Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1862 01 août 1862
Description : 1862/08/01 (A7,N147). 1862/08/01 (A7,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
242 L'ISTHME DE SUEZ,
grande prospérité de la république de Venise, se trou-
vera appelée à prendre un rang et une importance
inappréciables parmi les mers européennes, alors nous
serons forcés de reconnaître qu'aucune dépense n'est
trop élevée, aucun effort trop grand, pour nous assurer
la libre possession de ce grand bassin, pour défendre et
assurer dans l'avenir, pour la plus grande utilité de la
monarchie autrichienne, notre commerce, notre navi-
gation, nos plus chers intérêts économiques et natio-
naux. »
S. Exc. M. le baron de Burger constate l'intérêt
de la monarchie autrichienne au percement de
l'isthme de Suez. Le pays ne doit reculer devant
aucun effort, devant aucune dépense , pour assurer
sa prépondérance maritime dans la mer Adriatique ;
le canal attaqué par le correspondant de la Gazette
de Cologne doit rendre à cette mer l'ancienne pros-
périté qui a fait la gloire de Venise. L'orateur
affirme que les ingénieurs et les experts envoyés
de Trieste pour vérifier l'état des travaux sur les
lieux, ont rendu un compte favorable sur le pro-
chain établissement du canal de Suez.
Nous rappellerons à la Gazette de Cologne que c'est
dans le courant du mois de novembre dernier que
la commission autrichienne dont parle M. de Burger
a visité l'isthme de Suez. Elle se composait de
M. de Revoltella, banquier à Trieste, de M. l'ingé-
nieur Sforzi, de M. le commandant Nicolich, officier
supérieur de la marine impériale et royale autri-
chienne. Elle a examiné la ligne entière des travaux
dans tous ses détails, ceux du canal maritime comme
ceux du canal d'eau douce. Et c'est après cet exa-
men qu'elle a présenté un rapport favorable. L'o -
pinion de M. de Burger s'appuyant sur les vérifica-
tions de la commission autrichienne a un autre poids,
ce nous semble, que les fables malveillantes ac-
cueillies si légèrement par le correspondant de la
Gazette de Cologne.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE UNE RÉPONSE A LA GAZETTE DE COLOGNE.
Nous trouvons dans un petit journal du départe-
ment de l'Isère, la Glaneuse voironnaise, une lettre
qui a été adressée du seuil d'El-Guisr à cette feuille,
et qui est aussi un démenti aux assertions du cor-
respondant de la Gazette de Cologne.
« On travaille peu à l'isthme »,dit le correspondant
a la Gazette de Cologne. « Nous avons beaucoup de
ravail en ce moment, ce qui fait que je suis si pa-
resseux pour vous écrire », dit le correspondant de
la Glaneuse voironnaise.
Le correspondant de la Gazette de Cologne n'a pu
visiter les travaux du canal ; celui de la Glaneuse
voironnaise est sur les lieux, au seuil d'El-Guisr, au
centre des travaux.
Voici la correspondance de la feuille de l'Isère,
accompagnée de quelques mots dont la rédaction du
journal l'a fait précéder. Il est inutile que nous fas-
sions ressortir l'expression de vérité et de sincérité
qu'on y rencontre. C'estîun travailleur qui dit, sans
prétention, ce qu'il voit, ce qu'il fait, et qui a par
conséquent une toute autre autorité que celle de
quelques coteries hostiles d'Alexandrie.
ERNEST DESPLACES.
« Nous recevons d'un de nos amis, abonné à la Gla-
neuse et actuellement à l'isthme de Suez, de très-inté-
ressants détails sur cette gigantesque entreprise digne
du génie de la France. Nos lecteurs nous sauront
gré de leur en faire part:
« Je suis toujours au seuil d'El-Guisr, bien por-
» tant et supportant bravement une chaleur de 40 de-
» grés à l'ombre.
» La chaleur, comme vous le voyez, est assez forte.
» Par bonheur, presque tous les jours, le vent du
» nord se lève, sans quoi nous rôtirions tous.
» Nous avons, pour nous garantir du soleil, des
» couffies. Ce sont de grands mouchoirs en soie de cou-
» leurs bariolées qu'on met sur son tarbouche, ou
» bonnet égyptien sous lequel se trouve encore un
» bonnet blanc appelé taquié.
» D'autres portent des casques excessivement légers,
» avec des ouvertures, dans le genre des casques de
» pompiers.
» Ils sont recouverts en toile grise avec une gaze
» blanche flottant par derrière.
» Tout cela est indispensable pour se préserver des
» rayons du soleil.
» Nous avons beaucoup de travail en ce moment, ce
» qui fait que je suis si paresseux pour écrire.
» Nous commençons à 6 heures du matin (et quelque-
» fois à 5 heures) jusqu'à 10 heures où l'on va déjeu-
» ner. On recommence à 2 heures jusqu'à 1 heures du
» soir. On exige dix heures de travail.
» On travaille toujours activement à creuser le-ca-
» nal. Il y a vingt à vingt-cinq mille ouvriers éche-
» lonnés sur la ligne.
» C'est un curieux spectacle à voir tous ces Arabes
» fellahs moitié nus transporter le sable dans des couffes.
» Ils se servent de pioches larges n'ayant qu'un seul
n côté, et de couffes (petits paniers en joncs du pays).
» Quant aux pelles, ils trouvent que leurs mains sont
» plus commodes.
» Le travail se fait très-bien et le succès du canal
» est assuré, car on est bien approvisionné, bien nourri
» et l'eau du Nil est excellente. Aussi les Anglais au-
D ront un pied de nez quand ils verront la Méditerranée
» aller s'installer dans la mer Houge et l'embrasser
» fraternellement.
