Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1862 15 mars 1862
Description : 1862/03/15 (A7,N138). 1862/03/15 (A7,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203292j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
89
le transfert des voyageurs et des colis, lesquelles de-
viennent si souvent matière à débats interminables, au
lieu de ces interruptions complètes du service, quand
la branche de Lyon à Marseille est encombrée, moins
de trois heures suffiront pour le trajet direct de Cette
à Marseille.
» Aussi, ces avantages incontestables ont-ils amené
à la presque unanimité les conseils généraux des dé-
partements, les conseils municipaux et les chambres
de commerce des villes placées dans le rayon aux in-
térêts duquel le chemin du Midi a pour tâche de satis-
faire, à se prononcer sur sa plus prochaine exécution.
» Nous avons sous les yeux un grand nombre de ces
démonstrations approbatives, parmi lesquelles la ville
de Bordeaux, par l'organe de son conseil général et de
la chambre de commerce , ne s'est pas montrée la
moins chaleureuse, et nous osons croire que le gouver-
nement, toujours prompt à satisfaire au légitime vœu
des populations, présentera à la session actuelle du
Corps législatif une loi qui autorisera l'édification du
chemin de fer de Cette à Marseille, que la Compagnie
du Midi propose de faire à ses propres frais, et dans le
court espace de deux années.
» Nous n'aurions rendu qu'une idée incomplète des
immenses services que la construction de ce chemin
promet à la France, si nous nous bornions à n'en si-
gnaler que les avantages immédiats, que ceux qu'en
vont tirer le commerce et les voyageurs, par la plus
grande rapidité des communications, par l'économie du
temps et de la dépense; ce n'est là, pour ainsi dire,
que le petit côté des conséquences de son établisse-
ment.
» Pour envisager le grand côté, il faut suivre, une
carte à la main, son tracé sur le littoral de la Méditer-
ranée; il faut le voir traversant des pays oubliés, per-
dus, pour ainsi dire, et doués pourtant d'une fécondité
prodigieuse, mais jusqu'ici improductifs, et auxquels il
rend la vie, l'animation, et à plusieurs localités desquels
on peut prédire une splendeur inouïe dans un avenir peu
éloigné.
» Nous empruntons à la brochure de M. Hippolyte
Peut un aperçu de la révolution bienfaisante que ce
chemin de fer doit produire en traversant le delta du
Rhône, pays dépourvu de tout moyen de communica-
tion, et qui pourra, quand la voie ferrée lui aura ap-
porté le double véhicule du travail et du capital, riva-
liser, par la richesse de sa production," avec les fertiles
plaines qu'arrosent le Pô, le Nil et le Gange.
» Un port immense, un port intérieur, susceptible de
contenir la flotte commerciale de la France entière, est
depuis longtemps un objet de sérieuses méditations. Le
bassin inférieur du Rhône se prête certes merveilleu-
sement à en faciliter l'exécution; mais le chemin de
fer eu doit être naturellement le précurseur; des villes
maritimes qui ne sont encore qu'à l'état embryonnaire,
St-Louis, Bouc et les Martigues, sont appelées à devenir
succursales de Marseille quand elles auront avec elle
l'attache d'une voie ferrée.
» Qui peut prévoir l'effet que produira dans le bassin
du Rhône le contre-coup de l'ouverture du canal de
Suez? Il n'y a pas assurément de fortune et de prospé-
rités auxquelles ne puisse aspirer cette contrée, si heu-
reusement placée quand l'Crient nous sera définitive-
ment ouvert.
En déroulant ces prévisions, nous n'oublions pas que
nous sommes sur la Garonne et non sur le Rhône ; mais
les intérêts de toutes les parties de la France sont pres-
que toujours liés d'une telle solidarité, que le bien de
l'un fait le bien de l'autre. Bordeaux et Marseille, par
exemple, nous le disions en commençant, sont émules
et non rivales. Loin de se nuire en se rapprochant, en
multipliant leurs rapports, chacune selon ses aptitu-
des, contribuera au développement de la prospérité com-
mune et de sa propre prospérité.
