Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1862 15 juillet 1862
Description : 1862/07/15 (A7,N146). 1862/07/15 (A7,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203300n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
224 L'ISTHME DE SUEZ,
avec le temps le fléau de l'usure, qui est devenu la
huitième plaie de l'Egypte. Il a le droit d'ajouter qu'en
élevant progressivement le fellah à la dignité d'ouvrier
libre, elle apporte un concours efficace à l'œuvre de
civilisation entreprise et activement poussée par le
prince éclairé qui gouverne aujourd'hui l'antique terre
des Pharaons.
Un des orateurs qui ont pris part au débat, M. Layard
lui-même, a cru pouvoir avancer que la Compagnie
aurait déjà dépensé le quart de son capital, c'est-à-
dire 50 millions, bien que, selon lui, ses travaux ne
soient que médiocrement avancés. M. de Lesseps réduit
de 50 à 40 millions la somme des dépenses déjà faites,
et il entre, sur la nature de ces dépenses, dans des ex-
plications qui prouvent que cette allégation des ora-
teurs anglais n'est pas mieux fondée que toutes les
autres.
Dans tous les cas, s'il est un pays qui soit sans
droit, sans titre et sans prétexte pour contrôler la mar-
che administrative et financière de l'entreprise, c'est
l'Angleterre, puisqu'elle n'y contribue en rien de son
argent. Nos voisins et nos alliés doivent savoir que
dans cette affaire ils ont toutes les chances de gain,
sans aucune chance de perte. Si l'opération réussit, ils
en profiteront pour le moins autant qu'aucune autre
nation; si elle échoue, que leur importe? Ce qu'il y
aurait de plus digne et de plus habile à la fois pour
l'Angleterre et pour les hommes qui parlent en son
nom, ce serait donc d'en finir avec ce système de dé-
nigrement, avec cette guerre de chicane ; ce serait de
laisser faire ce qu'ils n'ont plus le moyen d'empêcher,
et ce qu'ils ne voudraient plus empêcher peut-être,
alors même qu'ils en auraient le moyen. C'est par ce
conseil amical que M. de Lesseps termine sa loyale
protestation, qui, nous n'en doutons pas, sera comprise
et approuvée dans toute l'Europe.
L. ALLOURY.
LE CANAL DE SUEZ
Salut des colonies anglaises aux tudes.
L'insurrection qui, il y a trois ans, a ensanglanté
les Indes, est-elle pour jamais étouffée? On a lieu
de craindre le contraire, si l'on en croit les nouvelles
apportées par le dernier courrier. On lit en effet dans
le Moniteur :
« On* n'est pas sans crainte sur un mouvement indi-
gène dans le nord-ouest. La population est très-agitée;
on saisit des correspondances venant de la Mecque et-
ad r éles à des résidents d'une grande ville mahomé-
II e supérieure, correspondances qui portent
vCîmactère de sédition et d'excitation reli-
^iusefy s, on a vu circuler un certain nombre
il ou gâteaux bénits qui ont déjà servi
ralliement dans la grande insurrection et
siregàs^nt de main en main. Mais aujourd'hui
wtrtuLie
face à un mouvement, quel qu'il soit. On a arrêté Rao-
Saib, un des chefs de résurrection et neveu du fa-
meux rajah de Bithour ; mais quant au personnage
qu'on avait pris, il y a quelques mois, pour Nana-Saïb
lui-même, il parait que l'erreur a été reconnue, et on
l'a relâché. »
L'Angleterre comprendra-t-elle enfin de quelle im-
portance est le canal de Suez pour l'avenir de sa
domination dans l'Inde? Comprendra-t-elle tous les
avantages qui résulteraient pour elle d'une voie de
communication qui en trois semaines porterait ses
soldats et ses approvisionnements à Bombay et à
Calcutta.
J. MONGIN.
LE MONITEUR DE LA FLOTTE
Et les Conférences de H. de Lesseps,
Voici en quels termes, dans son numéro du 10
juillet, le Moniteur de la Flotte apprécie les confé-
rences données par M. de Lesseps à l'Association
polytechnique, en publiant un large extrait de la
première de ces conférences.
