Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1862 01 août 1862
Description : 1862/08/01 (A7,N147). 1862/08/01 (A7,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
238 L'ISTHME DE SUEZ,
mique rétrospective, transportée aux bords du Rhin
des bords de la Tamise.
Le correspondant prétend que le canal est imprati-
cable. Nous lui répondons qu'il se fait, et qu'aujour-
d'hui il est à peu près le seul qui argumente encore
de cette impossibilité. Il dit que les travaux se bor-
nent à l'exécution d'une rigole destinée à fournir
l'eau douce aux ouvriers. Nous lui répondons qu'un
canal de plus de 60 kilomètres a établi une
communication navigable entre Port-Saïd et Ferdane;
que le seuil d'El-Guisr, le principal obstacle à la
jonction des deux mers, est en ce moment aux deux
tiers tranché; et que dans le courant d'octobre, l'eau
de la Méditerranée ira remplir le lac Timsah. Nous
lui répondons que le canal d'eau douce n'est pas
seulement une conduite d'eau pour les travailleurs ;
il est un canal de navigation faisant communiquer
le centre de l'isthme avec tout l'intérieur de l'Egypte,
et servant dès à présent au transport des vivres et
des approvisionnements de toute espèce en dépôt
dans les magasins du Caire ; nous lui répondons que
ce canal est incessamment couvert de barques em-
ployées à ce service.
Nous lui répondons encore qu'il oublie dans la no-
menclature de ces travaux exécutés les carrières
de Mex fournissant les blocs nécessaires aux jetées
de Port-Saïd, en attendant la mise en exploitation
des magnifiques et inépuisables carrières de Gebel-
GenefFé ; qu'il oublie la fondation d'une ville entière,
celle de Port-Saïd, avec ses ateliers, ses établissements
de tous genres et sa population de 4,000 âmes.
Nous lui répondons, en un mot, qu'indépendamment
des opérations qui se poursuivent sur les diverses
parties de la ligne, il est actuellement enlevé chaque
mois environ 550,000 mètres cubes de terre au seuil
d'El-Guisr seulement.
L'auteur de l'article n'a point naturellement une
assez grande confiance dans son argument relatif à
l'impossibilité du canal pour qu'il pense n'avoir pas
besoin de recourir à un autre. Il invoque donc les
vents et les sables qui, le canal étant exécuté, ne
peuvent manquer d'entraver la navigation. Nous lui
répondons que le canal d'eau douce fonctionne de-
puis six mois, et que nous n'avons pas encore vu
trace de ces prétendus ensablements. Nous lui répon-
dons que les lacs Menzaleh et Timsah, et les lacs
Amers forment, sur la totalité de la longueur du ca-
nal, une étendue de 100 kilomètres ; que ces lacs,
au-dessous du niveau de la mer, existent de temps
immémorial, et que si les vents et les sables exer-
çaient dans l'isthme l'action qu'il leur suppose, il y
a longtemps que toutes ces dépressions de terrains
seraient plus que comblées et nivelées.Nous lui répon-
pons encore que l'on aperçoit nettement vers Suez les
berges conservées de l'ancien canal de Nécos, que
par conséquent ses suppositions ne sont pas autre
chose qu'une contradiction flagrante avec les faits
naturels constatés par l'état de l'isthme.
L'auteur de l'article raconte que c'est pour payer
sa souscription en travail, et non en argent, que le
vice-roi a consenti à « livrer » à la Compagnie les fel-
lahs employés au creusement de l'isthme. Le seul
rapprochement des dates suffit à démontrer la faus-
seté de cette assertion. Le contrat passé entre
M. Ferdinand de Lesseps et Son Altesse relativement
aux ouvriers est de juillet 1856 ; l'ouverture de la
souscription est de novembre 1858 ; et la souscrip-
tion supplémentaire du gouvernement égyptien est
de l'année suivante. La convention pour les ouvriers
a donc précédé et non suivi toute espèce de sous-
cription.
