Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1862 15 mai 1862
Description : 1862/05/15 (A7,N142). 1862/05/15 (A7,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032966
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
166 L'ISTHME DE SUEZ,
Les couches, presque toutes horizontales, sont formées
de sables gris et fins mélangés dVrgile, qui indiquent
par leur disposition qu'à une époque bien reculée, les
eaux se sont retirées insensiblement. Le talus semble
également y être établi. La hauteur ne diffère, je pense,
que de 0%80 avec le niveau de la mer Rouge. S'il y a
eu un canal en cet endroit il ne devait point avoir
moins de 60 mètres d'ouverture; quant à la profondeur,
je ne pourrai vous en donner mon appréciation qu'à la
prochaine séance.
» La composition de la couche D, ainsi que j'ai eu
l'honneur de vous le dire, est de sables gris et fins mé-
langés d'argile. Celle C, est formée de sable gris sili-
ceux et carbonate de chaux, plus d'une certaine quan-
tité d'argile tenue en dissolution par les infiltrations.
» Les deux premiers agents n'ont fait rencontrer de
grandes quantités de végétaux fossiles, semblables
aux échantillons que je vous soumets.
» Vous remarquerez, Messieurs, que pour certains de
ces fossiles les tissus filamenteux sont complétement
détruits; quelques-uns ont conservé une partie de leurs
filaments; d'autres enfin ne sont qu'en formation, et lais-
sent à découvert des parties qui prouvent et leur origine
et leur nature.
» Ces fossiles pris à 2 mètres au-dessus du niveau
de la mer, et à 2m,50 au dessous du sol naturel,
me font supposer, à cause de leur position et de leurs
ramifications, que les vents ont mis un temps fort long
à combler cette partie, et que la végétation d'autrefois
était à peu près semblable à celle de nos jours.
» Les fossiles présentent tous le caractère du tama-
rin.
» Les échantillons de silex calcarifères que je vous
présente, ont été trouvés dans le profil; on les rencon-
tre en assez grande quantité, séparés les uns des autres
par des couches ou feuillets.
» La couche B présente un caractère particulier; sa
situation nous fait voir qu'une fois le canal comblé, les
courants de sable ont nivelé le sol, et que privés
d'obstacles, ces courants ont dû mettre un laps de
temps fort long pour former l'épaisseur qui est égale
à 1 mètre.
» On rencontre aussi, dans la couche, du silex cal-
carifère, semblable à celui signalé dans la partie C.
,, J'ai réuni deux échantillons, un de la partie supé-
rieure, un de la partie inférieure ; dans le dernier vous
pouvez remarquer comme moi un commencement d'ag-
glomération. La partie inférieure nous la montre en-
tièrement solidifiée, et peut donner une idée des super-
positions des feuillets semblables en épaisseur à ceux
du remblai du canal ancien.
» La couche A nous offre les sables mouvants de no-
tre époque, se raffermissant par l'ancienneté de ses dé-
pôts, qui tendent à prendre la teinte grisâtre des par -
ties inférieures, suivant que les eaux d'infiltration
permettent la dissolution des silices et des carbonates.
» Les galets qu'on remarque dans cette couche sont
en formation, et se désagrégent facilement. »
M. Guiter lit ensuite la note suivante sur les obser-
vations de M. Vigouroux:
« Notre honorable collègue vient de nous faire part
des observations qu'il a faites sur les couches de ter-
rain de son chantier. En examinant sur les lieux mêmes
les couches géologiques que M. Vigouroux signale dans
le profit qu'il nous soumet, quelques personnes ont cru
voir dans leur disposition le résultat d'un soulèvement.
» Cette hypothèse n'est point admissible, et en voici
la raison :
» Le profil est formé de quatre couches principales
et distinctes, que je désignerai aussi par les lettres
A B C et D.
» La partie supérieure de la couche B est légèrement
inclinée vers l'ouest et a une épaisseur moyenne de
1 mètre ; sa partie inférieure lui est parallèle.
