Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
120 L'ISTHME DE SUEZ,
Une remarque importante à faire , c'est qucî les
maladies thoraciques, pneumonie, phthisie, pleuré-
sie, etc., manquent ici presque entièrement. Il en
est de même des maladies inflammatoires du tube
intestinal. L'embarras gastrique et la diarrhée sont
le signe d'une affection plutôt générale que locale.
Les maladies inflammatoires sont très-rares : il n'y a
pas de fièvres pernicieuses. Or ces* diverses affec-
tions comptent en France dans les cadres de la mor-
talité pour plus de 50 0/0. L'hépatite et la dyssen-
terie, qui sont à peu près les seules maladies mortelles
dans l'isthme, sont loin d'y atteindre cette propor-
tion, et de remplacer comme danger pour la santé toute
la série de maladies que nous venons d'énumérer.
Je crois devoir signaler à votre attention, mon-
sieur le président, les efforts qui ont été faits pour
combattre les causes des maladies, en restreindre
le nombre et la gravité, surtout en améliorant, d'a-
près vos ordres, les habitations et les moyens d'ali-
mentation. Le service de santé surveillait attentive-
ment les causes qui pouvaient porter atteinte à la
santé publique, les signalait, indiquait les moyens
pour prévenir la maladie ; il prodiguait ses conseils
et ses avis afin de mettre chacun en garde contre
les causes dépendantes de la volonté personnelle:
aussi est-ce à ces efforts réunis que nous croyons de-
voir attribuer le peu d'affections graves qui se sont
manifestées. Il est un fait, c'est que s'il y a eu peu
de maladies sérieuses, il y a eu beaucoup d'indispo-
sitions légères. Le médecin étant à la disposition de
tous, chacun s'empressait de le consulter aussitôt
qu'il ressentait un malaise. On évitait ainsi la ma-
ladie.
Les journées de maladies dans l'isthme n'ont pas
atteint le tiers de ces journées en France, soit dans
l'armée, soit dans les hôpitaux , ce qui prouve le
peu de gravité des affections qui ont nécessité des
soins un peu prolongés.
MORTALITÉ.
La population européenne attachée à la Compa-
gnie est de 1,600 personnes environ, tant dans
l'isthme qu'à Damiette, Alexandrie, le Caire et
ailleurs.
De mars 1861 à mars 1862, la population euro-
péenne dans l'isthme, sur les travaux, a été de 1,250
environ ; défalquant les femmes et les enfants, la
population des travailleurs et employés est de 1,100.
La mortalité sur la population entière , hommes,
femmes et enfants, a été de vingt personnes, ce qui
donne une proportion de 1.60 0/0 : en France la pro-
portion est de 2.43 0/0. Il est donc mort en France
trente personnes tandis que dans l'isthme il n'en est
mort que vingt.
La mortalité sur la population des travailleurs et
des employés a été de treize personnes, ce qui donne
une proportion de 1.18 0/0. Comme terme de com-
paraison nous n'avons en France que l'armée qui se
trouve dans des conditions d'âge et de vie à peu
près dans les mêmes rapports. La proportion de la
mortalité dans l'armée est de 2.23 0/0. Il est donc
mort en France 24.50 soldats ou officiers, tandis que
dans l'isthme , il n'est mort que treize travailleurs
ou employés européens.
La population arabe qui a passé sur les travaux
a été dans l'année de 120,933 individus. La morta-
lité a été de 23 individus. Si l'on osait comparer ce
chiffre avec la mortalité dans l'armée française, on
trouverait que l'armée aurait perdu en France 223
individus, tandis que les Arabes, dans des conditions
bien inférieures, n'en ont perdu dans l'isthme
que 23.
Nous garantissons l'authenticité de ces chiffres, et
nous espérons que l'on ne prétendra plus que les
travaux sont mortels pour les Arabes, que l'isthme
est insalubre et fatal aux Européens.
La mortalité dans l'isthme est d'un tiers moindre
qu'en France.
SANTÉ ET SALUBRITÉ GÉNÉRALES.
La salubrité de l'isthme que l'étude de quelques
faits généraux et particuliers nous avait indiquée,
est aujourd'hui complètement démontrée par ce qui
s'est passé cette année.
Les travaux de Port-Saïd; les vases et les terres
remuées au milieu de cette ville, à travers les lacs
* Menzaieh et Ballah, pour ouvrir le canal maritime;
les grands mouvements de terre exécutés sur le
seuil ; le creusement du canal d'eau douce, démon-
trent l'innocuité du sol. Nulle maladie spéciale aux
travaux; pas de fièvres pernicieuses, pas même de
fièvres intermittentes.
L'action de l'alimentation, des boissons, des habi-
tations et autres points relatifs au bien-être, a été
démontrée par les améliorations apportées , et qui
ont eu des résultats immédiats, en bien, sur la santé
des individus.
La météorologie confirme les données déjà acqui-
ses, prouve la salubrité du climat, la régularité des
saisons et leurs conséquences au point de vue de la
santé et des travaux, le peu de danger des varia-
tions de température, moyennant l'observation des
précautions indiquées à prendre pour se garantir et
protéger la santé.
L'énumération des maladies en constatant leurs
causes, le peu de gravité des affections en général,
l'absence de plusieurs séries de maladies graves et
mortelles en Europe, viennent fournir une preuve de
plus en faveur de la salubrité de l'isthme.
