Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1862 15 juillet 1862
Description : 1862/07/15 (A7,N146). 1862/07/15 (A7,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203300n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
218 L'ISTHME DE SUEZ,
les eaux de la Méditerranée viendront remplir le
bassin du lac Timsah.
A Timsah on se prépare. La ville se construit ; on
travaille aux fondations du quai.
Le canal d'eau douce se maintient dans d'ex-
cellentes conditions. On pouvait craindre que par
suite des basses eaux du Nil, le canal n'étant pas
encore creusé à sa profondeur définitive, la naviga-
tion eût à subir un moment quelques entraves. Il
n'en a rien été. L'eau a toujours coulé avec abon-
dance, et l'on est assuré pour l'avenir de cette économi-
que voie de transport. Cependant pour parer à tou-
tes les éventualités, on fait approfondir du côté de
Zagazig; et en faisant refluer, du canal Charkouié,
comme au surplus on a fait cette année, une partie
de son excédant dansl'Ouady, on assurera la naviga-
tion, même dans les plus basses eaux.
Le Nil commence à entrer dans sa période ascen-
dante ; l'inondation annuelle semble promettre d'être
forte.
D'un autre côté, les ingénieurs s'occupent active-
ment des mesures à prendre pour exécuter la prolon-
gation du canal d'eau douce jusqu'à Suez. Les ser-
vices si réels qu'a rendus le canal de Zagazig à Tim-
sah pour le percement du seuil d'El-Guisr, ont dé-
montré l'utilité et la presque nécessité d'un travail
du même ordre pour la continuation des travaux de
Timsah à Suez. Le canal d'eau douce se prolongean
contournera donc le lac Timsah, point où il s'arrête
maintenant, longera le seuil du Serapeum, côtoiera
les lacs Amers dans leur partie occidentale, puis se
dirigera sur Suez, en une ligne parallèle au tracé du
canal maritime. Les études se poursuivent pour atta-
quer ces travaux au mois d'octobre. Il a fallu six mois
pour creuser la première partie da canal avec un
personnel de fr,000 fellahs environ. On nous fait es-
pérer qu'il ne faudra pas beaucoup plus de temps
pour la continuation jusqu'à Suez, bien que le par-
cours soit bien plus considérable; car la Compagnie
est dans l'intention de doubler et peut-être de tripler
le nombre des travailleurs.
Dès que cette seconde section sera navigable, on
procédera à l'exploitation des belles carrières de Ge-
bel-Geneffé.
En même temps, on fera marcher vers Suez les
travaux de la rigole maritime.
Tout s'organise pour une très-énergique campa-
gne d'hiver, campagne qui sera plus fructueuse en-
core que celle de 1861-1862 qui, cependant, a pro-
duit de si heureux résultats. Les recrutements, au
surplus, se font avec facilité. Les contingents dont
le service est terminé sont immédiatement et sans
interruption remplacés par des contingents nou-
veaux. La moisson est terminée depuis longtemps
en Egypte ; il sera facile d'augmenter le nombre des
ouvriers. Le représentant du vice-roi sur l'isthme,
Ismaïl-Bey, sert bien et énergiquement l'entreprise.
Il rend les cheiks responsables de l'exécution des
services commandés, et il arrive ainsi à faire faire un
travail qui ne laisse rien à désirer. Ajoutons qu'il
veille, avec une sollicitude à laquelle le fellah n'a
pas été habitué jusqu'ici, à ce que les hommes soient ,é
bien nourris et bien soignés. C'est ainsi que derniè-
rement un Arabe lui ayant présenté un biscuit qui
se trouvait légèrement gâté, il s'est rendu dans les
magasins pour y faire une sorte de vérification.
Après avoir examiné et cassé un certain nombre
de biscuits pris au hasard, il put se convaincre
que celui qu'on lui présentait avait échappé au
triage, qu'il était une exception tout à fait isolée.
Il y avait là sept ou huit cent mille biscuits ; leur
triage dans les magasins n'avait pas exigé un per-
sonnel de moins de quatre-vingts personnes.
