Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
278 - L'ISTHME DE sUEz,
» ment. Port-Saïd, d'où le canal doit déboucher dans
»* la Méditerranée, est déjà devenu une ville floris-
», santé de 5,000 habitants, avec de grands ateliers,
» des fonderies et des moulins à scier; les travaux
». du port sont achevés en grande partie. On peut,
» dès maintenant, constater une énorme différence
» dans les prix du transport. Autrefois on payait de
» Port-Saïd jusqu'à Ferdane (distance d'environ
» 67 kilomètres), de 150 à 200 fr. par 100 kilogram-
»- mes, et aujourd'hui on ne paie plus que 7 fr. Au-
» delà de Ferdane, 20,000 hommes travaillent actuel -
» lement à une ligne de 5 kilomètres. »
Nous sommes parfaitement convaincus que le cor-
respondant de la Gazette de Cologne aurait, malgré
sa partialité, écrit comme le -correspondant allemand
de la feuille allemande de Brème, s'il avait consenti
à visiter le théâtre des travaux au lieu de se faire
l'écho des commérages passionnés qu'il a ramassés
dans quelques coteries bien connues à Alexandrie.
J. MONGIN.
DON DE L'EMPEREUR
A la Bibliothèque impériale.
Pendant son séjour en France, S. A. Saïd-Pacha a
offert à l'Empereur une importante collection de onze
mille cinq cents monnaies grecques, romaines et mu-
sulmanes. Dans sa haute sollicitude pour les établis-
sements scientifiques, Sa Majesté a voulu que -ces mé-
dailles, mises à la disposition du public savant, fus-
sent placées a la Bibliothèque impériale, où elles au-
ront bientôt pris rang dans les suites nombreuses du
cabinet de France. Grâce à cette libéralité de l'Empe-
reur, les séries monétaires du département des médail-
les vont recevoir un accroissement notable, car parmi
les monnaies grecques du vice-roi d'Egypte, beaucoup
sont médites, et un grand nombre sont remarquables
par leur parfaite conservation. La numismatique d'A-
thènes, de Thèbes, d'Argos, de la ligue Achéenne,
d'Egine, des villes de l'île de Rhodes, de l'Ionie, de la
Lycie, de Clazomène, de Lampsaque, de Cyzique, celle
d'Alexandre le Grand et des rois de la Macédoine, des
Séleucides, des Lagides, déjà si considérables dans les
cartons de la Bibliothèque, s'enrichit encore de ce don
de Sa Majesté. La suite romaine n'offre pas un intérêt
mjins grand par la beauté et la rareté de plusieurs de
ses monnaies d'or, et nous citerons, entre toutes, les
pièces1 des Antonins et des deux Faustines, et le pré-
cieux aureus de Julie, fille de Titus, dont on ne con-
naissait jusqu'alors que trois exemplaires.
Dans ces diverses séries de médailles antiques, la
sciencè, au milieu des questions que soulèvent les piè-
ces inconnues, aura bien des problèmes à résoudre.
Mais c'est surtout dans la partie musulmane de la col-
lection de Saïd-Pacha qu'elle rencontrera les éléments
d'étude les plus nouveaux et les plus nombreux. C'est
parmi ces seize cents monnaies arabes, dont près de
gfcpt cents sont en or, que le cabinet de France a
trouvé à compléter ses suites orientales. Pendant long-
temps les savants conservateurs du département des
médailles, particulièrement adonnés à la numismati-
que grecque et romaine, ne se sont que peu préoccu-
pés des monnaies musulmanes : aussi cette partie de
la collection est-elle restée pour ainsi dire à l'état ru-
dimentaire, jusqu'au jour où MM. Charles Lenormant,
de Longpérier et Chabouillet, réparant l'oubli du passé,
mirent leurs soins intelligents à la créer et à l'agran-
dir. C'était justice, car, de toutes les branches de la
numismatique, aucune n'apportait des documents plus
précis et plus' explicites, aucune ne venait en aide aux
recherches de l'historien avec une telle abondance et
une telle sûreté de renseignements.
Un mot sur ces monnaies arabes, si nettes dans leur
dire, si positives dans leurs témoignages.
