Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1862 01 septembre 1862
Description : 1862/09/01 (A7,N149). 1862/09/01 (A7,N149).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203303w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 271
sur la possibilité duquel il ne peut pas rester de doutes.
D La France, l'Europe entière, accueilleront donc avec
enthousiasme la nouvelle de cet éclatant succès, et
l'Angleterre elle-même, abjurant ses défiances, profitera
plus largement qu'aucun autre pays de cette magni-
fique voie de communication ouverte à la civilisation et
au commerce par la persévérance de M. de Lesseps, par
la généreuse protection de Mohammed -Saïd, et par
la confiance des actionnaires associés à cette grande
entreprise. — E. AUREL. »
MONITEUR DU BATIMENT, DES MINES ET DES TRAVAUX PUBLICS.
« Parmi les travaux immenses que le xixe siècle a vu
commencer et qu'il voit s'accomplir, il en est peu qui
puissent, comme utilité universelle, lutter avec le per-
cement de l'isthme de Suez. — Dans les contrées de
l'Europe où les populations sont à portée des travaux,
où les matériaux et les objets de première nécessité
sont pour la plupart fournis par le pays dans lequel ces
ouvrages s'exécutent, un canal long de trente lieues
seulement ne serait, malgré toutes les difficultés possi-
bles, qu'un travail d'une importance secondaire ; mais
en Egypte, en plein désert, où tout, même les choses les
plus nécessiteuses à la vie, manquent, où il faut non-
seulement transporter les machines, mais les hommes,
et où, pour nourrir cette masse d'ouvriers accourus de
tous les points de l'Egypte, le pain et même l'eau po-
table manquaient au début, il faut, disons-nous, une
grande confiance dans l'accomplissement de l'œuvre en-
treprise, et un génie administratif s'occupant des choses
même les plus puériles.
» M. Ferdinand de Lesseps n'a pas été au-dessous de
sa tâche: lorsqu'il l'a commencée, il en connaissait toutes
les difficultés; aujourd'hui, ces difficultés sont surmon-
tées 1 Là où le désert régnait en maître, des villes, des
villages se sont élevés; l'eau douce a été amenée du
Nil; de vastes terrains ont été rendus à la culture ; une
partie du canal maritime est déjà navigable pour les
bateaux d'un léger tonnage, les dragues sont à l'œu-
vre pour lui donner la largeur et la profondeur néces-
saires au passage des grands navires du commerce.
» Malgré l'opposition, tantôt sourde, tantôt au grand
jour, qui lui a été constamment faite, M. de Lesseps a
surmonté ce dangereux obstacle, et un capital énorme,
souscrit en peu de temps, lui a prouvé qu'il possédait
la confiance du public.
» L'accueil sympathique que lui ont fait les villes
commerçantes de l'Angleterre et de la Fiance, à chacun
de ses voyages, les immenses préparatifs que font à
l'envi toutes les villes du littoral de la Méditerranée,
pour être prêtes à profiter des résultats commerciaux
que l'achèvement du canal doit leur apporter ; tout cela,
disons-nous, doit consoler M. de Lesseps des taquineries
auxquelles il a été et auxquelles il sera encore en
butte jusqu'à l'achèvement complet de son œuvre.
» A. LEPAGE. »
L'ÉCONOMISTE FRANÇAIS.
Le canal de Suez.
« Dans ces derniers temps, la faveur de popularité
qui s'attache au canal de Suez a été ravivée par
divers incidents. M. Ferdinand de Lesseps a exposé,
avec un zèle dont l'activité ne diminuait en rien l'au-
torité , l'état des travaux et la situation financière de
l'entreprise. Dans l'assemblée générale des actionnaires,
devant le congrès scientifique de France, dans la vaste
salle de l'École de médecine, sa parole entraînante a
obtenu les plus chaleureux applaudissements. Presque
en même temps, le vice-roi d'Egypte a visité la France
et l'Angleterre, et quoique dans ce dernier pays un
excès de politesse envers les organes de la vieille po-
litique anglaise ait écarté des toasts le nom de Suez, ce
nom était dans toutes les pensées, et c'est bien le pa-
tron de la plus grandiose entreprise du xixe siècle que
la nation, sinon le gouvernement, a entendu fêter.
