Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 2*79
légendes aux caractères fins et serrés les principaux
articles de la foi maliométane ; puis elle dit et le lieu
de sa fabrication et la date à laquelle elle a été frap-
pée, les noms et les surnoms des princes qui l'ont
émise.
Or, le lecteur sait quelle confusion règne dans l'his-
toire des Arabes. Sa mémoire, sans retenir les faits,
chose impossible, a du moins conservé l'impression que
laisse derrière elle cette mobilité insaisissable de l'O-
rient. Pouvoir violemment arraché, passant rapidement
-d'une dynastie à l'autre; ambition des émirs et des
généraux se taillant à leur guise des principautés, soit
vassales soit indépendantes, dans l'empire des califes,
impuissants à se défendre ; désordre de toute part ; mul-
titude de rois, de sultans, d'esclaves turcs et curdes
devenus souverains, de chefs insoumis; usurpations;
règnes de quelques mois qui ont échappé souvent aux
écrivains arabes. Si les historiens ont oublié un grand
nombre de ces puissances improvisées, la numisma-
tique, elle, en a gardé les traces. De ces dominations
éphémères, qu'est-il resté le plus souvent?. Une mon-
naie; c'est-à-dire un nom et une date frappés sur l'or
et sur l'argent: le renseignement est bref, mais il est
complet dans sa brièveté. En faut-il davantage sur ces
personnages venus on ne sait d'où, partis on ne sait
comment, et qui n'ont fait qu'une halte d'un moment
dans l'histoire? Cet instant fugitif de leur puissance
revit'avec leurs monnaies. Voilà les ressources offertes
aux études historiques par la numismatique musulmane.
Cet intérêt n'a pas échappé aux savants, et pendant
la première moitié de ce siècle, de remarquables et de
nombreux travaux ont été donnés sur ce sujet. Adler,
Assemani, le comte de Castiglione ont successivement
fait connaître les collections de Venise, de Rome et de
Milan ; Tychsen, Hallenberg ont décrit les séries orien-
tales de la Suède et de Stockholm. Marsden a fait con-
naître les suites du British Muséum. Bien des noms
nous échappent dans cette nomenclature rapide ; mais il
en est un que nous ne saurions oublier, c'est celui du
savant illustre auquel les études orientales sont rede-
vables de tant d'excellents livres de critique et d'his-
toire. Pendant une existence de soixante-dix années,
Ch.-M. Fraehn, conseiller d'Etat, fondateur du Musée
asiatique de Saint-Pétersbourg, un des membres les plus
actifs de l'Académie impériale, n'a pas cessé de répan-
dre les lumières de son vaste savoir sur la numisma
tique arabe. Ses nombreux écrits ont singulièrement
avancé cette science longtemps négligée. Fraehn a
trouvé de nos jours, dans MM. Tornberg, Stickel, dans
le général Bartholomœi, dans M. Soret, de Genève, de
dignes continuateurs de son œuvre, et ces études se sont
de toutes parts généralisées.
Chez nous, occupé qu'il était à ses vastes travaux de
linguistique et d'histoire, le célèbre Sylvestre de Sacy
n'a touché que quelques points de la numismatique
orientale, mais avec cette sûreté d'érudition qui fait
sentir la main d'un maître. M. de Saulcy, esprit ingé-
nieux, intelligence rapide, a résolu dans d'excellents
mémoires bien des questions laissées jusqu'ici à l'état
de problème, et c'est des ouvrages de ce savant acadé-
micien que la science française-a le plus à s'enorgueil-
lir. Mais nous l'avons dit, les éléments d'étude avaient
fait jusque-là faute dans les collections arabes du Cabi-
net des médailles. Depuis une trentaine d'années envi-
ron les soins des conservateurs se sont portés constam-
ment vers ces séries monétaires qui comptent aujour-
d'hui près de dix mille pièces. Malgré ce nombre, bien
des lacunes se faisaient sentir encore, lacunes regret-
tables que le don de Sa Majesté vient aujourd'hui com-
bler, du moins en grande partie.
