Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1862 01 juin 1862
Description : 1862/06/01 (A7,N143). 1862/06/01 (A7,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203297m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 171
ficiers, de marins et de soldats, Mohammed-Saïd est entré
à l'hôtel de la préfecture maritime, où était servi un
splendide déjeuner auquel étaient invités les princi-
paux fonctionnaires de la ville.
* Au dessert, S. A. le vice-roi a porté le toast suivant :
» A VEmpereur des Français!
» A l'Impératrice!
» Au Prince impérial 1
» A ce toast, M. le vice-amiral préfet maritime comte
Bouet-Willaumez a répondu en ces termes, avec cette
éloquence du cœur dont il a le secret :
» A S. A. Mohammed-SoiH 1
» A mon illustre hôte!
» A ce prince éclairé, bienfaiteur de l'Egypte, qui a ou-
vert une voie nouvelle à toutes les marines du globe !
D Non moins que celui du vice-roi à la famille impé-
riale, ce toast a été chaleureusement applaudi.
» M. le préfet duVar, arrivé de Draguignan peu avant
midi, s'est levé ensuite et, s'adressant au prince, il s'est
exprimé en ces termes :
« Si Son Altesse veut bien le permettre, je porterai
un toast à la prospérité de l'Egypte. »
D Le vice-roi ayant fait un signe d'assentiment, le pré-
fet se lève et dit :
« Monseigneur,
» Au moment où Votre Altesse vient de poser le
» pied sur le territoire français, je m'applaudis d'être
» appelé, le premier, à l'honneur de la complimenter
» au nom du grand souverain qui nous gouverne.
» Je m'applaudis de pouvoir lui offrir des homma-
» ges personnels en même temps que l'expression
» respectueuse et bien sentie de la sympathie que les
» populations de mon département éprouvent pour
» le prince généreux, pour le prince éclairé qui di-
» rige avec tant d'éclat les destinées de cette contrée
» aux annales illustres et poétiques où s'accomplis-
» sent en ce moment les plus merveilleuses entre-
» prises, et qui, après avoir été le berceau de la
» civilisation antique, va devenir sous peu le trait
» d'union entre la civilisation européenne et l'ex-
') trême Orient. (Bravo ! bravo !)
» Permettez-moi, Monseigneur, de m'estimer heu-
» reux de cette circonstance qui donne à nos yeux
» tant de prix au devoir que je remplis en félicitant
» Votre Altesse, et de lui souhaiter chaleureusement,
» cordialement, la bienvenue dans ce pays de
» France où elle rencontrera sur son passage tant
» de vœux sympathiques aux grandes entreprises
» qu'elle protège et aux belles choses qu'elle fait.
» C'est sous l'impression de ces sentiments, Mon-
» seigneur, que je convie tous ceux qui me font
» l'honneur de m'écouter à se réunir à moi pour
» porter un toast à la prospérité de Votre Altesse, à
•> l'avenir et à la prospérité de VÉgypte ! »
» Ces paroles ont produit la plus vive impression sur
tous les convives, et le vice-roi a témoigné combien il
y était sensible.
» Après le déjeuner, de nombreuses réceptions ont eu
lieu dans la grande salle de l'hôtel de la préfecture
maritime.
» MM. les officiers des divers corps de la garnison ont
été admis à saluer le vice-roi.
» Le tribunal civil, son président en tête, a été aussi
présenté à S. A. Saïd-Pacha.
» Puis tout le cortège s'est dirigé vers la gare, où le
train impérial attendait.
» L'artillerie de la place a fait le salut d'adieu.
» Après être monté dans son salon, le vice-roi a chargé
l'agent de la Compagnie du canal maritime de Suez de
déposer entre les mains de Mme la comtesse Bouet-Wil
laumez la somme de 5,000 francs, dont la distribution
aux sociétés de bienfaisance, présidées par Mme la com-
tesse, est entièrement laissée à ses soins.
» A 3 heures, le train impérial, sous la direction de
M. Philippon, chef du mouvement sur la ligne de Tou-
lon à Lyon, a quitté notre gare.
