Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 11 7
du soleil. Les établissements se trouvent sous le vent
- des habitations; il n'y a rien à dire comme salu-
brité. L'hôpital est situé à l'extrémité ouest de la
ville près de l'église ; le village arabe est au sud
avec sa mosquée et son. bazar. Partout on veille à
ce que la propreté règne, non-seulement dans l'in-
térieur de la ville et des maisons, mais encore à
l'extérieur : la tâche est difficile surtout dans le vil-
lage arabe.
Les approvisionnements de la ville, du seuil et de
tous les campements environnants arrivent du Caire ;
chaque jour ils deviennent plus abondants et plus
variés : la viande est de bonne qualité, surtout le
mouton; des vivres frais sont apportés de la vallée
de TOuady et même du Caire. Les communications
ouvertes par le canal d'eau douce ont amené une
amélioration des plus sensibles dans les approvision-
nements. Quant à l'eau qui arrive du Nil par une ri-
gole jusqu'au pied du seuil, en contournant le lac
Timsah, elle excède assez les besoins pour que déjà
elle ait pu servir à la culture de quelques légu-
mes: aussi nous croyons pouvoir assurer que les em-
barras gastriques et les quelques cas de dyssenterie
qui se sont manifestés pendant les chaleurs et à l'au-
tomne, seront moins nombreux et moins graves
cette année. Ils avaient pour cause l'eau des puits
ou l'eau du Nil, altérée par un transport lointain, une
alimentation peu variée, une absence complète de
légumes frais. Maintenant le canal d'eau douce est
terminé, les transports sont faciles, et des champs
entiers de légumes sont déjà semés pour alimenter
le campement pendant l'été.
Il s'est présenté au seuil un fait qui a démontré
l'influence de la tente sur la santé : c'était vers le
mois de novembre ; les maladies, les indispositions
causées par les chaleurs avaient cessé, la tempéra-
ture s'était abaissée ; dans les maisons il n'y avait
plus un seul malade, tandis que les quelques tentes
qui existaient encore en fournissaient journellement.
Nous avons acquis la certitude, par ce fait et par
d'autres, que le séjour continu sous la tente était
défavorable à la santé.
Le seuil, avec le village arabe, contient 210 Euro-
péens et 500 Arabes environ.
Outre les constructions de tontes sortes élevées sur
ce point, la portion la plus capitale des travaux est
le creusement du canal à travers le seuil d'El-Guisr,
afin de livrer passage jusqu'au lac Timsah aux flots
de la Méditerranée. Une masse énorme de terre a
déjà été enlevée; 5, 10, 15, 20 et 25,000 hommes
ont déjà participé.à cette opération. On peut en ap-
provisionner 40,000. Ce sont là des agglomérations
véritables ; or, on sait en Europe quel en est le ré-
sultat , surtout lorsqu'il s'agit de déplacer des mil-
lions de mètres cubes : immédiatement les hôpitaux
environnants se remplissent, des maladies de toute
nature se manifestent, et si de sévères dispositions
hygiéniques n'étaient prises, le typhus ne tarderait
pas à Ee montrer.
Or, ici, sur toute la longueur du seuil, la terre a
été remuée, transportée ; elle forme des berges de
plusieurs mètres de hauteur, et cependant il n'y pas
eu une seule fièvre intermittente simple ; pas de ma-
ladie due aux travaux de terrassemeuts. Il y avait
au 1er février 21,523 Arabes sur le seuil ; l'hôpital
arabe, composé de douze lits, n'a jamais eu plus de six
lits occupés, et encore par des malades atteints d'af-
fections étrangères aux travaux. Ce fait paraitra in-
croyable en Europe ; il existe et se continue encore
aujourd'hui ; on peut le vérifier.
Timsah. — Nous avons souvent parlé du plateau de
Timsah qui domine le lac de ce nom et où doit s'é-
lever la ville centrale de l'isthme; nous avons re-
connu et décrit la position salubre de cette localité.