Les chiffres de la mortalité des Européens com-
parés avec ceux de la mortalité en France et dans
Une remarque importante à faire , c'est qucî les
maladies thoraciques, pneumonie, phthisie, pleuré-
sie, etc., manquent ici presque entièrement. Il en
est de même des maladies inflammatoires du tube
intestinal. L'embarras gastrique et la diarrhée sont
le signe d'une affection plutôt générale que locale.
Les maladies inflammatoires sont très-rares : il n'y a
pas de fièvres pernicieuses. Or ces* diverses affec-
tions comptent en France dans les cadres de la mor-
talité pour plus de 50 0/0. L'hépatite et la dyssen-
terie, qui sont à peu près les seules maladies mortelles
dans l'isthme, sont loin d'y atteindre cette propor-
tion, et de remplacer comme danger pour la santé toute
la série de maladies que nous venons d'énumérer.
Je crois devoir signaler à votre attention, mon-
sieur le président, les efforts qui ont été faits pour
combattre les causes des maladies, en restreindre
le nombre et la gravité, surtout en améliorant, d'a-
près vos ordres, les habitations et les moyens d'ali-
mentation. Le service de santé surveillait attentive-
ment les causes qui pouvaient porter atteinte à la
santé publique, les signalait, indiquait les moyens
pour prévenir la maladie ; il prodiguait ses conseils
et ses avis afin de mettre chacun en garde contre
les causes dépendantes de la volonté personnelle:
aussi est-ce à ces efforts réunis que nous croyons de-
voir attribuer le peu d'affections graves qui se sont
manifestées. Il est un fait, c'est que s'il y a eu peu
de maladies sérieuses, il y a eu beaucoup d'indispo-
sitions légères. Le médecin étant à la disposition de
tous, chacun s'empressait de le consulter aussitôt
qu'il ressentait un malaise. On évitait ainsi la ma-
ladie.
Les journées de maladies dans l'isthme n'ont pas
atteint le tiers de ces journées en France, soit dans
l'armée, soit dans les hôpitaux , ce qui prouve le
peu de gravité des affections qui ont nécessité des
soins un peu prolongés.
MORTALITÉ.
La population européenne attachée à la Compa-
gnie est de 1,600 personnes environ, tant dans
l'isthme qu'à Damiette, Alexandrie, le Caire et
ailleurs.
De mars 1861 à mars 1862, la population euro-
péenne dans l'isthme, sur les travaux, a été de 1,250
environ ; défalquant les femmes et les enfants, la
population des travailleurs et employés est de 1,100.
La mortalité sur la population entière , hommes,
femmes et enfants, a été de vingt personnes, ce qui
donne une proportion de 1.60 0/0 : en France la pro-
portion est de 2.43 0/0. Il est donc mort en France
trente personnes tandis que dans l'isthme il n'en est
mort que vingt.
La mortalité sur la population des travailleurs et
des employés a été de treize personnes, ce qui donne
une proportion de 1.18 0/0. Comme terme de com-
paraison nous n'avons en France que l'armée qui se
trouve dans des conditions d'âge et de vie à peu
près dans les mêmes rapports. La proportion de la
mortalité dans l'armée est de 2.23 0/0. Il est donc
mort en France 24.50 soldats ou officiers, tandis que
dans l'isthme , il n'est mort que treize travailleurs
ou employés européens.
La population arabe qui a passé sur les travaux
a été dans l'année de 120,933 individus. La morta-
lité a été de 23 individus. Si l'on osait comparer ce
chiffre avec la mortalité dans l'armée française, on
trouverait que l'armée aurait perdu en France 223
individus, tandis que les Arabes, dans des conditions
bien inférieures, n'en ont perdu dans l'isthme
que 23.
Nous garantissons l'authenticité de ces chiffres, et
nous espérons que l'on ne prétendra plus que les
travaux sont mortels pour les Arabes, que l'isthme
est insalubre et fatal aux Européens.
La mortalité dans l'isthme est d'un tiers moindre
qu'en France.
SANTÉ ET SALUBRITÉ GÉNÉRALES.
La salubrité de l'isthme que l'étude de quelques
faits généraux et particuliers nous avait indiquée,
est aujourd'hui complètement démontrée par ce qui
s'est passé cette année.
Les travaux de Port-Saïd; les vases et les terres
remuées au milieu de cette ville, à travers les lacs
* Menzaieh et Ballah, pour ouvrir le canal maritime;
les grands mouvements de terre exécutés sur le
seuil ; le creusement du canal d'eau douce, démon-
trent l'innocuité du sol. Nulle maladie spéciale aux
travaux; pas de fièvres pernicieuses, pas même de
fièvres intermittentes.
L'action de l'alimentation, des boissons, des habi-
tations et autres points relatifs au bien-être, a été
démontrée par les améliorations apportées , et qui
ont eu des résultats immédiats, en bien, sur la santé
des individus.
La météorologie confirme les données déjà acqui-
ses, prouve la salubrité du climat, la régularité des
saisons et leurs conséquences au point de vue de la
santé et des travaux, le peu de danger des varia-
tions de température, moyennant l'observation des
précautions indiquées à prendre pour se garantir et
protéger la santé.
L'énumération des maladies en constatant leurs
causes, le peu de gravité des affections en général,
l'absence de plusieurs séries de maladies graves et
mortelles en Europe, viennent fournir une preuve de
plus en faveur de la salubrité de l'isthme.
Les chiffres de la mortalité des Européens com-
parés avec ceux de la mortalité en France et dans
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