« Une population nombreuse avait abandonné ses affai-
res et son travail pour accompagner le vice-roi de
l'hôtel de la préfecture à la gare, et là témoignait en-
core à notre illustre visiteur que l'œuvre de régénération,
de progrès, de civilisation qu'il a entreprise pour son
pays est l'objet de notre admiration et de nos vœux.
» Pour extrait : A. HDSSON. »
DE TOULON A PARIS. — « J'ai laissé dans ma lettre
précédente le vice-roi d'Égypte partant de Toulon pour
Marseille. J'ai maintenant à vous rendre compte du
voyage du prince jusqu'à Paris, au milieu des hom-
mages de toute espèce et des vifs témoignages de la
sympathie populaire dont il a été l'objet.
» Parti à 3 heures et demie de Toulon, le vice-roi en-
trait le même jour à 5 heures dans la gare de Marseille,
où il était reçu par M. de Manpas, sénateur, adminis-
trateur du département du Rhône, par le général com-
mandant la division militaire et par les autorités judi-
ciaires, civiles et municipales de notre métropole mé-
diterranéenne.
» Le prince n'avait pas l'intention de s'arrêter à Mar-
seille; mais les instances qui lui ont été adressées ont
été si pressantes, les populations manifestaient un désir
si prononcé de voir au milieu d'elles le prince auquel
Marseille devra tant, que Mohammed-Saïd a dû se rendre
à ces vœux.
» Accompagné de toutes les autorités, il a traversé la
ville de la gare jusqu'au port, c'est-à-dire dans presque
toute sa longueur, au milieu de la garnison faisant la
haie et d'une foule pressée qui le saluait de ses accla-
mations. Je n'ai pas besoin de vous dire que dans les
discours qui lui ont été adressés, de nombreuses et di-
rectes allusions ont été faites à l'isthme de Suez. M. de
Maupas a dit que les grandes entreprises conçues par
Son Altesse avaient excité la sympathie de la France
entière et de toute l'Europe.
» A 6 heures et demie, le train impérial, mis à la dis-
position du prince, partait pour Avignon.]
ficiers, de marins et de soldats, Mohammed-Saïd est entré
à l'hôtel de la préfecture maritime, où était servi un
splendide déjeuner auquel étaient invités les princi-
paux fonctionnaires de la ville.
* Au dessert, S. A. le vice-roi a porté le toast suivant :
» A VEmpereur des Français!
» A l'Impératrice!
» Au Prince impérial 1
» A ce toast, M. le vice-amiral préfet maritime comte
Bouet-Willaumez a répondu en ces termes, avec cette
éloquence du cœur dont il a le secret :
» A S. A. Mohammed-SoiH 1
» A mon illustre hôte!
» A ce prince éclairé, bienfaiteur de l'Egypte, qui a ou-
vert une voie nouvelle à toutes les marines du globe !
D Non moins que celui du vice-roi à la famille impé-
riale, ce toast a été chaleureusement applaudi.
» M. le préfet duVar, arrivé de Draguignan peu avant
midi, s'est levé ensuite et, s'adressant au prince, il s'est
exprimé en ces termes :
« Si Son Altesse veut bien le permettre, je porterai
un toast à la prospérité de l'Egypte. »
D Le vice-roi ayant fait un signe d'assentiment, le pré-
fet se lève et dit :
« Monseigneur,
» Au moment où Votre Altesse vient de poser le
» pied sur le territoire français, je m'applaudis d'être
» appelé, le premier, à l'honneur de la complimenter
» au nom du grand souverain qui nous gouverne.
» Je m'applaudis de pouvoir lui offrir des homma-
» ges personnels en même temps que l'expression
» respectueuse et bien sentie de la sympathie que les
» populations de mon département éprouvent pour
» le prince généreux, pour le prince éclairé qui di-
» rige avec tant d'éclat les destinées de cette contrée
» aux annales illustres et poétiques où s'accomplis-
» sent en ce moment les plus merveilleuses entre-
» prises, et qui, après avoir été le berceau de la
» civilisation antique, va devenir sous peu le trait
» d'union entre la civilisation européenne et l'ex-
') trême Orient. (Bravo ! bravo !)
