Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1862 15 août 1862
Description : 1862/08/15 (A7,N148). 1862/08/15 (A7,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203302g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
262 L'ISTHME DE SUEZ,
par le vice-roi à la cause de la liberté religieuse, et il
parait qu'il est assez en avance sur quelques pays
chrétiens pour adopter le plan américain, d'accorder
aux missionnaires de tous les cultes, dans l'exercice de
leurs fonctions, le passage gratuit sur les chemins de
fer.
1 il n'y a que deux légers sujets de regrets dans la
visite du Pacha : la première, qu'à Liverpool et ailleurs
il ait suivi l'usage oriental de laisser une somme con-
sidérable pour être distribuée aux employés du chemin
de fer et autres personnes qui ont pu avoir à s'occuper
de sa visite. L'Angleterre devait être fière et l'est, en
effet, d'offrir une pure hospitalité à des visiteurs tels
que le vice-roi, et il n'est pas besoin de compensation
pécuniaire. Il est à regretter aussi que le deuil de la
famille royale l'ait empêchée de payer à l'hôte de l'An-
gleterre toute l'attention qui, autrement, lui aurait été
due; mais la nation, par l'intermédiaire de ses repré-
sentants officiels, lui a rendu les honneurs auxquels
il avait tant de titres, et Saïd-Pacha retourne vers son
fleuve ombragé de dattiers, en emportant avec lui nos
sentiments les plus sincères de respect, d'admiration, et
notre espoir ardent que sa vie ne sera jamais mise en
danger par le parti fanatique qui s'est opposé à son élé-
vation, au trône. »
LE LITTORAL DE LA MÉDITERRANÉE.
Les principales villes commerciales qui bordent le
littoral de la Méditerranée se préparent au dévelop-
pement que leur marine peut et doit prendre dans un
avenir prochain. Tout le monde connaît les vastes
travaux qu'a exécutés Marseille dans ces dernières
années, sans parler de ceux qui se poursuivent en-
core. L'Autriche et l'Italie entrent également dans le
mouvement. Nous avons donné dans notre dernier
numéro l'extrait d'un discours prononcé par S. Exc.
M. le baron de Burger, gouverneur de la province de
Trieste, à la Chambre des députés de Vienne, dans
lequel il constatait l'utilité du percement de l'isthme
de Suez au point de vue des intérêts autrichiens. Nous
empruntons aujourd'hui aux Annales du commerce
extérieur, reproduites par le Moniteur universel, les
détails suivants sur les travaux qui doivent être en-
trepris à Trieste.
« On écrit de Trieste (juillet 1862) :
» La commission désignée pour l'agrandissement
de ce port a adopté, au mois de juin dernier, pres-
que à l'unanimité, le projet qui lui avait été soumis
par M. Talabot, un des principaux intéressés dans
les chemins de fer autrichiens. Les améliorations
que l'on se propose consistent dans l'élargissement
de tous les quais et la formation de cinq môles, ou-
tre ceux qui existent et qui seront rendus beaucoup
plus spacieux ; une digue sera, de plus, construite
entre l'ancien phare et le nouveau lazaret. Cette en-
treprise, qui va commencer immédiatement, sera
dirigée par M. Pariai, ingénieur français. La dépense,
fixée à 32 millions de florins, sera avancée par l'ad-
ministration des chemins de fer, et les travaux pour-
ront être effectués dans quatre ans.
j) L'opinion générale paraît, d'ailleurs, favorable à
la création, à Trieste, d'un port de commerce qui
permettra à cent cinquante navires de se livrer si-
multanément aux opérations de chargement et de
déchargement. »
Ancône, Gênes, Messine, ne se disposent pas moins
à une lutte pacifique, et le gouvernement italien
élabore et soumet à l'approbation de ses chambres
des projets de loi destinés à accroître leur prospérité.