D C'est pour arriver à ces résultats que tous les con-
seils électifs des départements et des villes du sud-ouest
et du midi de la France ont spontanément, et comme
un seul homme, applaudi au projet du chemin de fer
direct de Cette à Marseille, dont, nous l'espérons, l'édi-
fication va très-prochainement s'accomplir.
» PlIILADELPUE MAnTINEAU. »
LA CULTURE DU COTON EN COCHINCHINE.
L'extrême Orient est dès à présent ouvert aux
entreprises de l'Europe. Le Japon a abaissé les bar-
rières qui l'isolaient du reste du monde. La dernière
expédition anglo-française en Chine et le traité de
Pékin donnent à notre civilisation et à notre corn -
merce un plein accès dans le Céleste-Empire. Les vic-
toires de nos armes achèvent de créer à la France un
magnifique établissement dans la Cochinchine. Une
ambassade du roi de Siam venait récemment renouer
à Paris les vieilles relations de cet État avec l'Occi-
dent. La disette du coton, les nécessités de l'indus-
trie manufacturière rendent et rendront les rapport
de plus en plus actifs entre les Indes et l'Europe.
L'Orient est désormais pour ainsi dire percé à jour
par l'énergie européenne, et tous les ellbrts des
peuples sont tendus à multiplier et faciliter les moyens
de communication entre ces deux hémisphères en-
core séparés par des immensités de mer.
Mais c'est l'ouverture de l'isthme de Suez qui seul
pourra donner à ce mouvement tout son essor, toute
son expansion.
Jusqu'ici nous n'avons connu la Cochinchine que
comme un champ de bataille. Nous y sommes assez
solides maintenant pour l'étudier et penser à l'exploiter
comme champ commercial. C'est à coup sûr par l'in-
termédiaire du canal de Suez que la Cochinchine
pourra devenir une colonie fructueuse pour la France.
Il est donc intéressant pour nous et pour notre but
spécial de rechercher de quelle façon nous pourrons
utiliser les productions de ce pays et quelles sont ces
productions. Pour le coton par exemple, nos fabriques
sont absolument à la discrétion de l'étranger. En ce
moment, l'Amérique nous fait défaut, l'Inde est au-
89
le transfert des voyageurs et des colis, lesquelles de-
viennent si souvent matière à débats interminables, au
lieu de ces interruptions complètes du service, quand
la branche de Lyon à Marseille est encombrée, moins
de trois heures suffiront pour le trajet direct de Cette
à Marseille.
» Aussi, ces avantages incontestables ont-ils amené
à la presque unanimité les conseils généraux des dé-
partements, les conseils municipaux et les chambres
de commerce des villes placées dans le rayon aux in-
térêts duquel le chemin du Midi a pour tâche de satis-
faire, à se prononcer sur sa plus prochaine exécution.
» Nous avons sous les yeux un grand nombre de ces
démonstrations approbatives, parmi lesquelles la ville
de Bordeaux, par l'organe de son conseil général et de
la chambre de commerce , ne s'est pas montrée la
moins chaleureuse, et nous osons croire que le gouver-
nement, toujours prompt à satisfaire au légitime vœu
des populations, présentera à la session actuelle du
Corps législatif une loi qui autorisera l'édification du
chemin de fer de Cette à Marseille, que la Compagnie
du Midi propose de faire à ses propres frais, et dans le
court espace de deux années.
» Nous n'aurions rendu qu'une idée incomplète des
immenses services que la construction de ce chemin
promet à la France, si nous nous bornions à n'en si-
gnaler que les avantages immédiats, que ceux qu'en
vont tirer le commerce et les voyageurs, par la plus
grande rapidité des communications, par l'économie du
temps et de la dépense; ce n'est là, pour ainsi dire,
que le petit côté des conséquences de son établisse-
ment.
» Pour envisager le grand côté, il faut suivre, une
carte à la main, son tracé sur le littoral de la Méditer-
ranée; il faut le voir traversant des pays oubliés, per-
dus, pour ainsi dire, et doués pourtant d'une fécondité
prodigieuse, mais jusqu'ici improductifs, et auxquels il
rend la vie, l'animation, et à plusieurs localités desquels
on peut prédire une splendeur inouïe dans un avenir peu
éloigné.
