Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1862 01 mars 1862
Description : 1862/03/01 (A7,N137). 1862/03/01 (A7,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032914
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
72 L'ISTHME DE SUEZ,
tions aussi satisfaisantes, et nous avons peine à con-
cevoir comment, dans une pareille situation connue
de toute l'Egypte, la candeur du correspondant du
Times a pu se laisser égarer par des rapports et des
fables de toute nature dont, plus que personne et
par son expérience, il doit connaître la valeur.
Au surplus, la presse anglaise elle-même est loin
de se montrer sur ce point aussi crédule que le Times.
Le Globe, par exemple, n'a jamais été confiant
ou bienveillant pour le canal de Suez. Du moins
sait-il se rendre à l'évidence des faits. Il ne nie plus
que le canal soit possible. Il avoue les progrès ac-
complis, et il reconnaît comme facile cet établisse-
ment des ports aux deux extrémités de l'isthme sur
la possibilité desquels on a élevé tant de controverses.
Voici comment il s'exprime dans une correspondance
publiée par un de ses derniers numéros :
« On n'avait jamais éprouvé aucun doute que des ter-
rassements pussent être exécutés à travers l'isthme de
Suez, et qu'un canal d'irrigation pût être creusé du Nil
au lac Timsah, au centre de l'isthme, entre les deux
mers : c'est le résultat qui vient d'être acquis le 2 fé -
vrier. Maintenant les approvisionnements d'eau fraîche
n'ont plus besoin d'être exécutés à dos de chameaux.
Reste à faciliter l'approche, aux deux extrémités du ca-
nal, des navires de l'Inde, ce qui sera l'objet d'une au-
tre opération et ce qui exigera beaucoup moins de pré-
paratifs. »
Un dernier mot en finissant. Nous nous sommes em-
paré de l'indignation exprimée en Angleterre contre
les procédés des fédéraux à l'égard du port de
Charlestown ; nous avons fait observer qu'il était
tout aussi immoral et tout aussi odieux de prétendre
empêcher l'ouverture d'une route maritime rappro-
chant de 3,000 lieues l'Occident de l'Orient, que de
boucher, dans un cas de guerre, l'entrée d'un port
isolé. Le correspondant du Times signale cette obser-
vation ; mais il se garde de la discuter, et nous le
défions de la contester. Quelle conséquence en veut-il
tirer cependant? Elle reste pour nous fort obscure.
Il a l'air d'en induire que nous nous ménageons,
par cet argument, nous ne savons quel recours en
indemnité contre le vice-roi. C'est faire venir les
choses de trop loin; le vice-roi n'a rien à voir dans
cette affaire. Ce n'est point là une question d'argent ;
ce serait une question de moralité qui eût été à vider
entre l'Angleterre et l'opinion du monde, si l'Angle-
terre eût persisté à prétendre fermer au monde cette
porte de l'Orient.
- ERNEST DESPLACES.
BARRAGE DU NIL.
v;'|A/le vice-roi d'Egypte a fait désigner parmi
W\ J vice-roi d'Egypte a fait dési-ner parmi
principaux ingénieurs étrangers attachés à l'en-
treprise du canal de Suez, une commission pour exa-
miner la situation du barrage du Nil et lui soumettre
des propositions sur les moyens de faire achever et
fonctionner ce beau travail. M. Voisin, ingénieur en
chef des travaux du canal des deux mers, a été ap-
pelé à faire partie de cette commission et il en a été
nommé rapporteur.
Ce rapport a été placé sous les yeux de S., A. Nous
nous empressons d'en reproduire les conclusions ;
et nous les mentionnons dans notre journal parce
que, d'une part, le fonctionnement du barrage
aura une heureuse influence sur l'alimentation des
canaux de la basse Egypte, par conséquent sur ce-
lui que vient d'achever la Compagnie jusqu'à Tim-
sah, et ensuite parce que, de l'autre côté du détroit,
voyageurs et journalistes ont souvent cherché à dé-
précier le magnifique ouvrage de M. Mougel-Bey,
pour lequel ils n'auraient pas eu assez d'éloges s'il
eût été exécuté par un ingénieur anglais.
