Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1862 15 juin 1862
Description : 1862/06/15 (A7,N144). 1862/06/15 (A7,N144).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032981
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
.1 JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 189
trop dire qu'il est un Franc autant qu'un Oriental.
Quant a la politique de l'Europe, à la. puissance des
différents pays, à ses propres intérêts dans ses rapports
avec eux et avec son maître le sultan, Son Altesse n'a
probablement rien à apprendre de l'homme d'État le
plus expérimenté. Les ressources de l'Egypte, les avan-
tages de sa position , le grand avenir qui l'attend
comme route intermédiaire entre l'Europe et l'Asie
orientale, ont été si bien étudiés par lui que non-seule-
ment son pays est sur le grand chemin de la prospé-
rité, mais que'sa famille elle même va devenir proba-
blement une des plus riches maisons régnantes du
monde. Enfin, on peut sans flatterie parler de Saïd-Pacha
comme d'un prince capable et accompli, et ceux qui
connaissent l'éducation et la vie domestique d'un Orien-
tal, apprécieront l'énergie qui le porte à quitter ses
palais et son intérieur pour faire un voyage de curio-
sité en Europe.
» Ainsi, quand même notre hôte ne nous serait point
attaché par les liens de la bienveillance et de la cour-
toisie, nous devrions encore l'accueillir comme un
homme distingué dont l'influence bienfaisante s'étend
sur une grande section du genre humain. Mais le vice-
roi a, de plus, d'autres droits à notre considération.
Lui et ses prédécesseurs, quoique contrariés dans leur
ambition par les armes anglaises, ont montré envers
notre nation le bon vouloir le plus extrême. Avec une
politique intelligente que plus d'un prince européen
pourrait imiter, la maison égyptienne a encouragé le
commerce entre l'Egypte et l'Inde, n'écoutant pas toutes
les assurances que le passage de. nos malles conduirait
inévitablement à l'occupation de l'Egypte par les An-
glais. Le chemin de fer d'Alexandrie et de Suez est un
monument du bon sens, de l'esprit d'entreprise et du
courage politique du gouvernement égyptien. Nous ne
devons pas davantage oublier que, dans la crise de la
révolte indienne, ce même Saïd-Pacha consentit avec
empressement à laisser transporter à travers son terri-
toire des régiments entiers de troupes anglaises, quoi-
qu'il ne manquât pas de personnes pour lui souffler à
l'oreille que c'était là un dangereux précédent. Consi-
dérant ensuite des actes de moindre importance mais
non moins agréables, nous rappelons a nos concitoyens
que l'hospitalité exercée par le pacha, d'abord envers le
prince Alfred, et récemment envers le prince de Galles,
a été tout ce que pouvait désirer le personnage le plus
élevé ou la nation la plus puissante. Les enfants de
notre reine ont été reçus avec le plus profond respect,
et traités conformément à leur haut rang. Mais ce ne
sont point seulement nos personnages royaux qui ont
reçu des gages de la bonne volonté du pacha. Depuis
le commencement de son règne, tous les Anglais de
quelque distinction qui ont visité PEgypte y ont trouvé
une hospitalité aussi cordiale que celle qui aurait pu
être rendue à aucun prince de la chrétienté.
» Nous devons donc espérer que le vice-roi, pendant
son séjour parmi-nous , rencontrera toute la courtoisie
due à son haut rang et à 'sa conduite digne de servir
d'exemple. Il faut confesser que notre manière de trai-
ter des visiteurs aussi illustres est un peu pauvre en
comparaison de la splendide hospitalité de la France.
Tandis qu'à Paris un palais est placé à la disposition de
l'étranger royal, nous le laissons se réfugier dans
quelque, hôtel étroit et incommode, où, en retour d'un
logement médiocre et d'une cuisine vulgaire, - on- lui
présente une note qui effraierait Crésus en personne.
Ne pouvons-nous faire mieux cette fois et traiter notre
visiteur oriental comme doit l'être un prince souverain ?
