Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
1-14 L'ISTHME DE-SUEZ,
eu-plus de droits que le vice-roi actuel. C'est par son
initiative libérale et généreuse que l'entreprise du
percement de l'isthme a été rendue possible et s'est
constituée ; c'est par sa volonté ferme et persévérante
qu'elle s'est poursuivie et marche tous les jours vers
son rapide achèvement ; c'est c sa haute intelligence
que sera dû l'accomplissement de ce grand travail,
l'une des gloires futures du xixe siècle, l'honneur
de son nom et de son pays, l'une des plus vives as-
pirations du monde moderne.
Cette pensée et le dévouement avec lequel il s'est
associé à sa réalisation ont fait de Mohammed-Saïd
l'un des princes les plus populaires de notre époque,
et, depuis longtemps, l'opinion publique en Europe
et en France lui a tenu compte du service éminent
qu'il rendait dans cette circonstance à la civilisation
et au progrès.
L'opinion publique n'a pas oublié davantage les
nombreuses améliorations qu'il a introduites dans le
sort des populations et dans l'administration de
l'Egypte.
Son Altesse ne trouvera donc en France que des
cœurs sympathiques et reconnaissants, et, parmi
ces cœurs pleins de gratitude et d'affection pour
Elle, nous n'hésitons pas à placer au premier rang
les actionnaires du canal maritime de Suez, fiers
de lui être associés, et parmi lesquels Elle occupe une
place dont Elle s'honore.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
L'étendue et l'intérêt des documents que nous pu-
blions plus loin et dont nous parlerons tout à l'heure,
nous obligent à resserrer le résumé de nos corres-
pondances dans le cadre le plus étroit possible. Ces
documents, d'ailleurs, par tous les détails qu'ils con-
tiennent, seront pour nos lecteurs, comme ils ont été
pour nous, la plus instructive des chroniques.
Il sera difficile désormais à la malveillance la moins
scrupuleuse de tromper le public sur l'état véritable
des travaux de l'isthme. Cet état, il est constaté par
les nombreux témoignages oculaires que ifous avons
reproduits, par ceux qui se multiplient dans les di-
vers organes de la presse et par les voyageurs qui
chaque jour affluent maintenant sur le théâtre des
opérations. Parmi ces derniers, notre correspondance
récente nous cite lord Harris, ancien gouverneur de
Madras, le ministre des Pays-Bas à Constantinople,
le consul général d'Autriche, envoyé par l'ordre ex-
près de son gouvernement pour lui faire un rapport
sur l'état d'avancement des travaux, et le consul
général néerlandais en Egypte. Nous attendons avec
confiance le résultat de l'inspection de ces nouveaux
visiteurs, qu'on ne pourra pas accuser de manquer
de gravité ni d'impartialité. Nous croyons savoir en
outre que, tout dernièrement, S. M. l'empereur d'Au-
t nifesté une vive sollicitude pour le canal
y^P^^jhitimemeat attaché à la prospérité des
yyj plaire dans l'Adriatique.
P v analyser en peu de mots la situation
p ~v~t~:. Isa masse des ouvriers est toujours con-
^c^-^M^seuil d'El-Guisr. Ils sont plus nom-
breux que jamais, et il n'y a que des éloges à décer-
ner à leur ardeur et à leur bonne volonté. Le ramadan
est fini et l'énergie du travail s'en ressent. La tran-
chée entre Ferdane et le lac Timsah se creuse de
plus en plus, et cette œuvre décisive est assez avancée
pour qu'on puisse calculer le moment prochain où
les eaux de la Méditerranée iront remplir le lac
Timsah. En même temps tout se dispose pour les
progrès ultérieurs, et le travail de Timsah à Suez
sera attaqué dès que le seuil d'El-Guisr sera vaincu.
