Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1862 01 juillet 1862
Description : 1862/07/01 (A7,N145). 1862/07/01 (A7,N145).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203299f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 203
aussi, pour les parties qui découvrent et où l'on peut
conséquemment travailler à bras d'hommes, a-t-il
fallu se décider à y employer une partie des contin-
gents mensuels. Pour les parties qui sont constam-
ment sous l'eau, on s'efforce d'y faire arriver le plus
grand nombre possible de dragues.
Les dragues font aujourd'hui en moyenne un dé-
blai d'environ 400 mètres cubes par jour. Lorsque,
par des renouvellements successifs, on sera parvenu
au remplacement des anciens organes, elles pourront
très-probablement produire régulièrement un travail
journalier de 600 mètres. Nous avons profité de notre
tournée pour suivre attentivement la marche de
toutes les dragues montées, et nous avons constaté
avec une vive satisfaction qu'une amélioration très-
sensible s'était produite dans le fonctionnement de
ces appareils.
Nous attendons l'arrivée et le montage des grues
de déchargement, afin de voir comment elles fonc-
tionnent et de pouvoir en autoriser une commande
importante.
La réparation de l'avarie survenue à l'îlot en fer,
en avril dernier, est à peu près complètement ter-
minée. On reprendra sous peu de jours le travail
d'enfoncement des pieux dont trente restent encore
à placer. Au fur et à mesure de leur redressement,
les pieux ont été entre-toisés immédiatement et con-
solidés par la charpente de la plate-forme. On a com-
mencé l'enrochement de l'îlot, qui se fait avec une
extrême facilité à l'aide de la grue de déchargement
installée sur ladite plate-forme.
Le directeur général des travaux,
VOISIN.
LE VICE-ROI D'ÉGYPTE EN ANGLETERRE.
Le Times consacre au séjour du vice-roi d'Egypte
en Angleterre et à l'accueil qu'il y reçoit, des réflexions
qui auront pour nos lecteurs au moins l'intérêt de la
curiosité. Notre confrère a pris pour texte de son ar-
ticle le retour du prince de Galles de son voyage en
Orient. Il s'applaudit des renseignements que cette
tournée a dû présenter au jeune héritier de la cou-
ronne d'Angleterre, mais il se réjouit en même
temps de sa présence actuelle dans le palais de ses
pères. Il fait une allusion douloureuse à la perte que
vient de faire la famille royale, aux regrets et au
deuil de la reine. Mais il déplore que ces malheureu-
ses circonstances accompagnent la grande affluence
d'étrangers illustres que l'exposition de Londres
amène dans les murs de cette cité. L'hospitalité an-
glaise ne peut point se manifester dans tout son éclat.
Ces étrangers ne reçoivent peut-être pas toutes les
attentions qui leur sont dues. Il invite le prince de
Galles à prendre le rôle que son auguste mère ne
peut pas remplir dans la retraite de son récent veu-
vage. Au nombre de ces étrangers illustres, il signale
les droits qu'aurait S.. A. Saïd -Pacha à une réception
toute spéciale. Il est mécontent de ce que l'on a fait
jusqu'ici à l'égard d'un tel hôte, et voici comment il
s'exprime à ce sujet :
« Le prince de Galles, en s'informant, découvrira
probablement qu'on a omis plusieurs civilités de con-
venance envers des personnes méritant toute espèce
d'attentions, sinon une véritable gratitude, et cela
par défaut d'une initiative que personne ne peut
prendre plus gracieusement que lui-même.
» En indiquant ce point comme une des tâches que
Son Altesse Royale pourrait utilement se proposer, nous
ne parlons pas au hasard. Nous avons en ce moment,
parmi nous, un personnage presque de rang royal,
qui a eu de rares occasions de montrer son bon vou-
loir envers notre pays et qui les a saisies avec une
constante fidélité. Le pacha d'Egypte actuel a des
titres aussi grands à notre respect qu'aucun autre po-
tentat d'Orient. Il n'est pas seulement un homme ha-
bile et éclairé, un ami de l'éducation et un réformateur
entièrement pénétré des principes de la civilisation
occidentale. Il a aussi témoigné son amitié à l'Angle-
terre et aux Anglais partout où il en a rencontré
l'opportunité. Il a reçu le prince de Galles lui-même
et son frère le prince Alfred avec une hospitalité
magnifique. Il a prodigué toutes sortes de courtoi-
sie et d'honneur à tous nos gouverneurs géné-
raux qui ont traversé l'Egypte. Il a accueilli avec
empressement tout Anglais qui avait droit à quel-
que distinction, et il a facilité dans un temps très-
critique le passage de nos troupes à travers ses États,
sans parler des voyageurs, des marchandises et du
numéraire. Ce sont là des services très-substantiels, et
s'ils avaient été rendus par quelque monarque bar-
bare d'Asie ou d'Afrique, ils auraient certainement
appelé et obtenu une reconnaissance du public an-
glais. Pourquoi ces services seraient-ils payés de
moins de cordialité, parce qu'ils sont les actes d'un
admirateur intelligent de notre caractère et de nos
institutions ? Saïd-Pacha était déjà venu en Angle-
terre avant, sinon après avoir été investi de la vice-
royauté, et nous pouvons justement attribuer les vi-
goureuses mesures politiques et sociales qu'il a prises
depuis son avènement en partie aux impressions
qu'il a emportées de notre pays. Tout ce que nous
savons maintenant de ses habitudes et de ses intérêts
nous confirme dans cette idée et lui donne un titre
additionnel à notre estime. Sa visite actuelle fût-elle
la première, il ne viendrait pas encore parmi nous
comme un étranger, car beaucoup de ceux qui main-
tenant le regardent passer indifféremment à l'expo-
sition ou lisent avec insouciance qu'il a pris une
maison à Wimbledon ont été heureux de profiter de
aussi, pour les parties qui découvrent et où l'on peut
conséquemment travailler à bras d'hommes, a-t-il
fallu se décider à y employer une partie des contin-
gents mensuels. Pour les parties qui sont constam-
ment sous l'eau, on s'efforce d'y faire arriver le plus
grand nombre possible de dragues.
