Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1862 01 avril 1862
Description : 1862/04/01 (A7,N139). 1862/04/01 (A7,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203293z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
98 L'ISTHME DE SUEZ,
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
Paris, le 12 février 1862.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos nouvelles d'Egypte sont à la date du 17 et du
21 mars. Elles nous communiquent de tous les points
de l'isthme les meilleurs renseignements. Leur partie
la plus intéressante est le récit d'une nouvelle tournée
que venait de faire M. Ferdinand de Lesseps au seuil
d'El-Guisr et sur la ligne des travaux.
Le mois de mars étant, cette année, l'époque du
Ramadan, on pouvait craindre que les opérations du
percement au seuil ne fussent, sinon interrompues,
au moins fortement ralenties par le manque d'ou-
vriers, les Arabes s'abstenant habituellement de tra-
vailler pendant cette période religieuse de mortifica-
tion et d'abstinence. Ces craintes sont aujourd'hui
entièrement dissipées : les fellahs ont continué de
remplir les ateliers. Ceux d'entre eux qui se sont re-
tirés après avoir achevé leur tâche, ont été remplacés
par des arrivants plus nombreux, et nous pouvons
résumer la situation par ces paroles d'un de nos cor-
respondants : « Les travaux vont très-bien ; mars a
dépassé et dépassera février. »
C'est la certitude que le président de la Compagnie
a acquise dans sa récente inspection dont nous allons
parler.
M. Ferdinand de Lesseps, en cette occasion, était
accompagné par une réunion des principaux fonc-
tionnaires de la Compagnie et de plusieurs personnages
distingués, désireux de visiter l'isthme. Citons, entre
autres, le marquis et la marquise Asconati-Visconti,
d'une des familles les plus considérables de la Lom-
bardie ; le comte et la comtesse Alimogna ; M. Maccio,
consul d'Italie au Caire, et Mme Maccio.
Le Siècle du 31 mars publie sur les circonstances
de ce voyage un récit plein de mouvement et d'in-
térêt, provenant d'un des membres de la petite cara-
vane, récit que, en le recommandant à l'attention de
nos lecteurs, nous ne voulons pas déflorer, et contre
lequel nous ne sommes pas tenté de lutter, en répétant
de notre côté la plus grande partie des détails qu'il
contient et qui se trouvent également dans nos lettres.
Il nous suffira donc ici, tout en renvoyant le lec-
teur à la correspondance du Siècle, placée à la suite
de cette Chronique, de la compléter par les lignes
suivantes que nous transmet un de nos plus sûrs
correspondants :
« J'ai entendu le président déclarer lui-même que,
de toutes ses tournées dans l'isthme, aucune ne l'a-
vait aussi complétement satisfait. Je peux ajouter, en
toute vérité, que cette satisfaction a été pleinement
partagée par tous ses compagnons de voyage. Leurs
impressions, au surplus, ont été décrites avec autant
de bonheur que de précision dans une lettre écrite
du Caire à Alexandrie par M. le consul d'Italie, à son
retour de cette visite. Une copie m'en a été gracieu-
sement octroyée et vous vous féliciterez certainement
de pouvoir la faire connaître.
« Les travaux que l'on exécute, écrit l'honorable
» consul à un de ses amis, et ceux qui déjà ont été
» exécutés, sont des plus intéressants, et déjà l'on
» peut considérer comme tout à fait assuré le bon
» succès de cette grande œuvre. Nous avons parcouru
» en bateau la section de Port-Saïd à Ferdane sur le
» canal maritime, et, de Timsah jusqu'à l'Ouadée,
» nous avons commodément navigué sur le canal
» d'eau douce. Le percement du seuil d'El-Guisr est
» tellement avancé que dans diverses places la tran-
» chée est creusée jusqu'à l'eau qui apparaît partout
» à 2 mètres au-dessous du niveau de la mer.
» Bientôt le bassin aride de Timsah servira de re-
» fuge aux poissons. Rien n'est plus imposant que
» de voir, du haut. du point culminant du seuil, cette
» fourmilière de travailleurs. Lorsque nous nous
» trouvâmes dans cet endroit, l'émotion de la plu-
» part des assistants et surtout celle des dames allait
» jusqu'aux larmes. Pour moi, après tout ce que j'ai
» vu, il ne me reste aucune espèce de doute sur la
» possibilité matérielle de l'ouverture prochaine d'une
» communication entre les deux mers, ni sur la
» svffîcienza des moyens de la Compagnie. Le capital
» qu'elle a dépensé jusqu'à présent est, suivant moi,
» représenté par des valeurs et des résultats qui le
» surpassent, et ce qui reste à faire a été rendu bien
» facile. En assurant des communications rapides
» entre les divers points d'une immense ligne d'opé-.
» rations, la Compagnie a écarté la plus grande et la
» plus coûteuse de toutes les difficultés. Si vous avez
» l'occasion de parler de ma visite dans l'isthme,
» dites qu'elle m'a rendu encore plus sympathique
» et plus convaincu, quoique je fusse déjà depuis
» longtemps sympathique à l'œuvre et confiant dans
» ceux qui la dirigent. »
Un autre de nos correspondants nous écrit :
« Il me serait difficile de vous exprimer la vive et
profonde émotion que j'ai ressentie quand je me suis
trouvé en face de cette armée d'ouvriers creusant
le seuil, et du torrent d'eau douce où ils vont se
désaltérer. J'ai pleuré ; je n'ai pu comprimer l'atten-
drissement qui m'a saisi à la vue de ce spectacle
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
Paris, le 12 février 1862.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos nouvelles d'Egypte sont à la date du 17 et du
21 mars. Elles nous communiquent de tous les points
de l'isthme les meilleurs renseignements. Leur partie
la plus intéressante est le récit d'une nouvelle tournée
que venait de faire M. Ferdinand de Lesseps au seuil
d'El-Guisr et sur la ligne des travaux.