Les approvisionnements sur toute la ligne des tra-
vaux sont complets. A Port-Saïd, l'eau douce et les
légumes apportés par le lac Menzaleh, arrivent ré-
gulièrement. Le seuil est amplement fourni; il pour-
rait nourrir facilement cinquante mille hommes à la
fois. Le service de l'intendance, créé il n'y a pas en-
core une année, pourvoit à tous les besoins. Dans le
courant de juin, les magasins de Boulac, près le
Caire, ont expédié sur le canal environ 800,000
kilos de biscuits. Il a suffi d'un travail de huit jours
pour faire cet énorme envoi.
D'un autre côté, l'importance toujours croissante
de Port-Saïd sollicite de nouvelles voies de commu-
nication avec l'Egypte et l'Europe. Nous croyons sa-
voir que l'une des plus importantes compagnies
maritimes de Marseille, la maison Bazin et ce, s'oc-
cupe d'organiser un service régulier entre Alexan-
drie, Port-Saïd et Marseille. Un premier départ d'essai
a eu lieu d'Alexandrie pour Port Saïd le 22 juin.
C'est le navire à vapeur le Biiantin qui a commencé
le service. En douze heures de temps, il a débarqué
à Port-Saïd , malgré une mer assez houleuse, 150
tonnes de marchandises. Puis il a pris des passagers
directs pour France.
Tel est l'ensemble des nouvelles que nous avons
reçues. Nous pensons que nos lecteurs n'y trouve-
ront, comme nous, que des éléments de sécurité et
de confiance pour l'avenir. Nous ne mentionnerons
plus qu'un seul fait. Bien qu'il ne se rattache pas à
l'exécution de l'œuvre , il est une preuve des senti-
ments qui animent le personnel européen, et de la
confiance qu'on peut mettre en lui dans toutes les
circonstances. Dans le milieu de juin, un incendie
s'est déclaré au Caire dans les magasins du gouver-
nement qui limitent au nord ceux de l'entreprise.
Les premiers secours ont été portés par les employés
de la Compagnie, et ce sont eux qui, en fait, ont
les eaux de la Méditerranée viendront remplir le
bassin du lac Timsah.
A Timsah on se prépare. La ville se construit ; on
travaille aux fondations du quai.
Le canal d'eau douce se maintient dans d'ex-
cellentes conditions. On pouvait craindre que par
suite des basses eaux du Nil, le canal n'étant pas
encore creusé à sa profondeur définitive, la naviga-
tion eût à subir un moment quelques entraves. Il
n'en a rien été. L'eau a toujours coulé avec abon-
dance, et l'on est assuré pour l'avenir de cette économi-
que voie de transport. Cependant pour parer à tou-
tes les éventualités, on fait approfondir du côté de
Zagazig; et en faisant refluer, du canal Charkouié,
comme au surplus on a fait cette année, une partie
de son excédant dansl'Ouady, on assurera la naviga-
tion, même dans les plus basses eaux.
Le Nil commence à entrer dans sa période ascen-
dante ; l'inondation annuelle semble promettre d'être
forte.
D'un autre côté, les ingénieurs s'occupent active-
ment des mesures à prendre pour exécuter la prolon-
gation du canal d'eau douce jusqu'à Suez. Les ser-
vices si réels qu'a rendus le canal de Zagazig à Tim-
sah pour le percement du seuil d'El-Guisr, ont dé-
montré l'utilité et la presque nécessité d'un travail
du même ordre pour la continuation des travaux de
Timsah à Suez. Le canal d'eau douce se prolongean
contournera donc le lac Timsah, point où il s'arrête
maintenant, longera le seuil du Serapeum, côtoiera
les lacs Amers dans leur partie occidentale, puis se
dirigera sur Suez, en une ligne parallèle au tracé du
canal maritime. Les études se poursuivent pour atta-
quer ces travaux au mois d'octobre. Il a fallu six mois
pour creuser la première partie da canal avec un
personnel de fr,000 fellahs environ. On nous fait es-
pérer qu'il ne faudra pas beaucoup plus de temps
pour la continuation jusqu'à Suez, bien que le par-
cours soit bien plus considérable; car la Compagnie
est dans l'intention de doubler et peut-être de tripler
le nombre des travailleurs.
