Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1862 15 juin 1862
Description : 1862/06/15 (A7,N144). 1862/06/15 (A7,N144).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032981
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
186 L'ISTHME DE SUEZ,
est descendu de voiture et s'est approché des lignes
pour voir de plus près les troupes. Les maréchaux
et les généraux qui étaient à cheval se sont em-
pressés de mettre pied à terre pour accompagner
Son Altesse dans cette inspection. Une foule nom-
breuse assistait à ces exercices, et, par ses manifesta-
tions, a montré plus d'une fois au vice-roi combien
il était populaire en France. »
Le vendredi suivant, Son Altesse a reçu à dîner
dans ses appartements l'Empereur et l'Impératrice,
accompagnés du Prince Impérial. Ce dîner tout
égyptien aurait été servi tout à l'égyptienne et, à ce
qu'il paraît, avec une grande magnificence. La presse
presque entière en a raconté les splendeurs, et
quelques journaux sont même allés jusqu'à en donner
le menu tout oriental.
Ajoutons que les organes de la publicité sont d'ac.
cord pour signaler l'heureuse impression que Mo-
hammed-Saïd a faite sur le monde parisien. Nous
pourrions multiplier sur ce point les citations des
correspondances adressées de Paris aux départements.
Nous nous bornerons à deux de ces extraits.
« Saïd-Pacha, écrit-on au Courrier du Havre, obtient
un grand succès parmi nous. Parlant parfaitement
notre langue, doué d'un esprit vif, original et sou-
vent incisif, aimant nos mœurs, nos idées et notre ci-
vilisation, le vice-roi d'Égypte a beaucoup plu à tous
ceux qui ont eu l'honneur de l'approcher. »
Une autre correspondance, adressée de Paris au
Mémorial d'Amiens, s'exprime en ces termes :
« Dans les hautes régions du monde officiel, on ne
tarit pas d'éloges au sujet de Saïd-Pacha, et l'on se
platt à constater l'impression favorable qu'il a pro-
duite chez ses augustes hôtes. Quant aux libéralités
du vice-roi d'Égypte, leurs témoignages laissent bien
loin derrière eux tous les précédents en semblable
circonstancé. Les cadeaux qu'il a faits sont aussi
riches que nombreux. »
Le Moniteur annonce que le prince a fait don
d'une somme de 10,000 francs à la Société du Prince
Impérial,, et a laissé une somme égale pour les
pauvres de Paris.
- Sur le départ de Son Altesse, le Courrier de Mar-
seille, confirmé par plusieurs autres correspondances
nous fournit les détails suivants :
« Le vice-roi d'Égypte, Saïd-Pacha, a quitté ce matin,
à dix heures et demie, le palais des Tuileries pour se
rendre en Angleterre. Le vice-roi et son neveu avaient
pris, hier, officiellement congé de l'Empereur et de
l'Impératrice. Ce matin, une demi-heure avant le dé-
part, l'Empereur est venu dans l'appartement de Saïd-
Pacha et s'est entretenu avec lui. L'Empereur, avant
de se séparer du vice-roi d'Égypte, a voulu lui donner
une preuve de son estime et de sa bienveillance; il a
retiré le grand cordon de la Légion d'honneur qu'il
portait en sautoir, et l'a donné à Saïd-Pacha. Sa Majesté
a ensuite accompagné le vice-roi jusqu'à la voiture, où
il lui a serré la main à deux reprises. Le vice-roi a été
reconduit avec le même cérémonial qu'à son arrivée.
Cinq voitures de la cour, menées en four in hand, et
précédées d'un escadron de cuirassiers de la garde, ont
conduit Saïd-Pacha et les personnes de sa suite jusqu'à
la gare du chemin de fer du Nord.
» Les officiers de la maison de l'Empereur chargés
du service d'honneur auprès de Saïd-Pacha l'accompa-
gnent jusqu'à la frontière. Le vice-roi, en quittant les
Tuileries, a laissé, dit-on, à plusieurs personnes, des té-
moignages de sa munificence. L'Empereur, de son côté,
a accordé diverses récompenses aux personnes de la
suite du vice-roi. Kœnig-Bey, secrétaire des comman-
dements, a été nommé officier de la Légion d'honneur ;
Mottet-Bey, officier français au service égyptien, a été
nommé lieutenant-colonel. »
Le train impérial a conduit le vice-roi à Boulogne,
où l'attendait un accueil qui ne le cédait en rien à
celui qu'il a reçu dans toutes les villes qu'il a tra-
versées. Nous en empruntons les principaux traits aux
journaux de la localité et à ceux des localités voi-
sines, l'Impartial et la Colonne de Boulogne, le Propa-
gateur du Pas-de-Calais, le Mémorial d'Amiens, etc.
