Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1862 15 août 1862
Description : 1862/08/15 (A7,N148). 1862/08/15 (A7,N148).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203302g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 261
prince de Galles en Egypte, a eu occasion d'expéri-
menter la noble hospitalité du vice-roi, et c'est surtout
pendant notre terrible lutte dans les Indes que sa sym-
pathie pour nous s'est déployée en attentions courtoises
pour les officiers anglais. À part notre devoir de lui
rendre ses généreuses civilités pendant qu'il séjourne
parmi nous, la sagesse et la bienfaisance de son
gouvernement tel que vous venons de le décrire, le
rendent digne d'être salué et acclamé avec honneur. »
DAILY NEWS.
« De tous les princes étrangers et de toutes les célé-
brités qui ont visité Londres cet été, il n'en est pas qui
ait excité plus d'intérêt ou qui ait été plus digne à la
fois d'attention et d'admiration que Saïd-Pacha, le vice-
roi héréditaire d'Égypte, qui est en ce moment sur le
point d'effectuer son départ pour retourner dans la
terre des Pharaons. Sa forte figure et son costume sim-
ple ont peu attiré l'attention à l'exposition universelle ;
il était évident qu'il était là pour voir et non pour être
vu, pour prendre connaissance des derniers efforts de
l'Europe en matière de science, et d'entreprises ; cepen-
dant sa visite en Angleterre a été un événement cor-
dialement bienvenu dans le pays, et plein de promes-
ses pour l'avenir des relations réciproques entre l'An-
gleterre et l'Égypte. -
» Quoique le progrès soit lent et d'une lenteur fati-
gante pour les esprits impatients, cependant l'Orient et
l'Occident, du moins autour de la Méditerranée, vont
graduellement s'assimilant entre eux. Dans la même
année où nous avons vu un souverain d'Égypte visiter
notre pays, un prince de Galles est allé s'abriter à
l'ombre des Pyramides, non plus recouvert d'une ar-
mure et à la recherche d'aventures contre les hordes
sarrasines, comme le dernier roi d'Angleterre qui a
dormi sur la terre orientale, mais en quête des con-
naissances que les voyages fournissent à la culture de
l'esprit, et de celles des hommes et des nations qui
doivent être sans prix pour un futur roi d'Angleterre.
C'est pour la seconde fois que Saïd-Pacha, de la même
manière, a été attiré chez nous par des motifs très-dif-
férents de ceux dont le charme a entraîné tant de
princes indiens à travers la route égyptienne. Il n'est
pas venu ici pour être le lion de la mode ou pour goû-
ter les douceurs du luxe occidental, mais pour étudier
les rudes réalités de l'art de l'ingénieur, du mécanicien
et du navigateur. Les produits des vignobles du Johan-
nisberg et du Médoc ont eu pour lui moins d'attrait
que l'excellente eau du Nil, qu'il a toujours employée pour
son usage. S'il n'a pas, à l'exemple de Pierre le Grand,
manié la coignée comme un simple charpentier dans un
arsenal, il a étudié les derniers perfectionnements intro-
duits dans la marine de guerre et la marine marchande,
avec une attention laborieuse qui en fatiguerait plus
d'un parmi ceux qui se considèrent comme de rudes tra-
vailleurs. Nos arsenaux et nos chantiers maritimes lui
ont fourni plusieurs indications qui peuvent lui être
très-utiles dans l'éclairage du phare qui est assis sur
l'emplacement même de l'ancien pharos d'Alexandrie.
A Manchester, il a promis que l'Egypte donnerait pour
la saison prochaine, sinon le double de sa dernière récolte
de coton, au moins moitié en sus, et il a pris la peine de
s'informer lui-même de tous les moyens d'en améliorer
la qualité et la quantité. A Manchester, également, le
vice-roi a fait allusion, avec un juste orgueil, à ses ef-
forts pour faciliter les communications à travers l'É-
gypte. Ce pays est encore une terre d'ophthalmie, de
malpropreté et de soleil dévorant ; mais, grâce à l'admi-
nistration éclairée de Saïd Pacha, le passager y trouve
maintenant une route facile, et il peutlse rendre d'A-
lexandrie à Suez aussi aisément que de Londres à Ho-
lyhéad. Il n'est plus désormais condamné à se balan-
cer péniblement des jours et des semaines entières sur
un chameau au pas lent, ce vieux vaisseau du désert.