Il résulte en outre de cette assertion de l'article
que les fellahs ne sont point payés par la Compagnie.
Le contraire est aujourd'hui surabondamment prouvé,
et de tous les journaux européens, la Gazette de Co-
logne est probablement le seul journal qui l'ignore.
Quant aux sommes dépensées et pour lesquelles le
correspondant s'enferme dans le vague, qui est une
des principales ressources de toute sa discussion, elles
sont aujourd'hui bien connues, gràce aux publications
officielles de la Compagnie. Jusqu'au 30 avril dernier,
elles s'élevaient à 39 millions, sur lesquels il faut dé-
duire :
1" 7 millions environ payés pour intérêts aux ac-
tionnaires, et qui sont compensés par un bénéfice à
peu près égal, provenant des placements avantageux
opérés sur les fonds disponibles ;
2° Environ 2,500,000 fr. employés à l'achat d'im-
meubles, tels que les vastes magasins de Damiette et
du Caire et le domaine de l'Ouady, achats qui ne sont
qu'une transformation du capital, et non une dé-
pense.
C'est donc environ 30,000,000 qui ont été jusqu'ici
absorbés par les frais réels de l'entreprise.
Nous avons dit quelle quantité de travaux exé-
cutés cette somme représentait ; mais on sait qu'elle
représente aussi des frais d'établissement de toute
espèce : l'accumulation de vastes approvisionne-
ments en vivres, en objets de consommation de toute
sorte, l'achat de nombreuses machines, d'un im-
mense matériel, d'une flotte de vingt-deux navires
tant à voiles qu'à vapeur; et que toutes ces dépenses,
conséquences naturelles du début de l'opération, doi-
vent se répartir, non pas seulement sur les travaux
déjà exécutés, mais sur les frais généraux de
l'entreprise entière jusqu'à son complet achèvement.
Comme on le voit, il n'est pas une des assertions
du correspondant qui ne soit démentie par les faits.
Il en est de même de la prétendue simulation de
la souscription égyptienne, puisque la Compagnie
a fait connaître qu'à compte sur cette souscription ;
mique rétrospective, transportée aux bords du Rhin
des bords de la Tamise.
Le correspondant prétend que le canal est imprati-
cable. Nous lui répondons qu'il se fait, et qu'aujour-
d'hui il est à peu près le seul qui argumente encore
de cette impossibilité. Il dit que les travaux se bor-
nent à l'exécution d'une rigole destinée à fournir
l'eau douce aux ouvriers. Nous lui répondons qu'un
canal de plus de 60 kilomètres a établi une
communication navigable entre Port-Saïd et Ferdane;
que le seuil d'El-Guisr, le principal obstacle à la
jonction des deux mers, est en ce moment aux deux
tiers tranché; et que dans le courant d'octobre, l'eau
de la Méditerranée ira remplir le lac Timsah. Nous
lui répondons que le canal d'eau douce n'est pas
seulement une conduite d'eau pour les travailleurs ;
il est un canal de navigation faisant communiquer
le centre de l'isthme avec tout l'intérieur de l'Egypte,
et servant dès à présent au transport des vivres et
des approvisionnements de toute espèce en dépôt
dans les magasins du Caire ; nous lui répondons que
ce canal est incessamment couvert de barques em-
ployées à ce service.
Nous lui répondons encore qu'il oublie dans la no-
menclature de ces travaux exécutés les carrières
de Mex fournissant les blocs nécessaires aux jetées
de Port-Saïd, en attendant la mise en exploitation
des magnifiques et inépuisables carrières de Gebel-
GenefFé ; qu'il oublie la fondation d'une ville entière,
celle de Port-Saïd, avec ses ateliers, ses établissements
de tous genres et sa population de 4,000 âmes.
Nous lui répondons, en un mot, qu'indépendamment
des opérations qui se poursuivent sur les diverses
parties de la ligne, il est actuellement enlevé chaque
mois environ 550,000 mètres cubes de terre au seuil
d'El-Guisr seulement.
