Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
126 L'ISTHME DE SUEZ,
Biscuit 600 grammes.
Lentilles ou riz. 312 id.
Oignons. 75 id.
Huile ou beurre. 47 id.
Boissons. — Jamais les Arabes ne font usage de vin
ni de boissons alcooliques où fermentées ; ils ne con-
naissent que l'eau du Nil ou des canaux qui en sont
dérivés, et ils en usent abondamment.
Sur les travaux du canal d'eau douce ils se sont
trouvés, sous ce rapport, exactement dans les mêmes
conditions que chez eux, puisqu'ils ont toujours été
pourvus à discrétion par la rigole d'alimentation dans
laquelle coulent des eaux dérivées du Nil.
Bains. — Les fellahs sont accoutumés à se bai-
gner dans leurs canaux, et c'est une des conditions
de l'excellent état sanitaire de l'Egypte : sous ce rap-
port encore ils n'ont pas cessé de se conformer à
leurs habitudes en prenant à volonté des bains dans
le lac Maxama ou dans la rigole d'alimentation.
Travail. — L'Arabe ne connaît en Égypte que deux
genres de travaux, ceux des champs ou ceux des
nombreux canaux dérivés du Nil.
Le creusement des canaux de l'isthme de Suez est
donc exactement le même travail que celui auquel il
a été accoutumé dès son enfance, et auquel il con-
sacre toute sa vie.
Le fellah appartient à une race infatigable, et
quand il cultive son champ, la plus grande ardeur
du soleil au milieu de la journée ne lui fait guère
discontinuer son travail.
La sollicitude de la Compagnie a consacré au repos
deux heures de la journée en hiver, de 11 heures
à 1 heure, et quatre heures en été, de 11 heures à 3
heures. La durée du travail a été de huit heures par
jour en hiver, et de douze heures en été.
Ainsi, quelle que soit celle des données du problême
hygiénique qu'on veuille examiner de près, on re-
connaîtra facilement que l'Arabe est au désert de
Suez dans des conditions toujours égales et souvent
meilleures que celles de la localité qu'il habite.
Cette considération est d'une haute importance dans
la question qui nous occupe ; elle est évidemment une
des causes principales de l'excellent état sanitaire
que j'ai toujours constaté et que vous avez sans cesse
remarqué dans les rapports bihebdomadaires que je
vous ai adressés.
CHAPITRE III.
ENDÉMICITÉ.
VÉgypte-, dont le climat, nous l'avons vu déjà,
tient le milieu entre le chaud et le brûlant, est, sous
le rapport de l'endémicitê, un pays singulièrement
favorisé. Le cadre des affections de cette nature sera
bien vite rempli ; elles sont au nombre de trois :
l'ophthalmie, la dyssenterie et l'hépatite.
Ophthalmie. — Cette maladie est, de beaucoup, la
plus fréquente : c'est une conjonctivite qui présente,
comme caractère digne de frapper l'attention, la ra-
pidité avec laquelle elle devient purulente. Les cau-
ses qui sont de nature à la déterminer sont de trois
ordres : la grande fraîcheur de la nuit succédant à
l'extrême chaleur de la journée, l'action directe ou
réfléchie des rayons solaires, l'influence mécanique
des poussières transportées par les vents; enfin une
cause inconnue lui imprime son caractère de spéci-
ficité.
Les circonstances de nature à produire cette affec-
tion semblent réunies dans le désert de l'isthme, et
ce fait est plus que démontré par le grand nombre
des. Européens employés aux travaux qui ont été
frappés par cette maladie : aussi paraît-il extraor-
dinaire au premier abord que, pendant neuf mois,
sur une population de 6,000 Arabes, on n'ait eu à
enregistrer que huit cas d'ophthalmie. Mais si l'on
examine et si l'on interroge avec soin les fellahs, il
sera facile de s'expliquer cette apparente anomalie.
Un grand nombre d'entre eux sont borgnes et le
sont devenus de deux manières : par suite d'un dé-
pôt opaque entre les lames de la cornée, ou par le
fait de l'ulcération de cette membrane. Mais cette
maladie leur est toujours venue dans l'enfance, et le
petit nombre de cas observés au désert ne peut s'ex-
pliquer que par l'immunité qu'ils acquièrent à partir
du moment où ils ont atteint l'adolescence.
Cette affection présente du reste peu de gravité;
La malpropreté et le peu de soin sont les seules
causes qui amènent si souvent pendant l'enfance du
fellah la perte de l'un ou des deux organes de la
vision. Ce qui le démontre bien évidemment, c'est la
facilité avec laquelle l'usage seul du collyre ou sul-
fate de zinc a guéri, sans exception, non-seulement
les quelques Arabes, mais encore les mombreux
Européens auxquels nous avons donné des soins.
Hépatite et dyssenterie. — Je réunis ces deux af.
fections, qui, dans les climats de la zone torride, où
elles sont endémiques, ont entre elles de si grands
rapports et de si nombreux points de contact.
Tous les médecins qui ont écrit sur la pathologie
de l'Egypte se sont plu à signaler l'endémicité de
ces deux maladies. Cette observation est parfaite-
ment juste si elle s'applique aux Européens venus
des climats tempérés, et par conséquent non accli-
matés : l'extrême fréquence de la dyssenterie et de
l'hépatite que nous avons si souvent constatée chez
eux le démontre surabondamment ; mais il n'en est
plus ainsi vis-à-vis de la population arabe ; on ne
trouvera dans le tableau des maladies ci-annexé
qu'un seul cas d'hépatite et cinq de dyssenterie,
Biscuit 600 grammes.
