Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1862 01 juillet 1862
Description : 1862/07/01 (A7,N145). 1862/07/01 (A7,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203299f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
202 L'ISTHME DE SUEZ,
inséré dans la Gazette officielle de Turin. C'est sans
doute, et avant tout, une juste récompense décernée
au mérite de cet ing-énieur ; mais nous aimons à y
voir aussi un encouragement et une marque de la
sollicitude du gouvernement du roi Victor-Emma-
nuel pour l'œuvre à laquelle son pays devra de si
grands avantages.
ERNEST DESPLACES.
Je prie M. le rédacteur du journal l'isthme de
Suez de publier dans son prochain numéro le rapport
ci-joint de M. Voisin, directeur général des travaux
en Egypte.
Le président: FERD. DE LESSEPP.
RAPPORT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES TRAVAUX.
Damiette, 14 juin 1862.
Nous venons de faire une longue tournée dans
toute l'étendue de l'isthme, en compagnie de M. l'ins-
pecteur général, de M. l'entrepreneur délégué et de
M. l'ingénieur chef des services de l'exécution, dans
le but à la fois d'étudier sur place plusieurs ques-
tions importantes et de visiter les travaux en cours
d'exécution. Le présent rapport sera le compte rendu
sommaire de ladite tournée.
Au Caire, nous avons parcouru et étudié la rive
du Nil, depuis la prise d'eau du Zaffranieh jusqu'à
celle du Cherkaouïeh, et nous avons suivi ces deux
canaux sur une certaine longueur, le tout en vue de
l'étude définitive à faire de la prise d'eau et du pro-
longement du canal d'eau douce jusqu'à Suez.
A Suez, nous avons principalement étudié la ques-
tion du débouché du canal d'eau douce et de l'em-
placement des constructions qu'il sera indispensable
d'ériger pour les logements et les bureaux du per-
sonnel de la division.
La ville ne renferme aujourd'hui, en dehors des
maisons d'habitation des quelques résidents euro-
péens, que des masures en ruine et tout à fait inha-
bitables. Un nouvel examen des lieux nous a d'ail-
leurs confirmés dans notre première opinion, entière-
ment favorable, sur le projet de M. Larousse pour
le port de Suez.
Nous avons passé une journée entière à visiter les
carrières de Gebel-Geneffé. Ces carrières sont d'une
richesse inépuisable : elles fourniront des pierres d'une
grande dureté, en blocs de dimensions aussi consi-
dérables qu'on pourra les transporter et les mettre
en œuvre. L'exploitation ne présentera d'ailleurs au-
cune difficulté. Toutefois, suivant le mode qu'on
adoptera pour cette exploitation, suivant telle ou
telle disposition générale des chantiers, on pourra
réaliser des économies plus ou moins considérables.
Nous avons, en conséquence, recommandé à M. l'in-
génieur chef des services de l'exécution de faire pro-
céder à l'étude sérieuse d'un projet complet d'exploi-
tation de la carrière et d'organisation des chantiers,
étude qui devra être soumise à notre approbation
avant qu'on mette la main à l'œuvre. Des opérateurs
viennent d'être, à cet effet, envoyés sur les lieux,
pour lever un plan détaillé et des profils de la car-
rière et de ses abords.
Nous avons parcouru les deux directions qui vien-
nent d'être étudiées pour la première partie de la
dérivation du canal d'eau douce se dirigeant vers
Suez.
On travaille activement aux fondations des cons-
tructions de la ville de Timsah. Les charpentes sont
exécutées par les ateliers de Port-Saïd, qui promettent
d'en faire successivement une rapide livraison. Les
menuiseries ont été commandées en France. Enfin,
on fabrique des briques à Rhamsès, et l'on est en
en pourparlers pour en faire fabriquer également à
Zagazig. L'entreprise fait, en résumé, les plus sé-
rieux efforts pour hâter l'érection de toutes les cons-
tructions indispensables au transfert de la direction
générale des travaux et du service central de l'en-
treprise à Timsah.
L'eau continue à être abondante dans le canal de
l'Ouady, et, par suite, dans notre canal d'eau douce.
Deux mille hommes sont employés dans ce moment
pour le curage, comprenant un approfondissement
moyen de Om,70 à Om,80, avec élargissement du pla-
fond à 9 mètres dans la partie du canal de l'Ouady,
comprise entre Zagazig et le pont d'Abou-Akdar.
Cette partie était celle qu'il importait le plus d'amé-
liorer immédiatement; le travail qui va être fait nous
garantira la continuité de la navigation à partir de
Zagazig lors du prochain étiage du Nil.
Les travaux d'ouverture du canal maritime à tra-
vers le seuil continuent à marcher de la manière la
plus satisfaisante. Le cube des déblais exécutés le
mois dernier (mai) n'a pas été moindre que celui du
mois précédent (530,000 mètres cubes). On voit les
travaux avancer à vue d'œil. Si des considérations
d'un intérêt majeur n'obligeaient pas à disperser un
peu les forces dont nous disposons actuellement, on
n'aurait aucun doute à concevoir sur l'époque pré-
vue de l'achèvement du travail. Mais ce n'est pas
tout que d'ouvrir le canal à travers le seuil, il faut
encore assurer son alimentation ; et pour cela, il est
indispensable d'établir définitivement dans de bonnes
conditions la partie du chenal ouverte à travers le
lac Menzaleh.
