Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1862 01 août 1862
Description : 1862/08/01 (A7,N147). 1862/08/01 (A7,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 239
une somme de 15,000,000 lui avait été déjà remise en
bons du Trésor par le vice-roi, et qu'une convention
a été présentée à l'approbation de la dernière assem-
blée générale, pour compléter le versement égyptien.
Nous avons quelque droit de nous étonner que la
Gazette de Cologne et son correspondant ignorent
toutes ces circonstances, portées par la publicité à
la connaissance de tous.
Encore un dernier trait : Le correspondant, parta-
geant les anciennes préventions de l'opposition an-
glaise, prétend que le domaine de l'Ouady n'a été
acheté que pour y former une colonie de Français,
destinée un jour à s'emparer de l'Egypte. Le do-
maine de l'Ouady est cultivé exclusivement par des
fellahs. Il vient d'être affermé en entier par des
Arabes-Bédouins et des fellahs, sujets du gouverne-
ment égyptien , qui ont également pris à location
une partie de la vallée de Gessen; et la colonie fran-
çaise, dans l'Ouady, se compose tout simplement du
régisseur français de ce domaine.
Voilà ce que le correspondant dénonce comme
« une colonie considérable de Français. »
Quant aux perspectives financières de l'entreprise,
l'écrivain de l'article peut avec moins d'inconvénients
en contester la réalité, car il est toujours possible,
sinon raisonnable, de contester un fait à venir Mais
nous avons, pour nous consoler de son incrédulité,
la confiance des actionnaires, l'opinion à peu près
unanime du monde, et l'autorité des statistiques sur
l'état actuel et le mouvement sans cesse progressif
des relations maritimes et commerciales entre l'Orient
et l'Occident.
Cependant, parmi tous les arguments ou les pro-
pos usés qu'a recueillis le correspondant de la Ga-
zette contre le canal de Suez, il en est un qui a peut-
être quelque nouveauté, et auquel, par conséquent,
nous nous arrêterons avec un peu plus de détail.
Pour lui, le canal de Suez est une mauvaise affaire,
parce que les Anglais, qui sont des gens pratiques,
ne s'y sont point associés, et que si l'opération eût
pu être fructueuse, les Anglais n'auraient point man-
qué de l'entreprendre eux-mêmes.
En d'autres termes, le reste de l'Europe s'étant
plus ou moins associé au projet, il n'y a de pratiques
que les Anglais, et tous les autres peuples ne sont
que des rêveurs.
Nous n'avons pas à discuter l'admiration exclusive
de l'écrivain pour l'Angleterre. Nous pouvons lui
dire toutefois que cette infaillibilité dont il fait
l'apanage exclusif de ce pays a reçu de rudes atteintes.
Trois grands échecs dans l'époque moderne ont
prouvé que l'esprit pratique des Anglais pouvait
faillir quelquefois. Il a failli dans l'affaire du tunnel
de la Tamise, qui a dévoré un énorme capital, et ne
sert plus et n'a jamais servi qu'à satisfaire la cu-
riosité des voyageurs à un penny par tète ; il a failli
dans la double tentative faite, il y a quinze ans,
pour établir la navigation à vapeur dans l'Euphrate,
et tout récemment encore pour le projet de chemin
de fer qui devait réunir le golfe Portique et la Médi-
terranée ; il a failli dans l'affaire du Great-Estern,
qui nous promettait une si belle et si vaste révolu-
tion dans la marine du globe, et qui n'est aujour-
d'hui qu'une sorte d'épave, livrée à tous les caprices
et à toutes les infortunes de la mer.
L'esprit pratique des Anglais ne s'est pas montré
plus heureux dans la longue opposition faite au projet
du lieutenant Waghorn, et qui n'a abouti que par
suite de la vanité de toutes les tentatives essayées
du côté de l'Euphrate. Aujourd'hui, cependant, cette
route si honnie est l'objet de toute la reconnaissance
de l'Angleterre, après qu'elle en a laissémoùrir le pro-
moteur de misère et de désespoir ; et si nous en de-
vons croire ce précédent, nous verrons l'isthme de
Suez acclamé par nos voisins, comme l'est la con-
ception si longtemps persécutée du lieutenant Wa-
ghorn.
