Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
124 L'ISTHME DE SUEZ,
pose d'aborder ici et qui feront l'objet de ce rapport,
que je considère comme un devoir de soumettre à vo-
tre appréciation.
CHAPITRE I.
CLIMATOLOGIE.
Longitude et latitude. — La partie du désert de
l'isthme de Suez traversée par le canal d'eau douce
est située par une longitude de 29 degrés 50 mi-
nutes et sous une latitude de 30 degrés 33 minutes.
Sol et eaux. — Le canal d'eau douce creusé par la
Compagnie parcourt du couchant au levant dans toute
son étendue, sur une longueur de 38 kilomètres, l'an-
cienne vallée de Gessen, depuis Ras-el-Ouady, tête
du canal de Zagazig jusqu'au lac Timsah.
tD
Cette vallée, autrefois si fertile, puisqu'on retrouve
partout sous le sol actuel les couches de limon du
Nil, est aujourd'hui recouverte dans toute sa lon-
gueur de sable ou de gravier; elle est bornée au
nord par des collines de sable et gravier et au sud
par des dunes de sable : ni les collines ni les dunes
n'atteignent en aucun point une grande hauteur.
Au moment où les travaux ont été commencés,
on ne rencontrait dans cette vallée que quelques
puits fournissant la plupart du temps de l'eau douce,
quelquefois de l'eau saumâtre; il existait, en outre,
à Maxama, un lac de 2 kilomètres de longueur sur
1 kilomètre de largeur : ce lac était rempli chaque
année au moment de la crue du Nil par d'anciens
canaux en très-mauvais état, prenant leur origine
dans le canal de Zagazig.
La Compagnie avait eu le soin, dans le but d'ali-
menter les travailleurs, de faire creuser une rigole
partant du lac Maxama et se rendant jusqu'à Bir-
Abou-Ballah, point situé près du lac Timsah, à une
petite distance de la rive droite du canal projeté.
Végétation. — La flore du désert est très-pauvre ; on
ne rencontre dans la vallée de Gessen en fait d'ar-
brisseaux que desoOtamarix et des équisetums ; on
voit, en outre, quelques plantes épineuses de la fa-
mille des crucifères et de celle des légumineuses,
enfin quelques caryophyllées et quatre ou cinq va-
riétés de statices.
Lestamarix, qui forment rarement des masses touf-
fues dans les sables du désert, sont au contraire réu-
nis en grand nombre avec des roseaux autour du lac
Maxama.
Il résulte de la nature du sol, de sa disposition et
de sa végétation, composée d'un petit nombre d'ar-
brisseaux et de plantes herbacées, que la formation
des miasmes paludéens, qui sont la cause principale
de l'insalubrité du plus grand nombre des climats
chauds, est à peu près impossible au désert de Suez,
et que les vents,presque constants, ne rencontrent au-
cun obstacle qui puisse les empêcher de renouveler
continuellement l'air ambiant de la vallée, aujour-
d'hui arrosée par le canal d'eau douce.
Pesanteur de l'air. — La pression atmosphérique
n'est sujette qu'à des variations accidentelles presque
nulles ; la colonne barométrique se tient à peu près
constamment entre 74.7 et 75.2.
Il est permis, je crois, d'attribuer à ce peu de va-
riabilité des amplitudes barométriques la sensa-
tion, aussi peu variable qu'elles, d'accablement,
de dépression des forces qu'on éprouve au désert de
Suez et qu'on attribue très-improprement à la pesan-
teur de l'air, attendu que son intensité est en raison
inverse de la hauteur barométrique, qui, elle, au con-
traire, est en rapport direct avec la pesanteur. Cette
sensation est un effet d'expansion centrifuge et non
pas de pression centripète.
J'indiquerai plus loin les conséquences de ce fait
important, que je me borne à signaler quant à pré-
sent.
Température. — Parmi les observations météoro-
logiques, celles qui jouent le rôle le plus important
dans la climatologie sont fournies par le thermo-
mètre.
La moyenne obtenue est de 23°,7; cette tempéra-
ture est au-dessus des climats chauds, 22°,6, et se
rapproche des climats brûlants, 25°.
L'action qu'exerce cette haute température sur
l'économie constitue une cause qui vient s'ajouter à
celle de la pression atmosphérique pour produire le
mouvement centrifuge dont j'ai déjà parlé, de sorte
que le résultat final est l'exagération des fonctions
extérieures ou éliminatrices, et la dépression des
fonctions internes ou assimilatrices. La peau et le
foie sont les organes surexcités : d'où l'augmenta-
tion des excrétions sudorale et biliaire. Le poumon et
le tube digestif sont les organes les plus affectés par
ce déplacement d'activité circulatoire et fonction-
nelle : d'où la prédominance des éléments carbonés,
et la diminution des globules du sang, l'imperfec-
tion de la chylification et la souffrance de l'assimi-
lation. Si nous ajoutons à ce tableau l'influence de
l'alimentation de la population arabe dans laquelle
la viande fait défaut, il est évident que ce concours
de circonstances doit nécessairement conduire à l'a-
némie.
Je me suis bien des fois assuré de l'existence de
cet appauvrissement du sang, car je n'ai presque
jamais consulté les carotides d'un fellah sans y cons-
tater le bruit de souffle caractéristique.
Les différences de température dans un seul
nychthémère sont ordinairement considérables ; il est
facile de voir dans le tableau comparatif, qui ne
renferme cependant que des moyennes, qu'elles vont
souvent jusqu'à 15°. Un écart aussi important devrait
donner naissance à un grand nombre d'affections ai-
guës, et surtout à celles des organes respiratoires ;
pose d'aborder ici et qui feront l'objet de ce rapport,
que je considère comme un devoir de soumettre à vo-
tre appréciation.