Dès que cette seconde section sera navigable, on
procédera à l'exploitation des belles carrières de Ge-
bel-Geneffé.
En même temps, on fera marcher vers Suez les
travaux de la rigole maritime.
Tout s'organise pour une très-énergique campa-
gne d'hiver, campagne qui sera plus fructueuse en-
core que celle de 1861-1862 qui, cependant, a pro-
duit de si heureux résultats. Les recrutements, au
surplus, se font avec facilité. Les contingents dont
le service est terminé sont immédiatement et sans
interruption remplacés par des contingents nou-
veaux. La moisson est terminée depuis longtemps
en Egypte ; il sera facile d'augmenter le nombre des
ouvriers. Le représentant du vice-roi sur l'isthme,
Ismaïl-Bey, sert bien et énergiquement l'entreprise.
Il rend les cheiks responsables de l'exécution des
services commandés, et il arrive ainsi à faire faire un
travail qui ne laisse rien à désirer. Ajoutons qu'il
veille, avec une sollicitude à laquelle le fellah n'a
pas été habitué jusqu'ici, à ce que les hommes soient ,é
bien nourris et bien soignés. C'est ainsi que derniè-
rement un Arabe lui ayant présenté un biscuit qui
se trouvait légèrement gâté, il s'est rendu dans les
magasins pour y faire une sorte de vérification.
Après avoir examiné et cassé un certain nombre
de biscuits pris au hasard, il put se convaincre
que celui qu'on lui présentait avait échappé au
triage, qu'il était une exception tout à fait isolée.
Il y avait là sept ou huit cent mille biscuits ; leur
triage dans les magasins n'avait pas exigé un per-
sonnel de moins de quatre-vingts personnes.
Les approvisionnements sur toute la ligne des tra-
vaux sont complets. A Port-Saïd, l'eau douce et les
légumes apportés par le lac Menzaleh, arrivent ré-
gulièrement. Le seuil est amplement fourni; il pour-
rait nourrir facilement cinquante mille hommes à la
fois. Le service de l'intendance, créé il n'y a pas en-
core une année, pourvoit à tous les besoins. Dans le
courant de juin, les magasins de Boulac, près le
Caire, ont expédié sur le canal environ 800,000
kilos de biscuits. Il a suffi d'un travail de huit jours
pour faire cet énorme envoi.
D'un autre côté, l'importance toujours croissante
de Port-Saïd sollicite de nouvelles voies de commu-
nication avec l'Egypte et l'Europe. Nous croyons sa-
voir que l'une des plus importantes compagnies
maritimes de Marseille, la maison Bazin et ce, s'oc-
cupe d'organiser un service régulier entre Alexan-
drie, Port-Saïd et Marseille. Un premier départ d'essai
a eu lieu d'Alexandrie pour Port Saïd le 22 juin.
C'est le navire à vapeur le Biiantin qui a commencé
le service. En douze heures de temps, il a débarqué
à Port-Saïd , malgré une mer assez houleuse, 150
tonnes de marchandises. Puis il a pris des passagers
directs pour France.
Tel est l'ensemble des nouvelles que nous avons
reçues. Nous pensons que nos lecteurs n'y trouve-
ront, comme nous, que des éléments de sécurité et
de confiance pour l'avenir. Nous ne mentionnerons
plus qu'un seul fait. Bien qu'il ne se rattache pas à
l'exécution de l'œuvre , il est une preuve des senti-
ments qui animent le personnel européen, et de la
confiance qu'on peut mettre en lui dans toutes les
circonstances. Dans le milieu de juin, un incendie
s'est déclaré au Caire dans les magasins du gouver-
nement qui limitent au nord ceux de l'entreprise.
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