Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1862 01 juin 1862
Description : 1862/06/01 (A7,N143). 1862/06/01 (A7,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203297m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUXiMERS. 179
Ils étaient serfs, il les a détachés de la glèbe ; il
leur a distribué les terres du gouvernement; il a
supprimé les monopoles sous lesquels ils gémis-
saient. Par son arrangement avec la Compagnie
universelle, il a augmenté la somme de leur travail,
il a multiplié les sources du salaire, il a été leur
émancipateur à un degré inconnu dans les annales
de l'Égypte ; et c'est pourtant cet émancipateur des
fellahs qu'en Angleterre des esprits honnêtes, mais
mal informés, voudraient faire passer pour leur op-
presseur !
Enfin, on vous a rapporté que nos dépenses jus-
qu'à ce jour s'élevaient au quart de notre capital,
c'est-à-dire 50 millions. Elles s'élèvent à moins de
40 millions. On ne vous a pas dit que, de cette
somme de dépenses, il fallait encore déduire les
nombreux approvisionnements accumulés dans nos
magasins, et qui représentent une quantité donnée
de travaux à accomplir, puisqu'ils sont destinés à
nourrir les futurs travailleurs. On ne vous a pas dit,
qu'il en fallait déduire aussi le fonds de roulement
assez considérable qui doit toujours exister dans la
caisse de notre agence supérieure d'Alexandrie. On
ne vous a pas dit qu'il en fallait retirer encore les
2 millions et demi employés dans des achats d'im-
meubles productifs, avantageux à la Compagnie, et
qui sont un placement et non une dépense. On ne
vous a pas dit, enfin, que les frais de premier éta-
blissement étaient une des principales charges d'une
entreprise de cette nature, surtout dans un désert
où il fallait tout transporter, et que ces frais de-
vaient se répartir sur l'ensemble et le prix de revient
de toute l'opération. On ne vous a pas dit que préa-
lablement à l'exécution du travail, il fallait cons-
truire ou acheter un énorme matériel qui allégerait
la dépense de l'avenir, tandis qu'il pèse sur les dé-
penses actuelles. On ne vous a pas dit que nous
avions fondé, sur les bords de la Méditerranée, une
ville de quatre mille habitants, pourvue d'immenses
ateliers et de mécanismes de toutes sortes, et qui
doivent servir et fonctionner jusqu'à la fin des opé-
rations. On ne vous a pas dit que nous avions porté
le Nil au désert ; que nous avions assuré le trans-
port économique de tous nos matériaux et de tous
nos approvisionnements ; que notre organisation est
complète pour soutenir, alimenter et fournir d'instru-
ments de tous genres une armée pacifique de qua-
rante mille travailleurs. Nous croyons, au contraire,
avoir beaucoup fait, quoiqu'il nous reste beaucoup à
faire.
Nous avons commencé par semer, nous commen-
çons à recueillir ; nous sommes loin d'avoir à nous
plaindre des résultats acquis, et je ne pense pas avoir
à vous ajourner à longtemps pour en voir de plus
grands encore, quoique j'avoue que nos frais géné-
raux eussent pu être plus rapidement productifs, si
nous n'avions été, pendant des années, gênés et
entravés par la malheureuse opposition de quelques-
uns de vos hommes d'État; mais ce n'est pas sur
nous que le blâme en peut retomber.
Quant à moi, je n'hésite pas à exprimer toute ma
confiance, que nos prévisions sur les résultats défi-
nitifs de la dépense seront justifiées par l'événement.
Mais que vous importe, cher monsieur? Si l'Angle-
terre est intéressée au succès du percement de l'is-
thme, ce n'est pas du moins par son argent. Pour-
quoi donc chercher à jeter, par des hypothèses ou
des doutes arbitraires, du discrédit sur une entre-
prise si utile? A quoi bon ces coups d'épingle? Ils
ne sont pas dignes de la juste estime où vous tient
le monde, ni de la grandeur de votre pays.
Croyez-moi, écartons toutes ces chicanes ; mar-
chons avec cordialité et union vers le but auquel
nos deux peuples aspirent et qu'ils doivent atteindre.
Vous êtes, plus que personne, fait pour entendre cet
appel adressé à la concorde et à la fraternité pour
le bien de la civilisation, pour la diffusion des lu-
mières et des richesses dans le monde. C'est dans
cet espoir que j'ai l'honneur d'être, avec autant de
considération que d'attachement,
Votre bien dévoué,
FERDINAND DE LESSEPS.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre chronique aujourd'hui, dans son intérêt le
plus actuel, peut se résumer en un chiffre.
Indépendamment des autres travaux du Mex, de
Port-Saïd, des lacs, etc., les déblais du seuil d'El-
Guisr enlevés dans le courant du mois d'avril der-
nier se montent à 540,000 mètres cubes.
La ligne du seuil, on se le rappelle, de Ferdane à
Timsah, est partagée en six chantiers. Sur trois de
ces chantiers, placés au nord du lac Timsah et em-
brassant les plus hautes élévations du seuil, la tran-
chée à cette époque était déjà au niveau de l'eau, qui
l'envahissait.
A l'heure qu'il est, nous devons être au-dessous de
la vérité en calculant les déblais effectués au seuil
seulement à plus de 2 millions de mètres cubes.
Le même nombre d'ouvriers est réuni sur les tra-
vaux, qui se poursuivent sans relâche et avec la même
énergie.
L'impulsion donnée aux opérations pendantes
n'arrête en rien l'activité des préparatifs et des étu-
des pour les opérations ultérieures.
