Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1862 15 juin 1862
Description : 1862/06/15 (A7,N144). 1862/06/15 (A7,N144).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032981
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 187
tendre plusieurs fois, et nous arrivons à l'heure du
départ, qui a eu lieu le lendemain.
Deux bateaux à vapeur de l'État, le Corse et le
Bisson, attendaient dans le port.
Après la visite d'adieu des autorités, on vit le Se
chasseurs s'échelonner et former la ligne jusqu'au
quai. Dans le trajet, Saii-Pacha manifesta un vif
plaisir à la vue des pavillons et des drapeaux égyp-
tiens flottant partout à côté des drapeaux et pavil-
lons français.
« Au moment où il descendait de voiture , dit la
Colonne, un spectacle nouveau pour lui s'offrit à ses
yeux. Une députation de matelotes, dans leur riche
costume traditionnel, accompagnées du curé de leur
paroisse, s'avança en ordre vers le vice-roi, et l'une
d'elles, présentée par M. le maire, lui offrit un magni-
fique bouquet en lui adressant quelques paroles de res-
pect et de félicitation au nom de la population mari-
time. Saïd-Pacha l'écouta avec la plus vive attention
et parut vraiment touché de cette marque de sympa-
thie. Il remercia la députation d'une manière affec-
tueuse, et remit au curé une somme de 1,000 francs
pour l'église des marins, située au haut de la falaise.
Soja Altesse ne s'est pas bornée à cette munificence,
elle a donné une somme de 2,000 francs pour les
salles d'asile et a souscrit pour 100 francs sur le re-
gistre de la Société humaine.
» Le vice-roi, ajoute le journal, s'embarqua alors
sur le Corse, au bruit du canon et des hourrahs de
l'équipage monté sur les vergues. Le temps était
superbe; les quais et les jetées, couverts d'une foule
de monde , offraient une animation et un coup d'œil
qui rappelaient les fêtes magnifiques des années pas-
sées. Quelques minutes plus tard, le Corse et le Bisson
voguaient à toute vapeur sur une mer calme et unie
comme un lac. Deux heures après, on entendait de
Boulogne le canon anglais saluant l'arrivée du prince
égyptien à Douvres. »
On peut juger, par ce récit, que les adieux de la
population française à Boulogne n'ont pas eu moins
d'éclat et de cordialité que la réception faite au vice-
roi à son débarquement à Toulon.
ERNEST DESPLACES.
LE TIMES ET LE VICE-ROI D'ÉGYPTE-
L'arrivée de Mohammed-Saïd en Angleterre a ins-
piré au Times un article que nous devons recueillir,
et dont la portée sera facilement appréciée par nos
lecteurs. Nous avons souvent loué la sagesse du gou-
vernement actuel de l'Égypte, les lumières, le libé-
ralisme du prince qui la dirige, sa sollicitude pour
ses peuples. Nous avons certes dit la vérité telle que
nous la sentions, mais nous ne croyons point que dé-
sormais personne puisse nous soupçonner de partialité.
A coup sûr, le Times n'a pas péché jusqu'ici par un ex
ces d'indulgence envers le vice-roi, et cependant, au-
jourd'hui que le prince est devenu l'hôte de la Grande
Bretagne, et que sa présence fait, pour ainsi dire,
un appel à la sincérité anglaise, voici le Times qui vient
non-seulement confirmer la justice que nous avons
toujours essayé de faire rendre à Saïd-Pacha, mais
encore lui donner un caractère plus large et plus
complet. La feuille de Londres reconnaît et proclame
les services rendus à l'Orient et à l'humanité, à la
Turquie et à l'Europe, par la dynastie qu'a fondée
Méhémet-Ali et particulièrement par celui de ses fils
qui préside aujourd'hui aux destinées de l'Égypte. Il
atteste que son gouvernement s'est placé à la tête
de la civilisation de l'Orient, que son intelligence n'a
rien négligé pour rendre son pays riche et prospère,
en un mot, ajoute-t-il, pour dernier trait à son ta-
bleau, « on peut sans flatterie parler de Saïd-Pacha
comme d'un prince capable et accompli. »
Sous ses lois, l'Égypte est heureuse et florissante,
son peuple est le plus avancé des peuples orientaux.