Pendant que les premiers califes partis du fond de
l'Arabie s'emparaient des pays ennemis avec cette im-
pétuosité irrésistible d'un peuple à son essor contre des
nations à leur déclin, une politique habile assurait leur
victoire: soldats administrateurs ils organisaient la
conquête. Mis en présence des vaincus et ayant à.vivre
avec eux d'une vie commune, ils respectèrent, quoi
qu'on en ait dit, leurs mœurs et leurs croyances, et
quand Jérusalem tomba au pouvoir d'Omar, le compa-
gnon du prophète, le scheïk, armé de son bâton de pèlerin
et vêtu de sa robe de poil de chameau, s'agenouilla et fit
sa prière sous les portiques des églises de Bethléem et
du Saint-Sépulcre ; il se refusa à entrer dans l'enceinte
des basiliques de peur que ses compagnons ne conver-
tissent en mosquée le temple chrétien où il aurait prié,
lui, le calife. Il promit aux habitants de la ville sainte
que leurs personnes seraient en sûreté et que leurs
églises ne seraient ni démolies, ni profanées, et il tint
parole. Dans la plupart des villes de la Syrie cette po-
litique fut la même, et elle opéra dans les premiers
temps de l'occupation arabe une sorte de fusion entre
les deux peuples.
Or cette existence, confondue de la sorte, appelait
nécessairement u échange constant de besoins de la
vie, et il fallait alors qu'une monnaie, connue des vain-
queurs et des vaincus, vint faciliter les transactions de
chaque jour. Les Arabes se servirent de la monnaie
byzantine, en la modifiant légèrement toutefois, mais
en la respectant dans son type général, et sur la mon-
naie de Damas, par exemple, fut frappé, en légende
grecque et en légende arabe, le nom de la ville. Deux
mots empruntés aux deux langues, et dont l'un était
la traduction de l'autre, répondaient, pour l'un et l'au-
tre peuple, de la valeur légale de la pièce. Ce système
de la monnaie arabe frappée au type des espèces ayant
cours dans les contrées conquises, ne se borne pas à la
Syrie seule; on le retrouve en Perse, où les pièces mu-
sulmanes reproduisent la monnaie sassanide; en
Egypte, en Afrique, jusque dans l'Espagne, où la mon-
naie de Mousa-ben-Noscir porte le nom du conquérant
inscrit en caractères latins. La conquête assurée, la
monnaie arabe se dégage de cette concession aux né-
cessités du moment, et, devenue indépendante, elle se
frappe désorm ais, suivant un système politique et com-
mercial pratique par excellence. Elle porte dans ses
» ment. Port-Saïd, d'où le canal doit déboucher dans
»* la Méditerranée, est déjà devenu une ville floris-
», santé de 5,000 habitants, avec de grands ateliers,
» des fonderies et des moulins à scier; les travaux
». du port sont achevés en grande partie. On peut,
» dès maintenant, constater une énorme différence
» dans les prix du transport. Autrefois on payait de
» Port-Saïd jusqu'à Ferdane (distance d'environ
» 67 kilomètres), de 150 à 200 fr. par 100 kilogram-
»- mes, et aujourd'hui on ne paie plus que 7 fr. Au-
» delà de Ferdane, 20,000 hommes travaillent actuel -
» lement à une ligne de 5 kilomètres. »
Nous sommes parfaitement convaincus que le cor-
respondant de la Gazette de Cologne aurait, malgré
sa partialité, écrit comme le -correspondant allemand
de la feuille allemande de Brème, s'il avait consenti
à visiter le théâtre des travaux au lieu de se faire
l'écho des commérages passionnés qu'il a ramassés
dans quelques coteries bien connues à Alexandrie.
J. MONGIN.
DON DE L'EMPEREUR
A la Bibliothèque impériale.
Pendant son séjour en France, S. A. Saïd-Pacha a
offert à l'Empereur une importante collection de onze
mille cinq cents monnaies grecques, romaines et mu-
sulmanes. Dans sa haute sollicitude pour les établis-
sements scientifiques, Sa Majesté a voulu que -ces mé-
dailles, mises à la disposition du public savant, fus-
sent placées a la Bibliothèque impériale, où elles au-
ront bientôt pris rang dans les suites nombreuses du
cabinet de France. Grâce à cette libéralité de l'Empe-
reur, les séries monétaires du département des médail-
les vont recevoir un accroissement notable, car parmi
les monnaies grecques du vice-roi d'Egypte, beaucoup
sont médites, et un grand nombre sont remarquables
par leur parfaite conservation. La numismatique d'A-
thènes, de Thèbes, d'Argos, de la ligue Achéenne,
d'Egine, des villes de l'île de Rhodes, de l'Ionie, de la
Lycie, de Clazomène, de Lampsaque, de Cyzique, celle
d'Alexandre le Grand et des rois de la Macédoine, des
Séleucides, des Lagides, déjà si considérables dans les
cartons de la Bibliothèque, s'enrichit encore de ce don
de Sa Majesté. La suite romaine n'offre pas un intérêt
mjins grand par la beauté et la rareté de plusieurs de
ses monnaies d'or, et nous citerons, entre toutes, les
pièces1 des Antonins et des deux Faustines, et le pré-
cieux aureus de Julie, fille de Titus, dont on ne con-
naissait jusqu'alors que trois exemplaires.
