Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
40 L'ISTHME DE êUEZ,
jours par tonneaux sur bateau, pour être ensuite dis-
tribuée à dos de chameaux dans les coins du désert où le
canal ne peut atteindre ; des forges, une fonderie, une
scierie mécanique avec les détails de ressources inSnies ;
des ateliers immenses de menuiserie et de charpenterie;
un ensemble de tout ce que la France offre d'industries
et de spécialités en arts et métiers ; des chantiers actifs
qui, en quelques heures, improvisent pour ainsi dire
des prodiges de travail ; 65 kilomètres de cette rigole
maritime qui doit livrer un premier passage aux
deux mers avant l'achèvement suprême de toute l'en-
treprise, et qui, tout le fait espérer, sera terminée en
quelques mois à l'aide de cette masse de travailleurs
indigènes qui arrivent de toutes les provinces. Que de
merveilles ! que de changements ! Et c'est vous qui les
réalisez 1 Le faites-vous dans l'esprit du chrétien?
» C'est en chrétien, quant à moi, en chrétien digne
de mon ministère, que je vous adresse cette instruction.
Je prends Dieu à témoin que ce que j'ai dit jusqu'ici ne
m'est point inspiré par un esprit de fade adulation,
mais par une conviction profonde qui ne se peut taire
devant la vérité. Bien plus, je m'en sens fort pour tirer
au profit de ceux qui m'écoutent en ce moment, une
leçon sérieuse autant que paternelle. C'est de ce que je
vous ai dit de glorieux que je veux précisément faire
jaillir ma morale évangélique. Vous faites ce travail;
mais comment le faites-vous ? Le travail sort de vos
mains, beau, grandiose, et, dès son commencement,
merveilleux; en avez-vous le mérite? Faites-vous en
chrétiens ce travail voulu et prédestiné de Dieu, et pré-
destiné , je le dis avec toute conviction d'esprit et de
cœur, à frayer une voie plus rapide à la connaissance
de Jésus-Christ?
« il a des difficultés et il en fait naître ; mais vous les
saviez; vous les aviez prévues, et en les prévoyant
vous les aviez acceptées ! Déjà donc, un peu de ce qui
s'appelle philosophie vous suffit pour vous tenir, en
qualité d'hommes, au niveau de votre position. Mais
cette philosophie est-elle à bout, vient-elle à vous
manquer ? voilà la religion qui se présente en vous
offrant ses consolations et ses ressources. Or, avec la
religion, vous avez le mérite de vos peines et de vos
douleurs. Soyez donc fermes, soyez sur vos gardes. Le
désert parfois inspire le murmure ; témoin le peuple
d'Israël qui y fatigua si souvent son chef et irrita si
souvent le Seigneur; et il n'avait qu'à le traverser!
Mais vous êtes le peuple chrétien , et vous êtes venu
pour l'habiter, pour y fonder. De toute manière donc
vous devez être meilleurs. »
Le prédicateur en continuant, recommande chaleu-
reusement à ses auditeurs l'exercice de la charité fra-
ternelle, de la concorde, de la soumission aux chefs,
de la déférence réciproque, de la discipline et de
l'ordre. Il les prémunit contre l'esprit de critique et
d'insubordination. Il insiste enfin sur la pratique
exacte de tous les devoirs religieux du fidèle, et après
avoir rapidement parcouru les diverses parties de son
sujet, il se résume et conclut en ces termes :
« Soyez donc hommes, puisque ce travail vous ho-
norera jusque dans la postérité. Cette postérité com-
mencera pour vous dès votre vivant, vous la verrez
déjà vous-mêmes. En présence des éloges qui seront
prodigués en leur temps à cette œuvre colossale, vous
pourrez dire aussi glorieusement que le [plus vaillant
soldat racontant ses exploits : Et moi j'y étais! Soyez
chrétiens, pour trouver encore le ciel là où vous trou-
vez votre gloire d'honnête homme, d'ouvrier ingénieux
et laborieux, aussi bien que les avantages d'une for-
tune modeste, si vous le voulez, mais, je puis le dire,
assurée, solide et durable. En un mot, estimez vous
heureux de toute façon, car vous n'aurez point payé
cette gloire avec du sang : la mort a laissé vos rangs
intacts ; le soleil, ce soleil africain, n'a pas terni les
couleurs de vos joues ; vous portez sur vos visages le
caractère de la confiance et de la santé. Persévérez
donc, travaillez, soyez chrétiens, non par les mots, mais
par les œuvres, et avec l'honneur et les avantages de
ce monde vous aurez encore le bonheur de l'autre qui
est celui que nous devons désirer et chercher. »
Pour extrait : FLEURY.
