Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
56 L'ISTHME DE SUEZ,
port se rencontre à l'ouest de la grande île ; il fait face
à la seconde île du groupe, et un amphithéâtre de
hautes montagnes l'abrite parfaitement à l'ouest et au
sud. Du côté du nord, où des îlots le protègent un peu
moins sûrement, se trouve son entrée, large d'une de-
mi-lieue et profonde. de neuf à dix brasses. La profon-
deur du port diminue graduellement jusqu'à cinq, quatre
et trois brasses, à mesure que l'on approche d'un pla-
teau situé vers sa partie la plus avancée dans les ter-
res. De bonnes sources d'eau douce existent près du
bord oriental, au fond d'une petite anse.
L'aspect du groupe du Poulo-Condor est en général
assez triste. Cependant ces îles sont riches en bois de
construction, en bananes, en manguiers, en patates, en
cocotiers, en maïs, en fèves et surtout en calebasses.
On y trouve aussi beaucoup de buffles, de cochons, de
singes, d'écureuils, de pigeons blancs, de grands pi-
geons verts et de tortues.
Le climat du Poulo-Condor est loin d'être malsain,
comme on l'a prétendu. La mousson du nord, qui amène
le beau temps, s'établit dans ces parages vers le 15 oc-
tobre; mais on y éprouve encore, en novembre, quel-
ques orages accompagnés de pluies, quelques tornados,
et l'on y est parfois exposé à des calmes que les navi-
gateurs ne redoutent pas moins que les tempêtes. Quant
à la mousson du sud-ouest, qui apporte les pluies, elle
dure pendant huit mois.
Les 'Anglais fondèrent, en 1702, sur la principale
île du groupe, une factorerie qui fut détruite en 1104
par la garnison indigène préposée à sa garde; on en
voit encore les ruines.
Les insulaires de Poulo-Condor ne dépassent guère
le nombre de huit à neuf cents, et ils sont d'origine
cochinchinoise ou cambogienne. La plupart se grou-
pent dans un village qui se voit au sud-est de l'île prin-
cipale, tout près de la Grande-Baie. Ils ont une appa-
rence de bonne santé, et ils établissent leurs maisons
avec intelligence. Ces habitations sont construites au
niveau du sol, au lieu d'être élevées sur des pieux
comme chez la plupart des autres tribus indo-chinoises.
Les Condoriens sont de bons navigateurs, et ils
fournissent aux navires des pilotes qui les conduisent
jusqu'au cap Saint-Jacques. Suivant Crawfurd, ils se
montrent bienveillants; d'autres navigateurs préten-
dent, au contraire, qu'ils sont peu traitables. Malheu-
reusement les récits des voyageurs sont pleins de sem-
blables contradictions, au milieu desquelles la vérité
reste longtemps obscurcie.
Il existe sur les côtes de la Basse - Cochinchine
quelques autres îles dont la France ne s'est pas en-
core préoccupée et dont la possession ne nous serait
cependant pas moins utile. Tel est Poulo-Obi, qui se
trouve au sud du cap du Camboge, c'est-à-dire de la
pointe la plus méridionale de la Cochinchine. Son
nom signifie en malais, île aux ignames ; on l'appelle
Kon-Gui en cochinchinois. Elle est couverte de hautes
..montagnes, dont la plus élevée, placée au centre, peut
fjwNtë aperçue à quinze ou vingt lieues de distance. Un
^psfceau d'eau douce, descendant du sommet de cette
^ûoMaghe vers la côte nord, vient se jeter dans la mer,
K M
tout près du débarcadère principal. La côte orientale
présente un bon mouillage, précieux surtout pendant
la mousson du sud-ouest, c'est-à-dire pendant celle des
pluies ; mais les rochers qui garnissent la côte méri-
dionale rendent dangereux, dans cette dernière direc-
tion, les abords de Poulo-Obi. Cette île offre en abon-
dance aux navigateurs de l'eau douce de bonne qualité
et des provisions diverses, consistant principalement
en bananes, en maïs et en ignames-patates d'une gros-
seur remarquable. Quant à sa population, elle se borne
à un certain nombre de familles qui ont été, pour dif-
férentes causes, bannies du continent.
