Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1862 01 mars 1862
Description : 1862/03/01 (A7,N137). 1862/03/01 (A7,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032914
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 71
quelque temps le gouvernement anglais semblait
avoir montré des dispositions beaucoup plus conci-
liantes à l'égard du canal de Suez. Nous allons même
plus loin, et, quoique nous puissions donner plus
d'une raison pour contester la vérité du fait, nous
prenons acte avec plaisir et empressement de la pro-
testation du correspondant, déclarant que, sur ce
sujet, l'Angleterre, depuis l'ouverture des travaux,
s'est abstenue de toute intervention, soit directe ,
soit indirecte. Nous en prenons acte, sinon comme
histoire véridique du passé, du moins, nous y comp-
tons, comme histoire du présent et de l'avenir.
Mais s'il reste encore quelque doute au correspon-
dant sur le machiavélisme qu'il nous attribue, rien
de plus aisé que de nous déjouer, et nous pouvons
lui en indiquer les moyens. Il prétend que le canal
de Suez touche à sa dernière heure et que nous pre-
nons nos mesures pour faire peser sur son pays la
responsabilité de cette infaillible et prochaine catas-
trophe. Quelle belle occasion pour lui-même et pour
le Times! Pourquoi tous les deux ne solliciteraient-ils
point leur gouvernement de faire auprès de la Porte
et du vice-roi une démarche éclatante et solennelle;
de déclarer, par une note publique, qu'il serait heu-
reux de voir l'achèvement du canal de Suez ; qu'il
n'y fait aucune objection, qu'il n'y oppose aucune
résistance ; que la Grande-Bretagne entend se laver
devant la conscience universelle de toute responsa-
bilité dans les entraves ou dans les accidents qui
pourraient contrarier cette entreprise, et qu'elle
signifie très - haut sur ce point au vice - roi et
à la Porte, la complète indépendance de leur ac-
tion ?
C'est alors, mais alors seulement, qu'elle serait
pleinement justiûée aux yeux du monde, et c'est ainsi,
puisque la Compagnie doit succomber, qu'elle se met-
trait pour jamais à l'abri des récriminations et des
calomnies dont elle la soupçonne. Les choses étant
comme l'écrit le correspondant du Times, il y a dans
cette conduite tout à gagner et rien à perdre, soit
qu'en Angleterre on désire le canal, soit qu'on ne l'y
désire pas.
Du reste, nous l'avons dit souvent, nous ne con-
fondons point le peuple anglais avec les quelques
personnages qui ont envisagé cette affaire avec plus
de passion et de préjugés que de sang-froid et de rai-
son. Nous n'oublions pas et nous n'oublierons jamais
que consultées dans vingt-deux meetings, les classes
commerciales et financières de l'Angleterre ont pro-
clamé à l'unanimité l'utilitégénérale et l'utilité natio-
nale du percement de l'isthme, et si nous sommes
bien informé, et nous croyons l'être, cette question
se dégage tous les jours, de l'autre côté du détroit,
des nuages politiques dans lesquels on a tenté de
l'envelopper.
Nos lecteurs auront sans doute remarqué dans
cette correspondance anglaise le passage où elle si-
gnale, en s'en appuyant, l'hostilité d'une certaine
coterie française, s'attachant à couvrir le projet de
ridicule et s'appliquant à le discréditer par la pro-
pagation des plus désolantes nouvelles. Il y a long-
temps, en effet, que cette coterie est le plus ardent
auxiliaire de l'opposition britannique. C'est elle que
nous avons dénoncée à nos confrères de la presse
comme fabriquant et répandant ces correspondances
anonymes et mensongères, qui parviennent par ac-
cident à surpendre la bonne foi d'un journaliste peu
au courant des faits, ou s'en vont souffler l'alarme
dans l'oreille de quelque actionnaire timoré.
