Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1862 15 mars 1862
Description : 1862/03/15 (A7,N138). 1862/03/15 (A7,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203292j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
87
» Considérant que la voie projetée, en raccourcissant
de 41 kilomètres la distance de Bordeaux à Marseille,
et en supprimant les obstacles d'un passage sur deux
réseaux et' sur trois lignes différentes dont il est dif-
ficile de concilier les intérêts souvent opposés, ferait de
ces deux villes les deux plus grands entrepôts de com-
merce entre l'Océan et la Méditerranée ;
» Considérant que cette voie aurait l'avantage de dé-
tourner par la France, et au profit de la France, une
grande partie du trafic qui se fait par le détroit de Gi-
braltar :
» Le conseil municipal, à l'unanimité, émet le vœu
que le gouvernement de l'Empereur, qui a déjà tant
fait pour les intérêts commerciaux de Bordeaux, veuille
liien concéder, le plus tôt possible, à la Compagnie des
chemins de fer du Midi, qui demande à l'exécuter sans
subvention et à ses risques et périls, le chemin littoral
de Cette à Marseille, et à relier ainsi d'une manière
complète l'Océan à la Méditerranée. »
Notre gouvernement, écoutant la voix de tous ces
intérêts, a en effet décrété la concession et l'établ sse-
ment du chemin de fer de Marseille à Cette, complé-
ment du chemin de fer de Cette à Bordeaux.
Citons d'abord en quels termes Y Indicateur de Bor-
deaux décrivait les avantages de ce projet désormais
arrêté.
« Bordeaux est, au suprême degré*, intéressé à se
trouver directemement relié à Marseille par la voie la
plus courte, la plus rapide et la plus économique.
» Cette vérité est tellement saisissante d'évidence,
qu'elle peut se passer de toute espèce de démonstra-
tion. Il faut donc à tout prix créer cette voie, et la créer
le plus promptement possible.
» Dans l'état actuel des choses, le chemin de fer
aboutit bien au port de Cette ; mais, en raison de sa
situation topographique, en raison des courants mari-
times qui s'y font sentir, en raison des sables qu'y
accumule sans cesse le mouvement de la mer, en rai-
son des dangers que présentent les plages voisines,
Cette est un port dont l'action sera toujours restreinte.
Bordeaux a besoin d'une base d'opérations meilleure
sur la Méditerranée pour y prendre la place qui lui
convient et y jouer le rôle qui lui appartient, et ce n'est
qu'à Marseille, ou sur tout autre point de notre littoral
méditerranéen offrant des avantages analogues, qu'il
peut trouver les conditions qui lui sont nécessaires.
» Les relations commerciales de Bordeaux, en effet,
sont loin d'être tournées toutes du côté de l'Océan ; il
en a de non moins considérables avec la Méditerranée,
et plus le mouvement commercial de cette mer pren-
dra de l'extension, plus s'augmentera, par cela même,
l'importance de ces dernières relations, auxquelles le
percement de l'isthme de Suez doit prochainement ou-
vrir des horizons nouveaux, et communiquer un essor
véritablement incalculable. On peut même, dès à présent,
affirmer avec certitude que le jour où ce grand événe-
ment se sera produit, ce ne sera plus l'Océan, mais bien
la Méditerranée qui devra surtout attirer et fixer les
regards du commerce bordelais.
» L'intime union de Bordeaux et de Marseille, assurée
par la voie la plus courte, la plus facile, la plus rapide
la moins coûteuse, ce n'est pas seulement l'accroisse-
ment de nos rapports commerciaux avec le midi de la
France, l'Italie et l'ouest de l'Europe, c'est aussi et sur-
tout la solution définitive et certaine de ce problème si
longtemps agité du transit entre les deux mers.
D Dans cette hypothèse effectivement, une portion
considérable de l'énorme mouvement commercial qui
s'effectue aujourd'hui par le détroit de Gibraltar, et qui,
dès à présent, s'élève à près de cinq millions de ton-
neaux, dont trois millions environ naviguent sous pa-
villon anglais, aura intérêt à transiter au travers de la
France, et prendra nécessairement la ligne directe de
Marseille à Bordeaux, d'où la marchandise sera rendue
à destination aussi rapidement qu'économiquement par
des services de navigation à grande vitesse.