LA PROPAGANDE DES FAUSSES NOUVELLES.
Nous avons plusieurs fois, tenu la presse périodique
en garde contre l'ardent atelier de" nouvelles alarmis-
tes et malveillantes qui s'est formé à Alexandrie et
qui travaille avec une constance digne d'un meilleur
sort à jeter le trouble et le découragement dans l'es-
prit des actionnaires du canal de Suez. Depuis qu'elles
ont été dévoilées , ces honnêtes manœuvres ne ren-
contrent plus que de très-rares instruments. Il nous
a suffi d'avertir les journaux dont la bonne foi s'é-
tait laissé surprendre, et dont d'ailleurs le concours
ne nous avait jamais manqué. Toutefois l'intrigue ne
se déconcerte point. Elle distribue 'ses correspondan-
ces ; elle en envoie aux actionnaires avec lesquels
elle peut être en relations ou dont elle peut décou-
vrir le nom , et qui, très-souvent , nous les trans-
mettent ; elle en hasarde à l'adresse de quelques-uns
des journaux des départements ; elle ne néglige pas
même l'Algérie ; et si, en général, elle ne rencontre
que l'incrédulité et le dédain, elle fait encore parfois
tomber dans le piège quelque publiciste inattentif qui
n'est pas très au courant de la question. C'est pour le
moment tout ce qu'elle désire, parce que c'est tout
ce qu'elle peut espérer.
Malheureusement pour elle, ses efforts ont un ré-
sultat tout opposé à celui auquel elle aspire. La
presse qu'elle aurait voulu égarer s'élève au con-
traire contre ces menées et les dénonce. Les action-
naires eux-mêmes prennent part à ces manifesta-
tions, et nous recevons tous les jours les nombreux
jours par tonneaux sur bateau, pour être ensuite dis-
tribuée à dos de chameaux dans les coins du désert où le
canal ne peut atteindre ; des forges, une fonderie, une
scierie mécanique avec les détails de ressources inSnies ;
des ateliers immenses de menuiserie et de charpenterie;
un ensemble de tout ce que la France offre d'industries
et de spécialités en arts et métiers ; des chantiers actifs
qui, en quelques heures, improvisent pour ainsi dire
des prodiges de travail ; 65 kilomètres de cette rigole
maritime qui doit livrer un premier passage aux
deux mers avant l'achèvement suprême de toute l'en-
treprise, et qui, tout le fait espérer, sera terminée en
quelques mois à l'aide de cette masse de travailleurs
indigènes qui arrivent de toutes les provinces. Que de
merveilles ! que de changements ! Et c'est vous qui les
réalisez 1 Le faites-vous dans l'esprit du chrétien?
» C'est en chrétien, quant à moi, en chrétien digne
de mon ministère, que je vous adresse cette instruction.
Je prends Dieu à témoin que ce que j'ai dit jusqu'ici ne
m'est point inspiré par un esprit de fade adulation,
mais par une conviction profonde qui ne se peut taire
devant la vérité. Bien plus, je m'en sens fort pour tirer
au profit de ceux qui m'écoutent en ce moment, une
leçon sérieuse autant que paternelle. C'est de ce que je
vous ai dit de glorieux que je veux précisément faire
jaillir ma morale évangélique. Vous faites ce travail;
mais comment le faites-vous ? Le travail sort de vos
mains, beau, grandiose, et, dès son commencement,
merveilleux; en avez-vous le mérite? Faites-vous en
chrétiens ce travail voulu et prédestiné de Dieu, et pré-
destiné , je le dis avec toute conviction d'esprit et de
cœur, à frayer une voie plus rapide à la connaissance
de Jésus-Christ?
