Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1862 01 juillet 1862
Description : 1862/07/01 (A7,N145). 1862/07/01 (A7,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203299f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
204 L'ISTHME DE SUEZ,
sa générosité en Egypte. On ne se conduit pas comme
on devrait le faire, et nous ne pouvons décharger
d'une grave responsabilité ceux qui ont les meilleurs
moyens de savoir ce que nous lui devons. La politesse
officielle n'est pas un acte de reconnaissance approprié
aux actes spontanés dont nous avons été l'objet, et
cependant, si l'on dit vrai, la politesse officielle est tout
au plus ce que le pacha a recueilli dans les hautes
régions. Cela ne peut satisfaire le peuple anglais,
dès qu'il en aura connaissance, et naturellement il
jettera les yeux sur le prince de Galles pour donner
à ses sentiments une expression digne du sujet. Nous
ne croyons pas que le peuple soit désappointé, et nous
sommes certain que Son Altesse Royale, qui a donné
de lui la plus brillante opinion, comme hôte des sou-
verains étrangers, saura aussi fêter les amis de l'An-
gleterre dans son propre pays. »
La réception faite à Londres au vice-roi est encore
l'objet de l'appréciation suivante dans le Daily-News:
« Voici maintenant six mois qu'un coup terrible res-
senti au foyer de chaque maison dans ce royaume a
éloigné les membres de la famille royale des regards du
public. Nous sommes arrivés à une époque où l'absence
de la cour entraîne des inconvénients très-sérieux. Nous
sommes engagés dans une entreprise, produit de notre
initiative volontaire, qui a déjà amené parmi nous d'é-
minents étrangers envers lesquels nous sommes obli-
gés aux plus hautes formes de l'hospitalité. Il est fâ-
cheux que des étrangers distingués arrivent à Londres,
peut-être d'une cour où l'hospitalité est un art et quel-
que chose de plus, pour rencontrer un vide qui tient de
l'abîme au lieu du bon accueil qu'ils ont obtenu ail-
leurs. Le nom du vice-roi d'Egypte a été mentionné
comme celui d'un prince qui aurait dû être reçu ici
avec plus d'honneur qu'on ne lui en a accordé, et l'on
sait également que d'autres personnes de haute distinc-
tion sont en route pour visiter l'exposition. Cependant
le vice-roi d'Egypte, au lieu de passer deux mois parmi
nous conformément à sa première résolution, se dispose
tout à coup à effectuer son départ. Nous ne saurions
dire si le départ de Son Altesse est dû à son méconten-
tement de sa position. Des raisons autres et personnelles
peuvent l'y avoir décidé.
» Mais certainement ceux qui ont lu, il y a quinze jours,
le récit de l'accueil qui a été fait au vice -roi à Paris,
doivent admettre que Saïd-Pacha emportera d'Angle-
terre une opinion de l'hospitalité britannique complète-
ment différente de celle qu'il a emportée de la France..
Les journaux anglais nous apprennent que le vice-
roi a diné chez M. Gladstone, chancelier de l'Échi-
quier, qui, en plusieurs occasions, a manifesté au
Parlement ses sympathies pour le canal de Suez.
On annonce également qu'un grand banquet sera
donné le 5 juillet par le lord-maire de Londres à sa
résidence officielle de Mansion-House, en l'honneur
du vice-roi.
ERNEST DESPLACES.
ASSOCIATION POLYTECHNIQUE.
Présidence de M. Perdonnet.
Séance du 22 juin 1862.
Deuxième conférence sur l'origine, les travaux
et les résultats du canal de Suez
PAR
M. FERDINAND DE LESSEPS.
L'empressement du public est encore plus grand
qu'il y a trois semaines. Longtemps avant l'heure in-
diquée pour la conférence, toutes les avenues de l'am-
phithéâtre de l'Ecole de médecine sont assiégées par
une foule avide d'entendre le promoteur du canal de
Suez. Deux minutes après l'ouverture des portes, la
salle est comble, et plusieurs milliers de personnes
attendent résolûment dans la cour la fin de la con-
férence, le bruit s'étant répandu que sur la demande
qui lui en a été faite, M. de Lesseps en donnera une
seconde.