» Si, de plus, on songe que le percement de Suez et
les cinq ou six cents millions de consommateurs nou-
veaux dont il aura pour premier effet d'ouvrir les mar-
chés à l'industrie et au commerce européens, doivent
infailliblement, et avant peu, doubler au moins ce mou-
vement et le porter à dix millions de tonneaux, on se
fera encore, en raison de l'augmentation incessante
dont il est susceptible, une imparfaite idée de l'immense
avenir réservé au commerce de transit.
D Ce jour-là, Marseille et Bordeaux deviendront les
deux vastes entrepôts du commerce de la Méditerranée
et de l'extrême Orient avec l'Europe océanique ; ce
jour-là aussi, l'importance commerciale de Bordeaux
aura décuplé, parce qu'il ne sera plus seulement le
port d'une région limitée du territoire, mais parce qu'il
deviendra forcément le port de toute la France occi-
dentale, de la Grande Bretagne, de la Belgique, de la
Hollande et des États du nord de l'Europe que baignent
l'Océan et la Baltique. »
Nous croyons aussi devoir reproduire les considé-
rations très-remarquables que publiait le Mémorial
bordelais à l'appui des sollicitations adressées au
gouvernement de l'Empereur, et qui ont obtenu un
succès si complet. A part leur mérite intrinsèque,
ces considérations ont pour nous une valeur toute
spéciale, car elles prouvent ce que nous avons si
souvent énoncé, à savoir que par la grandeur de ses
conséquences le percement de l'isthme devait avoir
sur les affaires du monde une influence universelle,
et non une influence partielle ou restreinte à quel-
ques régions privilégiées. Certes, aux débuts de l'en-
treprise, il entrait dans les prévisions de très-peu
de personnes que Bordeaux pût trouver un aussi
vaste élément pour sa prospérité dans l'exécution
du canal de Suez, et aujourd'hui Bordeaux y recon-
naît les moyens de recouvrer son ancienne splendeur.
Les adversaires du canal lui objectaient les inconvé-
nients, les retards que devait occasionner le passage
du détroit de Gibraltar à la navigation océanique
se rendant vers l'Inde par Suez , et voici que le
canal de Suez provoque la pensée et la résolution
bientôt exécutées d'éviter à la navigation de l'Océan
ce passage de Gibraltar. On disait que les pays
87
» Considérant que la voie projetée, en raccourcissant
de 41 kilomètres la distance de Bordeaux à Marseille,
et en supprimant les obstacles d'un passage sur deux
réseaux et' sur trois lignes différentes dont il est dif-
ficile de concilier les intérêts souvent opposés, ferait de
ces deux villes les deux plus grands entrepôts de com-
merce entre l'Océan et la Méditerranée ;
» Considérant que cette voie aurait l'avantage de dé-
tourner par la France, et au profit de la France, une
grande partie du trafic qui se fait par le détroit de Gi-
braltar :
» Le conseil municipal, à l'unanimité, émet le vœu
que le gouvernement de l'Empereur, qui a déjà tant
fait pour les intérêts commerciaux de Bordeaux, veuille
liien concéder, le plus tôt possible, à la Compagnie des
chemins de fer du Midi, qui demande à l'exécuter sans
subvention et à ses risques et périls, le chemin littoral
de Cette à Marseille, et à relier ainsi d'une manière
complète l'Océan à la Méditerranée. »
Notre gouvernement, écoutant la voix de tous ces
intérêts, a en effet décrété la concession et l'établ sse-
ment du chemin de fer de Marseille à Cette, complé-
ment du chemin de fer de Cette à Bordeaux.
Citons d'abord en quels termes Y Indicateur de Bor-
deaux décrivait les avantages de ce projet désormais
arrêté.
« Bordeaux est, au suprême degré*, intéressé à se
trouver directemement relié à Marseille par la voie la
plus courte, la plus rapide et la plus économique.
» Cette vérité est tellement saisissante d'évidence,
qu'elle peut se passer de toute espèce de démonstra-
tion. Il faut donc à tout prix créer cette voie, et la créer
le plus promptement possible.
» Dans l'état actuel des choses, le chemin de fer
aboutit bien au port de Cette ; mais, en raison de sa
situation topographique, en raison des courants mari-
times qui s'y font sentir, en raison des sables qu'y
accumule sans cesse le mouvement de la mer, en rai-
son des dangers que présentent les plages voisines,
Cette est un port dont l'action sera toujours restreinte.