La reine s'est confinée dans la retraite. Elle ne peut le
recevoir, mais on pourrait mettre au service du vice-
roi une partie, de son palais à Londres, comme on l'a
fait aux Tuileries, et quelques grands-officiers de la
cour devraient lui être députés-pour lui faire les hon-
neurs au nom de Sa Majesté. Il ne serait pas non plus
hors d'à-propos que quelques-uns de nos nobles, qui
ont accepté les courtoisies du pacha en Egypte , se
rappelassent qu'ils ont maintenant une occasion de
prendre leur revanche. Ne nous laissons pas absorber
par nos propres préoccupations au point de négliger un
homme qui eût été l'hôte de notre reine si sa visite se
fût effectuée dans un moment plus heureux. Il est
maintenant au pouvoir de la nation de montrer qu'elle
apprécie ses mérites et qu'elle n'oublie pas ses nombreux
témoignages de bienveillance pour les Anglais »
LES RETOURS DU MORNING POST.
Le Morning Post, organe personnel de lord Pal-
merston, comme on le sait, contient, dans ses numé-
ros des 29 et 31 mai, deux correspondances pari-
siennes dignes certainement de tout l'intérêt de nos
lecteurs.
Voici d'abord la première :
« Paris, 27 mai.
» Les Orientaux sont charmés de Paris et veulent
séjourner autant que possible dans cette agréable
cité. On ne pouvait décider les Japonais à se confor-
mer aux ordres de leur gouvernement et à partir
pour Londres; et maintenant le vice-roi d'Egypte et
sa suite, sont tellement enchantés de la vie parisienne
et des attentions dont ils sont l'objet qu'ils décla-
rent avoir peine à la quitter. Le vice-roi est logé aux
Tuileries avec les serviteurs immédiatement attachés
à sa personne. Il flâne dans la ville et regarde les
curiosités comme , un voyageur ordinaire. Il visite
l'Empereur - sans aucune cérémonie. En fait, son
genre de vie est de tout point complètement fami-
lier.
» Je tiens d'une personne qui a l'occasion de voir
le vice-roi qu'il cause beaucoup du canal de Suez et
prend, comme on peut le supposer, un intérêt infini
aux progrès de cet ouvrage. Il parle avec confiance
de son succès définitif, et au point de vue de son
triomphe comme exécution et au point de vue de
ses avantages comme placement financier. Quelques
.personnes pourront élever des doutes sur cette der-
nière conviction de l'enthousiaste égyptien. En tout
trop dire qu'il est un Franc autant qu'un Oriental.
Quant a la politique de l'Europe, à la. puissance des
différents pays, à ses propres intérêts dans ses rapports
avec eux et avec son maître le sultan, Son Altesse n'a
probablement rien à apprendre de l'homme d'État le
plus expérimenté. Les ressources de l'Egypte, les avan-
tages de sa position , le grand avenir qui l'attend
comme route intermédiaire entre l'Europe et l'Asie
orientale, ont été si bien étudiés par lui que non-seule-
ment son pays est sur le grand chemin de la prospé-
rité, mais que'sa famille elle même va devenir proba-
blement une des plus riches maisons régnantes du
monde. Enfin, on peut sans flatterie parler de Saïd-Pacha
comme d'un prince capable et accompli, et ceux qui
connaissent l'éducation et la vie domestique d'un Orien-
tal, apprécieront l'énergie qui le porte à quitter ses
palais et son intérieur pour faire un voyage de curio-
sité en Europe.
» Ainsi, quand même notre hôte ne nous serait point
attaché par les liens de la bienveillance et de la cour-
toisie, nous devrions encore l'accueillir comme un
homme distingué dont l'influence bienfaisante s'étend
sur une grande section du genre humain. Mais le vice-
roi a, de plus, d'autres droits à notre considération.