Son Altesse est entrée à Boulogne au bruit.des salves
du canon. Elle a été reçue à la gare par MM. le préfet
du Pas-de-Calais, le général commandant le départe-
ment, le sous-préfet de la ville, le maire, ses adjoints
et plusieurs autres fonctionnaires. Les pompiers, la
musique municipale et le se bataillon de chasseurs à
pied étaient rangés dans l'intérieur et aux abords
de la gare.
Après avoir été complimenté par le préfet, le prince
est monté dans une calèche découverte -et s'est di-
rigé vers le pavillon impérial, où il devait descendre,
accompagné de sa suite, de Vély-Pacha, ambassa-
deur de Turquie, du colonel Lepic, du commandant
baron de Vassart, officier d'ordonnance, et du baron
de Bourgoin, l'un des écuyers de l'Empereur chargés
de le reconduire jusqu'à la frontière: Des màts et des
trophées étaient rangés sur toute la ligne que devait
parcourir lIe cortège. Les bâtiments du port étaient
pavoisés, et aux fenêtres des maisons flottaient les
couleurs nationales.
Une foule , qu'on n'évalue pas à moins de 15,000
personnes, s'échelonnait sur le chemin que devait sui-
vre le vice-roi. « Le cortège, dit la Colonne, se ren-
dit, musique en tête, à l'hôtel indiqué plus haut, au
bruit des salves d'artillerie, et au milieu d'une masse
compacte d'habitants formant la haie sur près d'un
kilomètre de distance. »
Saïd-Pacha a passé le reste de la journée du 2 à
Boulogne, et a invité à sa table les principaux fonc-
tionnaires qui l'avaient reçu à son arrivée.
Nous passons sur les autres détails de cette jour-
née et sur l'effet produit dans la population par la
musique égyptienne du vice-roi, qui s'est fait en-
est descendu de voiture et s'est approché des lignes
pour voir de plus près les troupes. Les maréchaux
et les généraux qui étaient à cheval se sont em-
pressés de mettre pied à terre pour accompagner
Son Altesse dans cette inspection. Une foule nom-
breuse assistait à ces exercices, et, par ses manifesta-
tions, a montré plus d'une fois au vice-roi combien
il était populaire en France. »
Le vendredi suivant, Son Altesse a reçu à dîner
dans ses appartements l'Empereur et l'Impératrice,
accompagnés du Prince Impérial. Ce dîner tout
égyptien aurait été servi tout à l'égyptienne et, à ce
qu'il paraît, avec une grande magnificence. La presse
presque entière en a raconté les splendeurs, et
quelques journaux sont même allés jusqu'à en donner
le menu tout oriental.
Ajoutons que les organes de la publicité sont d'ac.
cord pour signaler l'heureuse impression que Mo-
hammed-Saïd a faite sur le monde parisien. Nous
pourrions multiplier sur ce point les citations des
correspondances adressées de Paris aux départements.
Nous nous bornerons à deux de ces extraits.
« Saïd-Pacha, écrit-on au Courrier du Havre, obtient
un grand succès parmi nous. Parlant parfaitement
notre langue, doué d'un esprit vif, original et sou-
vent incisif, aimant nos mœurs, nos idées et notre ci-
vilisation, le vice-roi d'Égypte a beaucoup plu à tous
ceux qui ont eu l'honneur de l'approcher. »
Une autre correspondance, adressée de Paris au
Mémorial d'Amiens, s'exprime en ces termes :
« Dans les hautes régions du monde officiel, on ne
tarit pas d'éloges au sujet de Saïd-Pacha, et l'on se
platt à constater l'impression favorable qu'il a pro-
duite chez ses augustes hôtes. Quant aux libéralités
du vice-roi d'Égypte, leurs témoignages laissent bien
loin derrière eux tous les précédents en semblable
circonstancé. Les cadeaux qu'il a faits sont aussi
riches que nombreux. »
Le Moniteur annonce que le prince a fait don
d'une somme de 10,000 francs à la Société du Prince
Impérial,, et a laissé une somme égale pour les
pauvres de Paris.