» Nous empruntons à la brochure de M. Hippolyte
Peut un aperçu de la révolution bienfaisante que ce
chemin de fer doit produire en traversant le delta du
Rhône, pays dépourvu de tout moyen de communica-
tion, et qui pourra, quand la voie ferrée lui aura ap-
porté le double véhicule du travail et du capital, riva-
liser, par la richesse de sa production," avec les fertiles
plaines qu'arrosent le Pô, le Nil et le Gange.
» Un port immense, un port intérieur, susceptible de
contenir la flotte commerciale de la France entière, est
depuis longtemps un objet de sérieuses méditations. Le
bassin inférieur du Rhône se prête certes merveilleu-
sement à en faciliter l'exécution; mais le chemin de
fer eu doit être naturellement le précurseur; des villes
maritimes qui ne sont encore qu'à l'état embryonnaire,
St-Louis, Bouc et les Martigues, sont appelées à devenir
succursales de Marseille quand elles auront avec elle
l'attache d'une voie ferrée.
» Qui peut prévoir l'effet que produira dans le bassin
du Rhône le contre-coup de l'ouverture du canal de
Suez? Il n'y a pas assurément de fortune et de prospé-
rités auxquelles ne puisse aspirer cette contrée, si heu-
reusement placée quand l'Crient nous sera définitive-
ment ouvert.
En déroulant ces prévisions, nous n'oublions pas que
nous sommes sur la Garonne et non sur le Rhône ; mais
les intérêts de toutes les parties de la France sont pres-
que toujours liés d'une telle solidarité, que le bien de
l'un fait le bien de l'autre. Bordeaux et Marseille, par
exemple, nous le disions en commençant, sont émules
et non rivales. Loin de se nuire en se rapprochant, en
multipliant leurs rapports, chacune selon ses aptitu-
des, contribuera au développement de la prospérité com-
mune et de sa propre prospérité.
D C'est pour arriver à ces résultats que tous les con-
seils électifs des départements et des villes du sud-ouest
et du midi de la France ont spontanément, et comme
un seul homme, applaudi au projet du chemin de fer
direct de Cette à Marseille, dont, nous l'espérons, l'édi-
fication va très-prochainement s'accomplir.
» PlIILADELPUE MAnTINEAU. »
LA CULTURE DU COTON EN COCHINCHINE.
L'extrême Orient est dès à présent ouvert aux
entreprises de l'Europe. Le Japon a abaissé les bar-
rières qui l'isolaient du reste du monde. La dernière
expédition anglo-française en Chine et le traité de
Pékin donnent à notre civilisation et à notre corn -
merce un plein accès dans le Céleste-Empire. Les vic-
toires de nos armes achèvent de créer à la France un
magnifique établissement dans la Cochinchine. Une
ambassade du roi de Siam venait récemment renouer
à Paris les vieilles relations de cet État avec l'Occi-
dent. La disette du coton, les nécessités de l'indus-
trie manufacturière rendent et rendront les rapport
de plus en plus actifs entre les Indes et l'Europe.
L'Orient est désormais pour ainsi dire percé à jour
par l'énergie européenne, et tous les ellbrts des
peuples sont tendus à multiplier et faciliter les moyens
de communication entre ces deux hémisphères en-
core séparés par des immensités de mer.
Mais c'est l'ouverture de l'isthme de Suez qui seul
pourra donner à ce mouvement tout son essor, toute
son expansion.
Jusqu'ici nous n'avons connu la Cochinchine que
comme un champ de bataille. Nous y sommes assez
solides maintenant pour l'étudier et penser à l'exploiter
comme champ commercial. C'est à coup sûr par l'in-
termédiaire du canal de Suez que la Cochinchine
pourra devenir une colonie fructueuse pour la France.
Il est donc intéressant pour nous et pour notre but
spécial de rechercher de quelle façon nous pourrons
utiliser les productions de ce pays et quelles sont ces
productions. Pour le coton par exemple, nos fabriques
sont absolument à la discrétion de l'étranger. En ce
moment, l'Amérique nous fait défaut, l'Inde est au-
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