Les dragues font aujourd'hui en moyenne un dé-
blai d'environ 400 mètres cubes par jour. Lorsque,
par des renouvellements successifs, on sera parvenu
au remplacement des anciens organes, elles pourront
très-probablement produire régulièrement un travail
journalier de 600 mètres. Nous avons profité de notre
tournée pour suivre attentivement la marche de
toutes les dragues montées, et nous avons constaté
avec une vive satisfaction qu'une amélioration très-
sensible s'était produite dans le fonctionnement de
ces appareils.
Nous attendons l'arrivée et le montage des grues
de déchargement, afin de voir comment elles fonc-
tionnent et de pouvoir en autoriser une commande
importante.
La réparation de l'avarie survenue à l'îlot en fer,
en avril dernier, est à peu près complètement ter-
minée. On reprendra sous peu de jours le travail
d'enfoncement des pieux dont trente restent encore
à placer. Au fur et à mesure de leur redressement,
les pieux ont été entre-toisés immédiatement et con-
solidés par la charpente de la plate-forme. On a com-
mencé l'enrochement de l'îlot, qui se fait avec une
extrême facilité à l'aide de la grue de déchargement
installée sur ladite plate-forme.
Le directeur général des travaux,
VOISIN.
LE VICE-ROI D'ÉGYPTE EN ANGLETERRE.
Le Times consacre au séjour du vice-roi d'Egypte
en Angleterre et à l'accueil qu'il y reçoit, des réflexions
qui auront pour nos lecteurs au moins l'intérêt de la
curiosité. Notre confrère a pris pour texte de son ar-
ticle le retour du prince de Galles de son voyage en
Orient. Il s'applaudit des renseignements que cette
tournée a dû présenter au jeune héritier de la cou-
ronne d'Angleterre, mais il se réjouit en même
temps de sa présence actuelle dans le palais de ses
pères. Il fait une allusion douloureuse à la perte que
vient de faire la famille royale, aux regrets et au
deuil de la reine. Mais il déplore que ces malheureu-
ses circonstances accompagnent la grande affluence
d'étrangers illustres que l'exposition de Londres
amène dans les murs de cette cité. L'hospitalité an-
glaise ne peut point se manifester dans tout son éclat.
Ces étrangers ne reçoivent peut-être pas toutes les
attentions qui leur sont dues. Il invite le prince de
Galles à prendre le rôle que son auguste mère ne
peut pas remplir dans la retraite de son récent veu-
vage. Au nombre de ces étrangers illustres, il signale
les droits qu'aurait S.. A. Saïd -Pacha à une réception
toute spéciale. Il est mécontent de ce que l'on a fait
jusqu'ici à l'égard d'un tel hôte, et voici comment il
s'exprime à ce sujet :
« Le prince de Galles, en s'informant, découvrira
probablement qu'on a omis plusieurs civilités de con-
venance envers des personnes méritant toute espèce
d'attentions, sinon une véritable gratitude, et cela
par défaut d'une initiative que personne ne peut
prendre plus gracieusement que lui-même.
» En indiquant ce point comme une des tâches que
Son Altesse Royale pourrait utilement se proposer, nous
ne parlons pas au hasard. Nous avons en ce moment,
parmi nous, un personnage presque de rang royal,
qui a eu de rares occasions de montrer son bon vou-
loir envers notre pays et qui les a saisies avec une
constante fidélité. Le pacha d'Egypte actuel a des
titres aussi grands à notre respect qu'aucun autre po-
tentat d'Orient. Il n'est pas seulement un homme ha-
bile et éclairé, un ami de l'éducation et un réformateur
entièrement pénétré des principes de la civilisation
occidentale. Il a aussi témoigné son amitié à l'Angle-
terre et aux Anglais partout où il en a rencontré
l'opportunité. Il a reçu le prince de Galles lui-même
et son frère le prince Alfred avec une hospitalité
magnifique. Il a prodigué toutes sortes de courtoi-
sie et d'honneur à tous nos gouverneurs géné-
raux qui ont traversé l'Egypte. Il a accueilli avec
empressement tout Anglais qui avait droit à quel-
que distinction, et il a facilité dans un temps très-
critique le passage de nos troupes à travers ses États,
sans parler des voyageurs, des marchandises et du
numéraire. Ce sont là des services très-substantiels, et
s'ils avaient été rendus par quelque monarque bar-
bare d'Asie ou d'Afrique, ils auraient certainement
appelé et obtenu une reconnaissance du public an-
glais. Pourquoi ces services seraient-ils payés de
moins de cordialité, parce qu'ils sont les actes d'un
admirateur intelligent de notre caractère et de nos
institutions ? Saïd-Pacha était déjà venu en Angle-
terre avant, sinon après avoir été investi de la vice-
royauté, et nous pouvons justement attribuer les vi-
goureuses mesures politiques et sociales qu'il a prises
depuis son avènement en partie aux impressions
qu'il a emportées de notre pays. Tout ce que nous
savons maintenant de ses habitudes et de ses intérêts
nous confirme dans cette idée et lui donne un titre
additionnel à notre estime. Sa visite actuelle fût-elle
la première, il ne viendrait pas encore parmi nous
comme un étranger, car beaucoup de ceux qui main-
tenant le regardent passer indifféremment à l'expo-
sition ou lisent avec insouciance qu'il a pris une
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