Le service du ravitaillement dans le désert a pris
des proportions assez considérables pour pouvoir sû-
rement et facilement alimenter 40,000 hommes sur la
ligne du canal. Voici les détails qu'un de nos cor-
respondants du Caire nous donne sur l'organisation
de ce service partant à la fois de Damiette et du
Caire :
« Les magasins de Boulac, nous dit-il, sont chargés
de pourvoir aux besoins d'une véritable armée de tra-
vailleurs. Chaque jour le seuil d'El-Guisr seul con-
somme 15,000 kilog. de biscuit, et chaque jour il
faut combler ce vide, sans oublier l'huile, le beurre,
les lentilles, les oignons, etc., etc. De ces magasins
situés sur les bords du Nil, on charge quotidienne-
ment des barques qui, partant de ce point, vont
porter à Timsah et au seuil les provisions nécessai-
res. Ce moyen de transport est économique et avan-
tageux ; car le chemin de fer ne peut conduire les
colis que jusqu'à Zagazig, tandis qu'avec les barques
tout aboutit directement au pied du seuil sans trans-
bordement et à un prix beaucoup plus bas. Les ma-
gasins de Boulac, achetés par la Compagnie et loués
à l'entreprise, 'peuvent produire une économie d'au
moins 30 0/0. Dans le mois de mars il a été expédié
plus de 500,000. kilogrammes de, biscuit, et chaque
matin les expéditions se renouvellent. »
A l'appui de ces renseignements, nous publions la
pièce officielle suivante, en faisant remarquer que
les diverses denrées qu'elle mentionne sont toutes
des produits du sol égyptien.
Situation des denrées alimentaires pour les travailleurs
arabes'au 30 mars 1862.
En magasin Approvisionne- Total.
au seuil et ments en maga-
sur la ligne sin au Caire et —
des travaux. à Damiette.
Beurre. k. 17,512 4,000 21,512
Biscuit 373,234 400,000 773,234
Huile. 31,298 » 31,298
Lentilles. 140,012 28,000 168,012
Oignons 28,151 52,000 80,151
Riz-rosé. 29,278 » 29,278
Paille,. 400,000 » 400,000
Fèves 416,000 » 416,000
Orges. 142,000 » 142,000
Certifié au Caire, 30 mars 1862.
L'in tendant-gén éral,,
ANGOT.
Nous nous ferions un reproche de terminer sans
appeler une seconde fois toute l'attention du lecteur
sur les deux documents que nous lui avons précé-
demment signalés. L'un est un rapport de M. le doc-
teur Anbert-Roche, médecin en chef du service de
santé de la Compagnie, et l'autre le rapport de
M. le docteur Bougouin, médecin de la circonscrip-
tion du canal d'eau douce. Les adversaires du ca-
nal ont accumulé contre lui toutes les objections ima-
ginables : la baie de Péluse était encombrée de boue ;
les vases du lac Menzaleh devaient s'ébouler dans
le chenal creusé, les sables mouvants ne devaient
point permettre la coupure du seuil d'El-Guisr ; les
ouvriers ne devaient pas manquer d'expirer de soif
eu-plus de droits que le vice-roi actuel. C'est par son
initiative libérale et généreuse que l'entreprise du
percement de l'isthme a été rendue possible et s'est
constituée ; c'est par sa volonté ferme et persévérante
qu'elle s'est poursuivie et marche tous les jours vers
son rapide achèvement ; c'est c sa haute intelligence
que sera dû l'accomplissement de ce grand travail,
l'une des gloires futures du xixe siècle, l'honneur
de son nom et de son pays, l'une des plus vives as-
pirations du monde moderne.
Cette pensée et le dévouement avec lequel il s'est
associé à sa réalisation ont fait de Mohammed-Saïd
l'un des princes les plus populaires de notre époque,
et, depuis longtemps, l'opinion publique en Europe
et en France lui a tenu compte du service éminent
qu'il rendait dans cette circonstance à la civilisation
et au progrès.
L'opinion publique n'a pas oublié davantage les
nombreuses améliorations qu'il a introduites dans le
sort des populations et dans l'administration de
l'Egypte.
Son Altesse ne trouvera donc en France que des
cœurs sympathiques et reconnaissants, et, parmi
ces cœurs pleins de gratitude et d'affection pour
Elle, nous n'hésitons pas à placer au premier rang
les actionnaires du canal maritime de Suez, fiers
de lui être associés, et parmi lesquels Elle occupe une
place dont Elle s'honore.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
L'étendue et l'intérêt des documents que nous pu-
blions plus loin et dont nous parlerons tout à l'heure,
nous obligent à resserrer le résumé de nos corres-
pondances dans le cadre le plus étroit possible. Ces
documents, d'ailleurs, par tous les détails qu'ils con-
tiennent, seront pour nos lecteurs, comme ils ont été
pour nous, la plus instructive des chroniques.