Le canal d'eau douce aboutit à ce plateau, et c'est de
là que part la rigole qui conduit du Nil l'eau jusqu'au
pied du seuil en suivant les bords du lac. Le cam-
pement de Timsah est divisé en trois parties : l'une,
dans l'enceinte du lac, sur une espèce de promon-
toire; l'autre, sur l'emplacement même de la ville ; le
troisième, à la tête du canal, où arrivent les approvi-
sionnements apportés par les barques. Sur ces trois
points sont logés les employés chargés de diver-
ses études, et les ouvriers qui fabriquent de la chaux,
extraient des pierres et construisent les premières
maisons de la ville. Ce campement s'approvisionne
au seuil et se trouve dans les mêmes conditions d'a-
limentation ; il a de plus de l'eau douce à discrétion
pour toute sorte d'usages. La santé est excellente.
Les travaux de la rigole n'ont donné lieu à aucune
observation ; c'était du reste un travail peu considé-
rable.
Canal d'eau douce. — De Timsah à Ras-el-Ouady
vient d'être exécuté un canal de 12 mètres de large
à la ligne d'eau sur 37 kilomètres de long, traver-
sant le désert, coulant le long de la vallée de Gessen
et venant s'embrancher sur le canal de l'Ouady, qui
reçoit à Zagazig ses eaux du Bar Moès (ancienne
branche tanitique) et du canal Cherkaouié (ancienne
branche. pélusiaque). Ce travail a été accompli d'a-
vril 1861 en janvier 1862. 70 Européens et 55,083 ou-
vriers arabes y ont participé.
A part quelques Européens qui habitaient les mai-
sons de Maxama, les autres campaient sous la tente
ou dans des gourbis, marchant avec le travail. Les
Arabes s'étaient fabriqué des huttes avec des branches
de tamarix ou creusé des abris dans le sable der-
rière les dunes. Les approvisionnements étaient, en-
voyés soit de Zagazig, soit du seuil. Les opérations
ont été dirigées de manière à ce qu'il y eût toujours
de l'eau en abondance.
Les terrains traversés ont été tantôt de l'argile,
du soleil. Les établissements se trouvent sous le vent
- des habitations; il n'y a rien à dire comme salu-
brité. L'hôpital est situé à l'extrémité ouest de la
ville près de l'église ; le village arabe est au sud
avec sa mosquée et son. bazar. Partout on veille à
ce que la propreté règne, non-seulement dans l'in-
térieur de la ville et des maisons, mais encore à
l'extérieur : la tâche est difficile surtout dans le vil-
lage arabe.
Les approvisionnements de la ville, du seuil et de
tous les campements environnants arrivent du Caire ;
chaque jour ils deviennent plus abondants et plus
variés : la viande est de bonne qualité, surtout le
mouton; des vivres frais sont apportés de la vallée
de TOuady et même du Caire. Les communications
ouvertes par le canal d'eau douce ont amené une
amélioration des plus sensibles dans les approvision-
nements. Quant à l'eau qui arrive du Nil par une ri-
gole jusqu'au pied du seuil, en contournant le lac
Timsah, elle excède assez les besoins pour que déjà
elle ait pu servir à la culture de quelques légu-
mes: aussi nous croyons pouvoir assurer que les em-
barras gastriques et les quelques cas de dyssenterie
qui se sont manifestés pendant les chaleurs et à l'au-
tomne, seront moins nombreux et moins graves
cette année. Ils avaient pour cause l'eau des puits
ou l'eau du Nil, altérée par un transport lointain, une
alimentation peu variée, une absence complète de
légumes frais. Maintenant le canal d'eau douce est
terminé, les transports sont faciles, et des champs
entiers de légumes sont déjà semés pour alimenter
le campement pendant l'été.
Il s'est présenté au seuil un fait qui a démontré
l'influence de la tente sur la santé : c'était vers le
mois de novembre ; les maladies, les indispositions
causées par les chaleurs avaient cessé, la tempéra-
ture s'était abaissée ; dans les maisons il n'y avait
plus un seul malade, tandis que les quelques tentes
qui existaient encore en fournissaient journellement.