J. MONGIN.
L'ISTHME DE SUEZ.
« La popularité qui s'attache en France à l'entreprise
de M. Ferdinand de Lesseps, et les vives sympathies
qui accompagnent son nom, résultent d'abord d'un sen-
timent de patriotisme. On aime que l'initiative de cette
œuvre grande et difficile appartienne à un Français,
et d'ailleurs nous ne jurerions pas que l'hostilité de l'An -
gleterre officielle n'eût contribué pour beaucoup à
grandir et à propager ce sentiment.
» C'est celui qui domine dans la nation en général, et
l'accueil enthousiaste que M. F. de Lesseps a reçu aux
séances de l'Association polytechnique lorsqu'il est venu
y exposer, à un point de vue très-élevé et très-large,
le système de travaux adoptés pour ouvrir le canal de
Suez, n'a pas d'autre origine. Quant à la haute estime
dans laquelle on tient le courage, les vues élevées et
surtout la persévérance d'un homme, c'est un autre
sentiment, un sentiment plus froid, plus réfléchi, et
qui anime seulement le public intelligent. Les masses
n'y regardent pas de si près ; il y a un homme qui,
loin de la France et au milieu d'une terre ancienne et
illustre, construit un canal qui doit abréger le chemin
des Indes pour le commerce du monde, et qui doit faire
entrer les autres puissances maritimes en partage
avec l'Angleterre; voilà ce qu'elles voient, ce qu'elles
comprennent, ce qu'elles applaudissent.
» Avec une réserve qui s'explique, et en présence
d'un public passionné, M. F. de Lesseps, dans ses deux
conférences, a évité de parler de l'Angleterre, et il a
bien fait, mais s'il en eût parlé l'enthousiasme eût pris
assurément un accent plus vif, et nous n'en voulons
pour preuve qu'une innocente plaisanterie contre les
oracles modernes, plaisanterie qui a fait éclater l'assem-
blée en hilarité et en bravos prolongés.
» Quoi qu'il en soit, ce que la France fait en Egypte,
avec le temps le fléau de l'usure, qui est devenu la
huitième plaie de l'Egypte. Il a le droit d'ajouter qu'en
élevant progressivement le fellah à la dignité d'ouvrier
libre, elle apporte un concours efficace à l'œuvre de
civilisation entreprise et activement poussée par le
prince éclairé qui gouverne aujourd'hui l'antique terre
des Pharaons.
Un des orateurs qui ont pris part au débat, M. Layard
lui-même, a cru pouvoir avancer que la Compagnie
aurait déjà dépensé le quart de son capital, c'est-à-
dire 50 millions, bien que, selon lui, ses travaux ne
soient que médiocrement avancés. M. de Lesseps réduit
de 50 à 40 millions la somme des dépenses déjà faites,
et il entre, sur la nature de ces dépenses, dans des ex-
plications qui prouvent que cette allégation des ora-
teurs anglais n'est pas mieux fondée que toutes les
autres.
Dans tous les cas, s'il est un pays qui soit sans
droit, sans titre et sans prétexte pour contrôler la mar-
che administrative et financière de l'entreprise, c'est
l'Angleterre, puisqu'elle n'y contribue en rien de son
argent. Nos voisins et nos alliés doivent savoir que
dans cette affaire ils ont toutes les chances de gain,
sans aucune chance de perte. Si l'opération réussit, ils
en profiteront pour le moins autant qu'aucune autre
nation; si elle échoue, que leur importe? Ce qu'il y
aurait de plus digne et de plus habile à la fois pour
l'Angleterre et pour les hommes qui parlent en son
nom, ce serait donc d'en finir avec ce système de dé-
nigrement, avec cette guerre de chicane ; ce serait de
laisser faire ce qu'ils n'ont plus le moyen d'empêcher,
et ce qu'ils ne voudraient plus empêcher peut-être,
alors même qu'ils en auraient le moyen. C'est par ce
conseil amical que M. de Lesseps termine sa loyale
protestation, qui, nous n'en doutons pas, sera comprise
et approuvée dans toute l'Europe.
