Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1862 15 juillet 1862
Description : 1862/07/15 (A7,N146). 1862/07/15 (A7,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203300n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
222 L'ISTHME DE SUEZ,
trésors ont été découverts tels qu'ils ont étonné l'Eu-
rope. Mais je puis dire, je pense, milord maire, que
quand notre hôte illustre quittera ce toit cette nuit, il
emportera de cette galerie égyptienne des trésors que
l'Egypte elle-même ne dédaignera pas, des trésors non
moins valables que les découvertes d'un Belzoni ou d'un
Bunsen, car il emportera avec lui la sympathie d'un
corps éclaré et les respects d'un peuple libre. » (Ap-
plaudissements bruyants.)
Le banquet se termine par divers autres toasts
EURATOM IMPORTANT.
Nous recevons la lettre suivante que nous nous
permettons de publier, sans autorisation, en espérant
que cette liberté ne sera pas désapprouvée par son
honorable signataire, car les sentiments qu'il y ex-
prime sont de ceux qui ne peuvent inspirer pour son
auteur qu'une estime sympathique à tous ceux qui
la liront :
« Monsieur le rédacteur,
» Permettez que je vienne vous entretenir d'un scru-
pule qui m'est personnel. Votre ardeur à soutenir l'œu-
vre de Suez et l'honnêteté du fondateur, qui a depuis
longtemps enhardi nos capitaux dans une œuvre com-
merciale d'une moralité peut-être exceptionnelle, me
donnent la confiance que vous daignerez faire pénétrer un
peu de lumière dans les ténèbres de mon arithmétique.
M. de Lesseps, et vous monsieur le rédacteur, ne nous
avez-vous pas d'ailleurs habitués à la moralité des
moyens, maintenant ainsi notre foi à la hauteur de
notre estime, alors même que quelques doutes sur des
questions de détail pourraient surgir dans nos esprits ?
» M. de Lesseps ayant déclaré qu'il fallait pour la
chaussée de Port-Siïd 12,500 000 mètres cubes de blocs,
et l'évaluation du prix de revient de ces matériaux
ayant été portée à 14 fr. pour la provenance d'Alexan-
drie (Mex), et à "7 ou 8 francs, si je ne me trompe, pour
celle du centre de l'isthme, je vois surgir un chiffre
qui est bien de nature à faire craindre que notre capi-
tal ne soit insuffisant. Que serait-ce donc, s'il fallait
faire une jetée semblable à Suez, projet qui paraît aban-
donné, fort heureusement, mais sur le témoignage uni-
que d'un ingénieur.
» Je crois me rappeler, monsieur le rédacteur, que
M. Hardon avait proposé de prendre à forfait l'œuvre
entière pour 200 millions (chaussées comprises). Aurait-
il pu s'égarer ainsi dans une entreprise ruineuse pour
son cautionnement de 2 millions, car à 10 francs le mètre
cube, la jetée de Port-Snïd représente seule 125 millions.
A l'époque des pourparlers avec M. Hardon, le projet
de la jetée de Suez était un travail obligé; que serait-
il donc re,té pour le creusement des terrains de l'isthme?
» Tels sont mes motifs de doute. Permettez-moi d'es-
pérer de votre complaisance quelques éclaircissements.
Dussiez-vous laisser pressentir des emprunts dans les
dernières années de nos travaux, un mal prévu est un
mal à demi conjuré.
» Veuillez agréer, etc.
Il J. SALLE ESTlIADERE,
„ » Docteur-médecin.
» Condom (Gers), 20 juin 1562. »
Nous remercions cordialement l'honorable auteur
de cette lettre, car il nous signale une erreur très-
grave que nous avons laissé passer dans le compte
rendu de la conférence de M. Ferdinand de Lesseps
à l'Association polytechnique, inséré dansnotrenuméro
du 15 juin, et qu'il est essentiel de rectifier par une
publicité égale à celle qu'a obtenue cette erreur elle-
même.