CHAPITRE I.
CLIMATOLOGIE.
Longitude et latitude. — La partie du désert de
l'isthme de Suez traversée par le canal d'eau douce
est située par une longitude de 29 degrés 50 mi-
nutes et sous une latitude de 30 degrés 33 minutes.
Sol et eaux. — Le canal d'eau douce creusé par la
Compagnie parcourt du couchant au levant dans toute
son étendue, sur une longueur de 38 kilomètres, l'an-
cienne vallée de Gessen, depuis Ras-el-Ouady, tête
du canal de Zagazig jusqu'au lac Timsah.
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Cette vallée, autrefois si fertile, puisqu'on retrouve
partout sous le sol actuel les couches de limon du
Nil, est aujourd'hui recouverte dans toute sa lon-
gueur de sable ou de gravier; elle est bornée au
nord par des collines de sable et gravier et au sud
par des dunes de sable : ni les collines ni les dunes
n'atteignent en aucun point une grande hauteur.
Au moment où les travaux ont été commencés,
on ne rencontrait dans cette vallée que quelques
puits fournissant la plupart du temps de l'eau douce,
quelquefois de l'eau saumâtre; il existait, en outre,
à Maxama, un lac de 2 kilomètres de longueur sur
1 kilomètre de largeur : ce lac était rempli chaque
année au moment de la crue du Nil par d'anciens
canaux en très-mauvais état, prenant leur origine
dans le canal de Zagazig.
La Compagnie avait eu le soin, dans le but d'ali-
menter les travailleurs, de faire creuser une rigole
partant du lac Maxama et se rendant jusqu'à Bir-
Abou-Ballah, point situé près du lac Timsah, à une
petite distance de la rive droite du canal projeté.
Végétation. — La flore du désert est très-pauvre ; on
ne rencontre dans la vallée de Gessen en fait d'ar-
brisseaux que desoOtamarix et des équisetums ; on
voit, en outre, quelques plantes épineuses de la fa-
mille des crucifères et de celle des légumineuses,
enfin quelques caryophyllées et quatre ou cinq va-
riétés de statices.
Lestamarix, qui forment rarement des masses touf-
fues dans les sables du désert, sont au contraire réu-
nis en grand nombre avec des roseaux autour du lac
Maxama.
Il résulte de la nature du sol, de sa disposition et
de sa végétation, composée d'un petit nombre d'ar-
brisseaux et de plantes herbacées, que la formation
des miasmes paludéens, qui sont la cause principale
de l'insalubrité du plus grand nombre des climats
chauds, est à peu près impossible au désert de Suez,
et que les vents,presque constants, ne rencontrent au-
cun obstacle qui puisse les empêcher de renouveler
continuellement l'air ambiant de la vallée, aujour-
d'hui arrosée par le canal d'eau douce.
Pesanteur de l'air. — La pression atmosphérique
n'est sujette qu'à des variations accidentelles presque
nulles ; la colonne barométrique se tient à peu près
constamment entre 74.7 et 75.2.
Il est permis, je crois, d'attribuer à ce peu de va-
riabilité des amplitudes barométriques la sensa-
tion, aussi peu variable qu'elles, d'accablement,
de dépression des forces qu'on éprouve au désert de
Suez et qu'on attribue très-improprement à la pesan-
teur de l'air, attendu que son intensité est en raison
inverse de la hauteur barométrique, qui, elle, au con-
traire, est en rapport direct avec la pesanteur. Cette
sensation est un effet d'expansion centrifuge et non
pas de pression centripète.
J'indiquerai plus loin les conséquences de ce fait
important, que je me borne à signaler quant à pré-
sent.
Température. — Parmi les observations météoro-
logiques, celles qui jouent le rôle le plus important
dans la climatologie sont fournies par le thermo-
mètre.
La moyenne obtenue est de 23°,7; cette tempéra-
ture est au-dessus des climats chauds, 22°,6, et se
rapproche des climats brûlants, 25°.
L'action qu'exerce cette haute température sur
l'économie constitue une cause qui vient s'ajouter à
celle de la pression atmosphérique pour produire le
mouvement centrifuge dont j'ai déjà parlé, de sorte
que le résultat final est l'exagération des fonctions
extérieures ou éliminatrices, et la dépression des
fonctions internes ou assimilatrices. La peau et le
foie sont les organes surexcités : d'où l'augmenta-
tion des excrétions sudorale et biliaire. Le poumon et
le tube digestif sont les organes les plus affectés par
ce déplacement d'activité circulatoire et fonction-
nelle : d'où la prédominance des éléments carbonés,
et la diminution des globules du sang, l'imperfec-
tion de la chylification et la souffrance de l'assimi-
lation. Si nous ajoutons à ce tableau l'influence de
l'alimentation de la population arabe dans laquelle
la viande fait défaut, il est évident que ce concours
de circonstances doit nécessairement conduire à l'a-
némie.
Je me suis bien des fois assuré de l'existence de
cet appauvrissement du sang, car je n'ai presque
jamais consulté les carotides d'un fellah sans y cons-
tater le bruit de souffle caractéristique.
Les différences de température dans un seul
nychthémère sont ordinairement considérables ; il est
facile de voir dans le tableau comparatif, qui ne
renferme cependant que des moyennes, qu'elles vont
souvent jusqu'à 15°. Un écart aussi important devrait
donner naissance à un grand nombre d'affections ai-
guës, et surtout à celles des organes respiratoires ;
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