» La couche C est composée d'une infinité d'autres
petites couches ou feuillets de limon inclinés à deux
sur un, consolidés par des incrustations et des infiltra-
tions ferrugineuses. Ces feuillets sont venus s'appliquer
successivement sur des surfaces autrefois liquides. Ces
couches d'alluvion, accumulées l'une sur l'autre, se sont
rangées par ordre d'ancienneté.
» La première est venue se former sur un talus in-
cliné à deux sur un, parfaitement dessiné sur le terrain
et que vous avez pu remarquer il y a peu de jours.
» Ce talus me parait devoir appartenir à un ancien
canal, recouvert aujourd'hui d'un massif supérieur con-
sidérable d'une épaisseur moyenne de Om,80.
» Les observations suivies de notre collègue ne tar-
deront pas à nous le prouver.
» M. Vigouroux m'a fait souvent remarquer que dans
cette partie du seuil les vents de nord et nord-ouest
forment des ouragans de sables qui déplacent ceux-ci
et les transportent vers le sud et le sud-est. )
Après cette lecture M. Guiter informe la Société qu'il
livrera prochainement à la publication une carte an-
cienne et moderne de l'isthme de Suez, faisant connaître
l'itinéraire de Moïse depuis son départ de Rhamsès jus-
qu'à Hatzéroth ; elle contiendra en outre des données
sur les sondages faits dans cette contrée.
Un lexique historique et géographique de l'isthme
et des environs accompagnera ce travail.
Il est procédé à la lecture suivante :
Voyage au royaume de Tigré;
par U. Brevard.
« Monsieur le directeur,
» En vous faisant part de mes impressions de voyage,
je ne m'arrêterai point aux motifs qui m'ont porté à
faire une excursion dans le royaume de Tigré ; je pense
qu'il suffira aux personnes qui s'intéressent à mes ré-
cits de connaître que la principale cause fut la re-
cherche de mines (de métaux riches, tels que : or,
argent, cuivre, etc., etc.).
» En Amérique, je m'étais déjà un peu occupé de mi-
néralogie ; j'avais même exploré certains points de cette
partie du monde, et les faibles connaissances acquises
pendant mes voyages m'enhardirent à porter mes pas
vers l'Abyssinie.
» C'est donc le récit de mes derniers voyages dans
cette contrée que j'ai l'honneur d'offrir : une société
Les couches, presque toutes horizontales, sont formées
de sables gris et fins mélangés dVrgile, qui indiquent
par leur disposition qu'à une époque bien reculée, les
eaux se sont retirées insensiblement. Le talus semble
également y être établi. La hauteur ne diffère, je pense,
que de 0%80 avec le niveau de la mer Rouge. S'il y a
eu un canal en cet endroit il ne devait point avoir
moins de 60 mètres d'ouverture; quant à la profondeur,
je ne pourrai vous en donner mon appréciation qu'à la
prochaine séance.
» La composition de la couche D, ainsi que j'ai eu
l'honneur de vous le dire, est de sables gris et fins mé-
langés d'argile. Celle C, est formée de sable gris sili-
ceux et carbonate de chaux, plus d'une certaine quan-
tité d'argile tenue en dissolution par les infiltrations.
» Les deux premiers agents n'ont fait rencontrer de
grandes quantités de végétaux fossiles, semblables
aux échantillons que je vous soumets.
» Vous remarquerez, Messieurs, que pour certains de
ces fossiles les tissus filamenteux sont complétement
détruits; quelques-uns ont conservé une partie de leurs
filaments; d'autres enfin ne sont qu'en formation, et lais-
sent à découvert des parties qui prouvent et leur origine
et leur nature.
» Ces fossiles pris à 2 mètres au-dessus du niveau
de la mer, et à 2m,50 au dessous du sol naturel,
me font supposer, à cause de leur position et de leurs
ramifications, que les vents ont mis un temps fort long
à combler cette partie, et que la végétation d'autrefois
était à peu près semblable à celle de nos jours.
» Les fossiles présentent tous le caractère du tama-
rin.
