Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1862 01 juin 1862
Description : 1862/06/01 (A7,N143). 1862/06/01 (A7,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203297m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
lf6 L'ISTHMÉ DE SUEZ,
vous-même, un accord implicite ou formel sur la
question politique.
- Lord Henri Scott, qui vient de visiter l'Egypte, a
déclaré que, dans sa conviction, le canal de Suez,
loin d'être dangereux pour l'Angleterre, au double
point de vue commercial ou politique, doit lui offrir
autant d'avantages qu'à toutes les autres nations du
monde. L'assemblée, par son approbation, s'est as-
sociée à ce jugement. Lord Henri Scott a ajouté que
la Compagnie était certainement indépendante des
influences que l'on avait quelquefois supposé la di-
riger. J'avoue que cette attestation m'a été particu-
lièrement sensible, et j'en remercie cordialement le
noble lord. Je suis heureux de recueillir ce témoi-
gnage rendu à une conduite qui n'a jamais dévié.
La Compagnie de Suez a des obligations et des de-
voirs qui lui sont nettement tracés par son acte de
concession. Elle n'est pas fondée sur une pensée
d'exclusivisme national. Son caractère est universel.
Elle n'admet ni exception ni privilège. Elle est pure-
ment et uniquement commerciale. Elle doit rester
étrangère à toute tendance, à toute combinaison,
comme à toute action politique. Telle est la loi de
son institution, tel est son principe.
Vous étiez sans doute, cher monsieur, convaincu
de cette situation lorsque vous avez jugé convenable
d'écarter du débat la question politique.
La question politique, en effet, n'avait de raison
d'être, que si le parlement anglais avait considéré
le canal de Suez comme devant nuire aux intérêts
de l'Angleterre ; mais, Dieu merci, cette opinion ne
pouvait prévaloir, et cette fois encore vous avez no-
blement contribué à démontrer que votre pays ne
craint pas le développement de la concurrence com-
merciale et maritime. Vous ne pouviez d'ailleurs
manquer de vous associer aux pensées du ministre
illustre qui a eu le bonheur de vous choisir pour
son plus éminent collaborateur. Lord John Russell a-
t-il laissé le moindre doute sur ses opinions en cette
matière lorsque, appuyant MM. Gladstone et Milner
Gibson, il soutenait la motion Rœbuck relative au
canal de Suez, et prononçait ces belles et géné-
reuses paroles :
« Notre politique, c'est de rendre le commerce
aussi libre que possible; C'est une politique juste et
généreuse," mais je crois que c'est en même temps
la politique la plus utile pour l'Angleterre de nous
résigner nous-mêmes à la concurrence qui doit ac-
croître le commerce du globe, et j'ai la pleine con-
fiance que l'Angleterre n'a pas le moins du monde
à souffrir de cette concurrence. De quel droit le
pouvoir exécutif, chez nous, viendrait-il priver les
eine des avantages qui pourraient leur
ette façon?. J'apprécie très-haut
ment qu'a développé le très-hono-
t de l'Université d'Oxford (M. Glad-
stone). L'opposition faite au projet du canal de Suez
est de nature à entretenir l'opinion trop répandue
en Europe que, poussés par nos intérêts égoïstes et
notre jalousie commerciale, nous sommes prêts à
sacrifier ou à entraver le commerce de toutes les
autres nations. Je crois que cette accusation n'est pas
juste, mais je ne voudrais pas qu'elle pût devenir
exacte. »
Maintenant je crois pouvoir dire, avec quelque cer,
titude, que les orateurs du Parlement ne sont plus
séparés de moi que par un très-respectable scrupule
sur une question d'humanité.
Ce n'est point l'exécution de l'entreprise de Suez
qu'ils attaquent, c'est ce qu'ils appellent « le travail
forcé » en Egypte.
Permettez-moi de présenter ici une considération
préliminaire qui n'est pas une récrimination, mais
une simple réflexion de justice internationale. En ad-
mettant que le travail forcé fût une coutume ou une
institution égyptienne, un gouvernement étranger
a-t-il le droit d'intervenir dans les affaires intérieures
du gouvernement de l'Egypte?
Le principe de l'esclavage est établi en Amérique.
L'Angleterre s'est-elle jamais hasardée à peser sur
le gouvernement de Washington pour lui demander
l'abolition de l'esclavage ? Jusqu'à notre époque il y
avait 40 millions de serfs en Russie. L'Angleterre
a-t-elle jamais tenté d'exprimer le moindre mécon-
tentement à la Russie parce qu'elle maintenait le
servage?
L'Espagne est un pays dont les lois n'admettent la
propagation d'aucun autre culte que celui de la re-
ligion catholique. L'Angleterre est un pays protes-
tant. Plusieurs citoyens espagnols ont été condam-
nés devant les tribunaux pour avoir pratiqué ou en-
seigné la religion réformée. On s'en est plaint au
Parlement. Qu'a répondu fort sagement lord Pal-
merston ? Que c'était là une question de législation
intérieure, dans laquelle par conséquent il ne pou-
vait intervenir officiellement auprès du gouverne-
ment espagnol.
Dans ces trois circonstances, il s'agissait pourtant
des principes les plus chers à l'Angleterre : la liberté
de l'homme et la liberté des cultes.
Pourquoi donc l'Angleterre s'est-elle toujours abs-
tenue à Washington et à Saint-Pétersbourg? Pour-
quoi a-t-elle montré tant de réserve à Madrid? Et
pourquoi lui recommanderait-on une conduite tout
opposée au Caire?
Il est un pays jouissant des avantages de la civi-
lisation la plus avancée, où se passent les faits sui-
vants :
« Les enfants d'un àge tendre sont engagés
comme apprentis par leurs parents, qui reçoivent le
salaire stipulé dans le contrat, et l'apprentissage, à
quelque époque qu'il commenc3, dure jusqu'à vingt
vous-même, un accord implicite ou formel sur la
question politique.