Dans le courant du mois dernier, il a proposé la créa-
tion d'un servive postal maritime et régulier entre
Ancône et l'Égypte, et M. le sénateur Gioja, au nom
de la commission chargée d'examiner le projet de
loi, en en proposant l'adoption, dans la séance du
26 juillet du Sénat à Turin, commençait ainsi son
rapport :
« La magnifique route qui du pied des Alpes arrive
jusqu'à Ancône, ne doit pas s'arrêter seulement sur le
continent italien; elle doit tendre vers l'Asie, attirant
vers nous une grande partie du commerce de cette riche
et vaste région. C'est à peine si l'on peut prévoir quelle
sera son importance, quel sera son mouvement lorsque,
l'isthme de Suez coupé et les Alpes percés, on aura
par cette route la communication la plus courte entre
les grands continents de l'Asie et les parties plus peu-
plées et plus vivaces de l'Europe. Votre commission
applaudit sincèrement le Gouvernement d'avoir, dès à
présent, songé à l'établissement d'une communication
postale régulière et périodique entre Ancône et Alexan-
drie d'Egypte. Le projet est modeste, ainsi qu'il con-
vient à tout grand événement quand il commence, et
au besoin d'économie qui nous est commandé, mais
l'avenir prendra soin de le grandir. »
A la Chambre des députés, quelques jours aupara-
vant, le 19 juillet, une autre commission, à l'occasion
d'un projet de loi soumis aux Chambres par le mi-
nistre des travaux publics, et demandant un crédit
de 1,500,000 livres pour la construction d'un bassin
de carénage dans le port de Messine, appuyait égale-
ment son approbation au projet sur le développement
que le percement de l'isthme de Suez devait don-
ner aux villes de la Méditerranée. Le rapporteur,
M. d'Ayala, s'exprimait en effet en ces termes :
« Le besoin et l'utilité de ce travail sont incontes-
tables, et quoique la ville de Messine n'ait pas à voir
transformer sa vie sociale, la loi proposée dont il s'a-
git rendra sa vie commerciale plus forte, alors surtout
que l'isthme de Suez sera ouvert; elle appellera le port
de Messine à contribuer à la grandeur et à la prospé-
rité du commerce de l'Italie. »
Nous nous plaisons à recueillir tous ces témoigna-
ges de la sympathie des peuples pour l'œuvre du
percement de l'isthme dj Suez. Le bassin de la Médi-
par le vice-roi à la cause de la liberté religieuse, et il
parait qu'il est assez en avance sur quelques pays
chrétiens pour adopter le plan américain, d'accorder
aux missionnaires de tous les cultes, dans l'exercice de
leurs fonctions, le passage gratuit sur les chemins de
fer.
1 il n'y a que deux légers sujets de regrets dans la
visite du Pacha : la première, qu'à Liverpool et ailleurs
il ait suivi l'usage oriental de laisser une somme con-
sidérable pour être distribuée aux employés du chemin
de fer et autres personnes qui ont pu avoir à s'occuper
de sa visite. L'Angleterre devait être fière et l'est, en
effet, d'offrir une pure hospitalité à des visiteurs tels
que le vice-roi, et il n'est pas besoin de compensation
pécuniaire. Il est à regretter aussi que le deuil de la
famille royale l'ait empêchée de payer à l'hôte de l'An-
gleterre toute l'attention qui, autrement, lui aurait été
due; mais la nation, par l'intermédiaire de ses repré-
sentants officiels, lui a rendu les honneurs auxquels
il avait tant de titres, et Saïd-Pacha retourne vers son
fleuve ombragé de dattiers, en emportant avec lui nos
sentiments les plus sincères de respect, d'admiration, et
notre espoir ardent que sa vie ne sera jamais mise en
danger par le parti fanatique qui s'est opposé à son élé-
vation, au trône. »
LE LITTORAL DE LA MÉDITERRANÉE.
Les principales villes commerciales qui bordent le
littoral de la Méditerranée se préparent au dévelop-
pement que leur marine peut et doit prendre dans un
avenir prochain. Tout le monde connaît les vastes
travaux qu'a exécutés Marseille dans ces dernières
années, sans parler de ceux qui se poursuivent en-
core. L'Autriche et l'Italie entrent également dans le
mouvement. Nous avons donné dans notre dernier
numéro l'extrait d'un discours prononcé par S. Exc.