» Permettez-moi, Monseigneur, de m'estimer heu-
» reux de cette circonstance qui donne à nos yeux
» tant de prix au devoir que je remplis en félicitant
» Votre Altesse, et de lui souhaiter chaleureusement,
» cordialement, la bienvenue dans ce pays de
» France où elle rencontrera sur son passage tant
» de vœux sympathiques aux grandes entreprises
» qu'elle protège et aux belles choses qu'elle fait.
» C'est sous l'impression de ces sentiments, Mon-
» seigneur, que je convie tous ceux qui me font
» l'honneur de m'écouter à se réunir à moi pour
» porter un toast à la prospérité de Votre Altesse, à
•> l'avenir et à la prospérité de VÉgypte ! »
» Ces paroles ont produit la plus vive impression sur
tous les convives, et le vice-roi a témoigné combien il
y était sensible.
» Après le déjeuner, de nombreuses réceptions ont eu
lieu dans la grande salle de l'hôtel de la préfecture
maritime.
» MM. les officiers des divers corps de la garnison ont
été admis à saluer le vice-roi.
» Le tribunal civil, son président en tête, a été aussi
présenté à S. A. Saïd-Pacha.
» Puis tout le cortège s'est dirigé vers la gare, où le
train impérial attendait.
» L'artillerie de la place a fait le salut d'adieu.
» Après être monté dans son salon, le vice-roi a chargé
l'agent de la Compagnie du canal maritime de Suez de
déposer entre les mains de Mme la comtesse Bouet-Wil
laumez la somme de 5,000 francs, dont la distribution
aux sociétés de bienfaisance, présidées par Mme la com-
tesse, est entièrement laissée à ses soins.
» A 3 heures, le train impérial, sous la direction de
M. Philippon, chef du mouvement sur la ligne de Tou-
lon à Lyon, a quitté notre gare.
« Une population nombreuse avait abandonné ses affai-
res et son travail pour accompagner le vice-roi de
l'hôtel de la préfecture à la gare, et là témoignait en-
core à notre illustre visiteur que l'œuvre de régénération,
de progrès, de civilisation qu'il a entreprise pour son
pays est l'objet de notre admiration et de nos vœux.
» Pour extrait : A. HDSSON. »
DE TOULON A PARIS. — « J'ai laissé dans ma lettre
précédente le vice-roi d'Égypte partant de Toulon pour
Marseille. J'ai maintenant à vous rendre compte du
voyage du prince jusqu'à Paris, au milieu des hom-
mages de toute espèce et des vifs témoignages de la
sympathie populaire dont il a été l'objet.
» Parti à 3 heures et demie de Toulon, le vice-roi en-
trait le même jour à 5 heures dans la gare de Marseille,
où il était reçu par M. de Manpas, sénateur, adminis-
trateur du département du Rhône, par le général com-
mandant la division militaire et par les autorités judi-
ciaires, civiles et municipales de notre métropole mé-
diterranéenne.
» Le prince n'avait pas l'intention de s'arrêter à Mar-
seille; mais les instances qui lui ont été adressées ont
été si pressantes, les populations manifestaient un désir
si prononcé de voir au milieu d'elles le prince auquel
Marseille devra tant, que Mohammed-Saïd a dû se rendre
à ces vœux.
» Accompagné de toutes les autorités, il a traversé la
ville de la gare jusqu'au port, c'est-à-dire dans presque
toute sa longueur, au milieu de la garnison faisant la
haie et d'une foule pressée qui le saluait de ses accla-
mations. Je n'ai pas besoin de vous dire que dans les
discours qui lui ont été adressés, de nombreuses et di-
rectes allusions ont été faites à l'isthme de Suez. M. de
Maupas a dit que les grandes entreprises conçues par
Son Altesse avaient excité la sympathie de la France
entière et de toute l'Europe.
» A 6 heures et demie, le train impérial, mis à la dis-
position du prince, partait pour Avignon.]
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