- Lord Henri Scott, qui vient de visiter l'Egypte, a
déclaré que, dans sa conviction, le canal de Suez,
loin d'être dangereux pour l'Angleterre, au double
point de vue commercial ou politique, doit lui offrir
autant d'avantages qu'à toutes les autres nations du
monde. L'assemblée, par son approbation, s'est as-
sociée à ce jugement. Lord Henri Scott a ajouté que
la Compagnie était certainement indépendante des
influences que l'on avait quelquefois supposé la di-
riger. J'avoue que cette attestation m'a été particu-
lièrement sensible, et j'en remercie cordialement le
noble lord. Je suis heureux de recueillir ce témoi-
gnage rendu à une conduite qui n'a jamais dévié.
La Compagnie de Suez a des obligations et des de-
voirs qui lui sont nettement tracés par son acte de
concession. Elle n'est pas fondée sur une pensée
d'exclusivisme national. Son caractère est universel.
Elle n'admet ni exception ni privilège. Elle est pure-
ment et uniquement commerciale. Elle doit rester
étrangère à toute tendance, à toute combinaison,
comme à toute action politique. Telle est la loi de
son institution, tel est son principe.
Vous étiez sans doute, cher monsieur, convaincu
de cette situation lorsque vous avez jugé convenable
d'écarter du débat la question politique.
La question politique, en effet, n'avait de raison
d'être, que si le parlement anglais avait considéré
le canal de Suez comme devant nuire aux intérêts
de l'Angleterre ; mais, Dieu merci, cette opinion ne
pouvait prévaloir, et cette fois encore vous avez no-
blement contribué à démontrer que votre pays ne
craint pas le développement de la concurrence com-
merciale et maritime. Vous ne pouviez d'ailleurs
manquer de vous associer aux pensées du ministre
illustre qui a eu le bonheur de vous choisir pour
son plus éminent collaborateur. Lord John Russell a-
t-il laissé le moindre doute sur ses opinions en cette
matière lorsque, appuyant MM. Gladstone et Milner
Gibson, il soutenait la motion Rœbuck relative au
canal de Suez, et prononçait ces belles et géné-
reuses paroles :
« Notre politique, c'est de rendre le commerce
aussi libre que possible; C'est une politique juste et
généreuse," mais je crois que c'est en même temps
la politique la plus utile pour l'Angleterre de nous
résigner nous-mêmes à la concurrence qui doit ac-
croître le commerce du globe, et j'ai la pleine con-
fiance que l'Angleterre n'a pas le moins du monde
à souffrir de cette concurrence. De quel droit le
pouvoir exécutif, chez nous, viendrait-il priver les
eine des avantages qui pourraient leur
ette façon?. J'apprécie très-haut
ment qu'a développé le très-hono-
t de l'Université d'Oxford (M. Glad-
stone). L'opposition faite au projet du canal de Suez
est de nature à entretenir l'opinion trop répandue
en Europe que, poussés par nos intérêts égoïstes et
notre jalousie commerciale, nous sommes prêts à
sacrifier ou à entraver le commerce de toutes les
autres nations. Je crois que cette accusation n'est pas
juste, mais je ne voudrais pas qu'elle pût devenir
exacte. »
Maintenant je crois pouvoir dire, avec quelque cer,
titude, que les orateurs du Parlement ne sont plus
séparés de moi que par un très-respectable scrupule
sur une question d'humanité.
Ce n'est point l'exécution de l'entreprise de Suez
qu'ils attaquent, c'est ce qu'ils appellent « le travail
forcé » en Egypte.
Permettez-moi de présenter ici une considération
préliminaire qui n'est pas une récrimination, mais
une simple réflexion de justice internationale. En ad-
mettant que le travail forcé fût une coutume ou une
institution égyptienne, un gouvernement étranger
a-t-il le droit d'intervenir dans les affaires intérieures
du gouvernement de l'Egypte?
Le principe de l'esclavage est établi en Amérique.
L'Angleterre s'est-elle jamais hasardée à peser sur
le gouvernement de Washington pour lui demander
l'abolition de l'esclavage ? Jusqu'à notre époque il y
avait 40 millions de serfs en Russie. L'Angleterre
a-t-elle jamais tenté d'exprimer le moindre mécon-
tentement à la Russie parce qu'elle maintenait le
servage?
L'Espagne est un pays dont les lois n'admettent la
propagation d'aucun autre culte que celui de la re-
ligion catholique. L'Angleterre est un pays protes-
tant. Plusieurs citoyens espagnols ont été condam-
nés devant les tribunaux pour avoir pratiqué ou en-
seigné la religion réformée. On s'en est plaint au
Parlement. Qu'a répondu fort sagement lord Pal-
merston ? Que c'était là une question de législation
intérieure, dans laquelle par conséquent il ne pou-
vait intervenir officiellement auprès du gouverne-
ment espagnol.
Dans ces trois circonstances, il s'agissait pourtant
des principes les plus chers à l'Angleterre : la liberté
de l'homme et la liberté des cultes.
Pourquoi donc l'Angleterre s'est-elle toujours abs-
tenue à Washington et à Saint-Pétersbourg? Pour-
quoi a-t-elle montré tant de réserve à Madrid? Et
pourquoi lui recommanderait-on une conduite tout
opposée au Caire?
Il est un pays jouissant des avantages de la civi-
lisation la plus avancée, où se passent les faits sui-
vants :
« Les enfants d'un àge tendre sont engagés
comme apprentis par leurs parents, qui reçoivent le
salaire stipulé dans le contrat, et l'apprentissage, à
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