Le mois de mars étant, cette année, l'époque du
Ramadan, on pouvait craindre que les opérations du
percement au seuil ne fussent, sinon interrompues,
au moins fortement ralenties par le manque d'ou-
vriers, les Arabes s'abstenant habituellement de tra-
vailler pendant cette période religieuse de mortifica-
tion et d'abstinence. Ces craintes sont aujourd'hui
entièrement dissipées : les fellahs ont continué de
remplir les ateliers. Ceux d'entre eux qui se sont re-
tirés après avoir achevé leur tâche, ont été remplacés
par des arrivants plus nombreux, et nous pouvons
résumer la situation par ces paroles d'un de nos cor-
respondants : « Les travaux vont très-bien ; mars a
dépassé et dépassera février. »
C'est la certitude que le président de la Compagnie
a acquise dans sa récente inspection dont nous allons
parler.
M. Ferdinand de Lesseps, en cette occasion, était
accompagné par une réunion des principaux fonc-
tionnaires de la Compagnie et de plusieurs personnages
distingués, désireux de visiter l'isthme. Citons, entre
autres, le marquis et la marquise Asconati-Visconti,
d'une des familles les plus considérables de la Lom-
bardie ; le comte et la comtesse Alimogna ; M. Maccio,
consul d'Italie au Caire, et Mme Maccio.
Le Siècle du 31 mars publie sur les circonstances
de ce voyage un récit plein de mouvement et d'in-
térêt, provenant d'un des membres de la petite cara-
vane, récit que, en le recommandant à l'attention de
nos lecteurs, nous ne voulons pas déflorer, et contre
lequel nous ne sommes pas tenté de lutter, en répétant
de notre côté la plus grande partie des détails qu'il
contient et qui se trouvent également dans nos lettres.
Il nous suffira donc ici, tout en renvoyant le lec-
teur à la correspondance du Siècle, placée à la suite
de cette Chronique, de la compléter par les lignes
suivantes que nous transmet un de nos plus sûrs
correspondants :
« J'ai entendu le président déclarer lui-même que,
de toutes ses tournées dans l'isthme, aucune ne l'a-
vait aussi complétement satisfait. Je peux ajouter, en
toute vérité, que cette satisfaction a été pleinement
partagée par tous ses compagnons de voyage. Leurs
impressions, au surplus, ont été décrites avec autant
de bonheur que de précision dans une lettre écrite
du Caire à Alexandrie par M. le consul d'Italie, à son
retour de cette visite. Une copie m'en a été gracieu-
sement octroyée et vous vous féliciterez certainement
de pouvoir la faire connaître.
« Les travaux que l'on exécute, écrit l'honorable
» consul à un de ses amis, et ceux qui déjà ont été
» exécutés, sont des plus intéressants, et déjà l'on
» peut considérer comme tout à fait assuré le bon
» succès de cette grande œuvre. Nous avons parcouru
» en bateau la section de Port-Saïd à Ferdane sur le
» canal maritime, et, de Timsah jusqu'à l'Ouadée,
» nous avons commodément navigué sur le canal
» d'eau douce. Le percement du seuil d'El-Guisr est
» tellement avancé que dans diverses places la tran-
» chée est creusée jusqu'à l'eau qui apparaît partout
» à 2 mètres au-dessous du niveau de la mer.
» Bientôt le bassin aride de Timsah servira de re-
» fuge aux poissons. Rien n'est plus imposant que
» de voir, du haut. du point culminant du seuil, cette
» fourmilière de travailleurs. Lorsque nous nous
» trouvâmes dans cet endroit, l'émotion de la plu-
» part des assistants et surtout celle des dames allait
» jusqu'aux larmes. Pour moi, après tout ce que j'ai
» vu, il ne me reste aucune espèce de doute sur la
» possibilité matérielle de l'ouverture prochaine d'une
» communication entre les deux mers, ni sur la
» svffîcienza des moyens de la Compagnie. Le capital
» qu'elle a dépensé jusqu'à présent est, suivant moi,
» représenté par des valeurs et des résultats qui le
» surpassent, et ce qui reste à faire a été rendu bien
» facile. En assurant des communications rapides
» entre les divers points d'une immense ligne d'opé-.
» rations, la Compagnie a écarté la plus grande et la
» plus coûteuse de toutes les difficultés. Si vous avez
» l'occasion de parler de ma visite dans l'isthme,
» dites qu'elle m'a rendu encore plus sympathique
» et plus convaincu, quoique je fusse déjà depuis
» longtemps sympathique à l'œuvre et confiant dans
» ceux qui la dirigent. »
Un autre de nos correspondants nous écrit :
« Il me serait difficile de vous exprimer la vive et
profonde émotion que j'ai ressentie quand je me suis
trouvé en face de cette armée d'ouvriers creusant
le seuil, et du torrent d'eau douce où ils vont se
désaltérer. J'ai pleuré ; je n'ai pu comprimer l'atten-
drissement qui m'a saisi à la vue de ce spectacle
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