Lui et ses prédécesseurs, quoique contrariés dans leur
ambition par les armes anglaises, ont montré envers
notre nation le bon vouloir le plus extrême. Avec une
politique intelligente que plus d'un prince européen
pourrait imiter, la maison égyptienne a encouragé le
commerce entre l'Egypte et l'Inde, n'écoutant pas toutes
les assurances que le passage de. nos malles conduirait
inévitablement à l'occupation de l'Egypte par les An-
glais. Le chemin de fer d'Alexandrie et de Suez est un
monument du bon sens, de l'esprit d'entreprise et du
courage politique du gouvernement égyptien. Nous ne
devons pas davantage oublier que, dans la crise de la
révolte indienne, ce même Saïd-Pacha consentit avec
empressement à laisser transporter à travers son terri-
toire des régiments entiers de troupes anglaises, quoi-
qu'il ne manquât pas de personnes pour lui souffler à
l'oreille que c'était là un dangereux précédent. Consi-
dérant ensuite des actes de moindre importance mais
non moins agréables, nous rappelons a nos concitoyens
que l'hospitalité exercée par le pacha, d'abord envers le
prince Alfred, et récemment envers le prince de Galles,
a été tout ce que pouvait désirer le personnage le plus
élevé ou la nation la plus puissante. Les enfants de
notre reine ont été reçus avec le plus profond respect,
et traités conformément à leur haut rang. Mais ce ne
sont point seulement nos personnages royaux qui ont
reçu des gages de la bonne volonté du pacha. Depuis
le commencement de son règne, tous les Anglais de
quelque distinction qui ont visité PEgypte y ont trouvé
une hospitalité aussi cordiale que celle qui aurait pu
être rendue à aucun prince de la chrétienté.
» Nous devons donc espérer que le vice-roi, pendant
son séjour parmi-nous , rencontrera toute la courtoisie
due à son haut rang et à 'sa conduite digne de servir
d'exemple. Il faut confesser que notre manière de trai-
ter des visiteurs aussi illustres est un peu pauvre en
comparaison de la splendide hospitalité de la France.
Tandis qu'à Paris un palais est placé à la disposition de
l'étranger royal, nous le laissons se réfugier dans
quelque, hôtel étroit et incommode, où, en retour d'un
logement médiocre et d'une cuisine vulgaire, - on- lui
présente une note qui effraierait Crésus en personne.
Ne pouvons-nous faire mieux cette fois et traiter notre
visiteur oriental comme doit l'être un prince souverain ?
La reine s'est confinée dans la retraite. Elle ne peut le
recevoir, mais on pourrait mettre au service du vice-
roi une partie, de son palais à Londres, comme on l'a
fait aux Tuileries, et quelques grands-officiers de la
cour devraient lui être députés-pour lui faire les hon-
neurs au nom de Sa Majesté. Il ne serait pas non plus
hors d'à-propos que quelques-uns de nos nobles, qui
ont accepté les courtoisies du pacha en Egypte , se
rappelassent qu'ils ont maintenant une occasion de
prendre leur revanche. Ne nous laissons pas absorber
par nos propres préoccupations au point de négliger un
homme qui eût été l'hôte de notre reine si sa visite se
fût effectuée dans un moment plus heureux. Il est
maintenant au pouvoir de la nation de montrer qu'elle
apprécie ses mérites et qu'elle n'oublie pas ses nombreux
témoignages de bienveillance pour les Anglais »
LES RETOURS DU MORNING POST.
Le Morning Post, organe personnel de lord Pal-
merston, comme on le sait, contient, dans ses numé-
ros des 29 et 31 mai, deux correspondances pari-
siennes dignes certainement de tout l'intérêt de nos
lecteurs.
Voici d'abord la première :
« Paris, 27 mai.
» Les Orientaux sont charmés de Paris et veulent
séjourner autant que possible dans cette agréable
cité. On ne pouvait décider les Japonais à se confor-
mer aux ordres de leur gouvernement et à partir
pour Londres; et maintenant le vice-roi d'Egypte et
sa suite, sont tellement enchantés de la vie parisienne
et des attentions dont ils sont l'objet qu'ils décla-
rent avoir peine à la quitter. Le vice-roi est logé aux
Tuileries avec les serviteurs immédiatement attachés
à sa personne. Il flâne dans la ville et regarde les
curiosités comme , un voyageur ordinaire. Il visite
l'Empereur - sans aucune cérémonie. En fait, son
genre de vie est de tout point complètement fami-
lier.
» Je tiens d'une personne qui a l'occasion de voir
le vice-roi qu'il cause beaucoup du canal de Suez et
prend, comme on peut le supposer, un intérêt infini
aux progrès de cet ouvrage. Il parle avec confiance
de son succès définitif, et au point de vue de son
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ses avantages comme placement financier. Quelques
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