» A plus tard de nouveaux détails.
» B. v
grande prospérité de la république de Venise, se trou-
vera appelée à prendre un rang et une importance
inappréciables parmi les mers européennes, alors nous
serons forcés de reconnaître qu'aucune dépense n'est
trop élevée, aucun effort trop grand, pour nous assurer
la libre possession de ce grand bassin, pour défendre et
assurer dans l'avenir, pour la plus grande utilité de la
monarchie autrichienne, notre commerce, notre navi-
gation, nos plus chers intérêts économiques et natio-
naux. »
S. Exc. M. le baron de Burger constate l'intérêt
de la monarchie autrichienne au percement de
l'isthme de Suez. Le pays ne doit reculer devant
aucun effort, devant aucune dépense , pour assurer
sa prépondérance maritime dans la mer Adriatique ;
le canal attaqué par le correspondant de la Gazette
de Cologne doit rendre à cette mer l'ancienne pros-
périté qui a fait la gloire de Venise. L'orateur
affirme que les ingénieurs et les experts envoyés
de Trieste pour vérifier l'état des travaux sur les
lieux, ont rendu un compte favorable sur le pro-
chain établissement du canal de Suez.
Nous rappellerons à la Gazette de Cologne que c'est
dans le courant du mois de novembre dernier que
la commission autrichienne dont parle M. de Burger
a visité l'isthme de Suez. Elle se composait de
M. de Revoltella, banquier à Trieste, de M. l'ingé-
nieur Sforzi, de M. le commandant Nicolich, officier
supérieur de la marine impériale et royale autri-
chienne. Elle a examiné la ligne entière des travaux
dans tous ses détails, ceux du canal maritime comme
ceux du canal d'eau douce. Et c'est après cet exa-
men qu'elle a présenté un rapport favorable. L'o -
pinion de M. de Burger s'appuyant sur les vérifica-
tions de la commission autrichienne a un autre poids,
ce nous semble, que les fables malveillantes ac-
cueillies si légèrement par le correspondant de la
Gazette de Cologne.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE UNE RÉPONSE A LA GAZETTE DE COLOGNE.
Nous trouvons dans un petit journal du départe-
ment de l'Isère, la Glaneuse voironnaise, une lettre
qui a été adressée du seuil d'El-Guisr à cette feuille,
et qui est aussi un démenti aux assertions du cor-
respondant de la Gazette de Cologne.
« On travaille peu à l'isthme »,dit le correspondant
a la Gazette de Cologne. « Nous avons beaucoup de
ravail en ce moment, ce qui fait que je suis si pa-
resseux pour vous écrire », dit le correspondant de
la Glaneuse voironnaise.
Le correspondant de la Gazette de Cologne n'a pu
visiter les travaux du canal ; celui de la Glaneuse
voironnaise est sur les lieux, au seuil d'El-Guisr, au
centre des travaux.
Voici la correspondance de la feuille de l'Isère,
accompagnée de quelques mots dont la rédaction du
journal l'a fait précéder. Il est inutile que nous fas-
sions ressortir l'expression de vérité et de sincérité
qu'on y rencontre. C'estîun travailleur qui dit, sans
prétention, ce qu'il voit, ce qu'il fait, et qui a par
conséquent une toute autre autorité que celle de
quelques coteries hostiles d'Alexandrie.
ERNEST DESPLACES.
« Nous recevons d'un de nos amis, abonné à la Gla-
neuse et actuellement à l'isthme de Suez, de très-inté-
ressants détails sur cette gigantesque entreprise digne
du génie de la France. Nos lecteurs nous sauront
gré de leur en faire part:
« Je suis toujours au seuil d'El-Guisr, bien por-
» tant et supportant bravement une chaleur de 40 de-
» grés à l'ombre.
» La chaleur, comme vous le voyez, est assez forte.
» Par bonheur, presque tous les jours, le vent du
» nord se lève, sans quoi nous rôtirions tous.
» Nous avons, pour nous garantir du soleil, des
» couffies. Ce sont de grands mouchoirs en soie de cou-
» leurs bariolées qu'on met sur son tarbouche, ou
» bonnet égyptien sous lequel se trouve encore un
» bonnet blanc appelé taquié.
» D'autres portent des casques excessivement légers,
» avec des ouvertures, dans le genre des casques de
» pompiers.
» Ils sont recouverts en toile grise avec une gaze
» blanche flottant par derrière.
» Tout cela est indispensable pour se préserver des
» rayons du soleil.
» Nous avons beaucoup de travail en ce moment, ce
» qui fait que je suis si paresseux pour écrire.
» Nous commençons à 6 heures du matin (et quelque-
» fois à 5 heures) jusqu'à 10 heures où l'on va déjeu-
» ner. On recommence à 2 heures jusqu'à 1 heures du
» soir. On exige dix heures de travail.
» On travaille toujours activement à creuser le-ca-
» nal. Il y a vingt à vingt-cinq mille ouvriers éche-
» lonnés sur la ligne.
» C'est un curieux spectacle à voir tous ces Arabes
» fellahs moitié nus transporter le sable dans des couffes.
» Ils se servent de pioches larges n'ayant qu'un seul
n côté, et de couffes (petits paniers en joncs du pays).
» Quant aux pelles, ils trouvent que leurs mains sont
» plus commodes.
» Le travail se fait très-bien et le succès du canal
» est assuré, car on est bien approvisionné, bien nourri
» et l'eau du Nil est excellente. Aussi les Anglais au-
D ront un pied de nez quand ils verront la Méditerranée
» aller s'installer dans la mer Houge et l'embrasser
» fraternellement.
» A plus tard de nouveaux détails.
» B. v
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