» Les échantillons de silex calcarifères que je vous
présente, ont été trouvés dans le profil; on les rencon-
tre en assez grande quantité, séparés les uns des autres
par des couches ou feuillets.
» La couche B présente un caractère particulier; sa
situation nous fait voir qu'une fois le canal comblé, les
courants de sable ont nivelé le sol, et que privés
d'obstacles, ces courants ont dû mettre un laps de
temps fort long pour former l'épaisseur qui est égale
à 1 mètre.
» On rencontre aussi, dans la couche, du silex cal-
carifère, semblable à celui signalé dans la partie C.
,, J'ai réuni deux échantillons, un de la partie supé-
rieure, un de la partie inférieure ; dans le dernier vous
pouvez remarquer comme moi un commencement d'ag-
glomération. La partie inférieure nous la montre en-
tièrement solidifiée, et peut donner une idée des super-
positions des feuillets semblables en épaisseur à ceux
du remblai du canal ancien.
» La couche A nous offre les sables mouvants de no-
tre époque, se raffermissant par l'ancienneté de ses dé-
pôts, qui tendent à prendre la teinte grisâtre des par -
ties inférieures, suivant que les eaux d'infiltration
permettent la dissolution des silices et des carbonates.
» Les galets qu'on remarque dans cette couche sont
en formation, et se désagrégent facilement. »
M. Guiter lit ensuite la note suivante sur les obser-
vations de M. Vigouroux:
« Notre honorable collègue vient de nous faire part
des observations qu'il a faites sur les couches de ter-
rain de son chantier. En examinant sur les lieux mêmes
les couches géologiques que M. Vigouroux signale dans
le profit qu'il nous soumet, quelques personnes ont cru
voir dans leur disposition le résultat d'un soulèvement.
» Cette hypothèse n'est point admissible, et en voici
la raison :
» Le profil est formé de quatre couches principales
et distinctes, que je désignerai aussi par les lettres
A B C et D.
» La partie supérieure de la couche B est légèrement
inclinée vers l'ouest et a une épaisseur moyenne de
1 mètre ; sa partie inférieure lui est parallèle.
» La couche C est composée d'une infinité d'autres
petites couches ou feuillets de limon inclinés à deux
sur un, consolidés par des incrustations et des infiltra-
tions ferrugineuses. Ces feuillets sont venus s'appliquer
successivement sur des surfaces autrefois liquides. Ces
couches d'alluvion, accumulées l'une sur l'autre, se sont
rangées par ordre d'ancienneté.
» La première est venue se former sur un talus in-
cliné à deux sur un, parfaitement dessiné sur le terrain
et que vous avez pu remarquer il y a peu de jours.
» Ce talus me parait devoir appartenir à un ancien
canal, recouvert aujourd'hui d'un massif supérieur con-
sidérable d'une épaisseur moyenne de Om,80.
» Les observations suivies de notre collègue ne tar-
deront pas à nous le prouver.
» M. Vigouroux m'a fait souvent remarquer que dans
cette partie du seuil les vents de nord et nord-ouest
forment des ouragans de sables qui déplacent ceux-ci
et les transportent vers le sud et le sud-est. )
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qu'à Hatzéroth ; elle contiendra en outre des données
sur les sondages faits dans cette contrée.
Un lexique historique et géographique de l'isthme
et des environs accompagnera ce travail.
Il est procédé à la lecture suivante :
Voyage au royaume de Tigré;
par U. Brevard.
« Monsieur le directeur,
» En vous faisant part de mes impressions de voyage,
je ne m'arrêterai point aux motifs qui m'ont porté à
faire une excursion dans le royaume de Tigré ; je pense
qu'il suffira aux personnes qui s'intéressent à mes ré-
cits de connaître que la principale cause fut la re-
cherche de mines (de métaux riches, tels que : or,
argent, cuivre, etc., etc.).
» En Amérique, je m'étais déjà un peu occupé de mi-
néralogie ; j'avais même exploré certains points de cette
partie du monde, et les faibles connaissances acquises
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vers l'Abyssinie.
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cette contrée que j'ai l'honneur d'offrir : une société
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