L'auteur de l'article n'a point naturellement une
assez grande confiance dans son argument relatif à
l'impossibilité du canal pour qu'il pense n'avoir pas
besoin de recourir à un autre. Il invoque donc les
vents et les sables qui, le canal étant exécuté, ne
peuvent manquer d'entraver la navigation. Nous lui
répondons que le canal d'eau douce fonctionne de-
puis six mois, et que nous n'avons pas encore vu
trace de ces prétendus ensablements. Nous lui répon-
dons que les lacs Menzaleh et Timsah, et les lacs
Amers forment, sur la totalité de la longueur du ca-
nal, une étendue de 100 kilomètres ; que ces lacs,
au-dessous du niveau de la mer, existent de temps
immémorial, et que si les vents et les sables exer-
çaient dans l'isthme l'action qu'il leur suppose, il y
a longtemps que toutes ces dépressions de terrains
seraient plus que comblées et nivelées.Nous lui répon-
pons encore que l'on aperçoit nettement vers Suez les
berges conservées de l'ancien canal de Nécos, que
par conséquent ses suppositions ne sont pas autre
chose qu'une contradiction flagrante avec les faits
naturels constatés par l'état de l'isthme.
L'auteur de l'article raconte que c'est pour payer
sa souscription en travail, et non en argent, que le
vice-roi a consenti à « livrer » à la Compagnie les fel-
lahs employés au creusement de l'isthme. Le seul
rapprochement des dates suffit à démontrer la faus-
seté de cette assertion. Le contrat passé entre
M. Ferdinand de Lesseps et Son Altesse relativement
aux ouvriers est de juillet 1856 ; l'ouverture de la
souscription est de novembre 1858 ; et la souscrip-
tion supplémentaire du gouvernement égyptien est
de l'année suivante. La convention pour les ouvriers
a donc précédé et non suivi toute espèce de sous-
cription.
Il résulte en outre de cette assertion de l'article
que les fellahs ne sont point payés par la Compagnie.
Le contraire est aujourd'hui surabondamment prouvé,
et de tous les journaux européens, la Gazette de Co-
logne est probablement le seul journal qui l'ignore.
Quant aux sommes dépensées et pour lesquelles le
correspondant s'enferme dans le vague, qui est une
des principales ressources de toute sa discussion, elles
sont aujourd'hui bien connues, gràce aux publications
officielles de la Compagnie. Jusqu'au 30 avril dernier,
elles s'élevaient à 39 millions, sur lesquels il faut dé-
duire :
1" 7 millions environ payés pour intérêts aux ac-
tionnaires, et qui sont compensés par un bénéfice à
peu près égal, provenant des placements avantageux
opérés sur les fonds disponibles ;
2° Environ 2,500,000 fr. employés à l'achat d'im-
meubles, tels que les vastes magasins de Damiette et
du Caire et le domaine de l'Ouady, achats qui ne sont
qu'une transformation du capital, et non une dé-
pense.
C'est donc environ 30,000,000 qui ont été jusqu'ici
absorbés par les frais réels de l'entreprise.
Nous avons dit quelle quantité de travaux exé-
cutés cette somme représentait ; mais on sait qu'elle
représente aussi des frais d'établissement de toute
espèce : l'accumulation de vastes approvisionne-
ments en vivres, en objets de consommation de toute
sorte, l'achat de nombreuses machines, d'un im-
mense matériel, d'une flotte de vingt-deux navires
tant à voiles qu'à vapeur; et que toutes ces dépenses,
conséquences naturelles du début de l'opération, doi-
vent se répartir, non pas seulement sur les travaux
déjà exécutés, mais sur les frais généraux de
l'entreprise entière jusqu'à son complet achèvement.
Comme on le voit, il n'est pas une des assertions
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Il en est de même de la prétendue simulation de
la souscription égyptienne, puisque la Compagnie
a fait connaître qu'à compte sur cette souscription ;
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