Dans ces diverses séries de médailles antiques, la
sciencè, au milieu des questions que soulèvent les piè-
ces inconnues, aura bien des problèmes à résoudre.
Mais c'est surtout dans la partie musulmane de la col-
lection de Saïd-Pacha qu'elle rencontrera les éléments
d'étude les plus nouveaux et les plus nombreux. C'est
parmi ces seize cents monnaies arabes, dont près de
gfcpt cents sont en or, que le cabinet de France a
trouvé à compléter ses suites orientales. Pendant long-
temps les savants conservateurs du département des
médailles, particulièrement adonnés à la numismati-
que grecque et romaine, ne se sont que peu préoccu-
pés des monnaies musulmanes : aussi cette partie de
la collection est-elle restée pour ainsi dire à l'état ru-
dimentaire, jusqu'au jour où MM. Charles Lenormant,
de Longpérier et Chabouillet, réparant l'oubli du passé,
mirent leurs soins intelligents à la créer et à l'agran-
dir. C'était justice, car, de toutes les branches de la
numismatique, aucune n'apportait des documents plus
précis et plus' explicites, aucune ne venait en aide aux
recherches de l'historien avec une telle abondance et
une telle sûreté de renseignements.
Un mot sur ces monnaies arabes, si nettes dans leur
dire, si positives dans leurs témoignages.
Pendant que les premiers califes partis du fond de
l'Arabie s'emparaient des pays ennemis avec cette im-
pétuosité irrésistible d'un peuple à son essor contre des
nations à leur déclin, une politique habile assurait leur
victoire: soldats administrateurs ils organisaient la
conquête. Mis en présence des vaincus et ayant à.vivre
avec eux d'une vie commune, ils respectèrent, quoi
qu'on en ait dit, leurs mœurs et leurs croyances, et
quand Jérusalem tomba au pouvoir d'Omar, le compa-
gnon du prophète, le scheïk, armé de son bâton de pèlerin
et vêtu de sa robe de poil de chameau, s'agenouilla et fit
sa prière sous les portiques des églises de Bethléem et
du Saint-Sépulcre ; il se refusa à entrer dans l'enceinte
des basiliques de peur que ses compagnons ne conver-
tissent en mosquée le temple chrétien où il aurait prié,
lui, le calife. Il promit aux habitants de la ville sainte
que leurs personnes seraient en sûreté et que leurs
églises ne seraient ni démolies, ni profanées, et il tint
parole. Dans la plupart des villes de la Syrie cette po-
litique fut la même, et elle opéra dans les premiers
temps de l'occupation arabe une sorte de fusion entre
les deux peuples.
Or cette existence, confondue de la sorte, appelait
nécessairement u échange constant de besoins de la
vie, et il fallait alors qu'une monnaie, connue des vain-
queurs et des vaincus, vint faciliter les transactions de
chaque jour. Les Arabes se servirent de la monnaie
byzantine, en la modifiant légèrement toutefois, mais
en la respectant dans son type général, et sur la mon-
naie de Damas, par exemple, fut frappé, en légende
grecque et en légende arabe, le nom de la ville. Deux
mots empruntés aux deux langues, et dont l'un était
la traduction de l'autre, répondaient, pour l'un et l'au-
tre peuple, de la valeur légale de la pièce. Ce système
de la monnaie arabe frappée au type des espèces ayant
cours dans les contrées conquises, ne se borne pas à la
Syrie seule; on le retrouve en Perse, où les pièces mu-
sulmanes reproduisent la monnaie sassanide; en
Egypte, en Afrique, jusque dans l'Espagne, où la mon-
naie de Mousa-ben-Noscir porte le nom du conquérant
inscrit en caractères latins. La conquête assurée, la
monnaie arabe se dégage de cette concession aux né-
cessités du moment, et, devenue indépendante, elle se
frappe désorm ais, suivant un système politique et com-
mercial pratique par excellence. Elle porte dans ses
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