Bordeaux a besoin d'une base d'opérations meilleure
sur la Méditerranée pour y prendre la place qui lui
convient et y jouer le rôle qui lui appartient, et ce n'est
qu'à Marseille, ou sur tout autre point de notre littoral
méditerranéen offrant des avantages analogues, qu'il
peut trouver les conditions qui lui sont nécessaires.
» Les relations commerciales de Bordeaux, en effet,
sont loin d'être tournées toutes du côté de l'Océan ; il
en a de non moins considérables avec la Méditerranée,
et plus le mouvement commercial de cette mer pren-
dra de l'extension, plus s'augmentera, par cela même,
l'importance de ces dernières relations, auxquelles le
percement de l'isthme de Suez doit prochainement ou-
vrir des horizons nouveaux, et communiquer un essor
véritablement incalculable. On peut même, dès à présent,
affirmer avec certitude que le jour où ce grand événe-
ment se sera produit, ce ne sera plus l'Océan, mais bien
la Méditerranée qui devra surtout attirer et fixer les
regards du commerce bordelais.
» L'intime union de Bordeaux et de Marseille, assurée
par la voie la plus courte, la plus facile, la plus rapide
la moins coûteuse, ce n'est pas seulement l'accroisse-
ment de nos rapports commerciaux avec le midi de la
France, l'Italie et l'ouest de l'Europe, c'est aussi et sur-
tout la solution définitive et certaine de ce problème si
longtemps agité du transit entre les deux mers.
D Dans cette hypothèse effectivement, une portion
considérable de l'énorme mouvement commercial qui
s'effectue aujourd'hui par le détroit de Gibraltar, et qui,
dès à présent, s'élève à près de cinq millions de ton-
neaux, dont trois millions environ naviguent sous pa-
villon anglais, aura intérêt à transiter au travers de la
France, et prendra nécessairement la ligne directe de
Marseille à Bordeaux, d'où la marchandise sera rendue
à destination aussi rapidement qu'économiquement par
des services de navigation à grande vitesse.
» Si, de plus, on songe que le percement de Suez et
les cinq ou six cents millions de consommateurs nou-
veaux dont il aura pour premier effet d'ouvrir les mar-
chés à l'industrie et au commerce européens, doivent
infailliblement, et avant peu, doubler au moins ce mou-
vement et le porter à dix millions de tonneaux, on se
fera encore, en raison de l'augmentation incessante
dont il est susceptible, une imparfaite idée de l'immense
avenir réservé au commerce de transit.
D Ce jour-là, Marseille et Bordeaux deviendront les
deux vastes entrepôts du commerce de la Méditerranée
et de l'extrême Orient avec l'Europe océanique ; ce
jour-là aussi, l'importance commerciale de Bordeaux
aura décuplé, parce qu'il ne sera plus seulement le
port d'une région limitée du territoire, mais parce qu'il
deviendra forcément le port de toute la France occi-
dentale, de la Grande Bretagne, de la Belgique, de la
Hollande et des États du nord de l'Europe que baignent
l'Océan et la Baltique. »
Nous croyons aussi devoir reproduire les considé-
rations très-remarquables que publiait le Mémorial
bordelais à l'appui des sollicitations adressées au
gouvernement de l'Empereur, et qui ont obtenu un
succès si complet. A part leur mérite intrinsèque,
ces considérations ont pour nous une valeur toute
spéciale, car elles prouvent ce que nous avons si
souvent énoncé, à savoir que par la grandeur de ses
conséquences le percement de l'isthme devait avoir
sur les affaires du monde une influence universelle,
et non une influence partielle ou restreinte à quel-
ques régions privilégiées. Certes, aux débuts de l'en-
treprise, il entrait dans les prévisions de très-peu
de personnes que Bordeaux pût trouver un aussi
vaste élément pour sa prospérité dans l'exécution
du canal de Suez, et aujourd'hui Bordeaux y recon-
naît les moyens de recouvrer son ancienne splendeur.
Les adversaires du canal lui objectaient les inconvé-
nients, les retards que devait occasionner le passage
du détroit de Gibraltar à la navigation océanique
se rendant vers l'Inde par Suez , et voici que le
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