Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1862 01 avril 1862
Description : 1862/04/01 (A7,N139). 1862/04/01 (A7,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203293z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
108 L'ISTHME DE Stmz,
vapeur dont la Compagnie des Messageries impé-
riales se soit servie jusqu'à présent : il est neuf et
sort des ateliers de la Ciotat.
» La population l'attendait mercredi avec une im-
patience dont la satisfaction eût été bien accueillie.
L'arrivée de l'Impératrice-Eugénie avait été indiquée pour
dix heures du soir; mais on ne savait pas qu'elle
n'avait quitté le port de Marseille que mardi à une
heure et demie.
» La vitesse moyenne de la traversée a été de onze
nœuds à l'heure ; elle pourra être de treize nœuds au
départ du bassin, mardi prochain ; il y avait trois
mois que la machine n'avait pas fonctionné : elle nous
a émerveillés par l'éclat de sa toilette.
» La longueur de ce navire est de 100 mètres à la
quille; la largeur de 12 mètres-, et la profondeur de 11
mètres.
» Les machines à fourreaux sont de la force de
500 chevaux et donnent 33 coups de piston par mi-
nute.
» Le diamètre des cylindres est de lm,834. Le pas de
l'hélice est de 6 mètres.
» Aux essais officiels, la vitesse constatée a été de
douze nœuds ; mais le paquebot peut déployer une mar-
che de treize à quatorze nœuds.
» Le déplacement du bateau est de 3,288 tonneaux ;
la cale des marchandises, de 1,000 ; la soute à charbon,
de 800.
» Le poids de la coque et de l'appareil mécanique
est. de 1,968 tonneaux ; le tirant d'eau moyen, de
erfio.
» La voilure a une surface de 1,860 mètres carrés.
» Quatre ponts divisent le navire en autant d'éta-
ges. Tout y a été utilisé avec tant d'art et d'intelli-
gence , qu'on chercherait vainement un coin oublié
capable de recevoir la plus petite planche. Le grand
salon est agencé avec un luxe et un bon goût dont
on ne saurait se rendre compte si on ne l'a parcouru
et visité dans tous ses détails, comme nous avons eu
le plaisir de le faire aujourd'hui.
» Les chambres qui s'ouvrent sur les côtés sont
d'une élégance remarquable, très-spacieuses et d'un
confort bien précieux pour les longues traversées ;
ce sont de vrais boudoirs et des plus coquets.
» Le boudoir des dames, suivi d'une salle de bains,
- est des plus gracieux. Il y a trois salles de bains dans
le paquebot, une salle d'armes, un bureau pour l'a-
gence des postes.
» Tous les agréments s'y trouvent ménagés, les jeux
les plus variés y sont réunis ; deux bibliothèques et un
piano sont à la disposition des passagers, qui peuvent
Se répartir en treize chambres de première, quinze de
faux-pont et vingt-deux à l'avant.
» Un ceinturon de sauvetage est appendu au pied de
chaque lit.
» Il y a au service de l'Impératrice-Eugénie huit cha-
loupes insubmersibles.
» - Au besoin, le bateau pourrait recevoir 2,500 hom-
mes de troupe, dont 1,500 au moins seraient à couvert.
» Nous n'en finirions pas si nous voulions redire les
mille détails curieux de ce paquebot où. la boucherie est
à côté du parc à bestiaux, où la boulangerie donne un
pain constamment frais, tandis que, chaque jour, un
appareil distillatoire fournit 2,500 litres d'eau pure.
» Tout a été prévu : en cas d'incendie, deux pompes
sont constamment prêtes à lancer de puissants jets d'eau
jusqu'au haut de la mâture.
» Il y a cent vingt hommes d'équipage à bord de l'Im-
pératrice-Eugénie ; l'état-major se compose d'un premier
commandant, d'un second commandant, de trois lieute-
nants, d'un chef mécanicien, de trois seconds mécani-
ciens, d'un docteur et d'un commissaire.
» Le gouvernail a deux doubles barres aménagées
dans d'excellentes conditions.
» Deux treuils à vapeur servent au chargement ou
au déchargement des marchandises.