Ce n'est point 12,500,000 mètres cubes (douze mil-
lions cinq cent mille mètres cubes) de pierres qui
doivent être jetés en mer pour construire les jetées
du canal. C'est seulement 1,250.000 mètres cubes (un
million deux cent cinquante mille mètres cubes). C'est
le chiffre qu'avait mentionné dans la séance M. Fer-
dinand de Lesseps. Une erreur de sténographie a
introduit -dans le chiffre un zéro de plus, et les
1,250,000 mètres cubes se sont transformés en
12,500,000.
Dans la préoccupation et la hâte de la correction,
cette inexactitude, toute énorme qu'elle était, a
échappé aux yeux, et nous comprenons parfaitement
qu'elle ait provoqué les observations ci dessus aux-
quelles, nous le pensons, nous n'avons pas à répondre
plus amplement après cette rectification nécessaire
ERNEST DESPLACES.
LE JOURNAL DIS DÉBATS ET LA LETTRE A M. LAYARD.
Nous regrettons vivement que le défaut d'espace ne
nous ait pas permis jusqu'ici d'offrir à nos lecteurs
une analyse de la belle discussion à laquelle s'est
livrée la presse française à propos de la lettre adressée
par M. Ferdinand de Lesseps à M. Layard, en ré-
ponse aux allégations produites au sujet des travaux
du canal de Suez dans la Chambre des communes
d'Angleterre. Nous les en dédommageons, autant
qu'il est en nous, aujourd'hui, en reproduisant le re-
marquable article suivant publié par le Journal des
Débats du 24 juin.
FLEURY.
Si l'on veut se faire une idée du revirement qui s'est
opéré dans l'esprit de nos voisins sur la question rela-
tive à l'isthme de Suez, il faut lire la conversation par-
lementaire qui s'est engagée dernièrement sur ce su-
jet à la Chambre des communes. On verra ce qui reste
aujourd'hui des arguments que certains hommes d'Etat
anglais exploitaient avec tant d'aplomb il y-a deux ou
trois ans contre le canal maritime. A vrai dire, on n'a
plus d'objection contre l'entreprise en elle-même; on
ne la discute pas, on ne la critique plus ni comme im-
trésors ont été découverts tels qu'ils ont étonné l'Eu-
rope. Mais je puis dire, je pense, milord maire, que
quand notre hôte illustre quittera ce toit cette nuit, il
emportera de cette galerie égyptienne des trésors que
l'Egypte elle-même ne dédaignera pas, des trésors non
moins valables que les découvertes d'un Belzoni ou d'un
Bunsen, car il emportera avec lui la sympathie d'un
corps éclaré et les respects d'un peuple libre. » (Ap-
plaudissements bruyants.)
Le banquet se termine par divers autres toasts
EURATOM IMPORTANT.
Nous recevons la lettre suivante que nous nous
permettons de publier, sans autorisation, en espérant
que cette liberté ne sera pas désapprouvée par son
honorable signataire, car les sentiments qu'il y ex-
prime sont de ceux qui ne peuvent inspirer pour son
auteur qu'une estime sympathique à tous ceux qui
la liront :
« Monsieur le rédacteur,
» Permettez que je vienne vous entretenir d'un scru-
pule qui m'est personnel. Votre ardeur à soutenir l'œu-
vre de Suez et l'honnêteté du fondateur, qui a depuis
longtemps enhardi nos capitaux dans une œuvre com-
merciale d'une moralité peut-être exceptionnelle, me
donnent la confiance que vous daignerez faire pénétrer un
peu de lumière dans les ténèbres de mon arithmétique.
M. de Lesseps, et vous monsieur le rédacteur, ne nous
avez-vous pas d'ailleurs habitués à la moralité des
moyens, maintenant ainsi notre foi à la hauteur de
notre estime, alors même que quelques doutes sur des
questions de détail pourraient surgir dans nos esprits ?
