devait suivre le cortège. Les abords de
l'hôtel de la Place - Royale , surtout, avaient été de
bonne heure envahis par les curieux, dont les rangs
pressés pouvaient à peine être contenus. Des omnibus
et plusieurs coupés ont amené la suite du vice-roi et
les bagages à l'hôtel.
» Après une heure d'attente, la foule s'est dispersée,
trompée dans son espoir de saluer le souverain, ami de
la France, bien connu pour la protection énergique et
intelligente dont il a constamment couvert la grande
entreprise du percement de l'isthme de Suez.
» M. Pron, préfet de la Manche, a accompagné Son
Altesse jusqu'à Caen. D
Dans son numéro suivant, le même journal rend
compte en ces termes du départ de S. A. le vice-
roi:
« Pendant que S. A. le vice-roi d'Egypte se reposait à
Caen des fatigues de son voyage, plusieurs correspon-
dances et journaux de Paris nous apprenaient qu'il était
arrivé dans la capitale dès jeudi matin, c'est-à dire
auparavant même qu'il eût quitté Cherbourg.
» La vérité est que Son Altesse, un peu remise de
son indisposition, a quitté notre ville seulement au-
jourd'hui samedi, à une heure, par un train spécial.
« Dans la matinée, Mohammed-Saïd-Pacha a visité
dans la cour d'honneur de la préfecture douze bellea
juments qui lui ont été présentées par M. Lendormy,
et qui étaient achetées déjà, croyons-nous, pour le
compte de la maison de l'Empereur. Son Altesse, nous
assure-t-on, a demandé soixante juments du pays, robe
grise et bai-clair, destinées à l'attelage de dix pièces de
canon que le vice-roi a achetées au Angleterre.
» A midi et demi, Son Altesse, accompagnée de M. de
Launay, a quitté l'hôtel de la préfecture avec sa suite.
Les voitures ont été escortées jusqu'à la gare par un
piquet de gendarmes à cheval. En arrivant au chemin
de fer, Son Altesse a été agréablement surprise en en-
tendant l'air du Prophète, que la musique du 33" a exé-
cuté avec son entrain ordinaire.
» Comme à l'arrivée du vice-roi, la foule encombrait
les abords de la gare. »
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos dernières lettres d'Egypte sont à la date du
5 de ce mois. Elles ne nous annoncent rien que de
satisfaisant, sans aucun incident particulier. Les tra-
vaux marchent avec la plus grande régularité, les
contingents arrivent successivement aux époques
désignées, avec une exactitude qui ne se dément
pas. Les travailleurs sont distribués en ce moment
entre le canal d'eau douce, qu'on ne cesse d'a-
méliorer et de perfectionner, Kantara et le lac Men-
zaleh, tandis que la grande masse est toujours con-
centrée sur le théâtre des opérations qui se pour-
suivent au seuil d'EL-Guisr.— Au seuil, les déblais,
pendant le mois de juillet, se sont montés à 406,000
mètres cubes, sans compter le travail exécuté sur les
trois autres points que nous avons mentionnés. On
les Arabes. L'exécution de la musique égyptienne est
supérieure, et c'est à peu près là la seule différence. »
A ces détails la Vigie ajoute ses réflexions per-
sonnelles :
« il ne faut pas oublier que nous avons l'honneur de
posséder à Cherbourg un des souverains les plus éclai-
rés, auquel nous devrons le percement de l'isthme de
Suez.
» M. Ferdinand de Lesseps, ministre plénipoten-
tiaire, est le promoteur de cette gigantesque entre-
prise, encouragée par Mohammed-Saïd, qui, a peine in-
vesti du gouvernement de l'Egypte, reconnut tout d'a-
bord les résultats grandioses du percement de l'isthme,
tant sous le rapport politique qu'en ce qui touche aux
progrès du commerce et de la civilisation.
» Si l'idée de créer un canal de communication entre
la mer Rouge et la Méditerranée remonte jusqu'aux
premiers temps historiques, et a préoccupé, à juste
titre, tous les grands souverains qui ont régné sur
l'Egypte, la réalisation définitive est digne à tous
égards du vice-roi qui la gouverne aujourd'hui. Moham-
met-Saïd, a dit avec raison M. de Lesseps, a compris
qu'iï n'y a pas d'œuvre qui, par sa grandeur et l'uti-
lité de ses résultats, puisse entrer en parallèle avec
celle dont l'idée est aujourd'hui mise à exécution.
