Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 127
et mes confrères de l'isthme, que j'ai interrogés sur
ce point, ont constaté comme moi la rareté de ces
deux affections chez les travailleurs indigènes du ca-
nal de Sdez.
Je n'ajouterai rien à ces quelques considérations
sur l'endémicité; j'aime mieux laisser parler des faits
qui sont par eux-mêmes si éloquents.
CHAPITRE IV.
SALUBRITÉ.
Fièvre intermittente. — Bien que le tableau des
malades du canal d'eau douce comprenne neuf cas
de fièvre intermittente, je n'ai pas cru devoir classer
cette affection parmi les maladies endémiques.
La fièvre paludéenne est pourtant bien fréquente
dans les climats chauds, où elle vient souvent com-
pliquer les autres maladies et les modifier de ma-
nière à leur imprimer le cachet qui lui est propre ;
mais le petit nombre de cas obsenés ne suffit pas
pour démontrer son endémicité.
Les travaux de terrassements exécutés, même dans
les climats tempérés, font souvent surgir des fièvres
intermittentes simples ou pernicieuses ; dans le dé-
sert, malgré l'élévation de la température, les tran-
chées dans un sol sablonneux, sec et salé, ne sau-
raient donner naissance aux miasmes paludéens.
Les quelques cas observés l'ont été au voisinage
du lac Maxama, où les Bédouins du désert ont de
tout temps payé à cette affection un léger tribut.
Cette maladie s'est, du reste, présentée toujours
avec une très-grande bénignité; les accès ont cons-
tamment été simples; les trois stades en étaient par-
faitement marqués, et l'affection a toujours cédé sans
récidive à quelques doses de sulfate de quinine.
Typhus. — En voyant réunie sur un seul point une
population aussi nombreuse, j'avoue que j'ai souvent
pensé au typhus; mais l'immensité du désert, qui
permet de donner aux campements une très-grande
étendue, jointe au concours des heureuses circons-
tances météorologiques que j'ai déjà signalées, n'a
pas permis à cette terrible affection d'exercer les ra-
vages dont les grandes agglomérations d'hommes
sont si souvent victimes, et nous avons eu la satis-
faction de constater l'absence absolue d'un fléau aussi
désastreux.
Blessures. — Le petit nombre de blessures obser-
vées (trois) paraîtrait vraiment providentiel, si l'on
ne prenait en considération la simplicité du travail
auquel doivent se livrer les indigènes pour accomplir
Je percement de l'isthme de Suez.
Ensemble des maladies. — Si l'on se reporte au ta-
bleau comparatif, on verra qu'une masse de cinquante-
cinq mille Arabes, représentant une population
moyenne de six mille hommes, a exécuté pendant
une période de neuf mois plus d'un million de mètres
cubes de déblais et n'a fourni que quarante-six ma-
lades et blessés, ce qui donne une proportion de
1/130. Je ferai remarquer en outre que ces maladies
n'ont presque jamais présenté de gravité suffisante
pour me causer de sérieuses inquiétudes.
Mortalité. - Le chiffre de la mortalité est de dix,
ce qui donne une proportion de 1/600; encore est-il
bon d'observer que pas un seul cas de mort n'a été
la conséquence du travail.
Ces chiffres parlent encore trop éloquemment par
eux-mêmes pour que je doive rien ajouter. Je dirai
seulement que jamais, dans les climats réputés les
plus salubres, aucun travail de cette importance n'a
été accompli dans des conditions sanitaires aussi sa-
tisfaisantes.
Que deviennent, en face de semblables résultats
authentiques, les insinuations des adversaires du per-
cement de l'isthme de Suez ?
Salaire. —Les déblais exécutés au canal d'eau douce
reviennent en moyenne à 40 centimes le mètre cube.
Cette charge, d'ailleurs inférieure aux prix des devis
constitue pour la population indigène des avantages
relativement considérables.
Le canal d'eau douce a produit pour les cinquante-
cinq mille quarante-trois travailleurs qui l'ont creusé,
indépendamment de leur alimentation, près d'un
demi-million de francs, qui leur a été payé directe-
ment et individuellement. Cette somme constitue une
véritable richesse pour les pauvres journaliers non
propriétaires de la province du Delta. Chaque fellah
a touché en moyenne, à la fin de sa tâche, dix francs
en espèces pour vingt jours de travail. Il faut avoir
assisté à la paie pour comprendre la joie qu'il
éprouve en contemplant les quelques pièces d'argent
qu'on lui met dans la main ; il n'a jamais possédé
pareil trésor ; il emporte dans ses foyers de quoi
procurer pour longtemps du bien-être à sa famille.
Tel est pour la population arabe le résultat final.
du travail dans l'isthme. Ce travail est-il donc des-
tiné à conduire l'Egypte à sa ruine ? La satisfaction
des travailleurs n'est pas étrangère à la question
d'hygiène et de salubrité, c'est pourquoi j'ai cru
devoir la traiter sans sortir de mon sujet.
L'ouverture du canal d'eau douce procure dès
aujourd'hui à l'Egypte des avantages matériels bien
autrement importants; sa navigation a déjà créé un
débouché nouveau pour le commerce et pour les pro-
duits du sol.
Je pourrais parler des résultats analogues l t plus
importants encore que procure la navigation ouverte
déjà depuis le pied du seuil d'El-Guisr jusqu'à Port-
Saïd, mais je ne veux pas sortir de mes limites et ne
veux envisager que ce qui est relatif au canal d'eau
douce.
et mes confrères de l'isthme, que j'ai interrogés sur
ce point, ont constaté comme moi la rareté de ces
deux affections chez les travailleurs indigènes du ca-
nal de Sdez.