Avec le dinar, la pièce d'or frappée l'an 79 de l'hé-
gyre, — 698 de notre ère, — commence la série des
monnaies des Omméïades. C'est là, on le voit, une des
premières pièces émises par les califes, puisque le mon-
nayage au type purement musulman ne commença que
quatre années avant cette date, c'est-à-dire l'an '75. La
suite continue à travers tous les règnes, et la collection
arrive jusqu'à ces derniers califes abbassides, dont les
médailles d'or sont si rares et si peu connues. Nous ne
ferons que mentionner les monnaies des Fathimites, des
Ayoubites, des Seldjoucides, des Houlagides, celles des
Turcomans, des Tatares et des Persans, des Khans de
la Crimée et de la Caramanie. Quelque désir que nous
ayons d'abréger cette longue liste de noms de dynas-
ties musulmanes, il faut nous arrêter cependant sur la
collection, au nombre de 560, des monnaies élégantes
de ces Mamelucks bahrites et circassiens, contre lesquels
les croisés luttèrent pendant si longtemps, et dont l'un
d'eux, Khalil-el-Aschraf, après avoir enlevé Ptolémaïs
aux Francs, les chassa complétement de la Syrie. Il
nous faut nommer encore les dinars de ces Thoulon-
nides, esclaves turcs, gouverneurs de l'Egypte l'an 868
de Jésus-Christ, au nom du calife Motaz, et devenus
bientôt maîtres absolus de ce riche pays qui leur dut
ses plus belles mosquées, ses plus beaux monuments
d'architecture.
On ne possédait que quelques monnaies de ces
princes ; la collection de Saïd-Pacha en apporte dix-sept
au cabinet de France. Parmi elles, une surtout est pré-
cieuse : c'est celle frappée par Dgisch, fils de Khama-
rouïeh, dont le règne ne fut que de neuf mois. Quant
aux monnaies des Ottomans, elles forment une série
complète, depuis les premiers sultans de Constantinople
jusqu'à Sa Hautesse Abd-ul-Aziz, aujourd'hui régnant.
On voit par ce résumé trop rapide quelles richesses
le don de Sa Majesté a fait entrer à la Bibliothèque im-
périale, et le cabinet de France n'a plus désormais dans
ses séries musulmanes que peu de chose à envier aux
collections étrangères.
HENRI LAVOIX,
Conservateur sous-directeur adjoint du Cabinet
des médailles.
(Moniteur.)
Le Gérant: ERNEST DESPLACES.
légendes aux caractères fins et serrés les principaux
articles de la foi maliométane ; puis elle dit et le lieu
de sa fabrication et la date à laquelle elle a été frap-
pée, les noms et les surnoms des princes qui l'ont
émise.
Or, le lecteur sait quelle confusion règne dans l'his-
toire des Arabes. Sa mémoire, sans retenir les faits,
chose impossible, a du moins conservé l'impression que
laisse derrière elle cette mobilité insaisissable de l'O-
rient. Pouvoir violemment arraché, passant rapidement
-d'une dynastie à l'autre; ambition des émirs et des
généraux se taillant à leur guise des principautés, soit
vassales soit indépendantes, dans l'empire des califes,
impuissants à se défendre ; désordre de toute part ; mul-
titude de rois, de sultans, d'esclaves turcs et curdes
devenus souverains, de chefs insoumis; usurpations;
règnes de quelques mois qui ont échappé souvent aux
écrivains arabes. Si les historiens ont oublié un grand
nombre de ces puissances improvisées, la numisma-
tique, elle, en a gardé les traces. De ces dominations
éphémères, qu'est-il resté le plus souvent?. Une mon-
naie; c'est-à-dire un nom et une date frappés sur l'or
et sur l'argent: le renseignement est bref, mais il est
complet dans sa brièveté. En faut-il davantage sur ces
personnages venus on ne sait d'où, partis on ne sait
comment, et qui n'ont fait qu'une halte d'un moment
dans l'histoire? Cet instant fugitif de leur puissance
revit'avec leurs monnaies. Voilà les ressources offertes
aux études historiques par la numismatique musulmane.