Est-il vrai cependant que les Anglais n'aient ja-
mais reconnu l'utilité du canal de Suez ? Est-il vrai
que c'est par cette raison que leur gouvernement l'a
combattu et que les capitaux anglais n'y ont pas
participé ? Encore ici le correspondant de la Gazette
s'égare et ne connaît pas les faits. Deux mots suffi-
ront pour le lui démontrer.
En 1834, comprenant toute l'importance qu'avait
pour l'Angleterre l'établissement d'une communica-
tion sûre et rapide avec les Indes, incertaine entre
diverses propositions qui lui étaient soumises, d'un
côté, la route par l'Egypte, projet de Waghorn, de
l'autre, la route par l'Euphrate, projet du major,
depuis général Chesney, la Chambre des communes
voulut étudier la question au moyen d'une enquête
où toutes les oppositions fussent entendues, où tous
les faits fussent étudiés et éclaircis.
Dans cette enquête, il fut établi qu'un canal à
travers l'isthme de Suez était non-seulement possible,
mais encore facile. Entre autres témoins, le général
Chesney lui-même, qu'on ne peut suspecter de par-
tialité pour la route égyptienne, puisqu'il en était
l'adversaire , subit un long interrogatoire sur les
avantages respectifs que pouvaient présenter l'une et
l'autre de ces routes, et voici ses paroles, emprun-
tées au texte même de l'enquête :
« D. Si le canal était construit de façon à donner
passage à un navire de 600 tonneaux de charge, votre
opinion sur les meilleurs moyens de communication
avec l'Inde serait-elle encore en faveur dff l'Euphrate,
ou bien en faveur de ce canal et de la mer Rouge ?
» R. Quant a l'Angleterre, ma préférence appartiendrait
encore à l'Euphrate.
une somme de 15,000,000 lui avait été déjà remise en
bons du Trésor par le vice-roi, et qu'une convention
a été présentée à l'approbation de la dernière assem-
blée générale, pour compléter le versement égyptien.
Nous avons quelque droit de nous étonner que la
Gazette de Cologne et son correspondant ignorent
toutes ces circonstances, portées par la publicité à
la connaissance de tous.
Encore un dernier trait : Le correspondant, parta-
geant les anciennes préventions de l'opposition an-
glaise, prétend que le domaine de l'Ouady n'a été
acheté que pour y former une colonie de Français,
destinée un jour à s'emparer de l'Egypte. Le do-
maine de l'Ouady est cultivé exclusivement par des
fellahs. Il vient d'être affermé en entier par des
Arabes-Bédouins et des fellahs, sujets du gouverne-
ment égyptien , qui ont également pris à location
une partie de la vallée de Gessen; et la colonie fran-
çaise, dans l'Ouady, se compose tout simplement du
régisseur français de ce domaine.
Voilà ce que le correspondant dénonce comme
« une colonie considérable de Français. »
Quant aux perspectives financières de l'entreprise,
l'écrivain de l'article peut avec moins d'inconvénients
en contester la réalité, car il est toujours possible,
sinon raisonnable, de contester un fait à venir Mais
nous avons, pour nous consoler de son incrédulité,
la confiance des actionnaires, l'opinion à peu près
unanime du monde, et l'autorité des statistiques sur
l'état actuel et le mouvement sans cesse progressif
des relations maritimes et commerciales entre l'Orient
et l'Occident.
Cependant, parmi tous les arguments ou les pro-
pos usés qu'a recueillis le correspondant de la Ga-
zette contre le canal de Suez, il en est un qui a peut-
être quelque nouveauté, et auquel, par conséquent,
nous nous arrêterons avec un peu plus de détail.