Nous ne saurions trop remercier le correspondant
du Times d'être venu, sur cette intrigue, confirmer
les renseignements que nous avons fournis à nos lec-
teurs. Oui, contre une entreprise éminemment fran-
çaise en même temps qu'universelle, où sont engagés
d'énormes capitaux français, qui possède toutes les
sympathies et tous les suffrages de la France, cer-
taines personnes portant le nom français, inspirées
par le dépit, le désappointement et l'envie, se ber-
çant de l'espoir puéril de faire succomber la Compa-
gnie universelle, afin de se mettre à sa place, et ne
reculant devant aucun moyen pour arriver à ce noble
but, poursuivent une guerre de buissons contre l'œu-
vre de M. de Lesseps. rartout où le canal a un en-
nemi, partout ou se trouve un mécontent, elles recon-
naissent un allié au-devant duquel elles accourent;
elles sont aux aguets de tous les propos; elles com-
muniquent avec les antichambres; elles intriguent
dans les bas fonds de la diplomatie, et tout Anglais
qui voudra se fortifier dans ses préjugés contre le
canal peut, à coup sûr, s'adresser à elles. Nous
sommes parfaitement convaincus que c'est à cette
source pure que le correspondant du Times a puisé,
comme il l'indique assez, les étranges renseignements
qu'il transmet à son journal sur l'état des travaux du
canal de Suez.
Nous avons communiqué au public nos propres et
authentiques informations sur la vérité des faits. Au
moment où le correspondant sonnait le glas sur la
tombo entr'ouverte de l'entreprise, l'eau du Nil arri-
vait au lac Timsah ; une masse de travailleurs s'ap-
prêtait à trancher le Guisr, et ce travail est en pleine
activité. La rigole maritime s'avançait jusqu'au delà
de Ferdane, et si, enfin, il faut un dernier trait à la
véracité des assertions du correspondant, tandis qu'il
annonce que la rigole maritime est comblée sur pres-
que toute la longueur de son parcours, nous .rece-.
vons nous même l'avis officiel que, « depuis le 29 dé-
cembre, les transports par eau s'opèrent sans inter-
ruption depuis Port-Saïd jusqu'à Ferdane. » Jamais
les travaux, dans leur ensemble, n'ont présenté
d'aussi belles perspectives; jamais la Compagnie ne
s'est trouvée, sous tous les rapoorts, dans des condi-
quelque temps le gouvernement anglais semblait
avoir montré des dispositions beaucoup plus conci-
liantes à l'égard du canal de Suez. Nous allons même
plus loin, et, quoique nous puissions donner plus
d'une raison pour contester la vérité du fait, nous
prenons acte avec plaisir et empressement de la pro-
testation du correspondant, déclarant que, sur ce
sujet, l'Angleterre, depuis l'ouverture des travaux,
s'est abstenue de toute intervention, soit directe ,
soit indirecte. Nous en prenons acte, sinon comme
histoire véridique du passé, du moins, nous y comp-
tons, comme histoire du présent et de l'avenir.
Mais s'il reste encore quelque doute au correspon-
dant sur le machiavélisme qu'il nous attribue, rien
de plus aisé que de nous déjouer, et nous pouvons
lui en indiquer les moyens. Il prétend que le canal
de Suez touche à sa dernière heure et que nous pre-
nons nos mesures pour faire peser sur son pays la
responsabilité de cette infaillible et prochaine catas-
trophe. Quelle belle occasion pour lui-même et pour
le Times! Pourquoi tous les deux ne solliciteraient-ils
point leur gouvernement de faire auprès de la Porte
et du vice-roi une démarche éclatante et solennelle;
de déclarer, par une note publique, qu'il serait heu-
reux de voir l'achèvement du canal de Suez ; qu'il
n'y fait aucune objection, qu'il n'y oppose aucune
résistance ; que la Grande-Bretagne entend se laver
devant la conscience universelle de toute responsa-
bilité dans les entraves ou dans les accidents qui
pourraient contrarier cette entreprise, et qu'elle
signifie très - haut sur ce point au vice - roi et
à la Porte, la complète indépendance de leur ac-
tion ?