» Le moment est donc venu de reporter une pensée
de sympathie et d'espérance vers l'ancienne terre
d'Égypte , renaissant à la civilisation par le génie in-
dustriel.
« La construction du canal de Suez est arrivée au-
jourd'hui à un tel degré d'avancement, qu'on peut en
présager la complète réussite. Un simple résumé des
communications de M. de Lesseps l'établira. »
Ici l'Economiste résume à grands traits les princi-
paux faits consignés dans les conférences de M. de
Lesseps à l'Association polytechnique, et il termine
dans les termes suivants :
« Le vice-roi d'Egypte, Mohammed-Saïd, a annoncé
que le moment où les eaux des deux océans se mêle-
ront sera inauguré par une fête solennelle à laquelle
seront conviés des représentants de toutes les nations
du globe. Ce prince éclairé comprend l'immense portée
de l'oeuvre à laquelle il prend une si grande part. Elle
sera un bienfait pour l'humanité entière, et nous devons
ici rappeler qu'elle est due à l'initiative de la France,
fidèle, comme l'a très-bien dit M. de Lesseps, à la légende
inscrite en tête de ses anciennes chroniques : Gesta Dei
per Francos.
» Quelques-uns des hommes d'Etat de l'Angleterre
ont montré depuis longtemps, par de nombreuses en-
traves diplomatiques, que la perspective de la révolu-
tion économique résultant du percement de l'isthme ex-
cite en eux un sentiment de défiance. Mais ces hommes
d'Etat ne devraient-ils pas avoir plus de confiance dans
le puissant génie de leur race pour compenser la perte
du monopole maritime? Ils devraient aussi penser que
toutes les institutions internationales nous rapprochent
d'une constitution sociale fondée sur l'harmonique essor
des forces humaines, et dans laquelle la prospérité de
chaque nation sera un gage de prospérité pour toutes
les autres. - F. ZURCHER. »
ENCORE UN ÉCHEC À LA GAZETTE DE COLOGNE.
La Feuille de commerce de Brème publie, sur le
canal de Suez, une lettre intéressante d'un voya-
geur allemand.
« Le canal de Suez, écrit-il, est non-seulement
» exécutable, mais les travaux marchent parfaite-
sur la possibilité duquel il ne peut pas rester de doutes.
D La France, l'Europe entière, accueilleront donc avec
enthousiasme la nouvelle de cet éclatant succès, et
l'Angleterre elle-même, abjurant ses défiances, profitera
plus largement qu'aucun autre pays de cette magni-
fique voie de communication ouverte à la civilisation et
au commerce par la persévérance de M. de Lesseps, par
la généreuse protection de Mohammed -Saïd, et par
la confiance des actionnaires associés à cette grande
entreprise. — E. AUREL. »
MONITEUR DU BATIMENT, DES MINES ET DES TRAVAUX PUBLICS.
« Parmi les travaux immenses que le xixe siècle a vu
commencer et qu'il voit s'accomplir, il en est peu qui
puissent, comme utilité universelle, lutter avec le per-
cement de l'isthme de Suez. — Dans les contrées de
l'Europe où les populations sont à portée des travaux,
où les matériaux et les objets de première nécessité
sont pour la plupart fournis par le pays dans lequel ces
ouvrages s'exécutent, un canal long de trente lieues
seulement ne serait, malgré toutes les difficultés possi-
bles, qu'un travail d'une importance secondaire ; mais
en Egypte, en plein désert, où tout, même les choses les
plus nécessiteuses à la vie, manquent, où il faut non-
seulement transporter les machines, mais les hommes,
et où, pour nourrir cette masse d'ouvriers accourus de
tous les points de l'Egypte, le pain et même l'eau po-
table manquaient au début, il faut, disons-nous, une
grande confiance dans l'accomplissement de l'œuvre en-
treprise, et un génie administratif s'occupant des choses
même les plus puériles.
» M. Ferdinand de Lesseps n'a pas été au-dessous de
sa tâche: lorsqu'il l'a commencée, il en connaissait toutes
les difficultés; aujourd'hui, ces difficultés sont surmon-
tées 1 Là où le désert régnait en maître, des villes, des
villages se sont élevés; l'eau douce a été amenée du
Nil; de vastes terrains ont été rendus à la culture ; une
partie du canal maritime est déjà navigable pour les
bateaux d'un léger tonnage, les dragues sont à l'œu-
vre pour lui donner la largeur et la profondeur néces-
saires au passage des grands navires du commerce.