Nous ne sommes plus assujettis à la corvée d'avoir à
choisir un bateau, de le tenir sous l'eau pendant une
semaine afin de le purger des rats, des puces et de la
vermine, et ensuite à le pourvoir d'une provision de
conserves et de pots d'étain capable de satisfaire toute
l'ambition d'une jeune ménagère. On peut se rendre
du Caire à Suez sans monter sur une selle élevant les
genoux à la hauteur du menton ou sur un âne qui plonge
son nez dans le sable, et se roule à chaque demi-mille
non par accident ou inadvertance, mais de propos déli-
béré, résolûment, et avec la détermination bien arrêtée
de rester là jusqu'à ce que la pluie de coups et de ma-
lédictions qui tombent sur lui dépasse les bornes de la
patience d'un âne égyptien. Les anciens véhicules,
plus intolérables encore avecTleurs sièges en bois, leur
manque de toute espèce de ressorts, leurs cahots, leur
poussière étouffante, ont pris le chemin des anciens
Pharaons, et, à leur place, nous avons sur un chemin-
de fer des wagons confortables construits en rapport avec
les besoins du climat. Les négrillons nus des villages
fellahs ont cessé de saluer les trains à leur passage par
des volées de pierres, et un train seul, il y a quelques
années, a été emporté sur un pont inachevé du Nil,
avec des circonstances qui ont excité le soupçon que
ce n'était qu'un simplel mais brutal expédient pour se
débarrasser d'un membre fâcheux de la famille du
vice-roi.
» L'Égypte, de tout temps, a été une terre fameuse
pour ses grands travaux; mais quoique le règne de
Saïd-Pacha ne puisse être rappelé à la mémoire de la
postérité par des monuments gigantesques et durables
comme ceux qui sont associés avec les noms des Sé-
sostris, il laissera une empreinte plus glorieuse dans
ses travaux d'utilité et dans le bien-être de son peuple.
Outre le chemin de fer du Caire à Suez, des moyens
ont été pris sous sa direction personnelle ou avec son
encouragement, pour augmenter la quantité des eaux
du Nil, pour contenir les sables désolants du désert, et.
pour relier le lac français de Napoléon avec le golfe de
Suez. De larges subventions ont été accordées aux éco-
les; des établissements scientifiques ont été fondés afin
d'assurer l'instruction à la jeunesse intelligente, qui
peut être utile pour développer les ressources du pays;
les paysans ont été relevés du poids des impôts arbi-
traires; l'importation des esclaves dans toute l'étendue
du territoire a été interdite, et liberté complète de
commerce a été accordée sur la mer Rouge. La Société
évangélique a récemment reconnu les services rendus
prince de Galles en Egypte, a eu occasion d'expéri-
menter la noble hospitalité du vice-roi, et c'est surtout
pendant notre terrible lutte dans les Indes que sa sym-
pathie pour nous s'est déployée en attentions courtoises
pour les officiers anglais. À part notre devoir de lui
rendre ses généreuses civilités pendant qu'il séjourne
parmi nous, la sagesse et la bienfaisance de son
gouvernement tel que vous venons de le décrire, le
rendent digne d'être salué et acclamé avec honneur. »
DAILY NEWS.
« De tous les princes étrangers et de toutes les célé-
brités qui ont visité Londres cet été, il n'en est pas qui
ait excité plus d'intérêt ou qui ait été plus digne à la
fois d'attention et d'admiration que Saïd-Pacha, le vice-
roi héréditaire d'Égypte, qui est en ce moment sur le
point d'effectuer son départ pour retourner dans la
terre des Pharaons. Sa forte figure et son costume sim-
ple ont peu attiré l'attention à l'exposition universelle ;
il était évident qu'il était là pour voir et non pour être
vu, pour prendre connaissance des derniers efforts de
l'Europe en matière de science, et d'entreprises ; cepen-
dant sa visite en Angleterre a été un événement cor-
dialement bienvenu dans le pays, et plein de promes-
ses pour l'avenir des relations réciproques entre l'An-
gleterre et l'Égypte. -
» Quoique le progrès soit lent et d'une lenteur fati-
gante pour les esprits impatients, cependant l'Orient et
l'Occident, du moins autour de la Méditerranée, vont
graduellement s'assimilant entre eux. Dans la même
année où nous avons vu un souverain d'Égypte visiter
notre pays, un prince de Galles est allé s'abriter à
l'ombre des Pyramides, non plus recouvert d'une ar-
mure et à la recherche d'aventures contre les hordes
sarrasines, comme le dernier roi d'Angleterre qui a
dormi sur la terre orientale, mais en quête des con-
naissances que les voyages fournissent à la culture de
l'esprit, et de celles des hommes et des nations qui
doivent être sans prix pour un futur roi d'Angleterre.