L. ALLOURY.
LE CANAL DE SUEZ
Salut des colonies anglaises aux tudes.
L'insurrection qui, il y a trois ans, a ensanglanté
les Indes, est-elle pour jamais étouffée? On a lieu
de craindre le contraire, si l'on en croit les nouvelles
apportées par le dernier courrier. On lit en effet dans
le Moniteur :
« On* n'est pas sans crainte sur un mouvement indi-
gène dans le nord-ouest. La population est très-agitée;
on saisit des correspondances venant de la Mecque et-
ad r éles à des résidents d'une grande ville mahomé-
II e supérieure, correspondances qui portent
vCîmactère de sédition et d'excitation reli-
^iusefy s, on a vu circuler un certain nombre
il ou gâteaux bénits qui ont déjà servi
ralliement dans la grande insurrection et
siregàs^nt de main en main. Mais aujourd'hui
wtrtuLie
face à un mouvement, quel qu'il soit. On a arrêté Rao-
Saib, un des chefs de résurrection et neveu du fa-
meux rajah de Bithour ; mais quant au personnage
qu'on avait pris, il y a quelques mois, pour Nana-Saïb
lui-même, il parait que l'erreur a été reconnue, et on
l'a relâché. »
L'Angleterre comprendra-t-elle enfin de quelle im-
portance est le canal de Suez pour l'avenir de sa
domination dans l'Inde? Comprendra-t-elle tous les
avantages qui résulteraient pour elle d'une voie de
communication qui en trois semaines porterait ses
soldats et ses approvisionnements à Bombay et à
Calcutta.
J. MONGIN.
LE MONITEUR DE LA FLOTTE
Et les Conférences de H. de Lesseps,
Voici en quels termes, dans son numéro du 10
juillet, le Moniteur de la Flotte apprécie les confé-
rences données par M. de Lesseps à l'Association
polytechnique, en publiant un large extrait de la
première de ces conférences.
J. MONGIN.
L'ISTHME DE SUEZ.
« La popularité qui s'attache en France à l'entreprise
de M. Ferdinand de Lesseps, et les vives sympathies
qui accompagnent son nom, résultent d'abord d'un sen-
timent de patriotisme. On aime que l'initiative de cette
œuvre grande et difficile appartienne à un Français,
et d'ailleurs nous ne jurerions pas que l'hostilité de l'An -
gleterre officielle n'eût contribué pour beaucoup à
grandir et à propager ce sentiment.
» C'est celui qui domine dans la nation en général, et
l'accueil enthousiaste que M. F. de Lesseps a reçu aux
séances de l'Association polytechnique lorsqu'il est venu
y exposer, à un point de vue très-élevé et très-large,
le système de travaux adoptés pour ouvrir le canal de
Suez, n'a pas d'autre origine. Quant à la haute estime
dans laquelle on tient le courage, les vues élevées et
surtout la persévérance d'un homme, c'est un autre
sentiment, un sentiment plus froid, plus réfléchi, et
qui anime seulement le public intelligent. Les masses
n'y regardent pas de si près ; il y a un homme qui,
loin de la France et au milieu d'une terre ancienne et
illustre, construit un canal qui doit abréger le chemin
des Indes pour le commerce du monde, et qui doit faire
entrer les autres puissances maritimes en partage
avec l'Angleterre; voilà ce qu'elles voient, ce qu'elles
comprennent, ce qu'elles applaudissent.
» Avec une réserve qui s'explique, et en présence
d'un public passionné, M. F. de Lesseps, dans ses deux
conférences, a évité de parler de l'Angleterre, et il a
bien fait, mais s'il en eût parlé l'enthousiasme eût pris
assurément un accent plus vif, et nous n'en voulons
pour preuve qu'une innocente plaisanterie contre les
oracles modernes, plaisanterie qui a fait éclater l'assem-
blée en hilarité et en bravos prolongés.
» Quoi qu'il en soit, ce que la France fait en Egypte,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203300n/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203300n/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203300n/f8.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203300n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203300n
Facebook
Twitter