» M. de Lesseps ayant déclaré qu'il fallait pour la
chaussée de Port-Siïd 12,500 000 mètres cubes de blocs,
et l'évaluation du prix de revient de ces matériaux
ayant été portée à 14 fr. pour la provenance d'Alexan-
drie (Mex), et à "7 ou 8 francs, si je ne me trompe, pour
celle du centre de l'isthme, je vois surgir un chiffre
qui est bien de nature à faire craindre que notre capi-
tal ne soit insuffisant. Que serait-ce donc, s'il fallait
faire une jetée semblable à Suez, projet qui paraît aban-
donné, fort heureusement, mais sur le témoignage uni-
que d'un ingénieur.
» Je crois me rappeler, monsieur le rédacteur, que
M. Hardon avait proposé de prendre à forfait l'œuvre
entière pour 200 millions (chaussées comprises). Aurait-
il pu s'égarer ainsi dans une entreprise ruineuse pour
son cautionnement de 2 millions, car à 10 francs le mètre
cube, la jetée de Port-Snïd représente seule 125 millions.
A l'époque des pourparlers avec M. Hardon, le projet
de la jetée de Suez était un travail obligé; que serait-
il donc re,té pour le creusement des terrains de l'isthme?
» Tels sont mes motifs de doute. Permettez-moi d'es-
pérer de votre complaisance quelques éclaircissements.
Dussiez-vous laisser pressentir des emprunts dans les
dernières années de nos travaux, un mal prévu est un
mal à demi conjuré.
» Veuillez agréer, etc.
Il J. SALLE ESTlIADERE,
„ » Docteur-médecin.
» Condom (Gers), 20 juin 1562. »
Nous remercions cordialement l'honorable auteur
de cette lettre, car il nous signale une erreur très-
grave que nous avons laissé passer dans le compte
rendu de la conférence de M. Ferdinand de Lesseps
à l'Association polytechnique, inséré dansnotrenuméro
du 15 juin, et qu'il est essentiel de rectifier par une
publicité égale à celle qu'a obtenue cette erreur elle-
même.
Ce n'est point 12,500,000 mètres cubes (douze mil-
lions cinq cent mille mètres cubes) de pierres qui
doivent être jetés en mer pour construire les jetées
du canal. C'est seulement 1,250.000 mètres cubes (un
million deux cent cinquante mille mètres cubes). C'est
le chiffre qu'avait mentionné dans la séance M. Fer-
dinand de Lesseps. Une erreur de sténographie a
introduit -dans le chiffre un zéro de plus, et les
1,250,000 mètres cubes se sont transformés en
12,500,000.
Dans la préoccupation et la hâte de la correction,
cette inexactitude, toute énorme qu'elle était, a
échappé aux yeux, et nous comprenons parfaitement
qu'elle ait provoqué les observations ci dessus aux-
quelles, nous le pensons, nous n'avons pas à répondre
plus amplement après cette rectification nécessaire
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Nous regrettons vivement que le défaut d'espace ne
nous ait pas permis jusqu'ici d'offrir à nos lecteurs
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livrée la presse française à propos de la lettre adressée
par M. Ferdinand de Lesseps à M. Layard, en ré-
ponse aux allégations produites au sujet des travaux
du canal de Suez dans la Chambre des communes
d'Angleterre. Nous les en dédommageons, autant
qu'il est en nous, aujourd'hui, en reproduisant le re-
marquable article suivant publié par le Journal des
Débats du 24 juin.
FLEURY.
Si l'on veut se faire une idée du revirement qui s'est
opéré dans l'esprit de nos voisins sur la question rela-
tive à l'isthme de Suez, il faut lire la conversation par-
lementaire qui s'est engagée dernièrement sur ce su-
jet à la Chambre des communes. On verra ce qui reste
aujourd'hui des arguments que certains hommes d'Etat
anglais exploitaient avec tant d'aplomb il y-a deux ou
trois ans contre le canal maritime. A vrai dire, on n'a
plus d'objection contre l'entreprise en elle-même; on
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