Telle est la substance sommaire de nos correspon-
dances les plus récentes. Ces détails nous paraissent
répondre avec assez de solidité à ces allégations de
la tribune anglaise, prétendant que les progrès réa-
Ils étaient serfs, il les a détachés de la glèbe ; il
leur a distribué les terres du gouvernement; il a
supprimé les monopoles sous lesquels ils gémis-
saient. Par son arrangement avec la Compagnie
universelle, il a augmenté la somme de leur travail,
il a multiplié les sources du salaire, il a été leur
émancipateur à un degré inconnu dans les annales
de l'Égypte ; et c'est pourtant cet émancipateur des
fellahs qu'en Angleterre des esprits honnêtes, mais
mal informés, voudraient faire passer pour leur op-
presseur !
Enfin, on vous a rapporté que nos dépenses jus-
qu'à ce jour s'élevaient au quart de notre capital,
c'est-à-dire 50 millions. Elles s'élèvent à moins de
40 millions. On ne vous a pas dit que, de cette
somme de dépenses, il fallait encore déduire les
nombreux approvisionnements accumulés dans nos
magasins, et qui représentent une quantité donnée
de travaux à accomplir, puisqu'ils sont destinés à
nourrir les futurs travailleurs. On ne vous a pas dit,
qu'il en fallait déduire aussi le fonds de roulement
assez considérable qui doit toujours exister dans la
caisse de notre agence supérieure d'Alexandrie. On
ne vous a pas dit qu'il en fallait retirer encore les
2 millions et demi employés dans des achats d'im-
meubles productifs, avantageux à la Compagnie, et
qui sont un placement et non une dépense. On ne
vous a pas dit, enfin, que les frais de premier éta-
blissement étaient une des principales charges d'une
entreprise de cette nature, surtout dans un désert
où il fallait tout transporter, et que ces frais de-
vaient se répartir sur l'ensemble et le prix de revient
de toute l'opération. On ne vous a pas dit que préa-
lablement à l'exécution du travail, il fallait cons-
truire ou acheter un énorme matériel qui allégerait
la dépense de l'avenir, tandis qu'il pèse sur les dé-
penses actuelles. On ne vous a pas dit que nous
avions fondé, sur les bords de la Méditerranée, une
ville de quatre mille habitants, pourvue d'immenses
ateliers et de mécanismes de toutes sortes, et qui
doivent servir et fonctionner jusqu'à la fin des opé-
rations. On ne vous a pas dit que nous avions porté
le Nil au désert ; que nous avions assuré le trans-
port économique de tous nos matériaux et de tous
nos approvisionnements ; que notre organisation est
complète pour soutenir, alimenter et fournir d'instru-
ments de tous genres une armée pacifique de qua-
rante mille travailleurs. Nous croyons, au contraire,
avoir beaucoup fait, quoiqu'il nous reste beaucoup à
faire.
Nous avons commencé par semer, nous commen-
çons à recueillir ; nous sommes loin d'avoir à nous
plaindre des résultats acquis, et je ne pense pas avoir
à vous ajourner à longtemps pour en voir de plus
grands encore, quoique j'avoue que nos frais géné-
raux eussent pu être plus rapidement productifs, si
nous n'avions été, pendant des années, gênés et
entravés par la malheureuse opposition de quelques-
uns de vos hommes d'État; mais ce n'est pas sur
nous que le blâme en peut retomber.
Quant à moi, je n'hésite pas à exprimer toute ma
confiance, que nos prévisions sur les résultats défi-
nitifs de la dépense seront justifiées par l'événement.
Mais que vous importe, cher monsieur? Si l'Angle-
terre est intéressée au succès du percement de l'is-
thme, ce n'est pas du moins par son argent. Pour-
quoi donc chercher à jeter, par des hypothèses ou
des doutes arbitraires, du discrédit sur une entre-
prise si utile? A quoi bon ces coups d'épingle? Ils
ne sont pas dignes de la juste estime où vous tient
le monde, ni de la grandeur de votre pays.
Croyez-moi, écartons toutes ces chicanes ; mar-
chons avec cordialité et union vers le but auquel
nos deux peuples aspirent et qu'ils doivent atteindre.
Vous êtes, plus que personne, fait pour entendre cet
appel adressé à la concorde et à la fraternité pour
le bien de la civilisation, pour la diffusion des lu-
mières et des richesses dans le monde. C'est dans
cet espoir que j'ai l'honneur d'être, avec autant de
considération que d'attachement,
Votre bien dévoué,
FERDINAND DE LESSEPS.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Notre chronique aujourd'hui, dans son intérêt le
plus actuel, peut se résumer en un chiffre.
Indépendamment des autres travaux du Mex, de
Port-Saïd, des lacs, etc., les déblais du seuil d'El-
Guisr enlevés dans le courant du mois d'avril der-
nier se montent à 540,000 mètres cubes.
La ligne du seuil, on se le rappelle, de Ferdane à
Timsah, est partagée en six chantiers. Sur trois de
ces chantiers, placés au nord du lac Timsah et em-
brassant les plus hautes élévations du seuil, la tran-
chée à cette époque était déjà au niveau de l'eau, qui
l'envahissait.
A l'heure qu'il est, nous devons être au-dessous de
la vérité en calculant les déblais effectués au seuil
seulement à plus de 2 millions de mètres cubes.
Le même nombre d'ouvriers est réuni sur les tra-
vaux, qui se poursuivent sans relâche et avec la même
énergie.
L'impulsion donnée aux opérations pendantes
n'arrête en rien l'activité des préparatifs et des étu-
des pour les opérations ultérieures.
Telle est la substance sommaire de nos correspon-
dances les plus récentes. Ces détails nous paraissent
répondre avec assez de solidité à ces allégations de
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