C'est alors, mais alors seulement, qu'elle serait
pleinement justiûée aux yeux du monde, et c'est ainsi,
puisque la Compagnie doit succomber, qu'elle se met-
trait pour jamais à l'abri des récriminations et des
calomnies dont elle la soupçonne. Les choses étant
comme l'écrit le correspondant du Times, il y a dans
cette conduite tout à gagner et rien à perdre, soit
qu'en Angleterre on désire le canal, soit qu'on ne l'y
désire pas.
Du reste, nous l'avons dit souvent, nous ne con-
fondons point le peuple anglais avec les quelques
personnages qui ont envisagé cette affaire avec plus
de passion et de préjugés que de sang-froid et de rai-
son. Nous n'oublions pas et nous n'oublierons jamais
que consultées dans vingt-deux meetings, les classes
commerciales et financières de l'Angleterre ont pro-
clamé à l'unanimité l'utilitégénérale et l'utilité natio-
nale du percement de l'isthme, et si nous sommes
bien informé, et nous croyons l'être, cette question
se dégage tous les jours, de l'autre côté du détroit,
des nuages politiques dans lesquels on a tenté de
l'envelopper.
Nos lecteurs auront sans doute remarqué dans
cette correspondance anglaise le passage où elle si-
gnale, en s'en appuyant, l'hostilité d'une certaine
coterie française, s'attachant à couvrir le projet de
ridicule et s'appliquant à le discréditer par la pro-
pagation des plus désolantes nouvelles. Il y a long-
temps, en effet, que cette coterie est le plus ardent
auxiliaire de l'opposition britannique. C'est elle que
nous avons dénoncée à nos confrères de la presse
comme fabriquant et répandant ces correspondances
anonymes et mensongères, qui parviennent par ac-
cident à surpendre la bonne foi d'un journaliste peu
au courant des faits, ou s'en vont souffler l'alarme
dans l'oreille de quelque actionnaire timoré.
Nous ne saurions trop remercier le correspondant
du Times d'être venu, sur cette intrigue, confirmer
les renseignements que nous avons fournis à nos lec-
teurs. Oui, contre une entreprise éminemment fran-
çaise en même temps qu'universelle, où sont engagés
d'énormes capitaux français, qui possède toutes les
sympathies et tous les suffrages de la France, cer-
taines personnes portant le nom français, inspirées
par le dépit, le désappointement et l'envie, se ber-
çant de l'espoir puéril de faire succomber la Compa-
gnie universelle, afin de se mettre à sa place, et ne
reculant devant aucun moyen pour arriver à ce noble
but, poursuivent une guerre de buissons contre l'œu-
vre de M. de Lesseps. rartout où le canal a un en-
nemi, partout ou se trouve un mécontent, elles recon-
naissent un allié au-devant duquel elles accourent;
elles sont aux aguets de tous les propos; elles com-
muniquent avec les antichambres; elles intriguent
dans les bas fonds de la diplomatie, et tout Anglais
qui voudra se fortifier dans ses préjugés contre le
canal peut, à coup sûr, s'adresser à elles. Nous
sommes parfaitement convaincus que c'est à cette
source pure que le correspondant du Times a puisé,
comme il l'indique assez, les étranges renseignements
qu'il transmet à son journal sur l'état des travaux du
canal de Suez.
Nous avons communiqué au public nos propres et
authentiques informations sur la vérité des faits. Au
moment où le correspondant sonnait le glas sur la
tombo entr'ouverte de l'entreprise, l'eau du Nil arri-
vait au lac Timsah ; une masse de travailleurs s'ap-
prêtait à trancher le Guisr, et ce travail est en pleine
activité. La rigole maritime s'avançait jusqu'au delà
de Ferdane, et si, enfin, il faut un dernier trait à la
véracité des assertions du correspondant, tandis qu'il
annonce que la rigole maritime est comblée sur pres-
que toute la longueur de son parcours, nous .rece-.
vons nous même l'avis officiel que, « depuis le 29 dé-
cembre, les transports par eau s'opèrent sans inter-
ruption depuis Port-Saïd jusqu'à Ferdane. » Jamais
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d'aussi belles perspectives; jamais la Compagnie ne
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