Les vice-rois Égyptiens n'ont pas craint d'aller pui-
ser tous ces éléments de puissance et de progrès au
sein de la civilisation européenne. Mohammed-Saïd,
malgré les nombreux déboires dont l'a abreuvé l'An-
gleterre, s'est pourtant toujours montré en faveur de
cette nation bienveillant et généreux. Il a favorisé
son commerce. Il a dédaigné les soupçons qu'on
voulait lui inculquer sur les dangers d'ouvrir trop
largement son territoire à la facilité et à la rapidité
des communications anglaises avec les Indes. En
toute occasion, en un mot, dans les plus graves
comme dans les plus légères, il a prouvé au peuple
anglais son constant désir de lui être agréable et de
lui être utile.
Ces déclarations ont pour nous une grande valeur ;
car elles sont le désaveu le plus absolu des arrière-
pensées que de l'autre côté de la Manche on s'est
complu à prêter à Saïd-pacha à propos du canal de
Suez. On prétendait que ce projet n'était qu'une
sorte de conspiration avec la France, qu'un acte
d'hostilité déguisée ou de malveillance secrète contre
l'Angleterre. Après le langage tenu par le Times,
nous n'entendrons plus, sans doute, parler de ces
déplorables et injustes imputations. Mohammed-Saïd
veut exécuter le canal pour le monde, comme il a
construit le chemin de fer de Suez pour l'Angleterre;
par cette œ ivre, il a voulu simplement achever
d'exploiter pour l'Égypte les avantages de cette po-
sition qui, comme le dit le Times, la rend l'intermé-
diaire naturel des relations entre l'Orientet l'Occident.
D'un autre côté, si Mohammed-Saïd est un prince
dont les lumières ne sont point contestables, dont le
génie sait apprécier et juger et ses devoirs comme
gouvernant, et ses obligations entre son suzerain, et
les actes dont il prend l'initiative, il faudra bien
tendre plusieurs fois, et nous arrivons à l'heure du
départ, qui a eu lieu le lendemain.
Deux bateaux à vapeur de l'État, le Corse et le
Bisson, attendaient dans le port.
Après la visite d'adieu des autorités, on vit le Se
chasseurs s'échelonner et former la ligne jusqu'au
quai. Dans le trajet, Saii-Pacha manifesta un vif
plaisir à la vue des pavillons et des drapeaux égyp-
tiens flottant partout à côté des drapeaux et pavil-
lons français.
« Au moment où il descendait de voiture , dit la
Colonne, un spectacle nouveau pour lui s'offrit à ses
yeux. Une députation de matelotes, dans leur riche
costume traditionnel, accompagnées du curé de leur
paroisse, s'avança en ordre vers le vice-roi, et l'une
d'elles, présentée par M. le maire, lui offrit un magni-
fique bouquet en lui adressant quelques paroles de res-
pect et de félicitation au nom de la population mari-
time. Saïd-Pacha l'écouta avec la plus vive attention
et parut vraiment touché de cette marque de sympa-
thie. Il remercia la députation d'une manière affec-
tueuse, et remit au curé une somme de 1,000 francs
pour l'église des marins, située au haut de la falaise.
Soja Altesse ne s'est pas bornée à cette munificence,
elle a donné une somme de 2,000 francs pour les
salles d'asile et a souscrit pour 100 francs sur le re-
gistre de la Société humaine.
» Le vice-roi, ajoute le journal, s'embarqua alors
sur le Corse, au bruit du canon et des hourrahs de
l'équipage monté sur les vergues. Le temps était
superbe; les quais et les jetées, couverts d'une foule
de monde , offraient une animation et un coup d'œil
qui rappelaient les fêtes magnifiques des années pas-
sées. Quelques minutes plus tard, le Corse et le Bisson
voguaient à toute vapeur sur une mer calme et unie
comme un lac. Deux heures après, on entendait de
Boulogne le canon anglais saluant l'arrivée du prince
égyptien à Douvres. »
On peut juger, par ce récit, que les adieux de la
population française à Boulogne n'ont pas eu moins
d'éclat et de cordialité que la réception faite au vice-
roi à son débarquement à Toulon.