Il nous est agréable de rendre cette justice à l'ho-
norable M. Mougel, qui, par suite de l'état de sa
santé, affaiblie par un séjour laborieux de vingt-cinq
ans en Egypte, et par suite de l'impossibilité où il
se trouvait de résider continuellement sur le théâtre
des travaux du canal, a dû se séparer du service de
la Compagnie, tout en restant dévoué à l'œuvre qu'il
a tant contribué à fonder et à laquelle il est toujours
prêt à donner le concours de sa science et de son ex-
périence.
ERNEST DESPLACES.
CONCLUSIONS DU RAPPORT.
(Rapporteur, M. Voisin, du corps impérial des ponts et
chaussées; ingénieur en chef des travaux du canal de
Suez.)
« La commission a fait connaître dans le présent
rapport, ses réponses détaillées aux diverses questions
qui lui avaient été posées par ordre de S. A. le vice-
roi, et elle a indiqué les travaux qu'il y avait lieu
d'exécuter dès à présent, ainsi que ceux pour les-
quels elle se réservait de faire ultérieurement des
propositions à la suite de constatations, d'expérien-
ces et d'études indispensables. Elle croit devoir résu-
mer ici en peu de mots son impression générale sur
l'ensemble de la situation du barrage.
» Elle se fait donc un devoir de proclamer que le
barrage du Nil est, à ses yeux, un magnifique ou-
vrage d'art très-bien conçu et parfaitement exécuté.
Elle a reconnu d'ailleurs qu'il ne reste plus que des
travaux faciles et peu considérables à exécuter pour
achever complétement ce grand ouvrage, et le met-
tre à même d'être utilisé en toute sécurité pour le
but éminemment fécond en vue duquel il a été créé.
» La question du mode définitif de fermeture des
portes du barrage est seule encore en suspens ; mais
tions aussi satisfaisantes, et nous avons peine à con-
cevoir comment, dans une pareille situation connue
de toute l'Egypte, la candeur du correspondant du
Times a pu se laisser égarer par des rapports et des
fables de toute nature dont, plus que personne et
par son expérience, il doit connaître la valeur.
Au surplus, la presse anglaise elle-même est loin
de se montrer sur ce point aussi crédule que le Times.
Le Globe, par exemple, n'a jamais été confiant
ou bienveillant pour le canal de Suez. Du moins
sait-il se rendre à l'évidence des faits. Il ne nie plus
que le canal soit possible. Il avoue les progrès ac-
complis, et il reconnaît comme facile cet établisse-
ment des ports aux deux extrémités de l'isthme sur
la possibilité desquels on a élevé tant de controverses.
Voici comment il s'exprime dans une correspondance
publiée par un de ses derniers numéros :
« On n'avait jamais éprouvé aucun doute que des ter-
rassements pussent être exécutés à travers l'isthme de
Suez, et qu'un canal d'irrigation pût être creusé du Nil
au lac Timsah, au centre de l'isthme, entre les deux
mers : c'est le résultat qui vient d'être acquis le 2 fé -
vrier. Maintenant les approvisionnements d'eau fraîche
n'ont plus besoin d'être exécutés à dos de chameaux.
Reste à faciliter l'approche, aux deux extrémités du ca-
nal, des navires de l'Inde, ce qui sera l'objet d'une au-
tre opération et ce qui exigera beaucoup moins de pré-
paratifs. »
Un dernier mot en finissant. Nous nous sommes em-
paré de l'indignation exprimée en Angleterre contre
les procédés des fédéraux à l'égard du port de
Charlestown ; nous avons fait observer qu'il était
tout aussi immoral et tout aussi odieux de prétendre
empêcher l'ouverture d'une route maritime rappro-
chant de 3,000 lieues l'Occident de l'Orient, que de
boucher, dans un cas de guerre, l'entrée d'un port
isolé. Le correspondant du Times signale cette obser-
vation ; mais il se garde de la discuter, et nous le
défions de la contester. Quelle conséquence en veut-il
tirer cependant? Elle reste pour nous fort obscure.