Un peu au nord de Poulo-Obi se trouve une autre
île à laquelle sa ressemblance avec la précédente a
fait donner le nom de Faux-Poulo-Obi. Puis, en avan-
çant vers la côte occidentale de la Basse-Cochinchine
et vers celle du Camboge, on entre dans un dédale
d'îles et d'îlots qui remplit toute la partie orientale
du golfe de Siam et qu'on désigne sous le nom d'ar-
chipel de Hastings ou d'archipel Cambogien. La plus
méridionale de ces îles, celle qu'on trouve près de la
sortie du golfe de Siam, est Pandjand, masse monta-
gneuse, composée d'un amas de grès, mélangé de jaspe
rougeâtre : elle est couverte de bois épais, à travers
lesquels on voit s'élancer de branche en branche de
jolis écureuils. Les marins y trouvent de l'eau douce,
et ils fréquentent sur la côte sud-ouest un ancrage
qui offre six brasses de profondeur.
Mais, de toutes les îles de l'archipel Cambogien, la
plus importante, sans aucun doute, est celle que les
Cochinchinois nomment Phukuk, les Siamois Kohdud, et
les Cambogiens Kohtrol. Elle fait face au port de Cam-
pot. Cette grande et belle île se reconnaît de loin à
ses montagnes pittoresques, revêtues de magnifiques
forêts. Au nombre des arbres si variés qu'elle renferme,
on cite l'aloès ligneux, rendu célèbre par le parfum
qu'il exhale après avoir pourri quelque temps dans la
terre. La noix de cachou est aussi une des productions
de Phukok.
Les quatre ou cinq mille habitants qui en forment
la population sont des Cochincbinois et des Chinois,
qui se livrent à la pêche, surtout celle des trépongs.
Cette île est occupée par les Annamites ; mais elle ap-
partient légitimement aux Cambogiens, et ceux-ci
aimeraient bien mieux la voir entre les mains des
Français, leurs alliés, qu'au pouvoir d'hommes qui
sont depuis si longtemps leurs ennemis et leurs op-
presseurs.
E. CORTAMBERT.
(Patrie.)
DENOMBREMENT OFFICIEL DE LA FRANCE.
Nous pensons être agréable à nos lecteurs et leur
offrir un document utile en empruntant au Moniteur
le tableau suivant déterminant la population de l'Em-
pire, au 1er janvier 1862.
port se rencontre à l'ouest de la grande île ; il fait face
à la seconde île du groupe, et un amphithéâtre de
hautes montagnes l'abrite parfaitement à l'ouest et au
sud. Du côté du nord, où des îlots le protègent un peu
moins sûrement, se trouve son entrée, large d'une de-
mi-lieue et profonde. de neuf à dix brasses. La profon-
deur du port diminue graduellement jusqu'à cinq, quatre
et trois brasses, à mesure que l'on approche d'un pla-
teau situé vers sa partie la plus avancée dans les ter-
res. De bonnes sources d'eau douce existent près du
bord oriental, au fond d'une petite anse.
L'aspect du groupe du Poulo-Condor est en général
assez triste. Cependant ces îles sont riches en bois de
construction, en bananes, en manguiers, en patates, en
cocotiers, en maïs, en fèves et surtout en calebasses.
On y trouve aussi beaucoup de buffles, de cochons, de
singes, d'écureuils, de pigeons blancs, de grands pi-
geons verts et de tortues.
Le climat du Poulo-Condor est loin d'être malsain,
comme on l'a prétendu. La mousson du nord, qui amène
le beau temps, s'établit dans ces parages vers le 15 oc-
tobre; mais on y éprouve encore, en novembre, quel-
ques orages accompagnés de pluies, quelques tornados,
et l'on y est parfois exposé à des calmes que les navi-
gateurs ne redoutent pas moins que les tempêtes. Quant
à la mousson du sud-ouest, qui apporte les pluies, elle
dure pendant huit mois.
Les 'Anglais fondèrent, en 1702, sur la principale
île du groupe, une factorerie qui fut détruite en 1104
par la garnison indigène préposée à sa garde; on en
voit encore les ruines.