Pour lui, le canal de Suez est une mauvaise affaire,
parce que les Anglais, qui sont des gens pratiques,
ne s'y sont point associés, et que si l'opération eût
pu être fructueuse, les Anglais n'auraient point man-
qué de l'entreprendre eux-mêmes.
En d'autres termes, le reste de l'Europe s'étant
plus ou moins associé au projet, il n'y a de pratiques
que les Anglais, et tous les autres peuples ne sont
que des rêveurs.
Nous n'avons pas à discuter l'admiration exclusive
de l'écrivain pour l'Angleterre. Nous pouvons lui
dire toutefois que cette infaillibilité dont il fait
l'apanage exclusif de ce pays a reçu de rudes atteintes.
Trois grands échecs dans l'époque moderne ont
prouvé que l'esprit pratique des Anglais pouvait
faillir quelquefois. Il a failli dans l'affaire du tunnel
de la Tamise, qui a dévoré un énorme capital, et ne
sert plus et n'a jamais servi qu'à satisfaire la cu-
riosité des voyageurs à un penny par tète ; il a failli
dans la double tentative faite, il y a quinze ans,
pour établir la navigation à vapeur dans l'Euphrate,
et tout récemment encore pour le projet de chemin
de fer qui devait réunir le golfe Portique et la Médi-
terranée ; il a failli dans l'affaire du Great-Estern,
qui nous promettait une si belle et si vaste révolu-
tion dans la marine du globe, et qui n'est aujour-
d'hui qu'une sorte d'épave, livrée à tous les caprices
et à toutes les infortunes de la mer.
L'esprit pratique des Anglais ne s'est pas montré
plus heureux dans la longue opposition faite au projet
du lieutenant Waghorn, et qui n'a abouti que par
suite de la vanité de toutes les tentatives essayées
du côté de l'Euphrate. Aujourd'hui, cependant, cette
route si honnie est l'objet de toute la reconnaissance
de l'Angleterre, après qu'elle en a laissémoùrir le pro-
moteur de misère et de désespoir ; et si nous en de-
vons croire ce précédent, nous verrons l'isthme de
Suez acclamé par nos voisins, comme l'est la con-
ception si longtemps persécutée du lieutenant Wa-
ghorn.
Est-il vrai cependant que les Anglais n'aient ja-
mais reconnu l'utilité du canal de Suez ? Est-il vrai
que c'est par cette raison que leur gouvernement l'a
combattu et que les capitaux anglais n'y ont pas
participé ? Encore ici le correspondant de la Gazette
s'égare et ne connaît pas les faits. Deux mots suffi-
ront pour le lui démontrer.
En 1834, comprenant toute l'importance qu'avait
pour l'Angleterre l'établissement d'une communica-
tion sûre et rapide avec les Indes, incertaine entre
diverses propositions qui lui étaient soumises, d'un
côté, la route par l'Egypte, projet de Waghorn, de
l'autre, la route par l'Euphrate, projet du major,
depuis général Chesney, la Chambre des communes
voulut étudier la question au moyen d'une enquête
où toutes les oppositions fussent entendues, où tous
les faits fussent étudiés et éclaircis.
Dans cette enquête, il fut établi qu'un canal à
travers l'isthme de Suez était non-seulement possible,
mais encore facile. Entre autres témoins, le général
Chesney lui-même, qu'on ne peut suspecter de par-
tialité pour la route égyptienne, puisqu'il en était
l'adversaire , subit un long interrogatoire sur les
avantages respectifs que pouvaient présenter l'une et
l'autre de ces routes, et voici ses paroles, emprun-
tées au texte même de l'enquête :
« D. Si le canal était construit de façon à donner
passage à un navire de 600 tonneaux de charge, votre
opinion sur les meilleurs moyens de communication
avec l'Inde serait-elle encore en faveur dff l'Euphrate,
ou bien en faveur de ce canal et de la mer Rouge ?
» R. Quant a l'Angleterre, ma préférence appartiendrait
encore à l'Euphrate.
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