M. le baron de Burger, gouverneur de la province de
Trieste, à la Chambre des députés de Vienne, dans
lequel il constatait l'utilité du percement de l'isthme
de Suez au point de vue des intérêts autrichiens. Nous
empruntons aujourd'hui aux Annales du commerce
extérieur, reproduites par le Moniteur universel, les
détails suivants sur les travaux qui doivent être en-
trepris à Trieste.
« On écrit de Trieste (juillet 1862) :
» La commission désignée pour l'agrandissement
de ce port a adopté, au mois de juin dernier, pres-
que à l'unanimité, le projet qui lui avait été soumis
par M. Talabot, un des principaux intéressés dans
les chemins de fer autrichiens. Les améliorations
que l'on se propose consistent dans l'élargissement
de tous les quais et la formation de cinq môles, ou-
tre ceux qui existent et qui seront rendus beaucoup
plus spacieux ; une digue sera, de plus, construite
entre l'ancien phare et le nouveau lazaret. Cette en-
treprise, qui va commencer immédiatement, sera
dirigée par M. Pariai, ingénieur français. La dépense,
fixée à 32 millions de florins, sera avancée par l'ad-
ministration des chemins de fer, et les travaux pour-
ront être effectués dans quatre ans.
j) L'opinion générale paraît, d'ailleurs, favorable à
la création, à Trieste, d'un port de commerce qui
permettra à cent cinquante navires de se livrer si-
multanément aux opérations de chargement et de
déchargement. »
Ancône, Gênes, Messine, ne se disposent pas moins
à une lutte pacifique, et le gouvernement italien
élabore et soumet à l'approbation de ses chambres
des projets de loi destinés à accroître leur prospérité.
Dans le courant du mois dernier, il a proposé la créa-
tion d'un servive postal maritime et régulier entre
Ancône et l'Égypte, et M. le sénateur Gioja, au nom
de la commission chargée d'examiner le projet de
loi, en en proposant l'adoption, dans la séance du
26 juillet du Sénat à Turin, commençait ainsi son
rapport :
« La magnifique route qui du pied des Alpes arrive
jusqu'à Ancône, ne doit pas s'arrêter seulement sur le
continent italien; elle doit tendre vers l'Asie, attirant
vers nous une grande partie du commerce de cette riche
et vaste région. C'est à peine si l'on peut prévoir quelle
sera son importance, quel sera son mouvement lorsque,
l'isthme de Suez coupé et les Alpes percés, on aura
par cette route la communication la plus courte entre
les grands continents de l'Asie et les parties plus peu-
plées et plus vivaces de l'Europe. Votre commission
applaudit sincèrement le Gouvernement d'avoir, dès à
présent, songé à l'établissement d'une communication
postale régulière et périodique entre Ancône et Alexan-
drie d'Egypte. Le projet est modeste, ainsi qu'il con-
vient à tout grand événement quand il commence, et
au besoin d'économie qui nous est commandé, mais
l'avenir prendra soin de le grandir. »
A la Chambre des députés, quelques jours aupara-
vant, le 19 juillet, une autre commission, à l'occasion
d'un projet de loi soumis aux Chambres par le mi-
nistre des travaux publics, et demandant un crédit
de 1,500,000 livres pour la construction d'un bassin
de carénage dans le port de Messine, appuyait égale-
ment son approbation au projet sur le développement
que le percement de l'isthme de Suez devait don-
ner aux villes de la Méditerranée. Le rapporteur,
M. d'Ayala, s'exprimait en effet en ces termes :
« Le besoin et l'utilité de ce travail sont incontes-
tables, et quoique la ville de Messine n'ait pas à voir
transformer sa vie sociale, la loi proposée dont il s'a-
git rendra sa vie commerciale plus forte, alors surtout
que l'isthme de Suez sera ouvert; elle appellera le port
de Messine à contribuer à la grandeur et à la prospé-
rité du commerce de l'Italie. »
Nous nous plaisons à recueillir tous ces témoigna-
ges de la sympathie des peuples pour l'œuvre du
percement de l'isthme dj Suez. Le bassin de la Médi-
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