D Il faudrait une plume exercée pour décrire les
splendeurs de ce paquebot, où les bois les plus pré-
cieux, le tuhya, l'acajou, l'ébène, l'érable, ont été pro-
digués avec un goût ravissant; un seul panneau de-
manderait une longue description fort intéressante par
ses détai!s et son ensemble,
D VImpératrice-Eugénie doit partir le mois prochain
pour aller inaugurer le service de l'Indo-Chine. »
MEME SUJET.
Nos négociants ont hâte de voir s'inaugurer le
service français de la ligne de l'Indo-Chine. La cham-
bre de commerce de Marseille a fait pour hâter ce
moment une démarche directe auprès du gouver-
nement de l'Empereur, et le Salut public de Lyon
appuie cette demande par des considérations qui ne
s'appliquent pas moins à l'exécution la plus rapide
possible du percement de l'isthme.
« La Compagnie des messageries impériales, con-
cessionnaire d'un service postal de navigation entre
Suez et la Chine, avec des embranchements sur la
Réunion, les Indes françaises, néerlandaises et espa-
gnoles, est, dès à présent, dit la feuille lyonnaise, en
mesure d'entreprendre, avec trois grands vaisseaux de
500 chevaux, l'Impératrice, le Donnai et le Cambodge, un
service provisoire entre Suez et Calcutta.
D Cette circonstance a amené la chambre de com-
merce de Marseille à demander que ce service partiel
et provisoire fût immédiatement mis en activité, sans
attendre l'installation complète et définitive de la li-
gne entière. Elle a fait observer, avec raison, que le
service qui fait l'objet de la concession accordée par le
décret du 22 février 1861 est une œuvre immense, sans
précédent en France, et à laquelle il est fort heureux
que l'on puisse préluder, à titre d'espérance, par la
mise en activité d'une partie du service, sans comp-
ter que le commerce français, et notamment celui de
Marseille, profitera immédiatement des avantages of-
ferts par ce service provisoire.
» Lyon n'a pas, dans cette question, moins d'intérêt
que Marseille. Notre fabrique de soieries est la pre-
mière place de consommation en soies du globe, et
vapeur dont la Compagnie des Messageries impé-
riales se soit servie jusqu'à présent : il est neuf et
sort des ateliers de la Ciotat.
» La population l'attendait mercredi avec une im-
patience dont la satisfaction eût été bien accueillie.
L'arrivée de l'Impératrice-Eugénie avait été indiquée pour
dix heures du soir; mais on ne savait pas qu'elle
n'avait quitté le port de Marseille que mardi à une
heure et demie.
» La vitesse moyenne de la traversée a été de onze
nœuds à l'heure ; elle pourra être de treize nœuds au
départ du bassin, mardi prochain ; il y avait trois
mois que la machine n'avait pas fonctionné : elle nous
a émerveillés par l'éclat de sa toilette.
» La longueur de ce navire est de 100 mètres à la
quille; la largeur de 12 mètres-, et la profondeur de 11
mètres.
» Les machines à fourreaux sont de la force de
500 chevaux et donnent 33 coups de piston par mi-
nute.
» Le diamètre des cylindres est de lm,834. Le pas de
l'hélice est de 6 mètres.
» Aux essais officiels, la vitesse constatée a été de
douze nœuds ; mais le paquebot peut déployer une mar-
che de treize à quatorze nœuds.
» Le déplacement du bateau est de 3,288 tonneaux ;
la cale des marchandises, de 1,000 ; la soute à charbon,
de 800.
» Le poids de la coque et de l'appareil mécanique
est. de 1,968 tonneaux ; le tirant d'eau moyen, de
erfio.
» La voilure a une surface de 1,860 mètres carrés.
» Quatre ponts divisent le navire en autant d'éta-
ges. Tout y a été utilisé avec tant d'art et d'intelli-
gence , qu'on chercherait vainement un coin oublié
capable de recevoir la plus petite planche. Le grand
salon est agencé avec un luxe et un bon goût dont
on ne saurait se rendre compte si on ne l'a parcouru
et visité dans tous ses détails, comme nous avons eu
le plaisir de le faire aujourd'hui.