M. de Lesseps paraît, des applaudissements éclatent
dans toutes les parties de la salle. Il s'exprime ainsi :
« Mesdames et Messieurs, les difficultés que devait
rencontrer l'entreprise à laquelle vous applaudissez,
étaient au-dessus de la persévérance et du dévoue-
ment d'un homme. Le succès sera dû à une puissance
bien autrement irrésistible que les efforts d'un seul,
à l'ascendant de l'opinion universelle, ralliée à l'im-
pulsion désintéressée de la France. Vous êtes aussi
une des manifestations de cette grande puissance
morale. Par le concours chaleureux de vos sympa-
thies, vous prenez une part à ce succès qui est
l'œuvre de tous (ces dernières paroles sont pronon-
cées d'une voix très-émue). Pardonnez-moi, Messieurs,
si j'éprouve quelque émotion, pourrais-je ne pas
être ému devant l'accueil dont vous m'honorez!
(Bravos sympathiques.)
Je viens aujourd'hui, dans une conversation sans
apprêt, vous raconter les épreuves par lesquelles
notre entreprise a passé depuis l'origine de la conces-
sion jusqu'au moment où les travaux ont commencé.
Je suivrai ensuite avec vous, sur le plan de l'isthme,
le détail de nos opérations ; je vous indiquerai enfin,
d'après la carte du monde, les avantages qui résul-'
teront pour tous les peuples de l'ouverture du canal
des deux mers.
Nous sommes en 1854, c'est l'origine de la con-
cession. Le vice-roi actuel, Mohammed-Saïd était
monté au pouvoir à la fin de l'année; je l'avais
beaucoup connu dans sa première jeunesse, époque
où je représentais la France en Egypte auprès de
son père, Mohammed-Ali. Je le voyais souvent, des re-
lations d'amitié s'établirent entre nous. Au jour de
sa puissance, il n'oublia pas cette amitié, et il voulut
bien m'inviter à me rendre auprès de lui. Il n'est
sa générosité en Egypte. On ne se conduit pas comme
on devrait le faire, et nous ne pouvons décharger
d'une grave responsabilité ceux qui ont les meilleurs
moyens de savoir ce que nous lui devons. La politesse
officielle n'est pas un acte de reconnaissance approprié
aux actes spontanés dont nous avons été l'objet, et
cependant, si l'on dit vrai, la politesse officielle est tout
au plus ce que le pacha a recueilli dans les hautes
régions. Cela ne peut satisfaire le peuple anglais,
dès qu'il en aura connaissance, et naturellement il
jettera les yeux sur le prince de Galles pour donner
à ses sentiments une expression digne du sujet. Nous
ne croyons pas que le peuple soit désappointé, et nous
sommes certain que Son Altesse Royale, qui a donné
de lui la plus brillante opinion, comme hôte des sou-
verains étrangers, saura aussi fêter les amis de l'An-
gleterre dans son propre pays. »
La réception faite à Londres au vice-roi est encore
l'objet de l'appréciation suivante dans le Daily-News:
« Voici maintenant six mois qu'un coup terrible res-
senti au foyer de chaque maison dans ce royaume a
éloigné les membres de la famille royale des regards du
public. Nous sommes arrivés à une époque où l'absence
de la cour entraîne des inconvénients très-sérieux. Nous
sommes engagés dans une entreprise, produit de notre
initiative volontaire, qui a déjà amené parmi nous d'é-
minents étrangers envers lesquels nous sommes obli-
gés aux plus hautes formes de l'hospitalité. Il est fâ-
cheux que des étrangers distingués arrivent à Londres,
peut-être d'une cour où l'hospitalité est un art et quel-
que chose de plus, pour rencontrer un vide qui tient de
l'abîme au lieu du bon accueil qu'ils ont obtenu ail-
leurs. Le nom du vice-roi d'Egypte a été mentionné
comme celui d'un prince qui aurait dû être reçu ici
avec plus d'honneur qu'on ne lui en a accordé, et l'on
sait également que d'autres personnes de haute distinc-
tion sont en route pour visiter l'exposition. Cependant
le vice-roi d'Egypte, au lieu de passer deux mois parmi
nous conformément à sa première résolution, se dispose
tout à coup à effectuer son départ. Nous ne saurions
dire si le départ de Son Altesse est dû à son méconten-
tement de sa position. Des raisons autres et personnelles
peuvent l'y avoir décidé.