Cet intérêt n'a pas échappé aux savants, et pendant
la première moitié de ce siècle, de remarquables et de
nombreux travaux ont été donnés sur ce sujet. Adler,
Assemani, le comte de Castiglione ont successivement
fait connaître les collections de Venise, de Rome et de
Milan ; Tychsen, Hallenberg ont décrit les séries orien-
tales de la Suède et de Stockholm. Marsden a fait con-
naître les suites du British Muséum. Bien des noms
nous échappent dans cette nomenclature rapide ; mais il
en est un que nous ne saurions oublier, c'est celui du
savant illustre auquel les études orientales sont rede-
vables de tant d'excellents livres de critique et d'his-
toire. Pendant une existence de soixante-dix années,
Ch.-M. Fraehn, conseiller d'Etat, fondateur du Musée
asiatique de Saint-Pétersbourg, un des membres les plus
actifs de l'Académie impériale, n'a pas cessé de répan-
dre les lumières de son vaste savoir sur la numisma
tique arabe. Ses nombreux écrits ont singulièrement
avancé cette science longtemps négligée. Fraehn a
trouvé de nos jours, dans MM. Tornberg, Stickel, dans
le général Bartholomœi, dans M. Soret, de Genève, de
dignes continuateurs de son œuvre, et ces études se sont
de toutes parts généralisées.
Chez nous, occupé qu'il était à ses vastes travaux de
linguistique et d'histoire, le célèbre Sylvestre de Sacy
n'a touché que quelques points de la numismatique
orientale, mais avec cette sûreté d'érudition qui fait
sentir la main d'un maître. M. de Saulcy, esprit ingé-
nieux, intelligence rapide, a résolu dans d'excellents
mémoires bien des questions laissées jusqu'ici à l'état
de problème, et c'est des ouvrages de ce savant acadé-
micien que la science française-a le plus à s'enorgueil-
lir. Mais nous l'avons dit, les éléments d'étude avaient
fait jusque-là faute dans les collections arabes du Cabi-
net des médailles. Depuis une trentaine d'années envi-
ron les soins des conservateurs se sont portés constam-
ment vers ces séries monétaires qui comptent aujour-
d'hui près de dix mille pièces. Malgré ce nombre, bien
des lacunes se faisaient sentir encore, lacunes regret-
tables que le don de Sa Majesté vient aujourd'hui com-
bler, du moins en grande partie.
Avec le dinar, la pièce d'or frappée l'an 79 de l'hé-
gyre, — 698 de notre ère, — commence la série des
monnaies des Omméïades. C'est là, on le voit, une des
premières pièces émises par les califes, puisque le mon-
nayage au type purement musulman ne commença que
quatre années avant cette date, c'est-à-dire l'an '75. La
suite continue à travers tous les règnes, et la collection
arrive jusqu'à ces derniers califes abbassides, dont les
médailles d'or sont si rares et si peu connues. Nous ne
ferons que mentionner les monnaies des Fathimites, des
Ayoubites, des Seldjoucides, des Houlagides, celles des
Turcomans, des Tatares et des Persans, des Khans de
la Crimée et de la Caramanie. Quelque désir que nous
ayons d'abréger cette longue liste de noms de dynas-
ties musulmanes, il faut nous arrêter cependant sur la
collection, au nombre de 560, des monnaies élégantes
de ces Mamelucks bahrites et circassiens, contre lesquels
les croisés luttèrent pendant si longtemps, et dont l'un
d'eux, Khalil-el-Aschraf, après avoir enlevé Ptolémaïs
aux Francs, les chassa complétement de la Syrie. Il
nous faut nommer encore les dinars de ces Thoulon-
nides, esclaves turcs, gouverneurs de l'Egypte l'an 868
de Jésus-Christ, au nom du calife Motaz, et devenus
bientôt maîtres absolus de ce riche pays qui leur dut
ses plus belles mosquées, ses plus beaux monuments
d'architecture.
On ne possédait que quelques monnaies de ces
princes ; la collection de Saïd-Pacha en apporte dix-sept
au cabinet de France. Parmi elles, une surtout est pré-
cieuse : c'est celle frappée par Dgisch, fils de Khama-
rouïeh, dont le règne ne fut que de neuf mois. Quant
aux monnaies des Ottomans, elles forment une série
complète, depuis les premiers sultans de Constantinople
jusqu'à Sa Hautesse Abd-ul-Aziz, aujourd'hui régnant.
On voit par ce résumé trop rapide quelles richesses
le don de Sa Majesté a fait entrer à la Bibliothèque im-
périale, et le cabinet de France n'a plus désormais dans
ses séries musulmanes que peu de chose à envier aux
collections étrangères.
HENRI LAVOIX,
Conservateur sous-directeur adjoint du Cabinet
des médailles.
(Moniteur.)
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