On consacre de grands et de sérieux efforts à ce
dernier travail, qui consiste à élargir le chenal et à
créer du côté de l'ouest un fort bourrelet isolant
complétement les eaux du canal de celles du lac
Menzaleh. Il importe que ce travail soit terminé avant
que les crues du Nil ne se fassent sentir dans le lac;
inséré dans la Gazette officielle de Turin. C'est sans
doute, et avant tout, une juste récompense décernée
au mérite de cet ing-énieur ; mais nous aimons à y
voir aussi un encouragement et une marque de la
sollicitude du gouvernement du roi Victor-Emma-
nuel pour l'œuvre à laquelle son pays devra de si
grands avantages.
ERNEST DESPLACES.
Je prie M. le rédacteur du journal l'isthme de
Suez de publier dans son prochain numéro le rapport
ci-joint de M. Voisin, directeur général des travaux
en Egypte.
Le président: FERD. DE LESSEPP.
RAPPORT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DES TRAVAUX.
Damiette, 14 juin 1862.
Nous venons de faire une longue tournée dans
toute l'étendue de l'isthme, en compagnie de M. l'ins-
pecteur général, de M. l'entrepreneur délégué et de
M. l'ingénieur chef des services de l'exécution, dans
le but à la fois d'étudier sur place plusieurs ques-
tions importantes et de visiter les travaux en cours
d'exécution. Le présent rapport sera le compte rendu
sommaire de ladite tournée.
Au Caire, nous avons parcouru et étudié la rive
du Nil, depuis la prise d'eau du Zaffranieh jusqu'à
celle du Cherkaouïeh, et nous avons suivi ces deux
canaux sur une certaine longueur, le tout en vue de
l'étude définitive à faire de la prise d'eau et du pro-
longement du canal d'eau douce jusqu'à Suez.
A Suez, nous avons principalement étudié la ques-
tion du débouché du canal d'eau douce et de l'em-
placement des constructions qu'il sera indispensable
d'ériger pour les logements et les bureaux du per-
sonnel de la division.
La ville ne renferme aujourd'hui, en dehors des
maisons d'habitation des quelques résidents euro-
péens, que des masures en ruine et tout à fait inha-
bitables. Un nouvel examen des lieux nous a d'ail-
leurs confirmés dans notre première opinion, entière-
ment favorable, sur le projet de M. Larousse pour
le port de Suez.
Nous avons passé une journée entière à visiter les
carrières de Gebel-Geneffé. Ces carrières sont d'une
richesse inépuisable : elles fourniront des pierres d'une
grande dureté, en blocs de dimensions aussi consi-
dérables qu'on pourra les transporter et les mettre
en œuvre. L'exploitation ne présentera d'ailleurs au-
cune difficulté. Toutefois, suivant le mode qu'on
adoptera pour cette exploitation, suivant telle ou
telle disposition générale des chantiers, on pourra
réaliser des économies plus ou moins considérables.
Nous avons, en conséquence, recommandé à M. l'in-
génieur chef des services de l'exécution de faire pro-
céder à l'étude sérieuse d'un projet complet d'exploi-
tation de la carrière et d'organisation des chantiers,
étude qui devra être soumise à notre approbation
avant qu'on mette la main à l'œuvre. Des opérateurs
viennent d'être, à cet effet, envoyés sur les lieux,
pour lever un plan détaillé et des profils de la car-
rière et de ses abords.
Nous avons parcouru les deux directions qui vien-
nent d'être étudiées pour la première partie de la
dérivation du canal d'eau douce se dirigeant vers
Suez.
On travaille activement aux fondations des cons-
tructions de la ville de Timsah. Les charpentes sont
exécutées par les ateliers de Port-Saïd, qui promettent
d'en faire successivement une rapide livraison. Les
menuiseries ont été commandées en France. Enfin,
on fabrique des briques à Rhamsès, et l'on est en
en pourparlers pour en faire fabriquer également à
Zagazig. L'entreprise fait, en résumé, les plus sé-
rieux efforts pour hâter l'érection de toutes les cons-
tructions indispensables au transfert de la direction
générale des travaux et du service central de l'en-
treprise à Timsah.
L'eau continue à être abondante dans le canal de
l'Ouady, et, par suite, dans notre canal d'eau douce.
Deux mille hommes sont employés dans ce moment
pour le curage, comprenant un approfondissement
moyen de Om,70 à Om,80, avec élargissement du pla-
fond à 9 mètres dans la partie du canal de l'Ouady,
comprise entre Zagazig et le pont d'Abou-Akdar.
Cette partie était celle qu'il importait le plus d'amé-
liorer immédiatement; le travail qui va être fait nous
garantira la continuité de la navigation à partir de
Zagazig lors du prochain étiage du Nil.
Les travaux d'ouverture du canal maritime à tra-
vers le seuil continuent à marcher de la manière la
plus satisfaisante. Le cube des déblais exécutés le
mois dernier (mai) n'a pas été moindre que celui du
mois précédent (530,000 mètres cubes). On voit les
travaux avancer à vue d'œil. Si des considérations
d'un intérêt majeur n'obligeaient pas à disperser un
peu les forces dont nous disposons actuellement, on
n'aurait aucun doute à concevoir sur l'époque pré-
vue de l'achèvement du travail. Mais ce n'est pas
tout que d'ouvrir le canal à travers le seuil, il faut
encore assurer son alimentation ; et pour cela, il est
indispensable d'établir définitivement dans de bonnes
conditions la partie du chenal ouverte à travers le
lac Menzaleh.
On consacre de grands et de sérieux efforts à ce
dernier travail, qui consiste à élargir le chenal et à
créer du côté de l'ouest un fort bourrelet isolant
complétement les eaux du canal de celles du lac
Menzaleh. Il importe que ce travail soit terminé avant
que les crues du Nil ne se fassent sentir dans le lac;
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