Je n'ajouterai rien à ces quelques considérations
sur l'endémicité; j'aime mieux laisser parler des faits
qui sont par eux-mêmes si éloquents.
CHAPITRE IV.
SALUBRITÉ.
Fièvre intermittente. — Bien que le tableau des
malades du canal d'eau douce comprenne neuf cas
de fièvre intermittente, je n'ai pas cru devoir classer
cette affection parmi les maladies endémiques.
La fièvre paludéenne est pourtant bien fréquente
dans les climats chauds, où elle vient souvent com-
pliquer les autres maladies et les modifier de ma-
nière à leur imprimer le cachet qui lui est propre ;
mais le petit nombre de cas obsenés ne suffit pas
pour démontrer son endémicité.
Les travaux de terrassements exécutés, même dans
les climats tempérés, font souvent surgir des fièvres
intermittentes simples ou pernicieuses ; dans le dé-
sert, malgré l'élévation de la température, les tran-
chées dans un sol sablonneux, sec et salé, ne sau-
raient donner naissance aux miasmes paludéens.
Les quelques cas observés l'ont été au voisinage
du lac Maxama, où les Bédouins du désert ont de
tout temps payé à cette affection un léger tribut.
Cette maladie s'est, du reste, présentée toujours
avec une très-grande bénignité; les accès ont cons-
tamment été simples; les trois stades en étaient par-
faitement marqués, et l'affection a toujours cédé sans
récidive à quelques doses de sulfate de quinine.
Typhus. — En voyant réunie sur un seul point une
population aussi nombreuse, j'avoue que j'ai souvent
pensé au typhus; mais l'immensité du désert, qui
permet de donner aux campements une très-grande
étendue, jointe au concours des heureuses circons-
tances météorologiques que j'ai déjà signalées, n'a
pas permis à cette terrible affection d'exercer les ra-
vages dont les grandes agglomérations d'hommes
sont si souvent victimes, et nous avons eu la satis-
faction de constater l'absence absolue d'un fléau aussi
désastreux.
Blessures. — Le petit nombre de blessures obser-
vées (trois) paraîtrait vraiment providentiel, si l'on
ne prenait en considération la simplicité du travail
auquel doivent se livrer les indigènes pour accomplir
Je percement de l'isthme de Suez.
Ensemble des maladies. — Si l'on se reporte au ta-
bleau comparatif, on verra qu'une masse de cinquante-
cinq mille Arabes, représentant une population
moyenne de six mille hommes, a exécuté pendant
une période de neuf mois plus d'un million de mètres
cubes de déblais et n'a fourni que quarante-six ma-
lades et blessés, ce qui donne une proportion de
1/130. Je ferai remarquer en outre que ces maladies
n'ont presque jamais présenté de gravité suffisante
pour me causer de sérieuses inquiétudes.
Mortalité. - Le chiffre de la mortalité est de dix,
ce qui donne une proportion de 1/600; encore est-il
bon d'observer que pas un seul cas de mort n'a été
la conséquence du travail.
Ces chiffres parlent encore trop éloquemment par
eux-mêmes pour que je doive rien ajouter. Je dirai
seulement que jamais, dans les climats réputés les
plus salubres, aucun travail de cette importance n'a
été accompli dans des conditions sanitaires aussi sa-
tisfaisantes.
Que deviennent, en face de semblables résultats
authentiques, les insinuations des adversaires du per-
cement de l'isthme de Suez ?
Salaire. —Les déblais exécutés au canal d'eau douce
reviennent en moyenne à 40 centimes le mètre cube.
Cette charge, d'ailleurs inférieure aux prix des devis
constitue pour la population indigène des avantages
relativement considérables.
Le canal d'eau douce a produit pour les cinquante-
cinq mille quarante-trois travailleurs qui l'ont creusé,
indépendamment de leur alimentation, près d'un
demi-million de francs, qui leur a été payé directe-
ment et individuellement. Cette somme constitue une
véritable richesse pour les pauvres journaliers non
propriétaires de la province du Delta. Chaque fellah
a touché en moyenne, à la fin de sa tâche, dix francs
en espèces pour vingt jours de travail. Il faut avoir
assisté à la paie pour comprendre la joie qu'il
éprouve en contemplant les quelques pièces d'argent
qu'on lui met dans la main ; il n'a jamais possédé
pareil trésor ; il emporte dans ses foyers de quoi
procurer pour longtemps du bien-être à sa famille.
Tel est pour la population arabe le résultat final.
du travail dans l'isthme. Ce travail est-il donc des-
tiné à conduire l'Egypte à sa ruine ? La satisfaction
des travailleurs n'est pas étrangère à la question
d'hygiène et de salubrité, c'est pourquoi j'ai cru
devoir la traiter sans sortir de mon sujet.
L'ouverture du canal d'eau douce procure dès
aujourd'hui à l'Egypte des avantages matériels bien
autrement importants; sa navigation a déjà créé un
débouché nouveau pour le commerce et pour les pro-
duits du sol.
Je pourrais parler des résultats analogues l t plus
importants encore que procure la navigation ouverte
déjà depuis le pied du seuil d'El-Guisr jusqu'à Port-
Saïd, mais je ne veux pas sortir de mes limites et ne
veux envisager que ce qui est relatif au canal d'eau
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