Lentilles ou riz. 312 id.
Oignons. 75 id.
Huile ou beurre. 47 id.
Boissons. — Jamais les Arabes ne font usage de vin
ni de boissons alcooliques où fermentées ; ils ne con-
naissent que l'eau du Nil ou des canaux qui en sont
dérivés, et ils en usent abondamment.
Sur les travaux du canal d'eau douce ils se sont
trouvés, sous ce rapport, exactement dans les mêmes
conditions que chez eux, puisqu'ils ont toujours été
pourvus à discrétion par la rigole d'alimentation dans
laquelle coulent des eaux dérivées du Nil.
Bains. — Les fellahs sont accoutumés à se bai-
gner dans leurs canaux, et c'est une des conditions
de l'excellent état sanitaire de l'Egypte : sous ce rap-
port encore ils n'ont pas cessé de se conformer à
leurs habitudes en prenant à volonté des bains dans
le lac Maxama ou dans la rigole d'alimentation.
Travail. — L'Arabe ne connaît en Égypte que deux
genres de travaux, ceux des champs ou ceux des
nombreux canaux dérivés du Nil.
Le creusement des canaux de l'isthme de Suez est
donc exactement le même travail que celui auquel il
a été accoutumé dès son enfance, et auquel il con-
sacre toute sa vie.
Le fellah appartient à une race infatigable, et
quand il cultive son champ, la plus grande ardeur
du soleil au milieu de la journée ne lui fait guère
discontinuer son travail.
La sollicitude de la Compagnie a consacré au repos
deux heures de la journée en hiver, de 11 heures
à 1 heure, et quatre heures en été, de 11 heures à 3
heures. La durée du travail a été de huit heures par
jour en hiver, et de douze heures en été.
Ainsi, quelle que soit celle des données du problême
hygiénique qu'on veuille examiner de près, on re-
connaîtra facilement que l'Arabe est au désert de
Suez dans des conditions toujours égales et souvent
meilleures que celles de la localité qu'il habite.
Cette considération est d'une haute importance dans
la question qui nous occupe ; elle est évidemment une
des causes principales de l'excellent état sanitaire
que j'ai toujours constaté et que vous avez sans cesse
remarqué dans les rapports bihebdomadaires que je
vous ai adressés.
CHAPITRE III.
ENDÉMICITÉ.
VÉgypte-, dont le climat, nous l'avons vu déjà,
tient le milieu entre le chaud et le brûlant, est, sous
le rapport de l'endémicitê, un pays singulièrement
favorisé. Le cadre des affections de cette nature sera
bien vite rempli ; elles sont au nombre de trois :
l'ophthalmie, la dyssenterie et l'hépatite.
Ophthalmie. — Cette maladie est, de beaucoup, la
plus fréquente : c'est une conjonctivite qui présente,
comme caractère digne de frapper l'attention, la ra-
pidité avec laquelle elle devient purulente. Les cau-
ses qui sont de nature à la déterminer sont de trois
ordres : la grande fraîcheur de la nuit succédant à
l'extrême chaleur de la journée, l'action directe ou
réfléchie des rayons solaires, l'influence mécanique
des poussières transportées par les vents; enfin une
cause inconnue lui imprime son caractère de spéci-
ficité.
Les circonstances de nature à produire cette affec-
tion semblent réunies dans le désert de l'isthme, et
ce fait est plus que démontré par le grand nombre
des. Européens employés aux travaux qui ont été
frappés par cette maladie : aussi paraît-il extraor-
dinaire au premier abord que, pendant neuf mois,
sur une population de 6,000 Arabes, on n'ait eu à
enregistrer que huit cas d'ophthalmie. Mais si l'on
examine et si l'on interroge avec soin les fellahs, il
sera facile de s'expliquer cette apparente anomalie.
Un grand nombre d'entre eux sont borgnes et le
sont devenus de deux manières : par suite d'un dé-
pôt opaque entre les lames de la cornée, ou par le
fait de l'ulcération de cette membrane. Mais cette
maladie leur est toujours venue dans l'enfance, et le
petit nombre de cas observés au désert ne peut s'ex-
pliquer que par l'immunité qu'ils acquièrent à partir
du moment où ils ont atteint l'adolescence.
Cette affection présente du reste peu de gravité;
La malpropreté et le peu de soin sont les seules
causes qui amènent si souvent pendant l'enfance du
fellah la perte de l'un ou des deux organes de la
vision. Ce qui le démontre bien évidemment, c'est la
facilité avec laquelle l'usage seul du collyre ou sul-
fate de zinc a guéri, sans exception, non-seulement
les quelques Arabes, mais encore les mombreux
Européens auxquels nous avons donné des soins.
Hépatite et dyssenterie. — Je réunis ces deux af.
fections, qui, dans les climats de la zone torride, où
elles sont endémiques, ont entre elles de si grands
rapports et de si nombreux points de contact.
Tous les médecins qui ont écrit sur la pathologie
de l'Egypte se sont plu à signaler l'endémicité de
ces deux maladies. Cette observation est parfaite-
ment juste si elle s'applique aux Européens venus
des climats tempérés, et par conséquent non accli-
matés : l'extrême fréquence de la dyssenterie et de
l'hépatite que nous avons si souvent constatée chez
eux le démontre surabondamment ; mais il n'en est
plus ainsi vis-à-vis de la population arabe ; on ne
trouvera dans le tableau des maladies ci-annexé
qu'un seul cas d'hépatite et cinq de dyssenterie,
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