Il a l'air d'en induire que nous nous ménageons,
par cet argument, nous ne savons quel recours en
indemnité contre le vice-roi. C'est faire venir les
choses de trop loin; le vice-roi n'a rien à voir dans
cette affaire. Ce n'est point là une question d'argent ;
ce serait une question de moralité qui eût été à vider
entre l'Angleterre et l'opinion du monde, si l'Angle-
terre eût persisté à prétendre fermer au monde cette
porte de l'Orient.
- ERNEST DESPLACES.
BARRAGE DU NIL.
v;'|A/le vice-roi d'Egypte a fait désigner parmi
W\ J vice-roi d'Egypte a fait dési-ner parmi
principaux ingénieurs étrangers attachés à l'en-
treprise du canal de Suez, une commission pour exa-
miner la situation du barrage du Nil et lui soumettre
des propositions sur les moyens de faire achever et
fonctionner ce beau travail. M. Voisin, ingénieur en
chef des travaux du canal des deux mers, a été ap-
pelé à faire partie de cette commission et il en a été
nommé rapporteur.
Ce rapport a été placé sous les yeux de S., A. Nous
nous empressons d'en reproduire les conclusions ;
et nous les mentionnons dans notre journal parce
que, d'une part, le fonctionnement du barrage
aura une heureuse influence sur l'alimentation des
canaux de la basse Egypte, par conséquent sur ce-
lui que vient d'achever la Compagnie jusqu'à Tim-
sah, et ensuite parce que, de l'autre côté du détroit,
voyageurs et journalistes ont souvent cherché à dé-
précier le magnifique ouvrage de M. Mougel-Bey,
pour lequel ils n'auraient pas eu assez d'éloges s'il
eût été exécuté par un ingénieur anglais.
Il nous est agréable de rendre cette justice à l'ho-
norable M. Mougel, qui, par suite de l'état de sa
santé, affaiblie par un séjour laborieux de vingt-cinq
ans en Egypte, et par suite de l'impossibilité où il
se trouvait de résider continuellement sur le théâtre
des travaux du canal, a dû se séparer du service de
la Compagnie, tout en restant dévoué à l'œuvre qu'il
a tant contribué à fonder et à laquelle il est toujours
prêt à donner le concours de sa science et de son ex-
périence.
ERNEST DESPLACES.
CONCLUSIONS DU RAPPORT.
(Rapporteur, M. Voisin, du corps impérial des ponts et
chaussées; ingénieur en chef des travaux du canal de
Suez.)
« La commission a fait connaître dans le présent
rapport, ses réponses détaillées aux diverses questions
qui lui avaient été posées par ordre de S. A. le vice-
roi, et elle a indiqué les travaux qu'il y avait lieu
d'exécuter dès à présent, ainsi que ceux pour les-
quels elle se réservait de faire ultérieurement des
propositions à la suite de constatations, d'expérien-
ces et d'études indispensables. Elle croit devoir résu-
mer ici en peu de mots son impression générale sur
l'ensemble de la situation du barrage.
» Elle se fait donc un devoir de proclamer que le
barrage du Nil est, à ses yeux, un magnifique ou-
vrage d'art très-bien conçu et parfaitement exécuté.
Elle a reconnu d'ailleurs qu'il ne reste plus que des
travaux faciles et peu considérables à exécuter pour
achever complétement ce grand ouvrage, et le met-
tre à même d'être utilisé en toute sécurité pour le
but éminemment fécond en vue duquel il a été créé.
» La question du mode définitif de fermeture des
portes du barrage est seule encore en suspens ; mais
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