ERNEST DESPLACES.
LE TIMES ET LE VICE-ROI D'ÉGYPTE-
L'arrivée de Mohammed-Saïd en Angleterre a ins-
piré au Times un article que nous devons recueillir,
et dont la portée sera facilement appréciée par nos
lecteurs. Nous avons souvent loué la sagesse du gou-
vernement actuel de l'Égypte, les lumières, le libé-
ralisme du prince qui la dirige, sa sollicitude pour
ses peuples. Nous avons certes dit la vérité telle que
nous la sentions, mais nous ne croyons point que dé-
sormais personne puisse nous soupçonner de partialité.
A coup sûr, le Times n'a pas péché jusqu'ici par un ex
ces d'indulgence envers le vice-roi, et cependant, au-
jourd'hui que le prince est devenu l'hôte de la Grande
Bretagne, et que sa présence fait, pour ainsi dire,
un appel à la sincérité anglaise, voici le Times qui vient
non-seulement confirmer la justice que nous avons
toujours essayé de faire rendre à Saïd-Pacha, mais
encore lui donner un caractère plus large et plus
complet. La feuille de Londres reconnaît et proclame
les services rendus à l'Orient et à l'humanité, à la
Turquie et à l'Europe, par la dynastie qu'a fondée
Méhémet-Ali et particulièrement par celui de ses fils
qui préside aujourd'hui aux destinées de l'Égypte. Il
atteste que son gouvernement s'est placé à la tête
de la civilisation de l'Orient, que son intelligence n'a
rien négligé pour rendre son pays riche et prospère,
en un mot, ajoute-t-il, pour dernier trait à son ta-
bleau, « on peut sans flatterie parler de Saïd-Pacha
comme d'un prince capable et accompli. »
Sous ses lois, l'Égypte est heureuse et florissante,
son peuple est le plus avancé des peuples orientaux.
Les vice-rois Égyptiens n'ont pas craint d'aller pui-
ser tous ces éléments de puissance et de progrès au
sein de la civilisation européenne. Mohammed-Saïd,
malgré les nombreux déboires dont l'a abreuvé l'An-
gleterre, s'est pourtant toujours montré en faveur de
cette nation bienveillant et généreux. Il a favorisé
son commerce. Il a dédaigné les soupçons qu'on
voulait lui inculquer sur les dangers d'ouvrir trop
largement son territoire à la facilité et à la rapidité
des communications anglaises avec les Indes. En
toute occasion, en un mot, dans les plus graves
comme dans les plus légères, il a prouvé au peuple
anglais son constant désir de lui être agréable et de
lui être utile.
Ces déclarations ont pour nous une grande valeur ;
car elles sont le désaveu le plus absolu des arrière-
pensées que de l'autre côté de la Manche on s'est
complu à prêter à Saïd-pacha à propos du canal de
Suez. On prétendait que ce projet n'était qu'une
sorte de conspiration avec la France, qu'un acte
d'hostilité déguisée ou de malveillance secrète contre
l'Angleterre. Après le langage tenu par le Times,
nous n'entendrons plus, sans doute, parler de ces
déplorables et injustes imputations. Mohammed-Saïd
veut exécuter le canal pour le monde, comme il a
construit le chemin de fer de Suez pour l'Angleterre;
par cette œ ivre, il a voulu simplement achever
d'exploiter pour l'Égypte les avantages de cette po-
sition qui, comme le dit le Times, la rend l'intermé-
diaire naturel des relations entre l'Orientet l'Occident.
D'un autre côté, si Mohammed-Saïd est un prince
dont les lumières ne sont point contestables, dont le
génie sait apprécier et juger et ses devoirs comme
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