» Mais certainement ceux qui ont lu, il y a quinze jours,
le récit de l'accueil qui a été fait au vice -roi à Paris,
doivent admettre que Saïd-Pacha emportera d'Angle-
terre une opinion de l'hospitalité britannique complète-
ment différente de celle qu'il a emportée de la France..
Les journaux anglais nous apprennent que le vice-
roi a diné chez M. Gladstone, chancelier de l'Échi-
quier, qui, en plusieurs occasions, a manifesté au
Parlement ses sympathies pour le canal de Suez.
On annonce également qu'un grand banquet sera
donné le 5 juillet par le lord-maire de Londres à sa
résidence officielle de Mansion-House, en l'honneur
du vice-roi.
ERNEST DESPLACES.
ASSOCIATION POLYTECHNIQUE.
Présidence de M. Perdonnet.
Séance du 22 juin 1862.
Deuxième conférence sur l'origine, les travaux
et les résultats du canal de Suez
PAR
M. FERDINAND DE LESSEPS.
L'empressement du public est encore plus grand
qu'il y a trois semaines. Longtemps avant l'heure in-
diquée pour la conférence, toutes les avenues de l'am-
phithéâtre de l'Ecole de médecine sont assiégées par
une foule avide d'entendre le promoteur du canal de
Suez. Deux minutes après l'ouverture des portes, la
salle est comble, et plusieurs milliers de personnes
attendent résolûment dans la cour la fin de la con-
férence, le bruit s'étant répandu que sur la demande
qui lui en a été faite, M. de Lesseps en donnera une
seconde.
M. de Lesseps paraît, des applaudissements éclatent
dans toutes les parties de la salle. Il s'exprime ainsi :
« Mesdames et Messieurs, les difficultés que devait
rencontrer l'entreprise à laquelle vous applaudissez,
étaient au-dessus de la persévérance et du dévoue-
ment d'un homme. Le succès sera dû à une puissance
bien autrement irrésistible que les efforts d'un seul,
à l'ascendant de l'opinion universelle, ralliée à l'im-
pulsion désintéressée de la France. Vous êtes aussi
une des manifestations de cette grande puissance
morale. Par le concours chaleureux de vos sympa-
thies, vous prenez une part à ce succès qui est
l'œuvre de tous (ces dernières paroles sont pronon-
cées d'une voix très-émue). Pardonnez-moi, Messieurs,
si j'éprouve quelque émotion, pourrais-je ne pas
être ému devant l'accueil dont vous m'honorez!
(Bravos sympathiques.)
Je viens aujourd'hui, dans une conversation sans
apprêt, vous raconter les épreuves par lesquelles
notre entreprise a passé depuis l'origine de la conces-
sion jusqu'au moment où les travaux ont commencé.
Je suivrai ensuite avec vous, sur le plan de l'isthme,
le détail de nos opérations ; je vous indiquerai enfin,
d'après la carte du monde, les avantages qui résul-'
teront pour tous les peuples de l'ouverture du canal
des deux mers.
Nous sommes en 1854, c'est l'origine de la con-
cession. Le vice-roi actuel, Mohammed-Saïd était
monté au pouvoir à la fin de l'année; je l'avais
beaucoup connu dans sa première jeunesse, époque
où je représentais la France en Egypte auprès de
son père, Mohammed-Ali. Je le voyais souvent, des re-
lations d'amitié s'établirent entre nous. Au jour de
sa puissance, il n'oublia pas cette amitié, et il voulut
bien m'inviter à me rendre auprès de lui. Il n'est
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