» Le vice-roi d'Egypte connait non-seulement les
besoins de son peuple, mais encore ceux des autres
nations. Il sait que nulle entreprise n'est plus favora-
ble au développement de la civilisation que le perce-
ment d'un isthme destiné à abréger par milliers de
lieues la route d'un monde à l'autre. Il ambitionne
pour la vieille terre des Pharaons un avenir meilleur
qui puisse, grâce à ses efforts, mitiger les traditions
du passé, et lui assurer, avec les biens matériels, les
progrès moraux sans lesquels nulle société n'est soli-
dement et définitivement constituée.
» Pour le règne de Saïd-Pacha, quel beau titre de
gloire Pour l'Egypte, quelle source intarissable de ri-
chesses ! Les noms des souverains égyptiens qui ont
élevé les pyramides, ces monuments inutiles de l'or-
gueil humain, restent ignorés. Le nom du prince qui
aura ouvert le grand canal maritime de Suez sera
béni de siècle en siècle.
» E. GLORIEUX. »
De son côté le Moniteur du Calvados s'exprime
ainsi sur l'arrivée du prince à Caen :
» S. A. le vice-roi d'Egypte, parti ce matin de Cher-
bourg par un train spécial, est arrivé à Caen vers
2 heures de l'après-midi.
D M. le préfet du Calvados est allé à la gare rece-
voir S. A. Mohammed-Saïd-Pacha, qui est mouté dans
la voiture de M. de Launay, et s'est rendu directement
à la préfecture où des appartements lui ont été pré-
parés. La réception n'a rien d'officiel ; le prince, qui est
souffrant, voyage incognito.
» Une foule énorme s'était portée à la gare et sur le
parcours que devait suivre le cortège. Les abords de
l'hôtel de la Place - Royale , surtout, avaient été de
bonne heure envahis par les curieux, dont les rangs
pressés pouvaient à peine être contenus. Des omnibus
et plusieurs coupés ont amené la suite du vice-roi et
les bagages à l'hôtel.
» Après une heure d'attente, la foule s'est dispersée,
trompée dans son espoir de saluer le souverain, ami de
la France, bien connu pour la protection énergique et
intelligente dont il a constamment couvert la grande
entreprise du percement de l'isthme de Suez.
» M. Pron, préfet de la Manche, a accompagné Son
Altesse jusqu'à Caen. D
Dans son numéro suivant, le même journal rend
compte en ces termes du départ de S. A. le vice-
roi:
« Pendant que S. A. le vice-roi d'Egypte se reposait à
Caen des fatigues de son voyage, plusieurs correspon-
dances et journaux de Paris nous apprenaient qu'il était
arrivé dans la capitale dès jeudi matin, c'est-à dire
auparavant même qu'il eût quitté Cherbourg.
» La vérité est que Son Altesse, un peu remise de
son indisposition, a quitté notre ville seulement au-
jourd'hui samedi, à une heure, par un train spécial.
« Dans la matinée, Mohammed-Saïd-Pacha a visité
dans la cour d'honneur de la préfecture douze bellea
juments qui lui ont été présentées par M. Lendormy,
et qui étaient achetées déjà, croyons-nous, pour le
compte de la maison de l'Empereur. Son Altesse, nous
assure-t-on, a demandé soixante juments du pays, robe
grise et bai-clair, destinées à l'attelage de dix pièces de
canon que le vice-roi a achetées au Angleterre.
» A midi et demi, Son Altesse, accompagnée de M. de
Launay, a quitté l'hôtel de la préfecture avec sa suite.
Les voitures ont été escortées jusqu'à la gare par un
piquet de gendarmes à cheval. En arrivant au chemin
de fer, Son Altesse a été agréablement surprise en en-
tendant l'air du Prophète, que la musique du 33" a exé-
cuté avec son entrain ordinaire.
» Comme à l'arrivée du vice-roi, la foule encombrait
les abords de la gare. »
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos dernières lettres d'Egypte sont à la date du
5 de ce mois. Elles ne nous annoncent rien que de
satisfaisant, sans aucun incident particulier. Les tra-
vaux marchent avec la plus grande régularité, les
contingents arrivent successivement aux époques
désignées, avec une exactitude qui ne se dément
pas. Les travailleurs sont distribués en ce moment
entre le canal d'eau douce, qu'on ne cesse d'a-
méliorer et de perfectionner, Kantara et le lac Men-
zaleh, tandis que la grande masse est toujours con-
centrée sur le théâtre des opérations qui se pour-
suivent au seuil d'EL-Guisr.— Au seuil, les déblais,
pendant le mois de juillet, se sont montés à 406,000
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