Il sera difficile désormais à la malveillance la moins
scrupuleuse de tromper le public sur l'état véritable
des travaux de l'isthme. Cet état, il est constaté par
les nombreux témoignages oculaires que ifous avons
reproduits, par ceux qui se multiplient dans les di-
vers organes de la presse et par les voyageurs qui
chaque jour affluent maintenant sur le théâtre des
opérations. Parmi ces derniers, notre correspondance
récente nous cite lord Harris, ancien gouverneur de
Madras, le ministre des Pays-Bas à Constantinople,
le consul général d'Autriche, envoyé par l'ordre ex-
près de son gouvernement pour lui faire un rapport
sur l'état d'avancement des travaux, et le consul
général néerlandais en Egypte. Nous attendons avec
confiance le résultat de l'inspection de ces nouveaux
visiteurs, qu'on ne pourra pas accuser de manquer
de gravité ni d'impartialité. Nous croyons savoir en
outre que, tout dernièrement, S. M. l'empereur d'Au-
t nifesté une vive sollicitude pour le canal
y^P^^jhitimemeat attaché à la prospérité des
yyj plaire dans l'Adriatique.
P v analyser en peu de mots la situation
p ~v~t~:. Isa masse des ouvriers est toujours con-
^c^-^M^seuil d'El-Guisr. Ils sont plus nom-
breux que jamais, et il n'y a que des éloges à décer-
ner à leur ardeur et à leur bonne volonté. Le ramadan
est fini et l'énergie du travail s'en ressent. La tran-
chée entre Ferdane et le lac Timsah se creuse de
plus en plus, et cette œuvre décisive est assez avancée
pour qu'on puisse calculer le moment prochain où
les eaux de la Méditerranée iront remplir le lac
Timsah. En même temps tout se dispose pour les
progrès ultérieurs, et le travail de Timsah à Suez
sera attaqué dès que le seuil d'El-Guisr sera vaincu.
Le service du ravitaillement dans le désert a pris
des proportions assez considérables pour pouvoir sû-
rement et facilement alimenter 40,000 hommes sur la
ligne du canal. Voici les détails qu'un de nos cor-
respondants du Caire nous donne sur l'organisation
de ce service partant à la fois de Damiette et du
Caire :
« Les magasins de Boulac, nous dit-il, sont chargés
de pourvoir aux besoins d'une véritable armée de tra-
vailleurs. Chaque jour le seuil d'El-Guisr seul con-
somme 15,000 kilog. de biscuit, et chaque jour il
faut combler ce vide, sans oublier l'huile, le beurre,
les lentilles, les oignons, etc., etc. De ces magasins
situés sur les bords du Nil, on charge quotidienne-
ment des barques qui, partant de ce point, vont
porter à Timsah et au seuil les provisions nécessai-
res. Ce moyen de transport est économique et avan-
tageux ; car le chemin de fer ne peut conduire les
colis que jusqu'à Zagazig, tandis qu'avec les barques
tout aboutit directement au pied du seuil sans trans-
bordement et à un prix beaucoup plus bas. Les ma-
gasins de Boulac, achetés par la Compagnie et loués
à l'entreprise, 'peuvent produire une économie d'au
moins 30 0/0. Dans le mois de mars il a été expédié
plus de 500,000. kilogrammes de, biscuit, et chaque
matin les expéditions se renouvellent. »
A l'appui de ces renseignements, nous publions la
pièce officielle suivante, en faisant remarquer que
les diverses denrées qu'elle mentionne sont toutes
des produits du sol égyptien.
Situation des denrées alimentaires pour les travailleurs
arabes'au 30 mars 1862.
En magasin Approvisionne- Total.
au seuil et ments en maga-
sur la ligne sin au Caire et —
des travaux. à Damiette.
Beurre. k. 17,512 4,000 21,512
Biscuit 373,234 400,000 773,234
Huile. 31,298 » 31,298
Lentilles. 140,012 28,000 168,012
Oignons 28,151 52,000 80,151
Riz-rosé. 29,278 » 29,278
Paille,. 400,000 » 400,000
Fèves 416,000 » 416,000
Orges. 142,000 » 142,000
Certifié au Caire, 30 mars 1862.
L'in tendant-gén éral,,
ANGOT.
Nous nous ferions un reproche de terminer sans
appeler une seconde fois toute l'attention du lecteur
sur les deux documents que nous lui avons précé-
demment signalés. L'un est un rapport de M. le doc-
teur Anbert-Roche, médecin en chef du service de
santé de la Compagnie, et l'autre le rapport de
M. le docteur Bougouin, médecin de la circonscrip-
tion du canal d'eau douce. Les adversaires du ca-
nal ont accumulé contre lui toutes les objections ima-
ginables : la baie de Péluse était encombrée de boue ;
les vases du lac Menzaleh devaient s'ébouler dans
le chenal creusé, les sables mouvants ne devaient
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