Les insulaires de Poulo-Condor ne dépassent guère
le nombre de huit à neuf cents, et ils sont d'origine
cochinchinoise ou cambogienne. La plupart se grou-
pent dans un village qui se voit au sud-est de l'île prin-
cipale, tout près de la Grande-Baie. Ils ont une appa-
rence de bonne santé, et ils établissent leurs maisons
avec intelligence. Ces habitations sont construites au
niveau du sol, au lieu d'être élevées sur des pieux
comme chez la plupart des autres tribus indo-chinoises.
Les Condoriens sont de bons navigateurs, et ils
fournissent aux navires des pilotes qui les conduisent
jusqu'au cap Saint-Jacques. Suivant Crawfurd, ils se
montrent bienveillants; d'autres navigateurs préten-
dent, au contraire, qu'ils sont peu traitables. Malheu-
reusement les récits des voyageurs sont pleins de sem-
blables contradictions, au milieu desquelles la vérité
reste longtemps obscurcie.
Il existe sur les côtes de la Basse - Cochinchine
quelques autres îles dont la France ne s'est pas en-
core préoccupée et dont la possession ne nous serait
cependant pas moins utile. Tel est Poulo-Obi, qui se
trouve au sud du cap du Camboge, c'est-à-dire de la
pointe la plus méridionale de la Cochinchine. Son
nom signifie en malais, île aux ignames ; on l'appelle
Kon-Gui en cochinchinois. Elle est couverte de hautes
..montagnes, dont la plus élevée, placée au centre, peut
fjwNtë aperçue à quinze ou vingt lieues de distance. Un
^psfceau d'eau douce, descendant du sommet de cette
^ûoMaghe vers la côte nord, vient se jeter dans la mer,
K M
tout près du débarcadère principal. La côte orientale
présente un bon mouillage, précieux surtout pendant
la mousson du sud-ouest, c'est-à-dire pendant celle des
pluies ; mais les rochers qui garnissent la côte méri-
dionale rendent dangereux, dans cette dernière direc-
tion, les abords de Poulo-Obi. Cette île offre en abon-
dance aux navigateurs de l'eau douce de bonne qualité
et des provisions diverses, consistant principalement
en bananes, en maïs et en ignames-patates d'une gros-
seur remarquable. Quant à sa population, elle se borne
à un certain nombre de familles qui ont été, pour dif-
férentes causes, bannies du continent.
Un peu au nord de Poulo-Obi se trouve une autre
île à laquelle sa ressemblance avec la précédente a
fait donner le nom de Faux-Poulo-Obi. Puis, en avan-
çant vers la côte occidentale de la Basse-Cochinchine
et vers celle du Camboge, on entre dans un dédale
d'îles et d'îlots qui remplit toute la partie orientale
du golfe de Siam et qu'on désigne sous le nom d'ar-
chipel de Hastings ou d'archipel Cambogien. La plus
méridionale de ces îles, celle qu'on trouve près de la
sortie du golfe de Siam, est Pandjand, masse monta-
gneuse, composée d'un amas de grès, mélangé de jaspe
rougeâtre : elle est couverte de bois épais, à travers
lesquels on voit s'élancer de branche en branche de
jolis écureuils. Les marins y trouvent de l'eau douce,
et ils fréquentent sur la côte sud-ouest un ancrage
qui offre six brasses de profondeur.
Mais, de toutes les îles de l'archipel Cambogien, la
plus importante, sans aucun doute, est celle que les
Cochinchinois nomment Phukuk, les Siamois Kohdud, et
les Cambogiens Kohtrol. Elle fait face au port de Cam-
pot. Cette grande et belle île se reconnaît de loin à
ses montagnes pittoresques, revêtues de magnifiques
forêts. Au nombre des arbres si variés qu'elle renferme,
on cite l'aloès ligneux, rendu célèbre par le parfum
qu'il exhale après avoir pourri quelque temps dans la
terre. La noix de cachou est aussi une des productions
de Phukok.
Les quatre ou cinq mille habitants qui en forment
la population sont des Cochincbinois et des Chinois,
qui se livrent à la pêche, surtout celle des trépongs.
Cette île est occupée par les Annamites ; mais elle ap-
partient légitimement aux Cambogiens, et ceux-ci
aimeraient bien mieux la voir entre les mains des
Français, leurs alliés, qu'au pouvoir d'hommes qui
sont depuis si longtemps leurs ennemis et leurs op-
presseurs.
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