» Les chambres qui s'ouvrent sur les côtés sont
d'une élégance remarquable, très-spacieuses et d'un
confort bien précieux pour les longues traversées ;
ce sont de vrais boudoirs et des plus coquets.
» Le boudoir des dames, suivi d'une salle de bains,
- est des plus gracieux. Il y a trois salles de bains dans
le paquebot, une salle d'armes, un bureau pour l'a-
gence des postes.
» Tous les agréments s'y trouvent ménagés, les jeux
les plus variés y sont réunis ; deux bibliothèques et un
piano sont à la disposition des passagers, qui peuvent
Se répartir en treize chambres de première, quinze de
faux-pont et vingt-deux à l'avant.
» Un ceinturon de sauvetage est appendu au pied de
chaque lit.
» Il y a au service de l'Impératrice-Eugénie huit cha-
loupes insubmersibles.
» - Au besoin, le bateau pourrait recevoir 2,500 hom-
mes de troupe, dont 1,500 au moins seraient à couvert.
» Nous n'en finirions pas si nous voulions redire les
mille détails curieux de ce paquebot où. la boucherie est
à côté du parc à bestiaux, où la boulangerie donne un
pain constamment frais, tandis que, chaque jour, un
appareil distillatoire fournit 2,500 litres d'eau pure.
» Tout a été prévu : en cas d'incendie, deux pompes
sont constamment prêtes à lancer de puissants jets d'eau
jusqu'au haut de la mâture.
» Il y a cent vingt hommes d'équipage à bord de l'Im-
pératrice-Eugénie ; l'état-major se compose d'un premier
commandant, d'un second commandant, de trois lieute-
nants, d'un chef mécanicien, de trois seconds mécani-
ciens, d'un docteur et d'un commissaire.
» Le gouvernail a deux doubles barres aménagées
dans d'excellentes conditions.
» Deux treuils à vapeur servent au chargement ou
au déchargement des marchandises.
D Il faudrait une plume exercée pour décrire les
splendeurs de ce paquebot, où les bois les plus pré-
cieux, le tuhya, l'acajou, l'ébène, l'érable, ont été pro-
digués avec un goût ravissant; un seul panneau de-
manderait une longue description fort intéressante par
ses détai!s et son ensemble,
D VImpératrice-Eugénie doit partir le mois prochain
pour aller inaugurer le service de l'Indo-Chine. »
MEME SUJET.
Nos négociants ont hâte de voir s'inaugurer le
service français de la ligne de l'Indo-Chine. La cham-
bre de commerce de Marseille a fait pour hâter ce
moment une démarche directe auprès du gouver-
nement de l'Empereur, et le Salut public de Lyon
appuie cette demande par des considérations qui ne
s'appliquent pas moins à l'exécution la plus rapide
possible du percement de l'isthme.
« La Compagnie des messageries impériales, con-
cessionnaire d'un service postal de navigation entre
Suez et la Chine, avec des embranchements sur la
Réunion, les Indes françaises, néerlandaises et espa-
gnoles, est, dès à présent, dit la feuille lyonnaise, en
mesure d'entreprendre, avec trois grands vaisseaux de
500 chevaux, l'Impératrice, le Donnai et le Cambodge, un
service provisoire entre Suez et Calcutta.
D Cette circonstance a amené la chambre de com-
merce de Marseille à demander que ce service partiel
et provisoire fût immédiatement mis en activité, sans
attendre l'installation complète et définitive de la li-
gne entière. Elle a fait observer, avec raison, que le
service qui fait l'objet de la concession accordée par le
décret du 22 février 1861 est une œuvre immense, sans
précédent en France, et à laquelle il est fort heureux
que l'on puisse préluder, à titre d'espérance, par la
mise en activité d'une partie du service, sans comp-
ter que le commerce français, et notamment celui de
Marseille, profitera immédiatement des avantages of-
ferts par ce service provisoire.
» Lyon n'a pas, dans cette question, moins d'intérêt
que Marseille. Notre fabrique de soieries est la pre-
mière place de consommation en soies du globe, et
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