« il a des difficultés et il en fait naître ; mais vous les
saviez; vous les aviez prévues, et en les prévoyant
vous les aviez acceptées ! Déjà donc, un peu de ce qui
s'appelle philosophie vous suffit pour vous tenir, en
qualité d'hommes, au niveau de votre position. Mais
cette philosophie est-elle à bout, vient-elle à vous
manquer ? voilà la religion qui se présente en vous
offrant ses consolations et ses ressources. Or, avec la
religion, vous avez le mérite de vos peines et de vos
douleurs. Soyez donc fermes, soyez sur vos gardes. Le
désert parfois inspire le murmure ; témoin le peuple
d'Israël qui y fatigua si souvent son chef et irrita si
souvent le Seigneur; et il n'avait qu'à le traverser!
Mais vous êtes le peuple chrétien , et vous êtes venu
pour l'habiter, pour y fonder. De toute manière donc
vous devez être meilleurs. »
Le prédicateur en continuant, recommande chaleu-
reusement à ses auditeurs l'exercice de la charité fra-
ternelle, de la concorde, de la soumission aux chefs,
de la déférence réciproque, de la discipline et de
l'ordre. Il les prémunit contre l'esprit de critique et
d'insubordination. Il insiste enfin sur la pratique
exacte de tous les devoirs religieux du fidèle, et après
avoir rapidement parcouru les diverses parties de son
sujet, il se résume et conclut en ces termes :
« Soyez donc hommes, puisque ce travail vous ho-
norera jusque dans la postérité. Cette postérité com-
mencera pour vous dès votre vivant, vous la verrez
déjà vous-mêmes. En présence des éloges qui seront
prodigués en leur temps à cette œuvre colossale, vous
pourrez dire aussi glorieusement que le [plus vaillant
soldat racontant ses exploits : Et moi j'y étais! Soyez
chrétiens, pour trouver encore le ciel là où vous trou-
vez votre gloire d'honnête homme, d'ouvrier ingénieux
et laborieux, aussi bien que les avantages d'une for-
tune modeste, si vous le voulez, mais, je puis le dire,
assurée, solide et durable. En un mot, estimez vous
heureux de toute façon, car vous n'aurez point payé
cette gloire avec du sang : la mort a laissé vos rangs
intacts ; le soleil, ce soleil africain, n'a pas terni les
couleurs de vos joues ; vous portez sur vos visages le
caractère de la confiance et de la santé. Persévérez
donc, travaillez, soyez chrétiens, non par les mots, mais
par les œuvres, et avec l'honneur et les avantages de
ce monde vous aurez encore le bonheur de l'autre qui
est celui que nous devons désirer et chercher. »
Pour extrait : FLEURY.
LA PROPAGANDE DES FAUSSES NOUVELLES.
Nous avons plusieurs fois, tenu la presse périodique
en garde contre l'ardent atelier de" nouvelles alarmis-
tes et malveillantes qui s'est formé à Alexandrie et
qui travaille avec une constance digne d'un meilleur
sort à jeter le trouble et le découragement dans l'es-
prit des actionnaires du canal de Suez. Depuis qu'elles
ont été dévoilées , ces honnêtes manœuvres ne ren-
contrent plus que de très-rares instruments. Il nous
a suffi d'avertir les journaux dont la bonne foi s'é-
tait laissé surprendre, et dont d'ailleurs le concours
ne nous avait jamais manqué. Toutefois l'intrigue ne
se déconcerte point. Elle distribue 'ses correspondan-
ces ; elle en envoie aux actionnaires avec lesquels
elle peut être en relations ou dont elle peut décou-
vrir le nom , et qui, très-souvent , nous les trans-
mettent ; elle en hasarde à l'adresse de quelques-uns
des journaux des départements ; elle ne néglige pas
même l'Algérie ; et si, en général, elle ne rencontre
que l'incrédulité et le dédain, elle fait encore parfois
tomber dans le piège quelque publiciste inattentif qui
n'est pas très au courant de la question. C'est pour le
moment tout ce qu'elle désire, parce que c'est tout
ce qu'elle peut espérer.
Malheureusement pour elle, ses efforts ont un ré-
sultat tout opposé à celui auquel elle aspire. La
presse qu'elle aurait voulu égarer s'élève au con-
traire contre ces menées et les dénonce. Les action-
naires eux-mêmes prennent part à ces manifesta-
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