- Sur le départ de Son Altesse, le Courrier de Mar-
seille, confirmé par plusieurs autres correspondances
nous fournit les détails suivants :
« Le vice-roi d'Égypte, Saïd-Pacha, a quitté ce matin,
à dix heures et demie, le palais des Tuileries pour se
rendre en Angleterre. Le vice-roi et son neveu avaient
pris, hier, officiellement congé de l'Empereur et de
l'Impératrice. Ce matin, une demi-heure avant le dé-
part, l'Empereur est venu dans l'appartement de Saïd-
Pacha et s'est entretenu avec lui. L'Empereur, avant
de se séparer du vice-roi d'Égypte, a voulu lui donner
une preuve de son estime et de sa bienveillance; il a
retiré le grand cordon de la Légion d'honneur qu'il
portait en sautoir, et l'a donné à Saïd-Pacha. Sa Majesté
a ensuite accompagné le vice-roi jusqu'à la voiture, où
il lui a serré la main à deux reprises. Le vice-roi a été
reconduit avec le même cérémonial qu'à son arrivée.
Cinq voitures de la cour, menées en four in hand, et
précédées d'un escadron de cuirassiers de la garde, ont
conduit Saïd-Pacha et les personnes de sa suite jusqu'à
la gare du chemin de fer du Nord.
» Les officiers de la maison de l'Empereur chargés
du service d'honneur auprès de Saïd-Pacha l'accompa-
gnent jusqu'à la frontière. Le vice-roi, en quittant les
Tuileries, a laissé, dit-on, à plusieurs personnes, des té-
moignages de sa munificence. L'Empereur, de son côté,
a accordé diverses récompenses aux personnes de la
suite du vice-roi. Kœnig-Bey, secrétaire des comman-
dements, a été nommé officier de la Légion d'honneur ;
Mottet-Bey, officier français au service égyptien, a été
nommé lieutenant-colonel. »
Le train impérial a conduit le vice-roi à Boulogne,
où l'attendait un accueil qui ne le cédait en rien à
celui qu'il a reçu dans toutes les villes qu'il a tra-
versées. Nous en empruntons les principaux traits aux
journaux de la localité et à ceux des localités voi-
sines, l'Impartial et la Colonne de Boulogne, le Propa-
gateur du Pas-de-Calais, le Mémorial d'Amiens, etc.
Son Altesse est entrée à Boulogne au bruit.des salves
du canon. Elle a été reçue à la gare par MM. le préfet
du Pas-de-Calais, le général commandant le départe-
ment, le sous-préfet de la ville, le maire, ses adjoints
et plusieurs autres fonctionnaires. Les pompiers, la
musique municipale et le se bataillon de chasseurs à
pied étaient rangés dans l'intérieur et aux abords
de la gare.
Après avoir été complimenté par le préfet, le prince
est monté dans une calèche découverte -et s'est di-
rigé vers le pavillon impérial, où il devait descendre,
accompagné de sa suite, de Vély-Pacha, ambassa-
deur de Turquie, du colonel Lepic, du commandant
baron de Vassart, officier d'ordonnance, et du baron
de Bourgoin, l'un des écuyers de l'Empereur chargés
de le reconduire jusqu'à la frontière: Des màts et des
trophées étaient rangés sur toute la ligne que devait
parcourir lIe cortège. Les bâtiments du port étaient
pavoisés, et aux fenêtres des maisons flottaient les
couleurs nationales.
Une foule , qu'on n'évalue pas à moins de 15,000
personnes, s'échelonnait sur le chemin que devait sui-
vre le vice-roi. « Le cortège, dit la Colonne, se ren-
dit, musique en tête, à l'hôtel indiqué plus haut, au
bruit des salves d'artillerie, et au milieu d'une masse
compacte d'habitants formant la haie sur près d'un
kilomètre de distance. »
Saïd-Pacha a passé le reste de la journée du 2 à
Boulogne, et a invité à sa table les principaux fonc-
tionnaires qui l'avaient reçu à son arrivée.
Nous passons sur les autres détails de cette jour-
née et sur l'effet produit dans la population par la
musique égyptienne du vice-roi, qui s'est fait en-
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