» Malgré l'opposition, tantôt sourde, tantôt au grand
jour, qui lui a été constamment faite, M. de Lesseps a
surmonté ce dangereux obstacle, et un capital énorme,
souscrit en peu de temps, lui a prouvé qu'il possédait
la confiance du public.
» L'accueil sympathique que lui ont fait les villes
commerçantes de l'Angleterre et de la Fiance, à chacun
de ses voyages, les immenses préparatifs que font à
l'envi toutes les villes du littoral de la Méditerranée,
pour être prêtes à profiter des résultats commerciaux
que l'achèvement du canal doit leur apporter ; tout cela,
disons-nous, doit consoler M. de Lesseps des taquineries
auxquelles il a été et auxquelles il sera encore en
butte jusqu'à l'achèvement complet de son œuvre.
» A. LEPAGE. »
L'ÉCONOMISTE FRANÇAIS.
Le canal de Suez.
« Dans ces derniers temps, la faveur de popularité
qui s'attache au canal de Suez a été ravivée par
divers incidents. M. Ferdinand de Lesseps a exposé,
avec un zèle dont l'activité ne diminuait en rien l'au-
torité , l'état des travaux et la situation financière de
l'entreprise. Dans l'assemblée générale des actionnaires,
devant le congrès scientifique de France, dans la vaste
salle de l'École de médecine, sa parole entraînante a
obtenu les plus chaleureux applaudissements. Presque
en même temps, le vice-roi d'Egypte a visité la France
et l'Angleterre, et quoique dans ce dernier pays un
excès de politesse envers les organes de la vieille po-
litique anglaise ait écarté des toasts le nom de Suez, ce
nom était dans toutes les pensées, et c'est bien le pa-
tron de la plus grandiose entreprise du xixe siècle que
la nation, sinon le gouvernement, a entendu fêter.
» Le moment est donc venu de reporter une pensée
de sympathie et d'espérance vers l'ancienne terre
d'Égypte , renaissant à la civilisation par le génie in-
dustriel.
« La construction du canal de Suez est arrivée au-
jourd'hui à un tel degré d'avancement, qu'on peut en
présager la complète réussite. Un simple résumé des
communications de M. de Lesseps l'établira. »
Ici l'Economiste résume à grands traits les princi-
paux faits consignés dans les conférences de M. de
Lesseps à l'Association polytechnique, et il termine
dans les termes suivants :
« Le vice-roi d'Egypte, Mohammed-Saïd, a annoncé
que le moment où les eaux des deux océans se mêle-
ront sera inauguré par une fête solennelle à laquelle
seront conviés des représentants de toutes les nations
du globe. Ce prince éclairé comprend l'immense portée
de l'oeuvre à laquelle il prend une si grande part. Elle
sera un bienfait pour l'humanité entière, et nous devons
ici rappeler qu'elle est due à l'initiative de la France,
fidèle, comme l'a très-bien dit M. de Lesseps, à la légende
inscrite en tête de ses anciennes chroniques : Gesta Dei
per Francos.
» Quelques-uns des hommes d'Etat de l'Angleterre
ont montré depuis longtemps, par de nombreuses en-
traves diplomatiques, que la perspective de la révolu-
tion économique résultant du percement de l'isthme ex-
cite en eux un sentiment de défiance. Mais ces hommes
d'Etat ne devraient-ils pas avoir plus de confiance dans
le puissant génie de leur race pour compenser la perte
du monopole maritime? Ils devraient aussi penser que
toutes les institutions internationales nous rapprochent
d'une constitution sociale fondée sur l'harmonique essor
des forces humaines, et dans laquelle la prospérité de
chaque nation sera un gage de prospérité pour toutes
les autres. - F. ZURCHER. »
ENCORE UN ÉCHEC À LA GAZETTE DE COLOGNE.
La Feuille de commerce de Brème publie, sur le
canal de Suez, une lettre intéressante d'un voya-
geur allemand.
« Le canal de Suez, écrit-il, est non-seulement
» exécutable, mais les travaux marchent parfaite-
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