Nous avons acquis la certitude, par ce fait et par
d'autres, que le séjour continu sous la tente était
défavorable à la santé.
Le seuil, avec le village arabe, contient 210 Euro-
péens et 500 Arabes environ.
Outre les constructions de tontes sortes élevées sur
ce point, la portion la plus capitale des travaux est
le creusement du canal à travers le seuil d'El-Guisr,
afin de livrer passage jusqu'au lac Timsah aux flots
de la Méditerranée. Une masse énorme de terre a
déjà été enlevée; 5, 10, 15, 20 et 25,000 hommes
ont déjà participé.à cette opération. On peut en ap-
provisionner 40,000. Ce sont là des agglomérations
véritables ; or, on sait en Europe quel en est le ré-
sultat , surtout lorsqu'il s'agit de déplacer des mil-
lions de mètres cubes : immédiatement les hôpitaux
environnants se remplissent, des maladies de toute
nature se manifestent, et si de sévères dispositions
hygiéniques n'étaient prises, le typhus ne tarderait
pas à Ee montrer.
Or, ici, sur toute la longueur du seuil, la terre a
été remuée, transportée ; elle forme des berges de
plusieurs mètres de hauteur, et cependant il n'y pas
eu une seule fièvre intermittente simple ; pas de ma-
ladie due aux travaux de terrassemeuts. Il y avait
au 1er février 21,523 Arabes sur le seuil ; l'hôpital
arabe, composé de douze lits, n'a jamais eu plus de six
lits occupés, et encore par des malades atteints d'af-
fections étrangères aux travaux. Ce fait paraitra in-
croyable en Europe ; il existe et se continue encore
aujourd'hui ; on peut le vérifier.
Timsah. — Nous avons souvent parlé du plateau de
Timsah qui domine le lac de ce nom et où doit s'é-
lever la ville centrale de l'isthme; nous avons re-
connu et décrit la position salubre de cette localité.
Le canal d'eau douce aboutit à ce plateau, et c'est de
là que part la rigole qui conduit du Nil l'eau jusqu'au
pied du seuil en suivant les bords du lac. Le cam-
pement de Timsah est divisé en trois parties : l'une,
dans l'enceinte du lac, sur une espèce de promon-
toire; l'autre, sur l'emplacement même de la ville ; le
troisième, à la tête du canal, où arrivent les approvi-
sionnements apportés par les barques. Sur ces trois
points sont logés les employés chargés de diver-
ses études, et les ouvriers qui fabriquent de la chaux,
extraient des pierres et construisent les premières
maisons de la ville. Ce campement s'approvisionne
au seuil et se trouve dans les mêmes conditions d'a-
limentation ; il a de plus de l'eau douce à discrétion
pour toute sorte d'usages. La santé est excellente.
Les travaux de la rigole n'ont donné lieu à aucune
observation ; c'était du reste un travail peu considé-
rable.
Canal d'eau douce. — De Timsah à Ras-el-Ouady
vient d'être exécuté un canal de 12 mètres de large
à la ligne d'eau sur 37 kilomètres de long, traver-
sant le désert, coulant le long de la vallée de Gessen
et venant s'embrancher sur le canal de l'Ouady, qui
reçoit à Zagazig ses eaux du Bar Moès (ancienne
branche tanitique) et du canal Cherkaouié (ancienne
branche. pélusiaque). Ce travail a été accompli d'a-
vril 1861 en janvier 1862. 70 Européens et 55,083 ou-
vriers arabes y ont participé.
A part quelques Européens qui habitaient les mai-
sons de Maxama, les autres campaient sous la tente
ou dans des gourbis, marchant avec le travail. Les
Arabes s'étaient fabriqué des huttes avec des branches
de tamarix ou creusé des abris dans le sable der-
rière les dunes. Les approvisionnements étaient, en-
voyés soit de Zagazig, soit du seuil. Les opérations
ont été dirigées de manière à ce qu'il y eût toujours
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