C'est pour la seconde fois que Saïd-Pacha, de la même
manière, a été attiré chez nous par des motifs très-dif-
férents de ceux dont le charme a entraîné tant de
princes indiens à travers la route égyptienne. Il n'est
pas venu ici pour être le lion de la mode ou pour goû-
ter les douceurs du luxe occidental, mais pour étudier
les rudes réalités de l'art de l'ingénieur, du mécanicien
et du navigateur. Les produits des vignobles du Johan-
nisberg et du Médoc ont eu pour lui moins d'attrait
que l'excellente eau du Nil, qu'il a toujours employée pour
son usage. S'il n'a pas, à l'exemple de Pierre le Grand,
manié la coignée comme un simple charpentier dans un
arsenal, il a étudié les derniers perfectionnements intro-
duits dans la marine de guerre et la marine marchande,
avec une attention laborieuse qui en fatiguerait plus
d'un parmi ceux qui se considèrent comme de rudes tra-
vailleurs. Nos arsenaux et nos chantiers maritimes lui
ont fourni plusieurs indications qui peuvent lui être
très-utiles dans l'éclairage du phare qui est assis sur
l'emplacement même de l'ancien pharos d'Alexandrie.
A Manchester, il a promis que l'Egypte donnerait pour
la saison prochaine, sinon le double de sa dernière récolte
de coton, au moins moitié en sus, et il a pris la peine de
s'informer lui-même de tous les moyens d'en améliorer
la qualité et la quantité. A Manchester, également, le
vice-roi a fait allusion, avec un juste orgueil, à ses ef-
forts pour faciliter les communications à travers l'É-
gypte. Ce pays est encore une terre d'ophthalmie, de
malpropreté et de soleil dévorant ; mais, grâce à l'admi-
nistration éclairée de Saïd Pacha, le passager y trouve
maintenant une route facile, et il peutlse rendre d'A-
lexandrie à Suez aussi aisément que de Londres à Ho-
lyhéad. Il n'est plus désormais condamné à se balan-
cer péniblement des jours et des semaines entières sur
un chameau au pas lent, ce vieux vaisseau du désert.
Nous ne sommes plus assujettis à la corvée d'avoir à
choisir un bateau, de le tenir sous l'eau pendant une
semaine afin de le purger des rats, des puces et de la
vermine, et ensuite à le pourvoir d'une provision de
conserves et de pots d'étain capable de satisfaire toute
l'ambition d'une jeune ménagère. On peut se rendre
du Caire à Suez sans monter sur une selle élevant les
genoux à la hauteur du menton ou sur un âne qui plonge
son nez dans le sable, et se roule à chaque demi-mille
non par accident ou inadvertance, mais de propos déli-
béré, résolûment, et avec la détermination bien arrêtée
de rester là jusqu'à ce que la pluie de coups et de ma-
lédictions qui tombent sur lui dépasse les bornes de la
patience d'un âne égyptien. Les anciens véhicules,
plus intolérables encore avecTleurs sièges en bois, leur
manque de toute espèce de ressorts, leurs cahots, leur
poussière étouffante, ont pris le chemin des anciens
Pharaons, et, à leur place, nous avons sur un chemin-
de fer des wagons confortables construits en rapport avec
les besoins du climat. Les négrillons nus des villages
fellahs ont cessé de saluer les trains à leur passage par
des volées de pierres, et un train seul, il y a quelques
années, a été emporté sur un pont inachevé du Nil,
avec des circonstances qui ont excité le soupçon que
ce n'était qu'un simplel mais brutal expédient pour se
débarrasser d'un membre fâcheux de la famille du
vice-roi.
» L'Égypte, de tout temps, a été une terre fameuse
pour ses grands travaux; mais quoique le règne de
Saïd-Pacha ne puisse être rappelé à la mémoire de la
postérité par des monuments gigantesques et durables
comme ceux qui sont associés avec les noms des Sé-
sostris, il laissera une empreinte plus glorieuse dans
ses travaux d'utilité et dans le bien-être de son peuple.
Outre le chemin de fer du Caire à Suez, des moyens
ont été pris sous sa direction personnelle ou avec son
encouragement, pour augmenter la quantité des eaux
du Nil, pour contenir les sables désolants du désert, et.
pour relier le lac français de Napoléon avec le golfe de
Suez. De larges subventions ont été accordées aux éco-
les; des établissements scientifiques ont été fondés afin
d'assurer l'instruction à la jeunesse intelligente, qui
peut être utile pour développer les ressources du pays;
les paysans ont été relevés du poids des impôts arbi-
traires; l'importation des esclaves dans toute l'étendue
du territoire a été interdite, et liberté complète de
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